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Ce roman-récit porte la marque des idées et du vécu de son auteur, qui qu'il ait pu être. Je ne ferai pas ici de résumé du "mystère" B. Traven, pseudonyme d'un homme qui a passé sa vie à s'échapper, semble-t-il. Dans ce récit (?) donc, on apprend, s'il en était encore besoin, que parmi les plus exploités des prolétaires les plus prolétaires se trouvent souvent ceux qui triment, trimaient et trimeront sur les poubelles des mers. B. Traven offre un point de vue et des réflexions que l'on pourrait facilement qualifier de libertaires, ou à tout le moins d'individualistes. Il n'est jamais ici question d'organisation, de lutte ou de syndicat, mais simplement de survie. Un livre qui n'a cessé de me faire penser au Bateau-Usine de Kobayashi pendant ma lecture, d'une force comparable, mais avec une optique différente et finalement complémentaire.
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LE VAISSEAU DES MORTS de B.TRAVEN
TRAVEN est un nom d'emprunt, on a peu de certitudes sur sa réelle identité malgré la cinquantaine de livres qu'il a écrit.
Écrivain libertaire il conte ici l'histoire d'un marin qui n'a plus de papiers d'identité car il a raté le départ de son bateau. Situation ubuesque à travers les démarches auprès des consulats qui ne peuvent rien pour lui et le reconduisent systématiquement aux frontières. La suite, sans papiers, lui laisse comme seul choix d'embarquer sur un bateau peu recommandable. Descriptions hallucinantes des conditions de vie. Un livre admirable dans le contexte des années 1920 en Europe, je le recommande vivement.
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Le vaisseau des morts, c'est une quasi épave des mers qui fait de la contrebande d'armes et de l'escroquerie à l'assurance.
Les morts, ce sont les quasi esclaves qui triment au fond de la cale et à la chaudière, dans des conditions infernales ; des parias, des évadés, des déserteurs, des criminels en fuite ou des sans papiers, qui sont de fait des morts sociaux, qui ne peuvent quitter leur géhenne flottante.
Certains meurent à bord et sont jetés par dessus bord sans autre forme de procès.
Si la description du travail et des blessures quotidiennes peut paraitre exagérée, on appréciera un roman d'aventures en mer hors du commun.
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Quand un marin perd son nom, sa nationalité et croise la route d'un navire avec une âme ... on ne peut que se perdre dans la lecture de ce roman ... comment aborder la résistance de l'homme qui est déjà mort aux yeux du monde ... comment rendre une machine vivante ?
Traven l'a fait en dénonçant l'absurdité du capitalisme et de la machine étatique ...
c'est beau, c'est grand ... une lecture qui se mérite (sinon on prend le risque de se demander ce qu'on fout là ;))

"Celui qui entre ici perd son nom et sa vie au gré d'un souffle de vent" -Traven - le vaisseau des morts
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Un roman accablant sur les conditions des sans-papiers et une odyssée rédigée avec humour mais non moins poignante sur les injustices faite aux plus démunis par la société, les lois qui les régissent et les condamnent. L'auteur B. Traven (le préféré d'Einstein, c'est pour dire son talent) parle probablement de sa propre expérience car il a beaucoup voyagé dans le monde (Europe, Amérique du Nord et du sud) né de parents suédois, a grandi en Allemagne pour mener ensuite une vie d'errance et a utilisé plusieurs noms d'emprunts.
Ici, notre narrateur rate le départ de son navire à Anvers avec à bord ses papiers et son livret de marin indispensable pour embarquer à nouveau. Commence alors pour lui un cauchemar à travers l'Europe. Chaque pays le chasse, le menace de peine de prison s'il ose revenir et les consuls lui sont d'aucune aide pour refaire ses papiers même s'il clame son identité. Il est américain. Sans argent, sans pouvoir, il doit se débrouiller pour survivre, affamé et sans toit. ce livre fait froid dans le dos et offre une critique acerbe de nos sociétés capitalistes et illogiques où on paie plus cher le fait d'être sans papiers que de cambrioler une maison.
Gerard Gale, notre narrateur, monte à bord d'un vaisseau fantôme, le Yorrike et sa vie à bord ressemble à l'enfer mais là encore, ce n'est pas fini.
Comme il le dit si bien, l'homme espère toujours à l'inverse de l'animal et cela le garde en vie. Il accepte l'inadmissible. Il exerce le métier de soutier dans des conditions extrêmes, inhumaines. Il se lie d'amitié avec Stanislaw dont le parcours est tout aussi touchant.
Un roman de 1929 que j'ai dévoré. Poignant, drôle & terrible à la fois. A lire sans hésiter!
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Fabuleux roman écrit au couteau. On a toujours le choix (seuls les "salauds" prétendent ne pas avoir le choix selon Jean Paul Sartre). Mais si on se met la société à dos elle vous broiera sans pitié.
Et, bien sûr, on n'échappe pas à son destin.
Parfaitement!
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Excellent petit roman sur l'enfer que doit vivre un sans-papiers et sur la condition d'esclave de l'homme moderne. Les descriptions de B. Traven sont d'une précision glaçante, et son monde - d'une cruauté sans bornes - d'un réalisme saisissant. C'est un livre portant sur l'espoir, sentiment puissant qui fait vivre l'homme et l'incite à supporter des conditions de vie que la plupart des animaux ne supporteraient pas. Peu à peu, il y a basculement dans la folie. L'enfer, c'est de vivre sur terre en tant qu'être humain exploité par d'autres humains.
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Loin de ce que j'imaginais ce récit était très intéressant. Pas de vrais fantômes mais des marins et de vieux bateaux! Vraiment sympa car on y voit le quotidien des marins de pont qui n'est pas toujours très sympa.
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Un livre que j'ai découvert plus ou mois au hasard sur l'étagère de mon père. Un livre plein d'ironie, m'ayant fait rire aux larmes au début, puis monter la moutarde au nez (et pourtant on rit encore) . C'est une dénonciation de l'exploitation de l'homme par l'homme et de sa cruauté.
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B. Traven est un auteur largement trop peu lu et trop peu connu en France en regard de la notoriété (justifiée) dont il jouit dans d'autres pays. Je pense notamment à la jeunesse. J'aurais pour ma part adoré rencontrer cet auteur à l'âge du lycée ou de la fac.
Son style percutant, sarcastique, caustique, drôle, vindicatif, anarchiste et férocement anti-capitaliste m'aurait immanquablement séduite. le mystère de son identité également.
Peut-être est-ce un poncif de le répéter mais B. Traven est un pseudonyme. L'identité exacte et fiable de son véritable détenteur est encore sujette à controverses. Sans entrer dans les détails de ses nombreuses identités d'emprunt et de sa vie mexicaine, que vous pourrez trouver ailleurs en farfouillant, j'aurais tendance à opter pour l'hypothèse Otto Freige, né en 1882 en actuelle Pologne, alors terre allemande plutôt que Ret Marut né en 1890 à Chicago de parents suédois. Pour au moins deux raisons.
La première, c'est que dans le Vaisseau Des Morts, des chapitres 36 à 40, il s'étend longuement sur le cas d'un Allemand né dans un territoire désormais polonais et qui, n'ayant pas fait les procédures de reconnaissance, se retrouve rejeté tant par l'Allemagne que par la Pologne.
La deuxième raison, qui vaut ce qu'elle vaut, c'est qu'on possède des photos de lui prises en 1923 par la police anglaise au cours de quelque démêlé obscur dont seul Scotland Yard doit encore garder la trace. Or, sur ces photographies face/profil, l'auteur semble plus âgé de 41 ans (naissance en 1882) que de 33 (naissance en 1890).
Autre argument, et pas des moindres, l'auteur écrit en Allemand. Qu'est-ce qu'un Américain né de parents suédois irait faire à écrire de la littérature en Allemand ? Je vous le demande.
Bref, dans le Vaisseau Des Morts, B. Traven dénonce tout à la fois l'esclavage moderne des sans-papiers, les trafics d'armes fait au vu et au su de tous mais pour lesquels les gouvernements ferment les yeux, la bureaucratie et la tyrannie des états modernes, l'avidité du capitalisme et les magouilles diverses (auprès des assurances notamment), les reconduites à la frontières clandestines effectuées de nuit par chaque pays qui se refourguent les indésirables.
Ce qui se dégage de tout cela, c'est le sort fait à l'Homme, le déni de l'humain, de l'individu lambda, minuscule pion d'un rouage dont il ne perçoit ni les mécanismes ni la finalité, écrasé qu'il est dans sa tâche quotidienne pour assurer sa survie financière et matérielle.
C'est un écrit fort, qui m'évoque, dans sa partie centrale, lorsqu'il traite des conditions de vie des soutiers à l'intérieur de la Yorikke, un cargo fantôme (c'est-à-dire enregistré nulle part et qui donc, officiellement, n'existe pas), animé uniquement par des sans-papiers, qui ont probablement tous quelque chose à se faire pardonner mais qui n'en restent pas moins des hommes, et qui pourtant jouissent de conditions de vie pires que celles de bien des bagnes de par le monde et qui, s'ils leur arrive de mourir brûlés, tabassés, malades ou autre n'ont d'autre sépulture que la mer infinie par-dessus le bordage dont ils sont prestement balancés ; un écrit, dis-je, qui m'évoque certaines des plus belles pages de Si C'Est Un Homme de Primo Levi ou encore le fameux documentaire d'Hubert Sauper, le Cauchemar de Darwin ou même, sans erreur possible, l'horreur et la dureté du plus terrible d'Émile Zola.
Un texte toujours servi sous le ton de l'humour et de l'ironie, mais ça n'en est pas moins fort. Traven met également l'accent sur la lucidité de tout ce personnel de bord, qui sait parfaitement qu'il n'est bon qu'à être sacrifié au Dieu Profit ou au Dieu Papiers-En-Règles.
Je ne peux pas dire que j'ai absolument adoré, mais c'est un bouquin puissant que je ne suis pas près d'oublier et que je vous conseille donc très volontiers, sachant que tout ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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