AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 273 notes
5
33 avis
4
22 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
1 avis
J'ai adoré "Shibumi", aimé "l'été de Katya", il me fallait poursuivre ma découverte de Trevanian. Rien à voir ici: on est dans l'archétype du western, mais pas que: le personnage principal de Matthew est profond, et il ne pourra que vous émouvoir. Sa destinée ici est toute tracée, on est proche de la tragédie grecque antique. Les méchants sont à la limite de la caricature, comme souvent dans les western, et on se délecte sur bien des scènes. On retrouve également dans la galerie de personnages férocement dessinée tous les types de conduite: héroïsme, lâcheté, cupidité, avarice, etc. Encore un beau et puissant roman de cet étrange auteur.
Commenter  J’apprécie          50
À partir de notes et récits historiques, Trevanian a construit un western de grande qualité. C'est d'abord la présentation des habitants de ce coin de pays du Wyoming à proximité d'une mine d'argent à la fin du XIX ième siècle. Puis l'arrivée d'un mystérieux et gentil jeune-homme prêt à tout pour s'intégrer dans le village alors qu'un trio de hors la loi s'échappent de prison et sèment la mort jusqu'à débarquer et semer la terreur dans la communauté.
On y retrouve les archétypes typiques du western: le saloon tenu par une femme forte, avec ses prostituées, ses habitués, le barbier, le pasteur alcoolique, le magasin général au gérant philosophe et sa belle jeune-fille vierge, le paysage montagneux balayé par des orages, puis les scènes violentes où le leader des fugitifs, vicieux, prend le village en otage au nom d'une prétendue mission évangélique de sauver l'Amérique de l'invasion des immigrants et des dictats de Washington... Alors l'habile jeune-homme au passé mystérieux et amoureux de la vierge devient justicier à son corps défendant et la neige enterre le village abandonné par les mineurs. C'est palpitant, les personnages crédibles et le discours messianique (écrit bien avant l'ère Trump) du leader des gangster particulièrement savoureux (truffé de citations bibliques approximatives).
Commenter  J’apprécie          20
Mazette, combien d'auteurs devraient se montrer humbles, et admirer le talent de Trevanian, un vrai écrivain. Ce livre est en effet admirable, dans la précision de ses descriptions, dans une écriture qui fait suinter les émotions, sans cesse. Des vagues et des vagues... Chaque personnage a une personnalité, un langage, propre et Trevanian écrit tout ça sans faille, c'est fluide. Trevanian est un jongleur. L'histoire est puissante, juste psychologiquement, et... tout ça est terrible, et émouvant.
Si Shibumi est plus puissant dans sa construction et son suspense, ici c'est la fluidité d'émotions justes qui a le dessus. Trevanian est un connaisseur de l'humain, pas comme Balzac mais comme Balzac. Et ça fait du bien de constater cette force de la littérature.
Pas cinq étoiles parce que... comme l'impression qu'il aurait pu encore plus ramasser son travail le rendant encore plus puissant... Enfin, qui suis-je...
Commenter  J’apprécie          120
Sacré Fripouille de Trevanian. L'auteur 'ricain et n'avait que faire de la célébrité et qui cultivait le secret s'essaye au Western et sa plume fait le boulot...

..Sans pour autant pourfendre le genre puisqu'il convoque les archétypes de personnages qu'on attend du genre. Seuls les indiens sont absents de l'oeuvre, pour une fois épargnés par cette Amérique raciste et patriotique du fin 19eme. Ça sent le déjà-vu non ?

Oui, mais pas que, puisque le sieur Trevanian s'il colle au genre il le détourne aussi jouant de la parodie et des clichés. Installant son intrigue au coeur d'une petite ville opportuniste, qui survit grâce à la mine environnante, saignée par une Amérique détaillée à l'acide cynique dans une course effrénée au profit avec un capitalisme qui prend un essor frénétique en cette fin de conquête de l'Ouest par l'Homme blanc.

Malgré une temporalité déroutante en début de parcours chamboulée par un prélude et une ellipse abrupte et peu délicate, on sort au bout d'un moment du brouillard nébuleux. Et nous voici tous retournés le talent certain de Trevanian pour brosser des personnages aussi convaincants et jouissifs les uns que les autres, du jeune héros au passé trouble, doux rêveur qui en a dans le ciboulot, au méchant psychopathe vraiment super badass, à la famille immigrée rustre et rustique…

Les profils des personnages sont d'une saveur incroyable, et leurs échanges d'une malice rugissante et enrichissent clairement une oeuvre qui à la solidité de facture d'un écrivain qui n'en n'est pas à son premier rodéo.

J'ai nettement préféré l'auteur dans La Sanction et L'expert, sorti du genre bien codifié du western qu'il a choisi d'encrer sous forme de huis-clos, je l'ai senti plus explosif, ravageur, créatif, libre et implacable dans les deux oeuvres susmentionnées. Une liberté peut être restreinte par la genèse de l'oeuvre et de son caractère historique, qu'il explicite dans un épilogue anachronique et mal amené, levant un voile de secret sur un auteur au talent indéniable qui gagnait en intérêt avec ce culte du mystère qu'il a choisi.
Comme le disait très justement B. Traven « Un écrivain ne devrait avoir pas avoir d'autre biographie que ses livres. »
Suivre au cordeau une intrigue basée sur un fond de vérité historique en termes de lieu d'époque et de personnages pour tisser un récit solide mais néanmoins engoncé dans un carcan un peu étroit à enlever une dose d'inattendu au caractère résolument affranchi du reste de son oeuvre.

Il nous lègue tout de même une oeuvre convaincante à haut degré de divertissement, mais j'en attendais un peu plus du maître Trevanian.
Commenter  J’apprécie          156
Un livre que j'ai apprécié comme un bon western spaghetti de Sergio Leone. J'avais en tête la musique #thebirdstale du film #monnomestpersonne
L'auteur joue avec les grands codes du style : une bourgade reculée, un jeune « outsider », une belle femme inaccessible, des braves-gens et des salauds bien sûr.
Les dialogues sont savoureux et ajoutent de l'authenticité aux personnages. Hommes et femmes bien réels qui furent les acteurs de cette fin de siècle. C'est également un roman réquisitoire contre le racisme sous toutes ses formes (racisme anti-indien, anti-immigrant, anti-juif...).
J'ai apprécié les explications de l'auteur sur la genèse de ce roman. Tout comme j'ai apprécié de connaître une partie de l'histoire de ces américains jusqu'à leur décès.
Enfin, si un jour je vais à Seattle, je ne manquerais pas de passer voir la tombe de Ringo Kid.
Une très bonne lecture, c'est certain.
Commenter  J’apprécie          40
C'est le premier livre que je lis de Trevanian et c'est une claque en bonne et due forme. Un western revisité avec des personnages complexes et des dialogues d'enfer, qui tend vers le huis clos. On pense à Zahler, on pense à Whitmer. Et en même temps Trevanian a une plume bien à lui, notamment lorsque l'on sent que rien n'est laissé au hasard sur l'histoire des USA ou sur la documentation qu'il a utilisée pour construire son récit. Twenty Mile est une petite ville minière isolée du reste du monde et un beau jour, un jeune homme se pointe d'on ne sait où. Il apprend à connaitre les quelques habitants de ce coin paumé jusqu'au moment où un autre personnage débarque en ville. Là évidemment les choses vont se compliquer. Un très bon western avec des personnages déjantés.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          41
Bang bang !

En 1898, la bourgade de Twenty-Mile se meurt, seulement habitée d'une dizaine d'âmes (sauf quand les mineurs débarquent pour une nuit mouvementée une fois par semaine).
Jusqu'au jour où un gamin plein de débrouillardise et de gouaille débarque, prêt à travailler dur pour satisfaire tout le monde. Quel secret transporte-t-il avec lui, en plus de son antiquité de fusil ?
Et quand un tueur sanguinaire accompagné de deux brutes sadiques s'échappe de prison, leur chemin semblent les mener tout droit vers Twenty-Mile.
La tempête est alors prête à éclater sur la ville isolée.

L'auteur ne s'en cache pas, tous les éléments classiques d'un bon western sont présents ici : le kid qui débarque, le hors-la-loi évadé de prison, la vierge au coeur pur, les prostituées de saloon, le train et sa précieuse cargaison, le tout dans une ville fantôme paumée d'Amérique...
Ennuyeux ? Pas le moins du monde !

Car Trevanian leur amène un réel supplément d'âme, dans ses bassesses et ses bontés, sa malice et sa sauvagerie.
On s'attache immédiatement à certain·e·s, on en déteste aussitôt d'autres. La bourgade prend vie sous nos yeux à travers ses habitant·e·s. Nous immerge en elle. Touche en plein coeur.

La suite sera d'autant plus terrible.
On le sait, on le sent, la tempête approche. La pire des arracheuses, qui balaie tout sur son passage.
La tension monte lentement, l'auteur ménageant ses effets, jusqu'à en devenir suffocante.
Puis tout éclate dans un déchaînement qui nous emporte. Fracassant tout sur son passage, faisant encore moins de pitié qu'une balle grasse et cireuse tirée à bout portant.
Qu'en restera-t-il ?

L'histoire marque aussi la fin d'une époque. La fin d'une ville, la fin d'un siècle. La fin du western.
L'auteur glisse par ailleurs quelques messages, sur un patriotisme vicié et délétère, sur la religion instrumentalisée, qui participent à la fin de cette ère.

Prenant, captivant, ce western crépusculaire sous forme de huis-clos à l'échelle d'une petite ville sur le déclin est d'une maîtrise totale.
Commenter  J’apprécie          123
Dès le début du roman, Trevanian situe clairement son récit dans une orientation plus proche du roman historique que du western sauce spaghetti, mais sans succomber non plus aux grandes épopées de l'Ouest américain. On se retrouve dans une sorte de huis-clos, parfois drôle, souvent étouffant, entre les baraques délabrées de la ville de Twenty-Mile. Cette petite cité de bois au coeur des montagnes du Wyoming, érigée à la va-vite sur la voie ferrée menant à une mine d'argent, n'est pas loin d'être une ville fantôme. En 1898, elle ne compte plus qu'une quinzaine d'habitants et ne survit que grâce au passage des mineurs chaque samedi. Plusieurs événements vont venir troubler sa routine. D'une part, l'arrivée de Matthew Dubcheck, jeune homme dont on ne sait trop pourquoi il débarque là, n'étant pas prospecteur, ni quel secret il trimballe avec lui et qui semble aussi lourd que son vieux fusil hérité de son fermier de père. D'autre part, Hamilton Lieder, condamné à la réclusion à perpétuité, échappé avec deux autres détenus psychopathes d'une prison de Laramie et qui, après avoir semé la destruction un peu partout, a jeté son dévolu sur Twenty-Mile afin d'attendre le prochain convoi de la mine. Enfin, le déclenchement d'une tempête effroyable qui va secouer les fondations branlantes de la ville.
Si Trevanian laisse planer le doute sur la nature du roman (reconstitution à partir d'une vérité historique ou pure fiction ?), il réunit en un même lieu des personnages typiques : le prédicateur hargneux, la jeune fille en fleurs, les prostituées de saloon, la commerçante arriviste, l'outlaw, le justicier, etc., et les longs dialogues qui s'en suivent sonnent justes et sont un régal de lecture. Dans le même temps, allusions au ridicule de la mythologie du Far West et mises en situation d'un réalisme cru et souvent violent viennent battre en brèche la vision idéalisée du western pour livrer un beau roman, bien relevé.
Commenter  J’apprécie          80
1898. Twenty-mile, Wyoming, est une de ces villes éphémères que la ruée vers l'argent a laissées derrière elle. Surgie du jour au lendemain en bordure de la voie de chemin de fer reliant la ville-champignon de Destiny au "Filon Surprise" -une mine perchée dans les hauteurs des Rocheuses- elle doit son nom au fait d'être "à 20 miles d'un endroit situé à 20 miles de là", ce qui en dit long sur son prestige. le gérant de la mine s'est arrangé pour que les mineurs y descendent et s'y arrêtent le week-end pour leur cuite hebdomadaire et y trouver des filles, préférant éviter qu'ils aillent à Destiny où ils risqueraient de trouver un travail moins harassant. A l'instar de ses semblables érigées pour les besoins de la conquête de l'ouest, elle décline déjà, témoin moribond de la dévastation du milieu naturel au profit de la croissance économique. Les acteurs de cette conquête eux-mêmes -prospecteurs, aventuriers, colons- sont des "fins de race". Il faut dorénavant être marchand, banquier, courtier, vendeur.
"L'ouest c'est fini, on a tout bouffé.".

Ainsi Twenty-mile, "communauté de finis et de jamais commencés, de ratés, d'incasables", ne compte plus que quinze âmes occupant cinq bâtisses disséminées le long de son unique rue, qui représentent en même temps les points névralgiques de la bourgade, puisqu'on a là le "Grand Magasin de Kane", quincaillerie tenue par le discret Kane et sa fille la jolie Ruth Lilian ; le salon de coiffure où le Professeur Murphy peut aussi vous tailler la barbe ; l'Hôtel des voyageurs de Delanny, en réalité hôtel de passe où officient une minuscule chinoise, une noire défigurée et une vieille aguerrie, ce au grand dam de la famille Bjorkvist, propriétaire du seul "véritable" hôtel de la ville, clan remarquable par l'ampleur de son avarice, de sa bêtise et de sa méchanceté. Cette éclectique galerie est complétée de B. J. Stone, lecteur insatiable professant des idées bien arrêtées sur la politique, et exprimant une inextinguible haine de l'impérialisme, qui vit en compagnie de Coots, son serviteur noir. Quoiqu'à observer ces deux-là, difficile de savoir qui est le serviteur de qui…

L'arrivée de nouvelles têtes dans ce microcosme va faire de Twenty-mile le théâtre d'événements dignes du plus sanglant et du plus épique des westerns.

Matthew y débarque d'abord. Malin, menteur comme un arracheur de dents mais aussi attendrissant et travailleur, il tisse sa place, s'insère dans les bonnes grâces des habitants en se rendant indispensable et en suscitant la pitié par son statut d'orphelin. Un beau personnage qu'anime là Trevanian, à la fois naïf et torturé, gentil et rusé, bref bien plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.

C'est l'arrivée de trois autres quidams fort moins sympathiques qui fait dégénérer la situation. Lieder, malfrat roué, d'une violence froide et sans limites, "distillat de pur mal à deux cents degrés", s'est échappé de la prison de Laramie en compagnie de deux brutes décérébrées. le hasard les ayant mené à Twenty-mile, ils fomentent un plan pour s'emparer de la recette de la mine, soumettant l'ensemble des citoyens à leur cruelle férule.

Ce roman est un REGAL ! La mécanique dramatique se met en place avec une tension croissante qui tient certes le lecteur en haleine, mais son principal intérêt est ailleurs. Il est dans l'habileté avec laquelle l'auteur, en quelques coups de plumes, fait de chacun de ses héros, même les secondaires, des personnages marquants et singuliers, mais aussi dans sa capacité à les complexifier au fil de l'intrigue, et à tisser un réseau d'interactions les liant les uns aux autres de manière parfois surprenante. Et il est, surtout, dans sa tonalité et son écriture : "Incident à Twenty-mile" est aussi sanglant que drôle, aussi profond que distrayant, et on se délecte sans lassitude de la verve qu'y instille sa langue crue et gouailleuse, cette "parlure de l'Ouest" riche d'expressions détonantes ("ma mère en pisserait du barbelé" !). Une vision sombre et acérée du rêve américain, de ses limites et des prémisses de sa chute, transfigurée par la farce, que la postface rend d'autant plus savoureuse (mais je vous laisse découvrir pourquoi). Brillant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          40
C'est ma première expérience d'un livre "western" et je ne suis pas déçue ! Je me suis vraiment sentie dans ce Grand Ouest américain avec ce brassage de nationalités et de cultures réunis autour de cette quête d'Eldorado où très peu réussissent et beaucoup se perdent. A la fin du siècle dernier, Matthew arrive seul à Twenty Mile, petite ville quasi désertifiée sur le déclin de la mine d'argent un peu plus haut dans la montagne et ne vivant que le week-end pour la permission des mineurs. le jeune homme parvient peu à peu à se faire accepter mais débarquent à ce moment là un truand sanguinaire et ses deux acolytes qui projettent de braquer le train qui descend l'argent de la mine à la ville. La jeune Matthew parviendra-t-il à les en empêcher ?
Commenter  J’apprécie          92




Lecteurs (629) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}