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4,09

sur 275 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le parcours incroyable d'une surdouée en mathématiques.
Le roman est constitué de courts chapitres révélant les épisodes-clés de la vie de Katherine Johnson, entre passion pour les études et confrontations avec le racisme. On y comprend bien les circonstances qui ont permis à la jeune Noire d'atteindre son objectif. Tout d'abord elle est née dans une famille aimante et cultivée qui entretient la curiosité et les questionnements des enfants. Aux côtés de ses parents et de ses frères et soeurs, Katherine, "pressée d'apprendre" dès son plus jeune âge, se révèle très tôt "un vrai phénomène" qui s'approprie tout très vite. Certes c'est une amoureuse des maths comme son papa ("Tout l'Univers fonctionne selon des règles mathématiques"), mais elle brille aussi dans bien d'autres domaines. Et c'est essentiellement grâce aux enseignants qui se sont succédé dans sa vie, l'encourageant à aller toujours plus loin.

Cela commence par sa maîtresse d'école Angie Turner qui lui donne des problèmes toujours plus ardus, l'encourage à aider ses camarades (ce qui permet d'affiner son raisonnement) et lui fait sauter plusieurs classes. A 10 ans Katherine entre à l'High School, découvre l'astronomie grâce au directeur Sherman Gus, le piano avec son amie Ophélia, tandis que son aîné Horace partage avec elle son goût pour l'aéronautique. L'été elle perfectionne son français en travaillant au Greenbrier, une station thermale de luxe. Curieuse et déterminée, elle est douée dans bien des domaines et intègre l'université à 14 ans. Après l'obtention de son Bachelor Degree, elle devient enseignante, seul poste qu'une femme noire diplômée peut espérer obtenir.

La ségrégation, Katherine n'en a pas trop souffert dans son enfance: en Virginie-Occidentale, il n'y a jamais eu de lynchage, l'Etat est plutôt tolérant. La fratrie Coleman a fait ses études dans des établissements réservés aux Noirs. Certes certains clients blancs du Greenbrier sont méprisants mais ses parents ont toujours conseillé à l'adolescente de rester calme et humble, parce que la moindre protestation peut avoir de graves conséquences. Sans pour autant oublier que "les Blancs ont le pouvoir, mais ne sont pas plus intelligents que toi". Certes il est difficile pour les Noirs (d'autant plus pour les femmes...) d'accéder à de hauts postes de scientifiques ou d'ingénieurs, ceux-ci étant maintenus en bas de l'échelle sociale malgré de brillantes études, mais "quand le monde changera, toi, tu seras prête". Un avis que partage son professeur William Claytor qui, comme beaucoup de ses confrères, "prépare ses élèves à travailler dans un monde où ils auraient le droit d'occuper des métiers en fonction de leurs mérites et non de la couleur de leur peau". La suite des événements lui donnera raison.

A 22 ans, Katherine est l'une des trois étudiantes noires sélectionnées pour intégrer l'université blanche de Morgantown afin de préparer un Master. Douze ans et trois enfants plus tard, une occasion se présente d'intégrer la NACA (Comité consultatif national pour l'aéronautique) qui deviendra la NASA en 1958. Malgré les nombreuses pratiques discriminatoires (ses collègues blancs ne partagent ni leur café, ni les WC, encore moins leur salaire...), celle que l'on surnomme "la calculatrice humaine" ou encore "l'ordinateur en jupe" fait son bonhomme de chemin grâce à ses calculs infaillibles et son tempérament pacifique sans être soumis. Son nom n'est jamais mentionné nulle part mais les ingénieurs et les scientifiques prennent rapidement conscience de sa valeur professionnelle. Si le calcul de la trajectoire d'Apollo 11 jusqu'à la Lune marque l'apothéose de sa carrière, elle recevra par la suite de nombreuses distinctions.
Ainsi, même si elle m'a paru un peu longue, cette biographie minutieusement documentée fait parfaitement revivre le petit monde de cette mathématicienne méconnue du grand public.
Lien : https://www.takalirsa.fr/com..
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Comme son père bûcheron, Katherine aime les chiffres. Elle compte tout : les pas nécessaires pour rejoindre l'école, par exemple. Un soir qu'elle ne parvient pas à dormir, son père lui explique le système solaire et lui conseille, pour s'endormir, d'imaginer qu'elle va sur la Lune. « Couchée dans son lit, Katherine n'arrivait absolument pas à dormir. Elle essaya de se rappeler le nombre d'arbres abattus par son père durant l'année. Dans sa tête, elle les empilait les uns au-dessus des autres et s'imaginait ensuite en train de les escalader pour atteindre la Lune. » Ce qu'ignore encore Katherine, c'est que, grâce à ses talents en maths et malgré le racisme, elle parviendra à travailler à la NASA, où ses calculs permettront à des hommes d'aller sur la Lune.

L'avis de Manon, 14 ans : Ce roman raconte le destin incroyable de la célèbre mathématicienne Katherine Coleman, épouse Johnson, qui par sa persévérance et son courage va arriver à se faire accepter à la NASA où les femmes et les noirs n'étaient pas les bienvenus. Ce livre raconte aussi son enfance et le racisme qu'elle a dû affronter très tôt. J'ai été impressionnée par son incroyable parcours, son intelligence et sa ténacité. 

L'avis de la rédaction : Quel parcours ! La carrière de Katherine Johnson est impressionnante et sa personnalité très attachante.
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Ce roman jeunesse nous embarque sur les pas de Katherine Johnson née Coleman, une des fameuses figures de l'ombre du film éponyme. Cette femme, âgée de 101 ans aujourd'hui, est une véritable héroïne.

Née en 1918 en Virginie-Occidentale, un état plus progressiste sur les droits des Noirs aux États-Unis que, par exemple, la Virginie, sa voisine, ou d'autres États bien plus au sud, Katherine a pu bénéficier d'une éducation à sa hauteur de surdouée malgré la ségrégation ambiante.
Ce livre retrace son enfance, son adolescence, ses débuts en qualité de professeure de mathématiques en alliant son rôle d'épouse et de mère de trois jeunes enfants puis sa carrière à la NACA qui deviendra par la suite la NASA. C'est grâce aux savants calculs de Katherine que John Glenn put sereinement partir en orbite autour de la Terre ou que Neil Armstrong et ses coéquipiers purent rentrer sains et saufs après avoir posé le pied sur la lune.

Mais ce roman nous apprend aussi beaucoup sur l'histoire, ce XXème siècle en pleine mutation. Car Katherine non seulement était noire mais était aussi intelligente et, surtout, était une femme. On peut dire qu'elle cumulait les difficultés. Mais elle a su s'imposer dans un monde d'hommes blancs, par de petits pas, de petites victoires. Sa vie est un exemple à elle seule, montrant qu'on a raison de croire en ses rêves, qu'ils peuvent se réaliser. Saint-Exupery a dit qu'il faut viser la lune car en cas de chute on tombe dans les étoiles; Katherine a non seulement visé la lune mais l'a atteinte. Car n'oublions pas que ce n'était pas gagné à la base, son parcours était semé d'embûches et elle aurait pu rester toute sa vie en marge de la carrière qu'elle méritait. Le vent de l'histoire a tourné en sa faveur et c'est tant mieux.
Je pourrais monologuer durant des pages et des pages sur ce roman, donner des anecdotes, raconter les moments qui m'ont fait parfois monter les larmes aux yeux, etc... mais je n'en ferai rien, préférant que vous vous plongiez à votre tour dans la vie de cette femme exceptionnelle, ni meilleure ni moins bonne que les autres, comme lui disait son père, mais quand même.

La plume de Carole Trébor est très agréable et pédagogue. Il est assez difficile pour moi de juger un roman jeunesse, n'étant plus, depuis longtemps, une adolescente, mais je pense pouvoir dire que celui-ci est de bonne facture. Un roman que je conseillerais pour des ados à partir de 13 ou 14 ans, plutôt bons lecteurs car ce livre fait quand même près de 450 pages. Je vais m'empresser de le confier à la fille d'une collègue, âgée de 14 ans et qui aime lire en ce moment des histoires vraies, d'autant si cela parle des inégalités.

Pour résumer, un roman que j'ai pris plaisir à lire et que j'ai trouvé très instructif. Je pense pouvoir dire que je connais plutôt bien l'histoire des États-Unis mais j'ai encore appris des choses. Et si personnellement je ne suis pas très friande de science et de calculs mathématiques, n'étant pas non plus particulièrement attirée par l'espace et l'astronomie, dont il est quand même fortement question ici, le roman ne m'a jamais ennuyée pour autant.

Un grand merci à Babelio pour sa masse critique de novembre ainsi qu'aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre, sans oublier l'auteure, Carole Trébor.
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