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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quels sont les périls qui guettent la littérature aujourd'hui?
C'est fondamentalement la question que se pose Todorov tout au long de ce court livre. Sa réponse principale tient essentiellement en un argument: on privilégie trop la forme des romans, la façon dont ils sont écrits, au dépens du fond, du contenu qui est, comme l'affirme volontiers l'auteur, la raison d'être de toute bonne littérature. Cette réponse simple et de bon sens fait cependant dresser l'oreille de ceux qui savent que Todorov doit une grande partie de sa notoriété à la diffusion en France des formalistes russes et qu'à leur suite il est devenu un champion de l'analyse théorique des textes français, (prouesse qui est à saluer de la part d'un auteur dont la langue maternelle est le bulgare!); Il nous apprend d'ailleurs qu'il est un spécialiste de cette approche de la littérature car, dans les pays sous le joug communiste de sa jeunesse, c'était " l'une des rares voies qui permettaient d'échapper à l'embrigadement général". Heureusement, il nous précise que la connaissance de la littérature n'est pas une fin en soi, la vraie et bonne littérature c'est d'abord une expression artistique de l'homme et que son analyse ne vient qu'en renforcer et en approfondir le plaisir qu'on en retire.
Mais pour lui, le péril demeure non pas dans la disparition du livre ou de la lecture mais dans la perte de la transmission (principalement par l'école) du plaisir de la lecture et de l'apprentissage artistique qu'elle constitue. En effet, l'enseignement semble en faire un système de codes à déchiffrer, une sorte de science et non une des voies essentielle de connaissance de l'être humain.
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Historien et essayiste contemporain d'origine bulgare, Tzvetan Todorov, peu enclin dans sa jeunesse à "se plier aux exigences de l'idéologie regnante", jugeant son amour de la littérature limité par le régime totalitaire, a préféré fuir la censure et habiter Paris "de l'autre côté du rideau de fer" en 1963 où il a réalisé des traductions russes pour le compte du CNRS.
La littérature en péril revient sur son passé de fils de bibliothécaires, baigné dés son plus jeune âge dans la lecture; réfléchit sur l'enseignement;s'émaille de différentes références littéraires et philosophiques et surtout (ce qui m'a intéressée en tant que lectrice assidue mais non enseignante) évoque les principales raisons (non restrictives sous peine de mise en péril) qui font que lire est bon pour tous.
Elargir le champ de vision grâce à des vécus différents,intéresser à des cultures différentes,donner l'accés à des notions de morale,aider à vivre et à mieux vivre,rendre humain,faire éprouver des sensations et émotions,faire rêver,manier des concepts,favoriser la liberté d'expression,faire vivre des expériences singulières,permettre de rencontrer d'autres individus,de se construire à travers une image cohérente du monde pour l'adolescent,de nuancer et complexifier pour l'adulte,connaître l'être humain, de communiquer,favoriser l'abstraction,stimuler l'imaginaire,tirer vers le haut: voilà en gros les points développés par Tzvetan Todorov qui n'a "rien vécu d'aussi dramatique que Charlotte Delbo".
Ignorant tout de Charlotte Delbo, je ne retiendrai que le mot vécu.
Vécu, oui il s'agit bien de vie, le vrai lecteur vit ses lectures, pense ce que l'écrivain lui propose, d'où l'importance de ne pas mettre la littérature en péril.
Un essai très intéressant et fort complet que j'espère,dés lecture, comparer avec le non moins intéressant Pourquoi lire? de Charles Dantzig.
La littérature en péril appartient à la collection Flammarion Café Voltaire qui tente, à travers ses essais, de faire revivre le célèbre Café Voltaire de l'époque, lieu "où l'on boit,où l'on cause,où l'on rêve" où se réunissaient des intellectuels français pour un brassage d'idées lumineuses.
Tzvetan Todorov est l'auteur (entre autres) de Introduction à la littérature fantastique, Mémoire du mal,tentation du bien et d'une autobiographie intellectuelle.
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Todorov nous présente ici sa vision de la littérature telle qu'elle est enseignée dans l'enseignement français, partant tout d'abord de sa propre expérience d'étudiant arrivé en France d'un pays encore sous le joug de l'URSS et de la guerre froide, puis de son métier de professeur et de maître de conférence.

Sa principale critique de l'enseignement actuel est celui d'une matière qui semble se concentrer uniquement sur les outils nécessaires à l'étude de la littérature, et non plus à la littérature elle-même. On ne peut qu'acquiescer face à cette vision de la littérature, et au dégoût qu'elle provoque le plus souvent chez les jeunes écoliers.

Revenant sur cet enseignement qu'il montre du doigt, sans oublier la responsabilité qu'en ont professeurs et éducation nationale, l'auteur rappelle ensuite les bénéfices de la littérature et l'ouverture qu'elle provoque, la rendant ainsi nécessaire à une société qui se cherche et s'oublie toujours plus.
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Essai enrichissant de moins de 100 pages qui nous permet de réfléchir sur les cours de français reçus durant l'adolescence. Mais également sur les critiques littéraires de professionnels ou d'amateurs. Lors de l'étude d'un classique, faut-il privilégier l'analyse du fond ou de la forme ? Je conseille !
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Tzvetan Todorov

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