Les romans que j'apprécie, se comptent par dizaines, par centaines mais mes romans coups de coeur, eux, ne sont pas si nombreux. Il faut qu'ils me touchent, qu'ils m'emmènent dans leur bulle, qu'ils m'émeuvent et
Lettre à toi qui m'aimes est un écho. Moi et Penny n'avons absolument rien en commun, je suis fidèle à moi-même, honnête, sensible mais surtout je suis aveugle, moi je n'avais rien vu venir de mon " non-amour ", alors que Penny, elle, l'a senti, l'a vue quand elle a croisé ces yeux. (page 23, " Entre toi et moi, l'air s'est emplie, au début, de cette sensuelle moiteur interrogative ").
L'amour est un très joli sujet en littérature mais dans ce roman nous parlons de l'amour à sens unique. Sa souffrance te mange de l'intérieur, l'envie incontrôlable d'écouter des musiques tristes pour se nourrir de morosité. Ce que j'apprécie le plus chez
Julia Thévenot c'est qu'elle sait se prendre au jeu de conter le point de vue de celle qui n'aime pas en retour, celle qui prend en plein fouet tous ces regards amoureux et qui par la suite culpabilise, se sent cruelle et fragile à la fois. Celle qui ne veut pas blesser mais qui se trouve dans la position de celle qui doit le faire. ( page 94, " J'aurais peut-être dû faire attention à ton coeur, quand tu me l'as collé dans les bras. Je l'ai piétiné, et ça ne se fait pas – même à petits pas précautionneux, on n'a pas le doit; on ne brise pas les coeurs, voilà. Je suis désolée. Peut-on briser un coeur avec douceur ? Ça m'a semblé un processus si naturel, je n'ai pas dû l'inventer. ").
J'ai été très flatté par la poésie de Julia, sa littérature sensuelle, sensible, avec des phrases courtes mais très touchantes, où chaque mot veut dire quelque chose, j'ai adoré chacune des pages de ce roman. J'ai aimé Pénélope avec son sourire. Ce roman est formidable, je me retrouve tellement dans cet amour à sens unique, ou ce retrouver dans la voix de Pénélope qui finit par nous dire, que malgré tout, on finit tous par guérir.
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