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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je fais partie de la génération de lecteurs qui a découvert le shojo dans les années 90-2000 avec des titres comme RG Veda, X, Please save my earth et autre 7 Seeds. L'aventure et de la science-fiction en particulier avaient une grande place dedans. Malheureusement, cela s'est totalement perdu avec la déferlante des romances lycéennes que nous avons eu après. Pas que je n'aime pas ça, quand c'est bien écrit, je suis bon public, mais mes premières lectures enfants et ados furent plutôt des romans d'aventure, de SF et de Fantasy, alors cette absence me manquait. La fantasy est peu à peu revenue, mais avec des worldbuilding souvent un peu trop légers, la SF, elle, manquait cruellement à l'appel. Alors je remercie Akata d'avoir bien voulu prendre le risque avec Nos étoiles contraires !

Dans ce titre extrêmement complexe qui n'a ici dévoilé qu'un tout petit pan de son univers, l'humanité, ne pouvant plus vivre sur Terre, s'est réfugiée dans l'espace, dans des "Cocoons". Arata, Tara, Caesar et Louis sont des enfants précieux : des "néotènes", comme on les appelle, des êtres qui, malgré leur apparence prépubère, possèdent la maturité d'adultes. Leur corps s'est adapté à la vie dans l'espace, grandissant moins vite, mais n'étant pas parfait pour autant même s'ils incarnent l'espoir et l'avenir de la race humaine. Quand un jour, ces quatre-là rencontrent une mystérieuse femme aux longs cheveux verts, leurs destins basculent à jamais...

J'ai eu un énorme coup de coeur pour le premier tome de cette série. Peut-être parce que je retrouvais enfin un univers de science-fiction dense et sérieux, peut-être parce que j'ai senti que l'autrice ne nous prenait pas pour des idiots et se permettait de prendre le temps de déployer toute la richesse de ce qu'elle avait à offrir, peut-être parce que l'histoire dramatique de ces néotènes a su me toucher. J'en suis en tout cas ressortie avec l'impression d'avoir lu quelque chose de génial et de grandes attentes pour la suite.

La narration, je l'ai sous-entendu, peut être un peu déroutante. Quoique le titre se lise vraiment d'une traite, la quantité d'informations à assimiler au fil des chapitres est assez dense. Si je n'avais pas regardé la vidéo de présentation de Bruno, avant, peut-être d'ailleurs que je n'aurais pas tout aussi bien saisi à l'instant T malgré les nombreuses notes qui parsèment le tome. Au passage, ce sera mon seul reproche, mais j'aurais préféré, pour mon confort de lecture, les avoir en plus grand à la fin que là en tout petit... Car l'univers mis en place par Gin Toriko est vraiment complexe.

Nous sommes dans un univers futuriste où la Terre n'est plus un espace de vie possible pour l'humanité. Une partie d'entre elle (probablement l'élite) a pu émigrer dans des stations dans l'espace, les "cocoons". Ceux-ci correspondent chacun à une grande métropole d'autrefois : Tokyo, New York, New Delhi, Paris... Et les gens qui y vivent descendent de ces peuples. Déjà pour la mixité, on peut repasser... Mais en plus, pour des raisons encore non abordées (peut-être pour limiter l'accroissement de la population), ils vivent sous un régime liberticide qui les empêche de former un couple comme ils veulent avec qui ils veulent. Ils sont sous un régime de contrat que l'on passe à chaque étape de sa vie pour arriver se mettre avec quelqu'un qu'on a quasiment choisi pour eux afin de favoriser un projet légèrement eugéniste !

Dans tout cela, nous suivons un groupe de jeunes - en apparence - qui sont en fait ce qu'on appelle des néotènes. Ils ont un corps adapté à l'espace qui vieillit bien plus lentement car ils pourront vivre des centaines d'années. Pourtant ils viennent de familles tout à fait normales, ce qui déjà pose des questions et certains problèmes. Et ils ont un statut vraiment à part, limite de star au sein de la population, ce qui fait que leurs faits et gestes sont épiés de partout. Big Brother si tu m'entends ;)

Au début de l'histoire, nous faisons la rencontre de trois d'entre eux, qui forment un groupe dans lequel ils vont devoir se choisir un compagnon ou une compagne de vie. Nous suivons leur quotidien entre retrouvailles, puisqu'ils viennent d'horizons différents, études, vie familiale et virées entre amis. Mais on sent très vite qu'il y a anguille sous roche. Tout bascule quand ils retrouvent le quatrième larron de leur bande et que celui-ci les entraine dans les bas-fonds cachés de Kyoto Cocoon, ou les quartiers de plaisir du coin. Ils y font la rencontre d'une drôle de fille où cheveux et aux yeux verts qui est très mystérieuse.

L'ambiance de Nos temps contraires est vraiment très immersive. L'autrice avec beaucoup de subtilité fait petit à petit basculer son récit de quelque chose de très banal et contemplatif, à un récit plus sombre et mystérieux où l'on sent de nombreuses zones d'ombre. L'univers dans lequel vivent les héros, qu'ils présentent comme quelque chose de tout à fait normal, nous titille peu à peu quand on commence à s'interroger sur la liberté et les contrainte de ceux qui y vivent. L'évolution décrite est malheureusement tout à fait crédible, ce qui fait dangereusement grincer des dents et montre le sérieux avec lequel il a été pensé.

Nous suivons un groupe de quatre jeunes gens : Arata, le japonais qui porte toujours un masque et est très discret, Tara, l'indienne, fidèle à sa tradition qui a du mal à exprimer ses sentiments, Caesar, l'américain très expansif mais qui cache ce qu'il ressent vraiment derrière un masque, et Louis, le français exubérant, l'artiste du groupe qui est handicapé depuis toujours. J'ai beaucoup aimé la variété des personnages, leur caractérisation qui fait écho à ce que l'on imagine de telle ou telle nationalité. Mais surtout, j'ai apprécié le travail plus subtil sur l'intériorité de chacun. Arata n'est pas le type dans sa bulle qu'on imagine, il se rend bien compte des problèmes de ses amis et tente d'y remédier. Tara sera probablement, je l'espère du moins, plus entreprenante et forte que ce que sa culture la pousse à montrer pour le moment. Caesar est celui qui m'a le plus touchée parce qu'il est les deux faces d'une même pièce, solaire et sombre à la fois. Enfin, Louis, le plus fragile, est le héros type des shojos des années 70 qui amèneront au Boys Love qu'on connait, je trouve. Mais j'ai eu du mal avec son grain de folie et sa dramatisation de tout. Cependant, l'autrice a vraiment fait un chouette travail sur la diversité.

L'ambiance graphique est tout aussi réussie. J'appréhendais au début d'avoir la même déception qu'avec Made in Abyss où le design très enfantin des héros m'avait vite déplu. Ici, ce n'est pas le cas. Il se dégage au contraire une grande poésie d'eux mais également un malaise pour nous faire mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans cette évolution de notre humanité. Après je ne suis pas toujours fan des yeux vraiment immenses des personnages dans leur petit visage d'enfant, mais je trouve qu'il y a vraiment un charme hors du temps à ses dessins, un peu comme chez Moto Hagio (Le coeur de Thomas, le clan Poe), Keiko Takemiya (Terra E) ou Saki Hiwatari (dans la seconde partie de Please Save my Earth). C'est doux, vaporeux, ensorcelant, envoûtant ! Et les décors dans lesquels ils vivent ne sont pas en reste. Vraiment dépaysant !

Ce premier tome, qui prend son temps pour nous embarquer dans cet univers tellement différent du nôtre, est une belle réussite. Sous ses dehors tranquille, il m'a vraiment remué le cerveau, au point de me donner envie de le relire (ce que j'ai fait) à peine après l'avoir terminé. Il pose des questions très intéressantes sur l'évolution qu'on peut imaginer pour notre société. Mais surtout, il offre des personnages subtils et un récit envoûtant, qui nous achève par une ultime surprise dans les dernières pages, remettant pas mal de choses en question. Excellent !

Merci Akata d'avoir redonné sa chance aux shojos de SF.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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« Nos temps contraires » est une nouvelle série d'Akata qui sera en 8 tomes et de science-fiction. J'avais un bon a priori dessus, mais quelle tuerie et ceux à différents niveaux.
Non seulement, le manga nous en met plein les yeux, mais en plus il nous fait réfléchir, et aborde une science-fiction de qualité.
Le tout en gardant des airs mystérieux et poétiques.

Le graphisme est magnifique, prodigieux, surtout sur certaines pleines pages et tout ce qui met en avant l'espace, la vue sur la Terre, l'effet est vraiment très fort et nos yeux sont totalement happés et restent là à regarder, à profiter.

La couverture est magnifique elle aussi, la façon dont ressort le titre, avec la planète bleue, notre Terre juste derrière. Et ces personnages mystérieux de la couverture, dont les cheveux dégagent vraiment quelque chose.

Nous allons faire la connaissance de jeunes gens attachants : Arata, Tara, Caesar, et Louis, qui ont une grande particularité. On nous dit qu'ils ont 20 ans, mais ils encore un corps d'enfant, le décalage fait vraiment bizarre. Apparemment, ils sont privilégiés, ce sont des néotènes. Ils pourront vivre longtemps, bien plus que leurs propres parents. Ils ont également une famille qui leur permet d'être à l'abri du besoin.
C'est à travers leurs regards, leurs expériences, que nous apprenons à connaître ce monde, son fonctionnement, et que nous nous interrogeons plus largement sur la société.

Arata est adorable, attachant, mais assez discret, et nous voyons que c'est du coup celui qui a le moins de succès, car il ne sait pas plaire, faire le « show ». Bien que Tara, elle le défende de tout son coeur.
Arata a également toujours le visage masqué. C'est étrange, n'est-ce pas ? Ça m'a immédiatement frappé. Nous avons plus ou moins des débuts d'explications sur le sujet.
Cela m'a d'autant plus frappé vu la situation actuelle avec le coronavirus, et tout le monde masqué.
La relation entre ces quatre jeunes gens est intéressante, forte, ils ont traversé beaucoup de choses ensemble. Ils sont liés. Ce sont des partenaires. Je vous laisse découvrir la notion de partenaire et de contrats, mais également, et en toile de fond, des implications qui portent fortement à questionnement.
Ils ont des caractères très différents. Celui qui va faire fondre toutes les filles : Caesar. Celui qui est un artiste et aussi un rebelle, et qui les amène également à s'interroger tout en risquant de les mettre en danger : Louis (celui avec qui j'ai le plus de mal). La seule fille du groupe : Tara.

A travers eux, nous nous interrogeons également sur la Terre, sur ce qui s'est passé. Eux ne l'ont pas connu, mais ils voient des anciens en être nostalgique, rêvaient d'y retourner, mais ironiquement ce sera sans doute impossible pour eux, peut-être pour une génération future et/ou les néotènes.
Ils vont d'ailleurs faire une séance de cinéma très spéciale, c'était vraiment un sacré moment et loin d'être comme nous le connaissons.

Au niveau des thématiques intéressantes : il y a l'espérance de vie, la vie ailleurs que sur Terre, l'amour qui semble être prohibé, malsain, et où il y a plutôt des partenaires, contrats, le cas spécifique des néotènes, le fait d'être en permanence observé et du coup à ne pas vraiment pouvoir être soi-même, le fait d'être au sens de toute l'attention, le fait de devoir répondre à certaines attentes, être aimé pour son physique, être avec quelqu'un pour son statut, etc.
En bref, c'est d'une grande richesse, pour notre plus grand plaisir.

Mais là, où leurs vies vont basculer à jamais, c'est quand une jeune femme est introduite, ainsi que l'endroit de la rencontre, et le fait que ce soit différent de tout ce qu'ils connaissent. Un personnage mystérieux, étrange, d'une beauté troublante, etc.

Un tome qui nous emporte, nous transporte, nous intéresse, un avant-goût de la suite qui est prometteur, et où ils auront grandi. C'est fascinant, intrigant, avec un graphisme qui y participe, et beaucoup d'interrogations intéressantes. Akata a fait fort, et quel plaisir de pouvoir découvrir ce manga de science-fiction grâce à eux.

Il y aurait tellement à dire, après lecture c'est une tempête. L'autre chose qui va d'autant plus raisonner en nous actuellement, c'est le côté confiné.
Et nous avons une bonne représentation de la diversité culturelle et autre.
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
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Lorsque j'avais vu qu'un manga de science-fiction allait être édité chez Akata, ma curiosité a tout de suite été piquée au vif. le premier tome avait été une belle découverte et mon intérêt est toujours plus présent au fil des tomes. Ce troisième tome à marqué un tournant dans l'intrigue et m'a donné envie de faire ce petit billet.

Nos temps contraires, c'est l'histoire de Atara, Tara, Louis et Caesar, 4 néotènes, dont la durée de vie est plus longue que celle des humains lambda. Ils viennent tous les quatre de différentes lignées importantes, ayant tous déjà un destin tout tracé. Mais Louis est un esprit libre bloqué dans une vie qu'il ne souhaite pas : c'est un artiste dans l'âme qui veut vivre sa vie comme il le souhaite. Un jour, il fait la rencontre de Gion, une daphnéenne, dont la vie est supposée être très courte, et en tombe amoureux. Les 4 personnages grandissent dans un univers cloisonné, perpétuellement en quête de liberté.

Si le premier tome est très introductif et place le décors de la série en montrant les moments importants de l'enfance des personnages, les deux tomes suivants les montrent quelques années plus tard, chacun aux prises avec sa propre vie. Arata et Tara travaillent dans la médecine, Caesar a une carrière militaire et Louis est artiste. Seule Tara a du mal à vraiment se faire une place dans cet univers, mais c'est aussi celle qui semble être le plus entravée dans le système dans lequel ils évoluent.

Arata tente de trouver un remède pour la maladie des daphnéens et a pris en charge la petite Gigi, tornade d'optimisme qui fait tourner en bourrique les personnages ; mais qui montre aussi un peu la vie des daphnéens et les traitements qui leur sont réservés. En effet, les daphnéens sont considérés comme inutiles et inférieurs aux humains.

Nos temps contraires est un manga de science-fiction qui traite de sujets importants tels que le libre-arbitre et la quête de liberté dans une société dans laquelle la vie de chaque personne y est orchestrée dès sa naissance, surtout lorsqu'il est question des néotènes, qui ne doivent pas se mélanger au commun des mortels. Vient aussi la place de la technologie, qui a ici une fonction primordiale dans l'univers mis en place par la mangaka. Mais aussi l'importance des liens sociaux, ici très codifiés, qui perdent leur spontanéité car les personnages doivent souscrire à des contrats pour établir leurs relations avec les personnes de leur entourage.

Ce manga est pour moi une très belle découverte ! Je vais de surprises en surprises au fil des tomes et il me tarde de découvrir le prochain car le troisième tome se clôt sur un événement qui marque un tournant pour la suite. Je ne peux que conseiller de découvrir Nos temps contraires si ce n'est pas encore fait !
Lien : https://reveuseeveilleeblog...
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Nos temps contraires : je ne te laisserai pas mourir de Gin Toriko et Senta Nakazawa est un manga de science-fiction qui explore les relations entre des personnages transhumains, les Néotènes, qui incarnent le futur de l'espèce humaine qui a quitté une Terre dévastée pour vivre dans l'espace.
Ces Néotènes, Arata, Caeasar, Tara et Louis, vivent dans une société qui a redéfini les relations sociales, notamment amoureuses. le sentiment amoureux est en effet considéré comme indécent et immoral, et la formation des couples est envisagée selon un mode uniquement contractuel et procréatif. Les personnages se confrontent alors aux codes de leur société lorsque l'un d'entre eux tombe amoureux de Gion, une jeune femme atteinte d'une maladie qui transforme son corps pour qu'il réalise de la photosynthèse. Cette relation transgressive montre alors les failles de la société dystopique des « Cocoons », mais aussi l'aliénation des personnages.
Si vous êtes intéressés par les mangas de SF, je vous invite à lire Nos temps contraires !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Le cadre particulier de ce titre, les fameux « Cocoons » (en fait des sortes de grandes stations spatiales) est déjà très intéressant en lui-même, en plus de conférer au titre une esthétique des plus réussies. On comprend que ces Cocoons reproduisent assez fidèlement des lieux qui existaient sur Terre, et si on ne sait pas exactement quelle est l'étendue de celui dans lequel vivent nos personnages, on comprend que c'est au moins une partie du Japon qui a servi d'inspiration, alors qu'il en existe d'autres qui se basent sur d'autres lieux terrestres (Arata est d'ailleurs le seul japonais, ses autres amis ont tous d'autres nationalités). Comme si l'humanité ne pouvait pas couper tout lien avec sa planète d'origine, et qu'il y avait une forme de continuité culturelle et civilisationnelle.

Mais plus intéressant encore, les personnages principaux, les fameux Néotènes, charrient avec eux toute une richesse thématique. Ils vieillissent lentement, leur permettant de vivre plusieurs siècles, et ont l'air de jeunes enfants alors qu'ils ont déjà la vingtaine. Ils savent qu'ils verront leurs parents et leurs proches mourir, et grandissent avec cette perspective particulière. Ils semblent admirés des gens qui les entourent, mais vivent un peu en cercle restreint, avec comme perspective de s'unir à une personne comme eux. Il y a un côté eugéniste à tout ça, puisqu'ils ne peuvent pas choisir leur avenir eux-mêmes, devant perpétuer leurs gènes.

Et à côté de ça, il y a cette fameuse jeune fille que l'on voit sur la jaquette, atteinte de la « maladie de Daphné ». Je ne développerai pas ce point car je ne veux pas trop vous en révéler. Mais elle aura un rôle important dans ce premier tome et transporte avec elle une grosse forme de mélancolie, peut-être liée à sa condition, ou peut-être pour une autre raison. de très belles scènes auront d'ailleurs lieu avec elles.

Un autre point qui m'a particulièrement plu vient de la façon dont la mangaka a réfléchi le rapport des personnages à certains points qui sont au coeur de nos sociétés et qui semblent avoir évolué. Je pense notamment à la question du harcèlement des femmes. Les dialogues entre les personnages, et en particulier chez Arata, laissent à penser que la question centrale du harcèlement a évolué pendant toutes ces années, et est intégrée comme quelque chose de naturel. On le ressent notamment quand le garçon s'excuse si des choses qu'il a dit peuvent être assimilables à une forme de harcèlement. Je ne saurai l'expliquer plus en détails, mais à la lecture du titre, le travail sur l'évolution de certaines problématiques sociales est vraiment frappant et m'a semblé tout à fait pertinent.


Enfin, il y a un réel aspect romance au titre. Un couple se forme déjà dans ce premier volume, mais surtout, on se rend rapidement compte que la jeune Tara ressent des sentiments forts pour Arata, le personnage principal. Nul doute que cet aspect sera central pour le reste du récit. Ce qui est d'autant plus intéressant que le travail sur les sentiments des différents personnages est des plus réussis. Parler de cet aspect est une bonne occasion pour aborder la notion de « contrat » dans cette société.

Les rapports sociaux passent par ces fameux contrats, et une partie de l'histoire se focalise sur la notion des partenariats de couple, qui semble un peu déconnecté des notions de sentiments. Mais les contrats sont surtout là pour formaliser les liens sociaux entre les gens et les contrôler. Car au-delà de caméras de surveillance qui permettent d'avoir un oeil sur les allés et venues de tous les individus, ces contrats permettent de contrôler la façon dont les liens entre chacun évoluent, et permettent notamment de contrôler les naissances. Cet aspect est important puisque les Cocoons sont des lieux fermés, et il faut donc contrôler l'évolution de la population et des rapports humains, en particulière pour les néotènes.

Vous l'aurez compris je l'espère en me lisant, dès le premier tome, on comprend que l'on est face à une oeuvre très très riche, et je n'ai finalement abordé qu'une partie de la profondeur du titre. C'est bien simple, j'ai même déjà envie de le relire tant j'ai le sentiment qu'il faut plusieurs lectures pour en saisir la portée. Et ce n'est pas la seule force de ce récit, car ce qui m'a le plus transporté, c'est l'ambiance magnifique que Gin Toriko a réussi à poser. Une ambiance pleine d'émotions alors même que cet univers semble assez aseptisé, et qui évolue jusqu'à une fin mélancolique et très amère, qui ouvre vers une suite qu'on imagine encore plus forte en émotions.

Ainsi, ce premier tome de Nos Temps Contraires, que j'attendais énormément, fut un énorme coup de coeur pour moi. On est totalement dans la science fiction que j'aime, porteuse d'une ambiance vraiment propre que seule la SF peut avoir, avec une richesse thématique qui fonctionne en parallèle de nos sociétés. Gin Toriko a pris à bras le corps le genre et l'a traité avec le soin et la précision indispensable à la réussite d'une bonne histoire de science fiction. Ainsi, ce premier volume, d'une grande richesse, appelle déjà à une relecture pour moi, et appelle, évidemment, à être suivie durant les huit tomes qu'elle comptera. Un premier tome à lire absolument selon moi, au moins pour vous faire une idée de la profondeur et de la qualité du titre, car mes mots sont insuffisants je pense.
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
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Je remercie les Éditions Akata pour l'envoi de cette lecture. Ce n'est pas un coup de coeur cette fois-ci, mais c'est quand même une excellente lecture. Akata essaie dernièrement de nous présenter pleins de Shojo différent. Plus adulte, sur des thématiques qu'on n'a jamais abordés ou bien même du Shojo mélangé à du SF.

L'humanité ne pouvait plus vivre sur Terre, de ce fait, ces derniers se sont réfugiés dans l'espace. Ils sont chacun cloîtré dans des cocoons, portant les noms des anciennes capitales.

Ici, nous allons retrouver quatre personnages. Arata, Tara, Caesar et Louis. Ces enfants sont particuliers. Malgré l'âge de vingt ans qu'ils viennent d'atteindre, ils ont encore l'air de jeunes adolescents. Cela étant surtout lié au fait qu'ils sont destinés à vivre plus longtemps que la moyenne.

Ces enfants sont des néotènes. Ils sont l'avenir de l'humanité, car leurs gènes sont les plus adaptés à la vie dans l'espace. Mais nos quatre jeunes protagonistes vont rencontrer une femme intrigante aux longs cheveux verts. Cette dernière est atteinte d'une maladie rare, appelé « la maladie de Daphnée ». À partir de là, leur vie va changer à tout jamais…

Ce que j'ai adoré dans ce manga, c'est le détail des scénarios. En effet, en moyenne je lis un manga en trente, voire quarante minutes. Ici, j'en ai eu pour une bonne heure et s'en est très plaisant. Il y a beaucoup de textes et de ce fait, on n'a pas l'impression d'être perdu, on a exactement tous les détails qu'il faut pour comprendre l'univers dans lequel on débarque.

Les personnages sont plus touchant les uns des autres. de plus, j'ai adoré l'univers qu'a imaginé la mangaka. La vie humaine n'est plus comme avant, mais les moeurs également. C'est ce qui rend ce manga si intrigant !

En bref, c'est vraiment une belle nouveauté pour Akata, encore une fois. du Shojo, du SF, c'est innovant, ça change et ça nous apporte une bonne dose d'air frais dont j'avais besoin !
Lien : https://lapommequirougit.com..
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