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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai adoré l'écriture musicale et pleine de charme de Joëlle Tiano qui nous livre un récit à plusieurs voix où la recette se répète comme un refrain ou comme une comptine qui s'étoffe un peu plus à chaque passage.
Le roman a des accents nostalgiques et évoque parfois des sujets graves mais il conserve malgré tout un ton léger qui en fait une savoureuse friandise...
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Il est des livres si réjouissants qu'on ne voudrait qu'ils ne finissent pas. Tel est le cas de ce roman de Joëlle Tiano au titre impossible, qui doit faire en sorte que les libraires s'arrachent les cheveux de la tête quand on le leur demande sous toutes sortes de titres approximatifs déformés de l'original.

L'enchanteur et illustrissime gâteau café-café d'Irina Sasson raconte l'histoire d'une centenaire à qui sa cousine a offert le jour de ses noces la recette d'un gâteau qu'elle fera toute sa vie à la moindre occasion, que celle-ci soit heureuse ou pas. Parce que ce gâteau guérit de tout. Parce que ce gâteau comble les palais les plus difficiles. Parce qu'il est le raffinement suprême quand la recette est suivie à la lettre.

C'est donc la vie de cette centenaire qui nous est racontée au fil de cette recette qui s'allonge de chapitre en chapitre grâce à trois regards différents. Celui de la narratrice, factuel, celui de la centenaire, émotif et celui de la petite-fille qui regarde dormir sa grand-mère, plus analytique. Ce qui nous donne un savoureux roman (comment pourrait-il en être autrement avec un tel gâteau?), sur la vie, sur le passé, les souvenirs qu'on emmagasine, l'amour, les petits gestes du quotidien. À dévorer de toute urgence.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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« Pour un gâteau de huit convives compter… » , ainsi s'ouvre et s'égrène la recette du fabuleux dessert au café qui donne son titre au livre de Joëlle Tiano.

Centenaire, Irina Sasson se remémore peu à peu cette recette qui accompagna chaque moment de sa vie de femme. Transmise par une cousine à son mariage, elle est là pour signer l'entrée de la jeune femme dans sa nouvelle famille, pour célébrer une naissance ou consoler de la perte d'un être.
Irina psalmodie cette recette qui fait renaître ses souvenirs. Son enfance turque et sa jeunesse parisienne, l'union convenue avec le « vieil » Antonio qui la mène dans en Amérique du sud, la vie de famille et l'adoption par ce nouveau pays, le désir amoureux, les choix qui jalonnent l'existence, le deuil…

La palette des émotions, des bonheurs et des drames qui font une vie et une personne est dessinée par la voix de cette femme. Elle est relayée par le récit d'un narrateur et les interventions, à la 2e personne, de la petite-fille d'Irina.

Rien d'extraordinaire à première vue à l'exposé de cette intrigue. Mais un charme indéniable se dégage de ce bref roman. Est-ce la répétition de la recette, qui donne une note sensuelle au récit, l'entrelacs des voix ou la peinture des personnages ?
A la fois réaliste et historique par certains aspects (évocation de la Shoah, de Mai 68), le livre offre aussi un univers intime et onirique qui n'est pas sans rappeler celui de Véronique Ovaldé. L'Amérique latine contée n'est pas ancrée dans un espace-temps précis, elle mêle portugais et espagnol, Indiens et Européens. La nature y est luxuriante et les parfums capiteux. Ces éléments entrent en résonance avec l'apprentissage de la féminité et de la maternité. Il constitue le véritable fil rouge de cette vie à la fois ordinaire et singulière.
Lien : http://los-demas.blogspot.fr..
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Je mange donc je suis prône le psychiatre Apfeldorfer.
Irina Sasson, l'héroïne centenaire de Joëlle Piolat, pourrait affirmer Je mange donc je vis, car son gâteau café-café est intimement lié à chaque moment d' intense émotion de sa vie, il est sa vie et la maintient en vie tant qu'elle se souvient de tous les ingrédients.
Ses souvenirs alternent avec le présent et le passé de sa petite fille Susan, à ses côtés, mais ignorante de ces connexions subtiles.
Contrairement au livre A l'étouffée dans lequel Claire Blanchard brasse plusieurs recettes,il n'y en a ici qu'une seule.Mais elle est unique offerte par une cousine à l'occasion du mariage d'Irina et personnalisée par la suite.
Le talent de l'auteur est de partir d'un premier mot et d'enclencher grâce à lui un évènement, unique aussi.
Le cadeau de noces se relie à l'arrangement premier, au désir,au plaisir et à la connivence avec Adriano, l'inconnu, directeur de la Compagnie qui achète des pierres dans des concessions minières mais il relie également Irina aux siens puisqu'elle quitte tout pour suivre son nouvel époux à Batenda.
Et si je remplaçais la crème à la vanille par du café? s'interroge-t elle.
"Manos fendichas!" "Fine pâtissière!"
Le beurre normand c'est bien meilleur.Qu'à celà ne tienne, en voilà!
Les corps qui s'accordent sur un même tempo, quel bonheur!
Sept cuillères de sucre en poudre.
Prémisces de grossesse.Et la libération là bas à Paris.
Trois jaunes d'oeufs.
L'enfant palpite.
De la poudre vanillée.
Premières contractions.
Une tasse à café de moka pour la crème.
Naissance de Djoïa.
Mélanger le beurre.
Adriano lui offre un piano mais se déplace souvent et s'emporte, fantasque. Premières fausses notes.
Et ainsi de suite jusqu'au jour où, erreur fatale de femme qui trompe et se trompe, elle sale au lieu de sucrer.
Fureur,jalousie,lectures,solitude,mésentente,maladie d'enfant,amour maternel,réconciliation,veuvage,départ. Et autant de gâteaux café-café!
Un livre d'une rare poésie, à déguster en écoutant monter crescendo la rumeur du fleuve, en s'imprégnant de la sagesse d'une vielle indienne pour que la lune emplisse la chambre de l'accouchée au travail laborieux, en respirant l'odeur amère des grands "quaolqinos",en admirant l'envol des "caïcarinhas" aux battements d'ailes lents et veloutés, en ressentant le vertige sensuel des corps soumis à l'attrait de l'interdit.
Un livre au charme exotique, pétri d'émotions, d'une auteur que je ne connaissais pas et que je vais m'empresser de connaitre plus amplement en lisant d'éventuelles autres publications.

(Autre critique du même livre : Le bonheur est affaire de goût, mais la vie n'est pas toujours goûteuse, alors Irina a composé sa propre musique, avec ses propres ingrédients pour composer un gâteau café-café sublime et des occasions somptueuses de le déguster.
De réussite en réussite, une seule fausse note,celle de l'amant, mais sans sel et sans vertige, la vie vaudrait-elle la peine d'être vécue? Conciliation de femme réconciliée qui à travers sa recette unique part sur les traces de son passé, tandis que sa mémoire centenaire s'effiloche tout doucement, et que sa petite fille remonte elle aussi le temps à ses côtés.)
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Me promener de blog en blog m'aura permis de découvrir ce délicieux récit, doux comme un entremet, amer comme un café corsé...
Lien : http://armande22.over-blog.com
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A presque 101 ans, très loin de là où elle est née, Irina Sasson entretient chaque matin sa mémoire en récitant, dans les sept langues que sa destinée l'a amenée à parler, la recette du fameux gâteau café-café qui lui avait valu le succès que l'on sait dans la colonie européenne de Batenda.

Surgissent alors les jours incandescents de sa vie. Des jours qui n'ont rien perdu de leur douceur ni de leur éclat, ni de leur douleur non plus. Et sans doute, dût-elle vivre cent ans encore, et sa mémoire s'effilocher chaque jour un peu plus, ils resteraient longtemps en elle, noyaux rebelles à l'oubli...

Ce jour-là, venue du nord du Continent, sa petite fille est à son chevet. Pour une raison précise.

Mon avis :

La vie d'Irina, jeune balte de Paris mariée à un brésilien et partie vivre au pays, dont la famile ne reviendra pas des camps. Entre un mari coléreux et un amant absent, une fille partie vivre dans le Nord...

Une vie à l'image de la recette de son gâteau.

On en a l'eau à la bouche, car même si la pâtisserie paraît un peu lourde, les souvenirs aèrent le gâteau au café.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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