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Par amour"...entre le 10 juin 1940, où devant l'avancée des troupes allemandes, ordre est donné à la population du Havre d'évacuer la ville, et septembre 1944, libération de la ville, complètement anéantie.
C'est cette douloureuse période que vont traverser 2 familles : Emelie, Joffre, et leurs 2 enfants, Jean et Lucie; et Muguette, soeur d'Emelie, et ses 2 enfants, Joseph et Marline.
Dès le 22 juin, la France signe l'Armistice avec l'Allemagne du IIIe Reich et donc, retour des familles au Havre. Espoir pour certains, orgueil et confiance bafoués pour d'autres.
Honte que cette nouvelle vie de servitude sous la botte allemande. Là aussi, certains s'en accommodent, d'autres se taisent, d'autres encore oeuvrent en secret, mais tous en souffrent.
Roman choral qui laissent la parole à chacun des membres de ces 2 familles, leur permettant d'exprimer leurs ressentis, leurs doutes, leurs souffrances, leurs incompréhensions et leur confiance mise à mal. le ressenti des enfants en particulier, très émouvant; eux qui se trouvent jetés du jour au lendemain dans le monde des adultes et de la guerre, double peine mettant fin à leur insouciance. Découverte des restrictions, des persécutions, de la haine et de la mort...ça fait beaucoup !!
Et au sein de la tourmente, du romanesque, de l'amour ...et ça fonctionne !
L'amour qui doute, qui patiente, qui ne se résigne pas mais s'oblige à espérer, l'amour qui soutient, qui soulage et parfois même guérit, celui aussi qui se sacrifie...mais dans tous les cas, l'amour force de vie, car il s'agit avant tout de survivre pour espérer vivre ensuite.
Et au coeur du coeur de cet amour, une ode à l'amour maternel en particulier, cet amour entier et inconditionnel qui fait des femmes des combattantes sans armes, mais fortes d'une détermination qui les transcende.
Outre la dimension historique de ce roman, fort précisément documenté, c'est aussi un éclairage sur les comportements d'hommes et de femmes au cours d'événements qui les dépassent et qu'ils traversent, chacun à sa manière, selon ses convictions, son courage, ses peurs ou sa foi.
Peut-on dire également qu'il y a une dimension sociologique, dans la mesure où ce roman met aussi en lumière les bouleversements occasionnés au sein de la structure familiale : situation monoparentale (ex. Muguette) où ce sont les femmes qui doivent assumer toutes les responsabilités, rôle qu'on ne leur avait pas permis d'approcher jusqu'alors !
Et puis tous les traumatismes inhérents à la situation de guerre: séparations brutales, haine, délation, et puis la mort !
Et donc, de l'importance de l'amour-résistance, l'amour-réconfort, l'amour-force de vie...pour que ne s'éteigne pas l'espoir d'un monde (peut-être!) meilleur....