Satan dans le désert, c'est l'histoire de Gabi qui se fait enlever après que sa mère et son beau-père ont été tués par une bande de méchants vilains, mais genre très vilains. le genre de personnes à appartenir à une secte sanguinaire dont le gourou, Cyrus, être abjecte qui n'a aucune limite, drogue ses adeptes pour mieux les assouvir. Pillage, viols, violences physiques et psychologiques, séquestration, prostitution de ses victimes, rien ne lui fait peur et rien ne l'atteint.
Bob, le père de Gabi, décide d'enquêter sur la disparition de son enfant parce que du côté des flics, c'est le calme plat. Et c'est Case, une ancienne adepte de la secte de Cyrus et camée, qui va l'y aider. Parce qu'elle connaît parfaitement bien le personnage et sa violence, elle sait où il se planque, avec qui il bosse, ce qu'il trafique, Case est l'élément essentiel dans la traque de Cyrus. le lecteur est donc convié à suivre la traque, de la préparation à la scène finale, menée par un duo hors norme : Case et Bob.
Et parlons un peu de ces deux-là. On pourrait croire que Bob est le bonhomme de l'histoire, celui qui tient les rennes du duo et qui prend les décisions. le cerveau, les muscles et la puissance, après tout c'est un homme, qui plus est, c'est lui le parent de l'enfant disparue. Et bien pas du tout. Celle qui porte la culotte, c'est Case. du caractère, du courage et beaucoup d'intelligence, cette jeune femme que l'on pourrait croire fragile (et elle l'est vachement quand même) va faire briller Bob par sa force. D'ailleurs, ce dernier à une évolution flagrante lorsqu'à la fin, on repense à ce qu'il était au début. C'est vrai quoi, jamais on aurait pensé qu'il aurait été si loin, ce flic de bureau ! et pourtant…
Il y a également une évolution entre ces deux-là, qui pourrait presque passer inaperçue tant elle est discrète et fine. La relation qui se crée entre les deux personnages, d'abord méfiants et hargneux, puis de plus en plus doux voire protecteurs, est très bien amenée et construite. On ne passe pas d'ennemis jurés qui ne peuvent pas se sentir, à deux êtres qui se comprennent et s'acceptent en un claquement de doigts. Il y a tout un travail fait sur cette relation que j'ai beaucoup aimé et qui sonne vrai.
Grâce à ce duo improbable mais terriblement attachant, je suis montée à bord de la Dakota en compagnie de Bob et Case, puis j'ai assisté aux préparatifs avant la traque et enfin, j'ai participé à cette dernière, assise à l'arrière de la voiture, tremblant pour les personnages, espérant que tout le monde s'en sorte, priant pour que la petite n'ait rien compte tenu du caractère violent et impitoyable de son tortionnaire, Cyrus que l'on adore détester et dont l'auteur nous donne un aperçu, très régulièrement, de sa cruauté. Et parfois, il faut s'accrocher. Mais quel pied d'être enfin confrontée à un vrai gourou taré, comme promis ! (n'est-ce pas,
Messe Noire de
Peter Straub ?)
Je suis entrée dans l'histoire de chacun et j'ai laissé chaque personnage me raconter ce qu'il était et ce qu'il avait vécu. C'est parfois intense, presque insoutenable, forcément très noir, mais on ne peut dire que le lecteur n'est pas bouleversé. Et, avant le fait de passer un bon moment, c'est cela que je recherche : je veux que l'auteur me prenne par les tripes et m'arrache le coeur, en me montrant le pire ou le meilleur mais bon sang, qu'au moins j'ai l'impression de vitre un truc quoi !
Ce qui est sûr, c'est qu'avec
Satan dans le désert, on en vit des choses. Ça secoue et ballote le lecteur dans tous les sens, ça arrive de tous les côtés et, lorsqu'on a un instant de répit, de douceur ou de complicité, on sait parfaitement que ça ne durera pas bien longtemps.
J'ai beaucoup aimé cette histoire d'une noirceur originale et troublante qui, parfois, m'a mise un peu mal à l'aise mais sans trop en faire au point de m'écoeurer ou de me dégoûter de l'histoire. J'ai nagé dans l'obscurité grâce à la plume précise de l'auteur et ses scènes très visuelles, et j'ai adoré ça.
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