AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 106 notes
5
9 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
2 avis
Je continue dans ma découverte de l'oeuvre de Jean-Philippe Toussaint. Peut-être dans le désordre mais avec délice. J'apprécie son talent d'écriture et sa subtilité. Il me reste des interrogations et j'aimerais bien trouver une interview dans laquelle l'auteur nous en dirait un peu plus.
Commenter  J’apprécie          20
Les émotions -- Jean Philippe Toussaint

Un nouveau condensé de morceaux de vie de Jean Detrez, technocrate européen dont j'avais pris connaissance dans " la clé USB " et que je retrouve ici dans ce nouvel opus de JP Toussaint.
On y retrouve la plume très technique de l'auteur où s'entrechoquent vie intime et émotions. Malheureusement la magie ressentie pour " la clé USB " n'a pas été véritablement au rendez vous ne remettant en rien la qualité littéraire de l'auteur mais plutôt une certaine lassitude de ma part lors de sa lecture.
Je le relirai sûrement à l'occasion afin de confirmer ou pas ce ressenti actuel.
Commenter  J’apprécie          20
Après La Clé USB et maintenant Les émotions, Jean-Philippe Toussaint poursuit son nouveau cycle romanesque et dresse le portrait d'un homme qu'on connaît déjà bien, Jean Detrez qui fait face à l'imprévisibilité, aussi bien dans ses tempêtes amoureuses que politiques.

Jean Detrez, fonctionnaire à la Commission européenne, s'occupe principalement de la prospective sociétale, économique et publique. Penser l'avenir de l'Europe, au travers des différentes recherches, études, lors de discussions ou débats, auprès d'experts, c'est son domaine. Mais penser à son propre avenir, privé, personnel, est une autre histoire. Pourtant, l'imprévu semble envahir sa vie, tant professionnelle que privée, ces derniers temps. Entre le référendum sur le Brexit, l'élection de Trump, sa séparation avec sa femme et la mort de son père, une seule question lui vient : « que faire avec le temps, celui qui passe et celui qui viendra ?«
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
Commenter  J’apprécie          20
La Clé USB m'avait passionné. J'y ai retrouvé tous les ingrédients de son cycle MMMM , judicieusement réinventés dans ce roman.

Je n'ai pas attendu longtemps pour mettre la main sur Émotions. Et pour la première fois depuis que je lis JPH Toussaint, la magie n'a pas opéré.

J'ai trouvé le livre lent, long, bavard parfois quand il devient guide touristique de l'horrible quartier européen. Certes, il y a quelques toutes belles pages sur l'art de la relation amoureuse, mais je n'ai pas trouvé la ligne de fuite de la Clé USB. Je n'ai pas trouvé de lien, sauf le narrateur et le décès de son père.

Je suis conscient que ce genre de déception littéraire n'est pas seulement imputable à l'auteur. Elle peut être imputable au lecteur, fatigué, pas dans l'esprit, influencé par le livre précédent... Je le relirai sans doute un jour et sûrement le suivant.
Commenter  J’apprécie          22
Jean Detrez travaille à la Commission européenne à la prospective. Fils de commissaire européen, petit-fils d'architecte, il appartient à ce que l'on peut nommer l'élite. Travailler à la prospective, c'est échafauder des lendemains possibles, absolument pas faire de la divination. Jean Detrez est un professionnel consciencieux et averti, il s'est rendu compte que l'avenir public qu'il envisage est très loin de l'avenir privé. Lorsque le premier est une discipline scientifique, le second relève de la voyance et c'est sur ce dernier qu'il est temps pour lui de s'arrêter un moment.

Je me suis aidé de la quatrième de couverture pour ce rapide et succinct résumé, les livres de Jean-Philippe Toussaint me posent toujours un souci pour dire en quelques courtes lignes ce qu'ils contiennent et tout le bien qu'ils font. Les émotions est le deuxième roman d'un nouveau cycle romanesque entamé avec La clé USB (relu en diagonale dans un aller Nantes-Paris, tandis que Les émotions fut très largement entamé sur le retour). Dans le premier la part belle était faite à la profession de Jean Detrez au détriment de sa vie privée. Cette fois-ci, JP Toussaint laisse davantage de place à la vie personnelle, aux désirs, amours, séparations, questionnements de son héros. Confronté à une séparation douloureuse d'avec sa seconde épouse et au décès de son père, Jean Detrez n'est pas au mieux. La période n'est pas non plus propice à la liesse, puisque nous entrons, selon lui, dans un monde populiste, un monde où chacun doute de tout et des autres et se défie des gouvernants.

La chose qui surprend -qui m'avait déjà surpris dans le roman précédent et également dans le cycle romanesque précédent consacré à Marie-, c'est que tous les personnages de JP Toussaint sont des élites, des gens vivent très bien, voyagent aisément sans se poser de questions, oeuvrent aux prises de décisions en haut lieu et, pour Jean Detrez, travaillent à la Commission européenne, ce qui fait quand même un peu double peine pour intéresser un lectorat assez large. Et c'est une gageure que l'auteur dépasse aisément. Si l'on peut se sentir éloigné de son personnage principal, on peut aussi ressentir les mêmes doutes et questionnements.

La grâce de l'écriture, l'élégance, même dans les situations les plus triviales parviennent à nous passionner pour les vies des plus favorisés et également pour le travail de la Commission européenne, qui est souvent représentée comme le repaire des eurocrates et bureaucrates les plus purs, ceux très éloignés de nos vies quotidiennes. JP Toussaint montre le contraire et l'on pourrait se fendre d'une envie d'en connaître davantage sur cette Commission et sur l'Europe en général. Un autre écrivain écrirait sur les mêmes thèmes avec les mêmes personnages, que je n'ouvrirais sans doute pas son livre, mais JP Toussaint c'est pas pareil...
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          20
Jean Detrez travaille au bureau des prospectives à la Commission européenne à Bruxelles. Un an plus tard, quasiment jour pour jour, on le retrouve aux prises avec la projection de son propre futur et dans une tentative existentielle de saisir des deux mains les jours à venir. Après le portrait de l'homme public, Jean-Philippe Toussaint nous parle des reflets de son intimité. Comme toujours, l'écriture est stylée.
Commenter  J’apprécie          20
Jean Detrez, fonctionnaire au Parlement européen, spécialisé dans la prospective, avait été approché par des lobbyistes dans "La clé USB". Cette relation grise l'avait emmené jusqu'au Japon, dans une enquête aussi captivante que nébuleuse, pour se finir très abruptement par un retour à Bruxelles avec l'annonce de la mort de son père.

Dans "Les émotions", Jean Detrez au moment des obsèques de ce père charismatique revit quelques moments de leur vie père/fils, de sa vie d'homme, de frère, de mari divorcé deux fois et de professionnel de la prospective à l'aune du Brexit et de l'élection de Trump.

Ces vies publiques et privées engendrent des émotions tant écoeurantes que bouleversantes, allant du populisme au charme, du regret à la douceur.

Jean-Philippe Toussaint nous offre ici des tableaux vivants d'instants de vie, se perd dans les souvenirs d'un homme attachant et sensible, sans jamais nous perdre nous lecteurs tant sa plume est limpide et imagée.

C'est beau, bien écrit. Vivement le troisième opus.
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          10
Du très très bon Minuit (une valeur sûre).

C'est un univers intimiste qui ne déborde pas, qui ne s'étale pas et ne fait pas de cet étalage son fonds de commerce. Nous suivons avec délectation ce second épisode du cycle Sciences Po (ou rue des Saint-Pères ?) de Jean-Philippe Toussaint.

Un nouveau récit palpitant et méditatif sur un épisode personnel décisif, la mort et l'enterrement du père, vu par un narrateur portant sur le monde un regard aigu et distant, léger et pourtant émotif. le personnage pratique la prospective à la Commission européenne, et il navigue pourtant dans sa vie privée au gré de ses émotions, de ses sensations, de ses sentiments, au rythme des intermittences de sa mémoire et de ses aventures avec les femmes, l'ancienne, l'ex, ou les jeunes femmes polyglottes.

On regrette parfois quelques lourdeurs dans l'enchaînement des compléments du nom introduits par "de", mais on est charmé par tant de professionnalisme et de spontanéité du narrateur et du personnage, de l'écrivain enfin, dans l'observation des imperceptibles mouvements qui emballent subitement l'action, publique ou privée, ou la ralentissent non moins rapidement pour un moment de contemplation de la pluie derrière une vitre, motif récurrent depuis longtemps.

Commenter  J’apprécie          10
Roman lu dans le cadre d'un groupe de lecture. Globalement je n'aime pas les romans contemporains qui parlent du milieu professionnel. C'est mon quotidien, ça ne me fait pas rêver. Ici j'ai vu un exercice de style, mais je n'y ai pris aucun plaisir.
Commenter  J’apprécie          10
Le narrateur est un haut fonctionnaire européen (j'apprends a posteriori que c'est le même que celui de la clé USB, que j'ai lu mais dont il ne me reste rien). le texte est une divagation sinueuse, alliant des situations à caractère assez factuel, derrière lesquelles se cachent, dans une évocation tout en subtilité, les émotions d'un narrateur qu'on comprend plus complexe et fragile que ce qu'on attendrait de cet homme flegmatique en costard-cravate.

De la façon très erratique qu'adopte souvent le souvenir, mais avec une précision chirurgicale, on assiste à de nombreuses scènes professionnelles, forcément ancrées dans l'actualité (brexit, volcan islandais notamment), notamment des congrès. Ceux-ci sont l'occasion de rencontres féminines d'autant plus troublantes qu'inabouties sexuellement (encore que, une fois il est si saoul que le souvenir de la soirée s'estompe dans le nuage de l'ivresse et il ne sait plus ce qu'ils ont fait...). Au passage, on croise ses deux ex-épouses, son père qu'il enterre, son frère qui donne l'occasion de nouvelles considérations très strictement professionnelles, autour de l'architecture cette fois-ci.

C'est volontairement disparate et éparpillé. La lectrice se demande si le décalage entre les longues scènes professionnelles et les diverses émotions suggérées par le titre, beaucoup plus fugitives, n'est pas une simple astuce de l'auteur, comme un trait d'humour basé sur le contraste, qui privilégierait la blague d‘initiés par rapport au réel intérêt du livre. En quelque sorte s'il ne privilégie pas la malignité de la forme au détriment d'un fond finalement assez trivial.

C'est cependant le genre de livre qu'on lit sans déplaisir, savourant la fluidité de l'écriture, l'oeil pétillant de l'observateur, où le sentiment de vanité est soutenu par l'idée que la fin va enfin donner un sens à tout ça. Ha, oui les 6 derniers mots de la dernière phrase sont : « l'attirance et la crainte, le désir et la peur, l'amour et la hantise ». Et c'est la première fois que Toussaint utilise des mots qui sont réellement du registre de l'émotion, qu'il ne se contente pas de suggérer. Quelle chute .. !.??.. La lectrice suppose que l'auteur y a mis un certain humour... à moins qu'il ne soit carrément snob ?

Il y a là une certaine futilité au-delà de la maîtrise, futilité qui ne va pas jusqu'à un absurde qui la justifierait. Un exercice de style logiquement adoubé par Les Editions de Minuit.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (212) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature belge

Quel roman Nicolas Ancion n'a-t-il pas écrit?

Les ours n'ont pas de problèmes de parking
Nous sommes tous des playmobiles
Les Ménapiens dévalent la pente
Quatrième étage

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}