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4,17

sur 937 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
10 juin 1940 : l'évacuation a été ordonnée.
Tous se jettent sur les routes avec ce qu'ils ont pu emporter d'utile ou de dérisoire.
Le Havre est devenue une ville qu'il faut fuir. Déjà la mort est venue du ciel. Dans les rues les Allemands ne vont plus tarder. On les dit féroces.

Dans ce chaos, une famille se joint à la foule désordonnée. Chacun à sa manière raconte ce qu'il vit : leur détresse pour les mères, qui privées de leurs maris sont seules pour rassurer leurs enfants, et leur mentir - une nécessité pour ne pas ajouter leur peur à leur propre angoisse. Leur perplexité pour les enfants qui, malgré ce qu'on leur cache, n'ignorent rien de la gravité de la situation.

Puis il y a le retour avec la peur, la honte et les incertitudes qu'engendrent l'Occupation, le froid, le rationnement, les réquisitions, la maladie et les enfants envoyés en Algérie. Et il y a aussi, peut-être le plus incompréhensible, les bombardements alliés qui tuent des civils et détruisent presque totalement la ville... Une période qui tous les marquera à jamais.

Une histoire, qui s'inspire beaucoup de celle de la famille maternelle de Valérie Tong Cuong, que j'ai trouvée historiquement très documentée et volontiers émouvante, même si son côté naïf m'a parfois gênée, m'empêchant de m'immerger complètement.
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Une famille havraise dans la tourmente de la seconde guerre mondiale.

Si je déplore encore de lire un roman qui prend pour cadre la guerre de 39/40 (décidément, on remue si souvent les mêmes thématiques!), je reconnais que Valérie Tong Cuong s'y entend pour nous faire vivre l'exode de 40 et la difficile adaptation à l'occupation allemande.
Non sans tomber parfois dans la dramaturgie trop appuyée, elle brosse un tableau réaliste du quotidien : bombardements, froid, maladie, privations, séparations des familles, réfugiés, naufrages, arrestations, résistance, etc... Tout y est bien à sa place, de façon un brin scolaire, dans un diaporama sépia bien connu.

Roman tragique de la vie ordinaire de nos concitoyens, racontée par chapitres polyphoniques, voici un récit âpre et portant haut le sacrifice des populations civiles face au déluge de feu allié.
Chaque lecteur y trouvera son compte d'anxiété et de compassion. Je reconnais mon overdose concernant la période, ce qui n'impacte en rien la qualité du livre en fond, peut-être moins en forme. Il se lit néanmoins avec aisance et met en scène une ville disparue, Le Havre si cruellement martyrisé par les bombardements. J'ai passé beaucoup de temps à contempler des photos d'archives, pour en comprendre le changement radical après reconstruction.

Un roman sur le don de soi, à faire lire aux jeunes générations pour perpétuer la mémoire.
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Le roman se situe pendant la seconde guerre mondiale au Havre et étant Havraise depuis peu je suis très contente de m'être promenée dans la ville, d'en suivre l'histoire et de comprendre la destruction ce cette ville.

On suit une famille faite de deux soeurs aux destins très liés, chacune mariée et mère de deux enfants. L'une, l'ainée, est une sorte de petit tyran moral qui porte ses enfants et sa soeur. L'autre plus légère voit la vie de façon plus gaie. En ces temps de guerre ni l'une ni l'autre ne pourront éviter d'être bousculée, déstabilisée, désespérée et devront chacune faire face.

Ce roman vaut pour ce qu'il vaut, une lecture détente , agréable qui apporte quelques données sur cette période et sur les bombardements du Havre , il a l'inconvénient de ces lectures, des personnages un peu trop stéréotypés , du bon côté et une fin assez heureuse malgré les obstacles. Néanmoins ce fut une lecture idéale pour un aller retour Le Havre/ Marseille en TGV !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Au Havre, pendant l'Occupation et jusqu'à la Libération, une famille affronte l'horreur de la guerre sous les bombardements incessants des allemands et des alliés. Soudés dans ce qu'il reste des petits bonheurs de la vie au quotidien, ils sont en prise aux décisions les plus difficiles pour essayer de se préserver mutuellement par amour. Avec une écriture simple, juste et précise, avec une délicatesse bouleversante sans jamais tomber dans la sensiblerie, Valérie Tong Cuong écrit un roman choral et pénètre l'âme de chaque personnage d'une même famille au coeur du tumulte et des bouleversements de la guerre, les parents parlant avec leur gravité et leur amour et les enfants avec leur innocence et leur pertinence. Les liens du couple, les liens filiaux et les liens fraternels prennent ici toute leur dimension.
Lien : http://www.culture-tops.fr/c..
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Ce roman nous plonge dans le quotidien d'une famille vivant les années de guerre, au Hâvre. Le livre est bien documenté, et tour à tour les membres de la famille s'expriment, évoquant l'époque avec leur mots, et leur sensibilité. C'est intéressant, bien documenté, émouvant.
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Qu'y a-t-il de plus beau que le lien affectif unissant une mère et ses enfants ? Quoi de plus triste que de voir ce lien brisé ? Quoi de plus angoissant que le moment fugace où un père doit choisir entre la relative sécurité de sa famille et la main tendue à un enfant en détresse absolue.
C'est le mérite de ce livre que de délivrer beaucoup d'émotion. le départ des enfants envoyés par la Croix Rouge en Algérie (leur père est prisonnier alors que leur mère se meurt de la tuberculose) et l'annonce à la radio révélant leur sort m'ont tiré une larme. Valérie Tong Cuong décrit magnifiquement l'amour qui unit les deux soeurs et leurs familles ainsi que le chagrin abyssal que la guerre leur inflige. Cet aspect du roman est une réussite.
Alors pourquoi avoir voulu y associer une espèce de monographie sur « l'occupation et la destruction de la ville du Havre » ? On évoque les Allemands qui sont là mais qu'on voit peu. le maire et certains notables ont fui comme les lâches et profiteurs qu'ils étaient, d'autres ont pris courageusement leur place mais on n'en saura pas plus. On saute du rationnement aux terribles bombardements de septembre 44 en passant par l'éloignement des enfants dans le bocage normand ou en Algérie; En quelques phrases, on évoque Pétain, Laval qui est démis puis qui revient, le front de l'Est, deux ou trois figures de la Résistance, les otages, les réquisitions, la pénurie alimentaire, le sort des Juifs.
Sans doute était-il trop tentant d'utiliser au maximum le gros travail de documentation effectué ? C'est la chronique de l'occupation havraise qui défile en arrière-plan. Voyons : évoquons la débâcle et le premier exode, puis le retour, la tuberculose et les sanatoriums, un avortement clandestin, l'initiative de la Croix Rouge pour mettre les orphelins à l'abri en leur trouvant des familles d'accueil en Algérie, le naufrage du Lamoricière, les bombardements de septembre 44 et l'écroulement du tunnel Jenner en glissant un de nos personnages parmi les sept survivants.
De nombreux événements (les trains partant vers les camps, les débarquements alliés d'Afrique du Nord et de Sicile, les défaites allemandes sur le front de l'Est) semblent parvenir sans difficulté au havrais moyen comme si l'information circulait aussi facilement qu'à présent (je doute que beaucoup d'habitants du Havre aient été informés de la rafle du Vel d'Hiv au moment où elle a eu lieu) et que les discussions d'état-major entre Churchill et Staline se déroulaient dans la cuisine du héros.
Le père de famille, marin puis cuisinier, cite Sénèque et Marc Aurèle! En Algérie tout le monde est gentil avec les enfants mais si les modestes agriculteurs sont adorables, l'épouse bourgeoise du sous-directeur du centre de recherche sur les agrumes se révèle raciste et égoïste. Impossible de renoncer, même en 1942, au politiquement correct du XXIème siècle !
Si on ajoute que les personnages sont assez stéréotypés, il devient difficile d'être enthousiaste en dépit d'une qualité émotionnelle incontestable. Dommage !
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Le Havre sous les bombardements incessants allemands mais aussi anglais. Les cibles sont plus qu'approximatives et des milliers de Havrais meurent chaque jour.
Ils se retrouvent sans toit et affamés. On suit 2 familles qui vont essayer de s'en sortir et de protéger leurs enfants. C'est intéressant mais beaucoup de longueurs, il faut que 2 enfants soient envoyés en Algérie pour qu'enfin, ça bouge un peu. L'histoire n'est pas gaie mais j'ai ressenti peu d'émotion, trop de répétitions . J'ai été déçue au regard des notes attribuées à ce roman.
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Je viens d'achever ce roman et le style polyphonique m'a beaucoup plu.
« Par Amour« est un roman historique qui nous raconte l'histoire de deux familles havraises au coeur de la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Tout à tour, les différents membres de ces familles prennent la parole pour nous donner leur vision de la guerre le temps d'un chapitre. le récit avance avec la voix d'un personnage puis continue avec celle d'un autre.

Lucie, la première narratrice, est une enfant. Son grand frère s'appelle Jean, il représente le soutien indéfectible de sa mère Emélie, concierge d'école au côté de son mari Joffre. Fiers de leurs responsabilité. Tous deux patriotes, courageux, droits et toujours exemplaires, jamais à se plaindre, raisonnables et inculquant les valeurs et principes à suivre à leurs enfants.

« A l'unisson de son mari, elle répétait que ce l'on apprend entre par une oreille et sort par l'autre, que le savoir se cultive et s'entretient, sans quoi l'esprit rétrécit et flétrit l'âme. » (p.43)

A l'opposé en caractère, la famille de Muguette, la soeur d'Emélie, plus insouciante, avec un mari volage, Louis et un garçon, Joseph, malin et avec toujours les mots pour rire et une soeur cadette, Marline, mutique depuis la mobilisation.

« le temps et l'absence n'ont rien à voir avec l'amour, Muguette, ce qui compte, c'est ce qui le fonde. Parfois il se fonde sur une erreur d'appréciation, on croit aimer une personne, mais on aime un rêve, un désir, un idéal, quelque chose que l'on porte en soi depuis toujours et dont on affuble l'autre qui, souvent, s'y prête volontiers. C'est si flatteur ! Seulement à la première occasion, au premier effort, lorsque les masques tombent, l'autre apparaît tel qu'en lui-même, et rarement celui que l'on croyait aimer, l'amour devient alors sans objet, l'amour devient désillusion. » (p.318)

Un roman qui s'appuie sur de solides recherches historiques et nous apprend beaucoup sur la vie des havrais au temps de l'occupation et des bombardements anglais. On découvre les nombreuses évacuations des enfants, séparés des familles et parfois envoyés en Afrique.

J'ai aimé vivre la guerre à travers le regard des enfants et des adultes, de changer de point de vue. Muguette a une vision optimiste mais s'inquiète aussi davantage, doute davantage d'elle-même alors que sa soeur prend les décisions et même si elle a peur, elle ne le montre pas. le roman à plusieurs voix est plus riche comme procédé et l'histoire à travers ce procédé offre aussi plusieurs rebondissements, que j'ai appréciés au cours de ma lecture. Les privations, les peurs, les humiliations vécues par les havrais font froid dans le dos mais quand la maladie frappe la famille, on a peur à leur côtés et on admire leur courage. La partie à Alger est aussi intéressante, les réactions très différentes selon les enfants une fois dans ce nouveau continent où ils sont loin de chez eux mais n'ont plus à souffrir des restrictions, de la faim, ni des bombes.

La façon dont est traitée l'évolution comportementale des personnages au fil du roman, de leurs relations en réaction à la situation instaurée par la guerre est aussi intéressante. Je ne détaille pas pour ne rien dévoiler.

Une histoire de guerre, de courage et d'amour. Une belle histoire de combats menés par deux familles havraises en temps de guerre pour résister à l'adversité et à la tyrannie, à la misère et au désespoir. L'amour comme ingrédient plus fort que tout.
https://blogapostrophe.wordpress.com/2020/07/16/par-amour-de-valerie-tong-cuong/
Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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On peut juger un bouquin selon son coeur ou selon sa raison. le résultat peut-être très différent.
le coeur aime les histoires poignantes, les personnages qui nous sont vite familiers, pour qui l'on ressent de la sympathie, un décor que l'on connaît ou que l'on imagine facilement. Tous ces critères sont réunis ici. L'auteure nous conte la vie de deux familles du Havre pendant la seconde guerre. Aucun problème pour entrer dans le roman : cette époque n'est pas très lointaine, des tas de films et de livres lui ont été consacrés, on a tous des parents ou des grands-parents qui l'ont vécue et qui nous en ont abondamment parlé. Bref, j'ai été pris par le récit et j'ai eu hâte d'en poursuivre la lecture.
Mais intervient la raison qui tempère tout cela. le style est correct mais d'une monotonie permanente. C'est d'autant plus gênant que l'auteure donne la parole à ses personnages : un chapitre, un personnage. Tous parlent sur le même ton, jeunes et vieux, hommes et femmes. Cela sonne particulièrement faux quand ce sont des enfants qui parlent ! Et les personnages ? Ah oui ils sont sympa, quasi parfaits mêmes : courageux, altruistes, prêts à se sacrifier pour d'autres membres de la famille : de vrais héros. Un seul couple semble désuni, la femme reprochant à son mari ses silences, son apparente indifférence, ses relations presque amicales avec un Allemand. Mais l'amour revient dans les dernières pages quand elle comprend que son mari cachait un jeune juif dans la cave et simulait pour le sauver et ne mettre personne en danger. Un peu mélo ? Quoi qu'il en soit, on ne risque pas de rencontrer de tels personnages dans la vie réelle, alors même que Valéry Tong Cuong relate des événements qui ont vraiment eu lieu.
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Voilà un nouvel exemple d'un livre qui a su séduire son public à l'unanimité….. sauf moi !

« Par amour » raconte l'histoire de deux soeurs, Emélie et Muguette, et de leurs deux familles pendant l'occupation allemande et jusqu'à la libération. Les deux familles habitent au Havre et leur histoire familiale sera mise à rude épreuve car viendront se mêler à la grande Histoire : les restrictions alimentaires, la maladie, les bombes, l'exode etc…

Le roman est rédigé sous la forme d'un journal dans lequel chacun des personnages prend la parole tour à tour, ce qui donne une certaine dynamique au récit.

Les deux soeurs vont ainsi raconter leurs relations avec leurs maris et la façon de gérer les évènements historiques lorsqu'on est mère de deux jeunes enfants. Les enfants, quant à eux, vont notamment raconter leur exil. En effet, pour protéger les enfants de Muguette de la guerre et de leur mère malade, ils seront envoyés en Algérie dans des familles d'accueil.

Au lieu de nous dérouler le fil de l'Histoire avec un grand H (l'armistice, Churchill, De Gaulle etc…), Valérie Tong Cuong choisit de nous raconter l'histoire avec un petit h vue de l'intérieur, à l'échelle humaine et à travers les mots de ces deux familles havraises.
Ces familles, cela aurait pu être vous, moi, ou vos voisins. L'auteure les décrits avec beaucoup d'humanité et de bienveillance. Et « par amour » chacun des membres de ces familles va être obligé de faire un choix. Ces choix ne sont ni bons, ni mauvais, ils sont tout simplement humains.

J'ai trouvé le style de l'auteure parfois un peu trop introspectif et contemplatif, ce qui m'a empêché de rentrer complètement dans le roman. Malheureusement, la magie n'a pas opéré en ce qui me concerne mais cela confirme mon sentiment que je ne suis pas faite pour les romans historiques. Pour les autres, vous allez probablement adorer !

Lien : http://mademoisellechristell..
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