Mélinda acquiesça, inquiète.
- Ce couteau, il est pour toi ! Je ne cherche pas à te faire du mal.
- Quoi ?
- Je ne suis vraiment pas doué pour rassurer les gens, moi... Ce couteau, je vais le cacher ici, exactement où nous sommes, le long de la roche.
Stéphane baissa les yeux.
- Fais bien attention à toi. Tu me rends le masque ?
J'y tiens beaucoup.
Elle lui tendit avec regret.
- Tu vas revenir me voir ?
- Je ne crois pas. Mais je ne serai jamais loin de toi. Je te le promets.
Elle aurait pu être sa fille, un rêve inaccessible.
Vic soupira et s'adressa directement à son supérieur :
- Mon portable est déchargé, vous me prêtez le vôtre, que j'appelle ma femme ? La prévenir, au moins, si ce n'est pas trop vous demander.
Le visage est la première chose que l'on regarde, il représente l'identité, la personne et aussi la différence.
-Mélinda, tu ne dois jamais, jamais accompagner un inconnu, tu m'entends ? Je suis un inconnu, et j'aurais pu te faire beaucoup de mal.
-Mais toi tu es gentil, tu...
Stéphane secoua la tête.
-les inconnus sont toujours gentils. Ils peuvent essayer de te faire rire, te promettre des choses, imiter le Mask, Donald, Mickey ou d'autres personnages, mais tout ceci est faux. Ils agissent ainsi pour t'attirer. Voilà ce que je voulais aussi te montrer en t'amenant ici.
Ça c'est original ! Quelqu'un qui veut se faire interroger par la police ! On se rappelle si nécessaire, d'accord ?
Je me suis retrouvée en morceaux à l'hôpital, avec plus d'une dizaine de fractures et des hématomes partout. N'importe qui serait mort, mais pas moi. Miraculeusement vivant.
Depuis que je suis tout jeune, j'ai comme... des flashes. Des événements, que je sens tout juste avant qu'ils se produisent.
Pouvez-vous m'expliquer ce qui justifie votre venue deux jours d'affilée, avec une attitude pour le moins extravagante, si ce n'est déplacée ?