Imaginez un bocal de vermicelles en forme de lettres. En posant maladroitement un livre de proverbes sur une table, vous faites tomber le récipient et son contenu s'éparpille par terre. Vous vous penchez pour ramasser et vous vous apercevez avec stupeur qu'une célèbre phrase s'est écrite à même le sol, au milieu des éclats de verre : « Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. » Je pense qu'il n'en faudrait pas plus pour vous convaincre de l'existence des synchronicités. Dans le même ordre d'idées, les lignes qui suivent vont vous expliquer comment le célèbre quatrain X 72 de Nostradamus s'est vu reconstitué, mot après mot, à travers une série de coïncidences s'étalant sur une période de cinq mois...
Lorsque les faits ont finalement donné raison au prophète, le choc a été tel que tous les observateurs répétaient à l’envi : « Je n’arrive pas à y croire. » Méthode Coué aidant, nombreux sont ceux qui n’y croient toujours pas. Quant à ceux qui sont tombés à genoux devant la pure expression du génie, ils ont choisi pour la plupart de cacher la joie paroxystique qui les envahissait, afin de rester dignes et d’aider Nostradamus à avoir la victoire modeste.
Les coïncidences : les visionnaires s'en nourrissent, les sages s'en enquièrent, les voyants s'en prévalent, les foules s'en amusent, les matérialistes s'en moquent, les policiers s'en méfient et les truands s'en mordent les doigts.
Il fut un temps, Moïse était juif. Et maintenant ?