En français, ru signifie "petit ruisseau" et, au figuré, "écoulement (de larmes, de sang, d’argent)" (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie "berceuse", "bercer".
Une main tendue n'est plus un geste, mais un moment d'amour, prolongé jusqu'au sommeil, jusqu'au réveil, jusqu'au quotidien.
Mon père avait prévu, si notre famille était prise par des communistes ou des pirates, de nous endormir pour toujours, comme la Belle au bois dormant, avec des pilules de cyanure. Pendant longtemps, j’ai voulu lui demander pourquoi il n’avait pas pensé à nous donner le choix, pourquoi il nous aurait enlevé la possibilité de survivre.
Un dicton vietnamien dit: Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur , car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n'en a pas.
Un dicton vietnamien dit : Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n'en a pas. Alors, j'essaie le plus possible de n'acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps.
Les esclaves des Amériques savaient chanter leur peine dans les champs de coton. Ces femmes, elles, laissaient leur tristesse grandir dans les chambres de leur coeur. Elles s'alourdissaient tellement de toutes les douleurs qu'elles ne pouvaient plus redresser leur échine arquée, ployée sous le poids de leur tristesse..... Très souvent, elles se sont éteintes ainsi sous cette lourdeur, dans le silence.
Je suis venue au monde pendant l'offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec le son des mitraillettes.
j'ai vu le jour à Saigon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d'un Vietnam déchiré en deux.
(intro du roman, flamboyante.)
J'ai aussi compris plus tard que ma mère avait certainement des rêves pour moi, mais qu'elle m'a surtout donné des outils pour me permettre de recommencer à m'enraciner, à rêver.
J’emporte seulement des livres avec moi. Le reste ne réussit jamais à devenir véritablement mien.
Avec cet ami, j'ai appris que la musique provenait de la voix, du rythme et du cœur de chacun, et que la musicalité de ces mélodies non notées pouvait soulever le rideau de la brume, traverser les fenêtres et les moustiquaires pour venir nous réveiller doucement telle une berceuse matinale.