Clara Militch

Clara Militch est la dernière oeuvre d'Ivan Tourgueniev (1818-1883). le grand écrivain russe est peut-être plus connu en France pour ses récits et ses romans réalistes mais il a également écrit, surtout à la fin de sa vie, plusieurs nouvelles fantastiques remarquables empreintes de romantisme et de mysticisme. Tourgueniev pensait qu'il y avait une fragile séparation entre le réel et le surnaturel. A l'origine, cette nouvelle s'intitulait "Après la mort". le récit est étonnant, limpide, habilement construit avec des personnages imparfaits et très attachants, un peu de satire sociale, un peu d'humour, une touche de références romantiques et puis surtout beaucoup de poésie.


Clara Militch raconte l'histoire de Jacques Aratov, 27 ans, un jeune scientifique qui n'a pas terminé ses études et qui mène une vie ascétique avec Platocha sa vieille tante très protectrice. Un jour, son unique camarade, le jovial et bon vivant Kupfer, le convainc après beaucoup d' efforts de venir avec lui chez une certaine princesse un peu suspecte qui tient salon. Jacques juge la musique et le pianiste exécrables et file à l'anglaise avant la fin du concert. Sa tante le trouve un peu étrange. Quelque temps plus tard, Kupfer réussit à l'emmener assister à un concert de charité, où la jeune chanteuse et actrice prometteuse Clara Militch, "une Rachel ou une Viardot", interprétera entre autres morceaux la Lettre d'amour de Tatiana extraite d'Eugène Onéguine de Pouchkine. Aratov tressaille intérieurement mais ne dit rien. Lors de la « matinée » Jacques choisit une place très loin de la vulgaire princesse et il observe le visage de Clara. Il lui semble que ses yeux noirs derrière ses paupières mi closes sont tournés vers lui. Jacques ne paraît pas du tout impressionné par son chant et refuse obstinément de lui être présenté, alors même que la belle brune au regard tragique n'a cessé de le fixer pendant son récital. le lendemain, Aratov reçoit une lettre anonyme lui demandant de se présenter à un rendez-vous, demande à laquelle il accède à contre coeur. Comme on le soupçonne, il retrouve Clara, qui lui déclare son amour, mais Aratov, répond par des platitudes, avec une distance telle que Clara s'éloigne en colère et dépitée…

J'ai beaucoup aimé. Vous m'en direz des nouvelles...

Jacques Aratov, un jeune homme de vingt-sept ans, mène une vie retirée avec sa tante Platonida Ivanovna dite Platocha. Il n'a qu'un ami, Kupfer, qui essaie de le faire sortir de chez lui. Un jour, il parvient non sans mal à le convaincre de l'accompagner chez une princesse, soirée qu'il n'apprécie pas du tout. Kupfer arrive cependant à le persuader de se joindre de nouveau à lui pour un concert où une jeune chanteuse et actrice, Clara Militch, officiera. Alors qu'il éprouve un émoi intérieur, alors que Clara l'a regardé pendant tout le récital, il refuse obstinément de lui être présenté. le lendemain, il reçoit une lettre anonyme lui proposant un rendez-vous… ● La situation et les personnages sont intéressants, mais l'histoire me semble trop vite expédiée dans cette « novella » (terme anachronique, j'en suis conscient) d'une centaine de pages ; on aurait aimé un approfondissement. ● Si le personnage de Jacques est bien détaillé, celui de Clara, qui donne au roman son titre, reste seulement esquissé, ce qui est sans doute voulu par l'auteur pour lui donner du mystère, mais ce qui laisse le lecteur sur sa faim… ● L'intrigue est mince pour le lecteur d'aujourd'hui ; elle demanderait à être étoffée. Ce livre ne me réconcilie pas avec Tourgueniev…

En lisant la biographie de Léon Tolstoï écrite par Andreï Zorine, j'ai découvert la relation conflictuelle puis amicale que l'auteur de Guerre et Paix a eue avec un autre géant de la littérature russe, Yvan Tougueniev. Et réalisé que j'avais très peu lu d'oeuvres de ce dernier, en fait un seul livre, Récits d'un chasseur. Une invite à explorer plus avant son univers.

Clara Militch, un récit court, mais intense, dramatique, teinté de fantastique. C'est pourrait-on dire, et c'est sans doute réducteur, la révélation tragique de l'amour.

Jacques Aratov est un jeune homme de 25 ans, pas très sympathique, bougon, renfermé, misanthrope. Tout le contraire d'un séducteur. D'ailleurs, il n'a pas fait, semble-t-il, de conquêtes féminines.
Lors d'une représentation théâtrale, l'actrice Clara Militch est subjuguée par lui, sans qu'il le réalise. Elle lui propose un rendez-vous, mais lors de leur rencontre, cet être mal dégrossi de Jacques Aratov, ne comprend pas les sentiments qu'elle éprouve pour lui.

Bien plus tard, Aratov apprend que Clara Militch s'est suicidée peu de temps après leur brève rencontre. Alors c'est comme la foudre qui s'abat sur lui.
Et la suite est tragique, je vous laisse la découvrir.

Une histoire magnifique de passion, de révélation de l'amour par delà la mort. Et le texte est superbe, dépouillé, dense.

"Clara Militch" est un roman d 'Ivan Tourgueniev ( 1818-1883 ) .Ce dernier est
issu d' une famille aristocratique . Il est polyglotte .Il lit dans le texte Zola ,Victor Hugo , George Sand , Daudet et l' allemand Goethe .Tout cela est pour dire que Tourneguiev est très cultivé et très ouvert aux autres cultures . Il s' est établi longuement en France où il s' est fait beaucoup d' amis parmi l' intelligentsia parisienne de l' époque .
Clara Militch est un roman bref et court . le principal protagoniste, Jacques Artov est , aussi , le narrateur .Ce dernier âgé de vingt-cinq ans , ne peut être facilement cerné du fait qu' il a un caractère complexe : misanthrope ,
fermé sur lui-même et communique très peu avec les autres .
Au cours d' une soirée , il assiste avec l' un de ses amis à une représentation théâtrale . C' est l' occasion pour lui de rencontrer l' actrice ,Clara Mititch , jeune femme fort belle .Cette dernière tombe amoureuse de lui . Jacques ne répond pas à cet élan amoureux et repousse Clara.
Quelques semaines plus tard , Artov apprend grâce à la presse que Clara s' est suicidée .
le récit est poignant, bien touchant et émouvant .L' auteur ne donne aucune piste pour connaître les motifs du suicide . C' est au lecteur de trouver , s' il le peut , le pourquoi de ce malheureux et fatal geste .

Apres avoir lu et adoré "Premier amour", je retrouve Ivan Tourguéniev avec "Clara Militch". Il s'agit a nouveau d'une nouvelle, courte et intense, car on se retrouve vite captivée et l'on a qu'une envie : connaitre le fin mot de l'intrigue.

Mais avant de vous parlez de l'histoire, il faut que je vous confesse que c'est la sublime couverture de chez folio qui m'a vraiment tenté! Ce visage féminin, les yeux fermés, entouré de fleur a quelque chose d'intrigant qui pousse a vouloir en savoir plus.

Passons maintenant au contenu : le narrateur est un homme de 25 ans, comme moi donc a priori j'aurai du m'y attacher mais pas du tout. Il faut dire qu'il est plutôt repoussant : il vit reclus chez lui, n'est absolument pas sociable, un peu misogyne bref il n'a pas grand chose pour lui. Un soir avec son unique ami, ils se rendent au théâtre et la il fait la rencontre d'une actrice, Claire Militch qui tombe immédiatement amoureuse de lui. Mais lui l'a repousse. Quelques semaines plus tard, il apprend par les journaux qu'elle s'est suicidée. Commence alors pour notre narrateur une quête pour comprendre son geste.

Cette nouvelle, je l'ai dévoré, j'étais incapable de la lâcher mais en refermant la dernière page et a l'heure ou j'écris cette critique deux jours après, il met difficile de dire ce que j'en pense. J'ai aimé ça c'est certain mais je me pose un tas de questions. L'auteur nous laisse volontairement dans le flou le plus totale et c'est a nous lecteur d'y voir ce que l'on veut. Nous côtoyons et savons très peu sur l'actrice donc nous ne savons pas clairement pourquoi elle a commis son geste, certains y verront un amour malheureux, d'autres non. La fin est très mystérieuse, un peu fantastique mais la encore les lecteurs les plus terre a terre, trouveront forcement une explication rationnelle.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..

Jacques Aratov, le personnage principal de ce petit livre est bien difficile à cerner , difficile aussi à construire je suppose. Misanthrope, capricieux, sans ambition peut-être, on ne saura vraiment repérer sa route dans la solitude. Même l'amour n'a pu le faire dégringoler de sa tour d'ivoire.

En effet,Jacques Aratov reste enfermer dans sa coquille même quand la fille prend l'initiative de lui proposer un rendez-vous par le truchement d'un billet. Non, le gars reste sec, sourd, aveugle comme d'habitude. Et même quand il se présente au rendez-vous après mille détours de ses pensées, il reste castrer dans sa boule de glace. Malgré l'effort de la fille qui, elle aussi casernée dans sa toupie à sa façon, la fonte de la glace s'avère une illusion. Elle prend la fuite, l'échec du rendez-vous.

Par la suite, Jacques Aratov découvre dans un journal le suicide de Claire Militch, c'est le début de tous les cauchemars....

Une histoire troublante, des personnages ternes, des émotions fades, mais un beau récit. Ivan Tourgueniev essaie par son style de rendre l'histoire moins sombre qu'elle est. Dès qu'on le commence, on finit le livre sans s'en rendre compte. Puis naît un sentiment de jalousie envers ces personnages qui ne méritent pas de figurer dans ce beau récit.

Ah là là, de la grande, de la belle littérature : de la simplicité, du style. Cela parle au coeur de tous : une belle histoire pour les sentimentaux, une recherche métaphysique et spirituelle pour les autres. Les grands auteurs ne méprisent personne, ils ouvrent leurs bras aux gens simples, aux plus compliqués, sans distinction, sans mépris.

Que de questions ! Qu'est-ce que l'amour ? le reconnait-on toujours ? Est-il âpre cheminement ou tapis de volupté ? Quel est son rapport avec la mort ? Qu'est-ce que la pureté ? La beauté ? Quel est le rôle du souvenir, de la folie ?

Je ne raconterai pas l'histoire. C'est court, c'est beau, ça va droit au but. Pas d'enjolivures ni de graisse inutile.

Vive Tourgueniev ! Vive Clara Militch et Jacques Aratov : nul doute qu'ils ne s'étreignent au ciel. Si vous levez la tête la nuit, peut-être les apercevrez-vous : la constellation des Gémeaux, c'est eux !

Encore une fois conquise par la plume de Tourgeniev. Un texte poignant, teinté de sombre, de mélancolie, de fantastique, de dramatique, mais toute en finesse et délicatesse. Une plume poétique, qui enivre, qui subjugue, qui marque et qui émeut. Décidément, j'aime beaucoup beaucoup cet auteur.

« Tourgueniev était un plus grand écrivain que Dostoïevski » p.19. Je lis cette phrase (dans un livre d'Ann Beattie) juste après avoir terminé Clara Militch. J'avais déjà lu ce nom chez Hemingway. C'était d'ailleurs grâce à lui que j'avais choisi Clara Militch.

L'histoire, très simple. Elle est résumée sur le 4e de couverture, en 6 lignes. C'est bien, un grand livre, certainement, d'un grand écrivain, mais j'ai eu le même sentiment désagréable que pendant la lecture du vieil homme et la mer, Hemingway, tient donc. Dans le petit (grand) livre d'Hemingway, l'histoire nous est elle aussi résumée à la première page, tout y est.

La question que je me suis posée tout le long : est-ce que j'aurais eu le même sentiment de lecture si je ne connaissais pas la fin ? le clou final ? Si je ne connaissais pas toute la réputation de l'Américain ou du Russe ?  S'il est vrai que ces deux livres livrent la marchandises, les auteurs travaillent leurs personnages, à la psychologie complexe, il m'a semblé manquer quelque chose, comme si je les avais déjà lus avant, plus d'une fois.

Pas de surprise. La fin, mais aussi le déroulement. En terrain connu. C'est étrange. À l'époque, certainement que le dépaysement s'opérait, mais le mythe me semble aujourd'hui dépasser le texte... le livre n'apporte rien à ce que l'on sait déjà, mais malgré tout, on l'aura deviné, on tourne les pages, jusqu'à la dernière.

J'aime beaucoup Tourgueniev et dans cette longue nouvelle d'environ 140 pages j'ai adoré retrouver sa plume, notamment pour ses portraits tendres et ironiques.
Clara Militch est une histoire d'amour racontée avec une approche mystique et fantastique. Ce n'est certainement pas la meilleure oeuvre de cet auteur, pour moi, mais vous l'aimerez si vous appréciez romantisme et fantastique.