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Pour aller à Twenty-mile suffit de passer Destiny, de remonter le long de la voie ferrée en faisant bien gaffe que ce soit pas le jour où le train de minerai redescend vers la ville, parce que voyez, y'a pas forcément grand place sur la voie et si vous avez eu le malheur de remonter vers Twenty-Mile un lundi, bah y'a de grandes chances que vous n'y arriviez jamais, rapport au train de la mine qui apporte son minerai d'argent vers Destiny et qui prend toute la place sur la voie. Bref, lorsque vous aurez fait vingt miles depuis Destiny, vous serez arrivé à destination, et vous pourrez vous asseoir et contempler une ville qui n'a poussé que pour mieux retomber. Une sorte de soufflet urbain. Sans doute que là, vous aurez déjà envie de repartir.
Twenty-Mile est une ville minière qui n'est sortie de terre que pour servir de distraction aux mineurs leur jour de congé. Vous y trouverez donc un grand magasin tenu par M. Kane et sa jolie fille Ruth Lilian, une auberge, place gardée de la famille Bjorkvist, l'Hôtel des Voyageurs avec son maquereau, son barman et ses trois putes Frenchy, Chinky et Queeny, le Palais du rasoir du Pr Murphy et un relais tenu par B.J. Stone dont l'activité réside surtout dans l'entretien des ânes de la mine.
Voilà pour Twenty-Mile le jour où le Ringo Kid, non, Matthew Dubchek débarque en ville, fuyant l'on ne sait quoi depuis son lointain Nebraska. Comme y'a pas de travail à Twenty-Mile, Matthew va devoir déployer des trésors d'imagination pour se rendre indispensable aux citoyens de la ville.
Déjà d'une rare richesse de ton, le roman de Trevanian prend une toute autre ampleur à l'arrivée en ville de trois desperados fraichement échappés de la prison de Laramie. Incident à Twenty-Mile va devenir le théâtre d'une pièce en trois actes jusqu'au dénouement forcément fatal. le roman est drôle, excellemment écrit, Trevanian prenant toujours tout son temps pour faire monter le climax comme il le souhaite et fournir à son lecteur un dernier western.
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Twenty-Mile est un trou perdu du Wyoming, en 1898, au moment de la ruée vers l'or. C'est un lieu ignoré de tous, en haut d'une montagne, entre la mine et le bourg voisin. Les quinze habitants ne vivent que dans l'attente des mineurs qui viennent s'y saouler en fin de semaine.
Comme dans tout bon western qui se respecte, on retrouve le bordel, le tenancier, son serviteur et ses trois prostituées, l'hôtelier, plus sélect et sa jolie jeune fille pure et vierge dont il faut absolument protéger la vertu, le pasteur, débauché, ivrogne et donneur de leçons.
L'histoire commence quand arrivent les étrangers, le bon d'abord, le jeune Matthew, venu on ne sait d'où, beau parleur, mythomane, qui se fait passer pour Ringo Kid, son héros. Entrent en scène ensuite les trois bandits, d'horribles tueurs échappés de la prison voisine qui prennent les habitants en otage.
Heureusement là ne réside pas l'intérêt de ce roman: je ne l'aurais pas aimé et certainement je me serais arrêtée avant la fin mais l'art de Trevanian est de s'amuser avec son lecteur auquel il fait des clins d'oeil entre initiés et habitués des bons vieux westerns du cinéma. On s'intéresse au sort de ces personnages, laissés en rade et ballotés dans un pays en pleine construction/déconstruction. On s'en amuse aussi.
Par-dessus tout cependant c'est le style et la maîtrise du récit que j'ai admiré chez cet auteur secret et mystérieux qui joue avec les codes du genre et les narrateurs successifs. Entre la prison des premières pages et la visite au cimetière, un siècle après, les archives et les journaux intimes se sont accumulés.
Le premier collecteur d'histoires est un charpentier, Niels Petersen qui, vers ses quatre-vingt-dix ans , remit son manuscrit à celui qui déclare avoir consulté toutes sortes d'autres archives pour écrire ce livre et qui a prolongé le récit de l'incident jusqu'à la disparition, bien des années après, de tous les protagonistes de cette aventure.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Sans doute le meilleur roman de Trevanian que j'ai lu. Sans doute un des meilleurs que j'ai lu cette année aussi. Et pourtant, il y a sans doute mieux comme intrigue ou comme suspens, mais j'ai adoré. vraiment vraiment très bien!
Ce qui m'a bluffé, c'est également le fait que cet "incident à Twenty-Mile" soit basé sur des faits réels, comme l'explique Trevanian à la fin du roman. Et pour ça, il s'est très bien documenté, il a ainsi collecté de nombreuses informations sur plusieurs années! ça m'épate.
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Twenty-Mile : loin de tout, au fin fond du Wyoming, bourgade, morte aujourd'hui, ville minière fantôme, déjà mourante au moment du roman, qui place ses péripéties tout à la fin du XIXème siècle. Ailleurs l'électricité, les tramways, les phonographes. A Twenty-mile les lampes à pétrole, les barbiers à l'antique et les journaux qui arrivent vieux de huit jours.
A Twenty-Mile ne vivent plus qu'une famille d'hôteliers : les Bjorkvist, des épiciers : Mr Kane et sa fille Ruth, un maréchal ferrant et son ami noir, couple gay regardé de biais par les autres. Au bout de la rue : Mr Delanny joueur tuberculeux à la tête du bordel. Trois prostituées : une noire balafrée, une vieille chanteuse de cabaret devenue folle, une chinoise terrifiée. Ah ! j'oubliais le palais du rasoir du Pr Murphy et ses trois baignoires dont l'eau sert toujours plusieurs fois. A cela, on ajoute l'ex-soldat à la jambe de bois et le pasteur alcoolique. Voilà toute la population. Ce brimborion d'humanité vit calmement, vivote toute la semaine, plutôt, avant d'être réveillé par un plein wagon de mineurs assoiffés, éreintés mais bien décidés à se donner du bon temps, débarquant le samedi midi pour ne repartir que le lendemain, dimanche, semi-comateux de trop d'alcool, de bagarres et de sexe. Chaque samedi, le train s'arrête, dépose les mineurs puis continue vers la plaine pour y déposer le minerai d'argent arraché pendant la semaine.
la suite sur mon blog
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En 1898, à la veille d'un nouveau siècle et malgré l'extension des États-Unis à Guam, Hawaï ou Cuba, il existe encore des lieux où règne la loi de l'Ouest. Twenty-Mile, dans les montagnes du Wyoming, qui survit encore grâce aux quelques mineurs qui finissent d'exploiter un filon d'argent à quelques miles de là, n'a quant à elle pas vraiment besoin de loi pour la vingtaine d'habitants qui la peuplent encore et ne représentent pas vraiment un échantillon folichon de l'humanité ainsi que l'explique l'un d'entre eux : « Twenty-Mile est moribonde. Et ses habitants sont la lie de l'humanité : les paresseux, les poissards, les perdants, les perdus, les piteux, les péteux, les petits. Et là, je te fais que les P, nom de Dieu ! ».
Les choses vont pourtant changer dans ce creuset d'insignifiance croupie. Avec l'arrivée d'abord d'un jeune homme, fan des aventures du Ringo Kid, qui cherche de toute évidence à la fois à gagner le respect des habitants et à fuir quelque chose, et qui s'installe dans l'ancien bureau du marshal. Avec le débarquement ensuite d'un trio de psychopathes dirigé par un repris de justice qui s'est édifié lui-même par une lecture approfondie de la littérature d'extrême-droite et qui entend bien, en attendant le retour des wagons de minerai de la mine, mettre Twenty-Mile à sa botte.

Voilà un roman qui contient tous les ingrédients du western classique : un patelin paumé, un patron de saloon joueur de cartes, un vieux philosophe, des putains, une jeune fille sage au grand coeur, une autre à la cuisse légère bien moins à cheval sur les principes moraux, un étranger qui aimerait bien être un jeune premier, un révérend alcoolique, et une bande de hors-la-loi particulièrement vicieux. Trevanian, donc, reprend tous ces archétypes. Sauf qu'il ne respecte pas toujours tout à fait la recette à la lettre, y ajoutant quelques ingrédients personnels, et en fait un objet original.
On y retrouve donc les thèmes chers à l'auteur : une misanthropie féroce, l'idée d'une Amérique qui se fonde, bien que construite par des immigrants, sur l'exclusion et le racisme, la recherche d'une certaine discipline de l'esprit. À ceci près qu'il laisse cette fois un peu plus de place à une certaine bienveillance à l'égard des personnages les plus positifs, même s'ils ne sont pas pour autant lisses.

Cela donne un western cynique et sombre durant lequel la tension ne cesse de monter jusqu'au final. Il s'agit sans doute d'un des romans de Trevanian les plus aboutis, qui ne pâtit pas des baisses de rythme que l'on pouvait trouver dans La Sanction ou Shibumi. Sans doute parce qu'il est moins contemplatif et que l'action y est plus resserrée. Aussi, il y a cette formidable capacité de Trevanian à nous embringuer dans son histoire en nous laissant toujours plus ou moins croire qu'elle a vraiment eu lieu et qui est la marque d'un formidable conteur. Bref, voilà un western à la fois atypique et classique. Prenant.


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