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Les amateurs de haïkus devraient se régaler en lisant ce petit livre.

L'histoire est celle d'un jeune facteur, Bilodo, célibataire, vivant une vie tranquille et aseptisée. Sauf que Bilodo ne recevant jamais de lettres décide de subtiliser les lettres qu'il doit poster, oh, à peine 24h, le temps d'une photocopie puis hop, il remet la lettre à son destinataire. Sa vie bascule quand il découvre les haïkus que s'adressent Ségolène, une guadeloupéenne et Gaston Grandpré, un écrivain en mal de notoriété.

Bilodo tombe fou d'amour pour Ségolène et décide de devenir poète à ses heures. S'en suit une progressive métamorphose où les haïkus viendront enflammer l'esprit de ce facteur émotif.

Un roman assez étrange, surtout par sa fin qui me laisse pantoise, un style contemporain avec comme une envie de le modeler à la sauce asiatique.
J'ai certes passé un bon moment avec ce livre qui nous donnerait bien envie d'échanger des haïkus à gauche à droite, de devenir poète pour charmer celui où celle que l'on convoite.
Juste un chouïa désarçonnée par cette confusion de style et par cette fin abrupte que je n'ai pas cernée, car un peu trop tirée par les cheveux ou sortie d'une formule perlimpinpin.
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À 27 ans, Bilodo est facteur. Employé assidu, il sait accomplir l'ensemble de ses tâches avec diligence et non sans un certain sentiment d'être utile aux gens du quartier. Depuis 5 ans il parcourt le même circuit, dans Saint-Janvier-des-âmes. Il déjeune tous les midis au Madelinot, sort très peu, sauf lorsque son meilleur ami, Robert, assiste pour qu'il l'accompagne, et s'adonne à la calligraphie, une pratique que ses collègues ne comprennent guère. Sa vie routinière lui plait ainsi. Facteur indiscret, Bilodo s'amuse à lire parfois le courrier de ses clients. Il décolle l'enveloppe le soir chez lui, lit la lettre qu'il dépose ni vu ni connu dans la boite aux lettres le lendemain. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Ségolène. Celle-ci envoie régulièrement, de Pointe-à-Pitre, du courrier à l'un de ses clients, un certain Gaston Grandpré. Un courrier ne contenant qu'un haïku et rien d'autre. Au fil de ses lectures, le facteur est tombé amoureux de Ségolène. Un événement aussi incroyable qu'improbable va alors changer le cours de sa vie...

Voilà un conte tout à fait contemporain qui nous plonge malgré tout dans une ambiance d'un autre temps... Bilodo, facteur de profession, va voir sa vie, jusqu'ici tranquille, bouleversée par l'arrivée de Ségolène. S'immisçant dans les échanges entre elle et Gaston Grandpré, il va se passionner pour la poésie japonaise, la calligraphie et se métamorphoser jusqu'à devenir un autre. Subtil, poétique, ce court roman surprend (notamment de par sa fin inattendue) tout autant qu'il émeut et nous plonge dans une atmosphère ouateuse, pleine de fraîcheur et de sensibilité. Délicieux, ce conte est servi par une plume délicate et aérienne.
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Bilodo a vingt-sept ans, il est facteur et encore célibataire. Depuis que les gens communiquent par mails les lettres sont devenues rares, Bilodo en éprouve de la nostalgie aussi lorsqu'il y a des lettres à délivrer dans sa tournée de facteur, il les met de côté. Le soir, chez lui, il les ouvre à la vapeur et, après lecture le lendemain il les dépose dans la boîte aux lettres du destinataire. Il sait que c'est une faute grave mais il ne peut s'en empêcher. C'est ainsi qu'un jour, il découvre un échange de correspondance entre une guadeloupéenne, Ségolène, et Gaston Grandpré. Au fil des jours des lectures des lettres de Ségolène, il en devient amoureux. Chaque missive renferme un haïku, dès lors il se renseigne à la bibliothèque sur ces étranges petits poèmes inconnus de lui.
Denis Thériault raconte une histoire qui révèle bien des surprises. Le facteur émotif a remporté le Prix littéraire Canada-Japon 2006.
Un auteur à suivre.
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"Je n'étais qu'hiver
vos mots furent mon printemps
votre amour l'été
Que nous prépare l'automne
avec ses roux et ses ocres ?" (p. 151)

Deux dernières lectures épatantes, émouvantes, pleines d'espoir, de bienveillance, de poésie, de fantaisie: "Les oubliés du dimanche" et "Le Facteur émotif" sur lequel je vais tenter d'écrire quelques lignes.

La fiction d'un auteur québeccois que je lis pour la première fois. Les thèmes m'attiraient et je l'avais noté dans mes envies de découvertes !

Un jeune facteur de 27 ans, célibataire, lors de ses journées de travail, regrette que de trop rares personnes s'écrivent désormais de vraies lettres. Alors quand il en trouve lors du tri et de ses tournées... il les met de côté, les décachète délicatement le soir, en rentrant , et se transporte dans d'autres vies, d'autres histoires dont celle de Ségolène... qui va envahir, capter son existence, ses rêves d'amour.

Ségolène qui écrit régulièrement de beaux haïkus à un certain Gaston Grandpré. Un évènement brutal va permettre à notre jeune facteur de rentrer plus directement dans son existence, et se passionner pour la poésie , et la poésie japonaise , en particulier. Il se met par passion pour les mots, l'écriture mais aussi par amour fou pour cette femme "lointaine, ", à travailler, s'exercer pour lui rédiger des haïkus...

Nous le voyons par étapes souffrir sur la page blanche... Et par cette incursion de ce personnage prédominant, qui est la Poésie... j'ai appris de nombreux éléments sur les haïkus, les poètes japonais les plus significatifs dans le genre, et les différences avec une autre forme de poème, le "tanka"...

"Le -tanka" était-il vraiment le meilleur outil lorsqu'il s'agissait de ciseler le désir , cette forme qui avait si bien servi Bilodo lorsqu'il était question d'expliciter les sentiments commençait maintenant à lui peser, lui semblait trop cérébrale. Cherchant un moyen de délester sa plume, il décida de revenir à la simplicité fondamentale du haïku, mieux apte, croyait-il, à faire sourdre les pulsions artésiennes. (...)
L'histoire de la naissance du haïku se trouvait ainsi répétée: dépouillée des mots en trop comme de vêtements abandonnés sur le chemin de la chambre, la poésie se révélait dans son essentielle nudité."
(p.143)


"L'écriture de Ségolène, c'était un parfum pour l'œil, un élixir, une ode, c'était une symphonie graphique, une apothéose, c'était beau à pleurer. Ayant lu quelque part que l'écriture était le reflet de l'âme, Bilodo concluait volontiers que celle de Ségolène devait être d'une pureté sans pareille. Si les anges écrivaient, c'était sûrement ainsi." (p.28)

"Etrangement lucide, Bilodo sut qu'il ne pourrait continué d'exister sans Ségolène, qu'il ne survivrait pas, que rien n'aurait plus d'intérêt ni de sens, qu'il n'y aurait plus jamais de beauté ni de désir, que la sérénité deviendrait un concept abstrait dérivant au large des sentiments improbables, et que lui-même ne serait plus qu'un vaisseau fantôme sans propulsion ni personne à la barre (...) (p. 52)

" Ne devait-il pas saisir cette chance unique d'accueillir Ségolène ? Ne désirait-il pas communier avec elle par la chair autant que par les mots ? Ne voulait-il pas l'aimer autrement qu'en songe, fût-ce dans la peau d'un autre,
l'aimer réellement comme elle le méritait, comme ils le méritaient tous deux, et commencer enfin à vivre pour de vrai ? (p.167)...

et là , suspens, je n'en dirai pas plus...la chute sera des plus inattendues et insolites.

Initialement désarçonnée, un peu déroutée, je dois admettre que le choix de la "fin" convient on ne peut mieux à cette fiction aussi romantique que fantaisiste...prodigue pour tous les amoureux de poésie, des mots, de la belle écriture(calligraphie), du Japon, et de ce trésor de la Correspondance, qui rassemble tant d'émotions et d'échanges uniques entre les personnes !... sans omettre la quête de l'amour , universelle !

Je ne peux résister à cette ultime transcription:
" Il n'est aucun lieu
ni nulle minute
où vous ne m'accompagniez
Avant votre poésie
j'ignorais que j'étais seule" (p.149)

Une fiction jubilatoire, amoureuse, poétique qui est une vraie pépite...

© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 9 août 2015
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« Tourbillonnant comme l'eau
contre le rocher
le temps fait des boucles »

Le facteur émotif fait sa tournée à vélo, toujours la même, il tourne en rond.
Dans sa sacoche, parfois une lettre manuscrite que précieusement il dérobe, avant de la remettre à son destinataire.
Un jour il rencontre la poésie, trois petits vers et puis… une image. Le haïku entre dans son univers avec tout ce qu'il représente d'esprit zen.
Pureté, simplicité, nudité de l'instant. Rassemblant dans un ensemble à la fois l'immuable et l'éphémère, l'infini et le grain de sable.
Un facteur pas comme les autres, amoureux de calligraphie, ensorcelé du parfum des mots, pour une histoire étonnante, un instant magique, un instant troublant.
Du début à la fin cette poésie, si timide par sa brièveté, si pure dans sa simplicité, nous invite à entrer dans la ronde.
On découvre, on redécouvre, l'envie de se poser, de regarder, de prendre note, d'épurer chaque instant de ce qui nous tourmente, de n'en garder qu'une couleur.
Et la boucle se referme à peine, nous laissant voir l'invisible, l'harmonie, l'équilibre. Le cercle Enso. L'éternel recommencement.

« Tourbillonnant comme l'eau
contre le rocher
le temps fait des boucles »
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Petit livre que j'ai envie de qualifier de mignon et charmant. Pas un feel-book non.... Un livre mignon et charmant, j'insiste !
Une critique tentante de sabine59, tellement tentante que je commande ledit bouquin et je me retrouve avec un petit livre jaune orné d'un vélo, d'un facteur et de lettres qui s'envolent.... Notre héros est en effet facteur et a un vice : ouvrir les "vraies" lettres, les déclarations d'amour, les récits de vie, les insultes.... les lire et les refermer discrètement avant de les remettre à leur destinataire.... Ainsi il va découvrir un étrange échange postal : de courts poèmes de 3 vers, des haïkus.
Le livre nous fait alors découvrir les principes du haïku et c'est passionnant. Notre héros est alors embarqué dans une étrange histoire....
.
Un roman léger mais instructif, un personnage charmant, un livre court et dépaysant !
Un petit bémol : j'ai été un peu décontenancée par la toute fin.....
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Oh oh oh!🎶 Voilà un petit livre parfait à offrir à Noël! Surtout aux amoureux d'haikus, de contes surprenants, d'échanges épistolaires...

Notre facteur émotif est canadien, comme son auteur. Il a un petit vice: il ouvre à la vapeur les lettres lui semblant personnelles (qui se font rares), afin de vivre d'autres vies, à travers elles. Très solitaire, il trouve ainsi un peu de paillettes pour faire scintiller son quotidien morne. Et une étoile en particulier illumine son coeur: Ségolène, qui habite en Guadeloupe et envoie de curieux poèmes à un habitant du quartier.

Bilodo , le facteur, découvre qu'il s'agit d'haikus. Et un jour, c'est l'accident pour le destinataire de ces poèmes...Et peut-être l'occasion inespérée pour Bilodo de transformer son existence....

Inutile d'en dire plus. Ce livre se déguste à son rythme, doucement, comme un calisson ou une truffe, le parcours de Bilodo est parsemé de magnifiques haikus et tankas, de plus en plus sensuels....et vous emmène vers une fin inattendue, et somme toute bien trouvée, en clin d'oeil.
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Un petit plaisir
Vent frais dans ma balançoire

Des mots sur une page

Un court roman qui est petit plaisir, plaisir des mots, plaisir de poésie, de culture japonaise, de haïkus et de tanka.

Le roman d'un facteur, une espèce en voie de disparition chez nous où ces hommes de lettres sont remplacés par d'affreuses boites anonymes aux coins des rues.

Un roman d'amours épistolaires où le rêve poétique se substitue à la réalité.

Un auteur que je découvre même si le roman date de 2005 (et que son héros est mon homonyme !)

Un petit plaisir recommandé par une amie, un joli moment de lecture que je suis contente de partager avec vous.
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J'ai passé un bon moment avec ce court roman, lu d'une traite hier soir. On y fait la rencontre de Bilodo, un facteur peu ordinaire. Il est plutôt seul, sans ami et son seul plaisir et d'intercepter des lettres de sa tournée pour les lire et finalement les remettre a leur destinataire le lendemain. "À une époque, il s'était envoyé des lettres, mais l'expérience l'avait déçu. Il avait cessé de s'écrire peu à peu, et ça ne lui manquait pas ; il ne s'ennuyait pas de lui-même."
C'est comme ça qu'il fait la "connaissance" de Ségolène qui écrit très régulièrement des haïkus à Grandpré. "[...] mais surtout il y avait des lettres d'amour. Car même en dehors de la Saint-Valentin, l'amour restait les plus commun des dénominateurs, le sujet qui ralliait la majorité des plumes."
Très vite Ségolène devient une obsession et le destin va lui offrir la chance de quitter sa petite vie tranquille. "L'écriture de Ségolène, c'était un parfum pour l'oeil, un élixir, une ode, c'était une symphonie graphique, une apothéose, c'était beau à pleurer. Ayant lu quelque part que l'écriture était le reflet de l'âme, Bilodo concluait volontiers que celle de Ségolène devait être d'une pureté sans pareille. Si les anges écrivaient, c'était sûrement ainsi."

C'est un roman habillement construit, avec une fin surprenant. le français du canada est un dépaysement total, certains mots ou expressions font voyager. Bilodo est un antihéros, difficile de s'y attacher car il a des réactions parfois un peu extrêmes et pourtant, on lui souhaite un peu de bonheur. le roman est court et se dévore d'autant que l'on a qu'une envie, c'est de connaître la fin.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Voilà ce que j'appelle une lecture sympa! Une petite histoire anodine de facteur qui lit les courriers en douce, et nous voilà transportés dans l'univers de la création. Et pas n'importe quelle création : celle du haïku et du tanka! L'idée est ingénieuse, car il n'était pas gagné d'avance d'intéresser les lecteurs à cette forme poétique brève venue du Japon. le roman tient ses promesses, non seulement grâce au récit, qui sait jouer sur l'attente, surprendre, faire rire parfois; mais aussi par sa forme cyclique, qui trouve à illustrer le fameux "enso" dont vous découvrirez le sens au cours de votre lecture.
Merci amis babeliens, grâce à qui j'ai découvert ce sympathique roman!
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