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4,1

sur 1306 notes
Un peu déçu par ce roman d'espionnage dont le personnage principal — né à Shanghai d'une mère russe, élevé au Japon auprès d'un maître de Go, puis devenu terroriste international avant d'aller prendre sa retraite dans un château au pays Basque — pouvait laisser espérer une histoire prenante à la Clancy ou à la Ludlum avec une dimension internationale et une touche de raffinement et de philosophie asiatique. On peut constater que l'auteur a bien fait sa recherche et l'intrigue est plaisante. Mais si les ingrédients sont de bonne qualité, on a au final une impression de plat mal mélangé : quelques explications de stratégie de jeu de Go avec les mots japonais originels par ci, des expressions basques en VO par là, et des dizaines de pages de description d'une sortie spéléologique un peu trop détaillée ... Tout cela sous fond d'une histoire d'espionnage sans saveur qui fait intervenir des personnages caricaturaux de la CIA, des terroristes palestiniens de l'attentat des JO de Munich et des juifs vengeurs ...
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Nicolaï Hel est germano-russe né en Chine. Outre ses langues maternelles, Nicolaï parle le français, l'anglais, le chinois, le japonais et le basque, langue qu'il a appris en prison en lisant des livres religieux.
Nicolaï, qui a un passeport costaricien, exerce le métier de tueurs de terroristes et il lutte contre un « illuminaty » qui a pour nom la mother compagny.
Nicolaï a tous les talents, il joue au Go. Expert en combat, il est capable de transformer un gobelet en plastique ou un cure-dent en armes mortelles.
Nicolaï exerce ses activités grâce à un ami gourmet de petit taille (un « gastronome en coulotte courte » pour ainsi dire), surnommé « le Gnome ».
Et pour couronner le tout, non seulement Nicolaï est spéléologue (il explore les « grottes »… vous noterez la métaphore) et il dispose de capacités et de connaissances sexuelles hors du commun, permettant de faire jouir n'importe quelle femme, plusieurs fois de suite, et même parfois sans la toucher.
Mais malgré tous les talents de Nicolaï et aussi à cause de toutes les invraisemblances de cette histoire (ce que j'ai décrit ci-dessus n'est qu'une petite partie du grand n'importe-quoi), j'ai trouvé les aventures de Nicolaï (sur 600 pages) consternantes !
Plutôt de lire Shimubi, j'aurai mieux fait de jouer au chifoumi !
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Il m'attendait depuis longtemps sur mon GCAL (Gratte-ciel à Lire) ce roman, me faisait de l'oeil au moment de choisir une nouvelle lecture. Mais, bon, il fallait du temps : plus de 500 pages ne s'avalent pas aussi facilement qu'un chausson aux pommes ! Et voilà que ce temps je l'ai pris et, davantage que chausson aux pommes, il m'a semblé dévorer une tartelette au citron. le roman ne correspond pas tout-à-fait à ce que je m'imaginais, mais je crois qu'il est mieux que cela, finalement.
Roman d'espionnage, roman politique, "Shibumi" est aussi et avant tout, me semble-t-il, le roman d'un homme qui prend une dimension mythique, par son histoire et sa personnalité. Nicholaï Hel est cet homme, un tueur exceptionnel de maîtrise, qui a pris sa retraite dans un château du Pays basque. Une retraite brisée par l'apparition d'Hannah, une jeune fille elle-même poursuivie par des tueurs pour avoir fomenté l'assassinat des terroristes palestiniens responsables du massacre des J.O. de Munich. A Washington, la Mother Company, réunissant les multinationales du pétrole, des communications et des transports, a désormais la mainmise sur la CIA, la NSA et manipule en sous-main les politiques et diplomates américains. Cette organisation doit faire disparaître Hannah, témoin de la compromission de la Mother Company avec les pays arabes producteurs de pétrole et soutien des Palestiniens. Mais lorsque la jeune fille demande protection à Nicholaï, le passé de celui-ci réapparaît. Subtil joueur de Go, Nicholaï connaît toutes les stratégies qui lui permettent de survivre et la narration prend la forme d'une ultime partie dont l'enjeu est la mort ou la vie.
D'une extrême densité, l'intrigue nous balade du Japon d'après-guerre au Pays basque en passant par Washington, et nous plonge dans les méandres fangeux de la politique américaine. L'auteur dresse un portrait sans concession de la société américaine, en total contraste avec ce que Nicholaï a vécu au Japon. Une critique sévère et sans complaisance qui n'a pas pris une ride alors que le roman date de 1979.
Captivant de bout en bout, le roman de Trevanian tient un équilibre remarquable entre action pure et réflexion philosophico-politique, les deux s'irriguant mutuellement et sans autre artifice qu'une construction narrative d'une intelligence fascinante. Et je crois bien que j'ai eu raison d'attendre d'avoir du temps pour le lire... car une fois commencé, il m'a été impossible de le lâcher !

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Un roman singulier, difficile à classer. Compte-tenu de la thématique choisie, on pourrait penser Espionnage, super héros, aventure... Compte-tenu du style de l'auteur, des nombreux dialogues, des échanges philosophiques constants, ça ne passe pas. Conte philosophique aussi a du mal à coller car je doute que les amateurs d'essais de ce genre adhèrent à l'intrigue et à ses rebondissements. Un peu un OVNI dans ma bibliothèque. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, puis petit à petit je me suis laissé embarquer, notamment par le portrait par touches successives du personnage central. S'appuyer sur la stratégie et le vocabulaire du jeu de Go pour structurer et étaler le récit, j'ai apprécié l'originalité. La longueur de certaines scènes en partie hors récit, la multiplicité des dialogues, souvent savoureux mais parfois un peu trop étirés aussi a tempéré mon enthousiasme. Alors va pour quatre étoiles, avec l'envie de lire d'autres titres de cet auteur. Je l'ai lu assez vite ce qui montre aussi que je ne me suis pas "trop" ennuyé !
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Je suis partagée sur ce roman devenu culte. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé l'histoire atypique de ce personnage qui survit à tout, qui traverse les tragedies avec un sang froid à vous glacer. L'homme n est pourtant pas de glace, car autour de lui gravitent de vrais attachements, au nombre desquels Hana, parfaite concubine, qui aident le lecteur à humaniser la machine de guerre qui peut parfois agacer. C 'est peut-être la description de la découverte de la grotte qui m' a lassée. le rythme est rompu, j ai perdu le fil et ai sauté des pages..
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J'ai aimé l'amour du Pays Basque, l'amour du Japon, la force du personnage principal, ce côté implacable plein de valeurs, qui dépassent ou surpassent l'humanité, la critique lourde des Etats-Unis et de tous leurs servants occidentaux et arabes, la finesse et subtilité du Go, de la sexualité. Par contre, je n'arrive pas à apprécier tous ces affreux et monstrueux tour de passe-passe criminio-flico-diplomatico-militaro-industriel, ça me répugne et je n'ai pas les connaissances thématiques requises pour avoir une idée de la crédibilité des dires. 
Soit. Vive le shibumi.

Les passages concernant la spéléologie m'ont semblé long(uet)s, mais l'auteur veut sans doute parler de ce qu'il connaît et montrer sa maîtrise parfaite d'une partie des propos contenus dans ce livre. 

Entre de longs raisonnements et déploiements de savoirs, et pas mal de phrases-formules percutantes (aka punchlines, si vous voulez), ce livre et Trevanian sont brillants, je le reconnais sans peine.

Ce livre est un "roman total", si l'en est..
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Quelle claque ! Ce roman m'a prise tout court parce que c'est un monument d'imagination.

Il débute comme un énième roman d'espionnage américain, un peu caricatural, avec une traduction parfois pénible. Tous ces petits défauts disparaissent vite dès l'arrivée du héros, unique au sens propre du terme. Né en Chine au début des années 1930, avec des origines russes, françaises et prussiennes, ce garçon grandit seul avec sa mère fantasque et apprend la vie dans les rues de Shangaï. Il partira ensuite au Japon pour se perfectionner au jeu de Go.

L'auteur nous emmène où il veut : dans le Japon dévasté par la seconde guerre mondiale ou dans un gouffre profond du
Pays Basque. Trevanian peut tout se permettre car son talent de conteur est immense, les descriptions parfaites, jamais ennuyeuses. Il sait retenir les détails que l'on aimerait connaitre et les distille ensuite pour prolonger le plaisir du lecteur.

Ce roman traite de tout, du plaisir, de la vengeance, des différences entre Orient et Occident, le culte du corps qui se plie à la volonté, le besoin naturel de nature, un peu de philosophie, un peu d'anthropologie.
C'est surtout passionnant, un grand suspens, de l'action en continu.
Ce livre, édité il y a presque quarante ans, a connu un énorme succès et ses thèmes sont indémodables, voir modernes.
On pourrait trouver aussi ce livre manichéen, empreint de machisme ou donneur de leçon, oui mais c'est si bien écrit ! Il est si riche de belles phrases comme celle-ci :
« Accepte sans sourciller l'expérience propre à tes aînés. Souviens-toi qu'ils ont payé pour cela la monnaie courante de la vie et qu'ils ont vidé une bourse qu'on ne remplira plus jamais ».

Le mystère plane aussi sur l'auteur. Aurait-il croisé la route d'un de ses personnages ?
… et Shibumi c'est quoi ? A vous de le découvrir.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Roman noir classieux, roman d'espionnage à tendance paranoïaque, récit d'une quête philosophique revue et corrigée par Quentin Tarantino ? On retrouve un peu de tout cela dans « Shibumi » et bien d'autres choses encore.
Nicholaï Hel, tueur à gage misanthrope, est forcé de sortir de sa retraite dorée du fin fond de la Soule pour secourir la fille d'un ancien frère d'armes. le lecteur est alors entraîné dans une intrigue diabolique à plusieurs bandes où il rencontrera la très secrète et puissante Mother company, un maître de go japonais ou encore le Cagot, l'accolyte croquignolesque de notre héros et pléthore de figures féminines emblématiques. Il sera question de vengeance, de dénonciation, de manipulation et bien sûr de meurtres. Mais, très vite, les rebondissements passent au second plan. Ils deviennent un prétexte à un règlement de compte géopolitique assez saignant mais savoureux sur fond de choc de civilisations. Trevanian plonge aussi sa plume du côté des romans d'aventure, lors d'un long épisode spéléo dans les grottes du pays basque, ou d'histoire. Les péripéties de Nicholaï nous feront naviguer de Shanghai post Première guerre mondiale à l'Europe des années 1970', théâtre de de nombreux actes de terrorisme, en passant par le Japon réduit en cendres après Hiroshima.
Du coup, « Shibumi » échappe à tous genres tout en les maniant, les triturant dans tous les sens. de ce malström émergent la figure complexe de Hel, un mélange improbable d'anti héros médiéval, de maître zen et de lonesome cowboy, mais aussi l'écriture de Trevanian distanciée, au cordeau, cynique, émaillée humour noir et de sarcasmes. Très grande classe.
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Indéfinissable...ce roman, bon gros pavé de 600 pages, m'a laissé un peu hébété et hésitant parmi un panel inhabituel de sentiments..

Le premier est la frustration.... le roman est structuré en plusieurs phases. Si l'enfance et l'apprentissage de ce fabuleux tueur est décrite et bien amenée, le coeur de l'intrigue, sa sortie de retraite et ce qui en découle, m'a semblé trop rapide et disproportionnée.

En 600p une accélération ne se sent pas, me direz vous... Et bien si , car une centaine de pages retracent la phase d'action finale, représailles, contre représailles et conclusion.

Le second est l'admiration. J'ai vraiment adoré la construction du personnage, de son enfance à l'âge adulte, ses choix et ses réflexions. Débraillé dans les rue de Shanghai, comblé puis dérouté au Japon, il trouve son équilibre dans le métier d'implacable tueur de terroristes, tueur pour qui tout est une arme mais vous ne saurez pas comment (!)

Enfin la sérénité est le dernier des sentiments (qui est plus un état mais bon) car le roman est emprunt de la Philosophie orientale, de calme , détermination... Les grosses multinationales ne peuvent pas grand chose pour contrer cet homme, héros ou antihéros, vengeur et tueur,qu'on admire tout en le trouvant foncièrement anachronique au milieu des Basques où il réside.

Bref, aimé, dépassé, déçu, je vais laisser mon doigt, au hasard choisir une note (qui ne peu pas être sous 3 ).

Pour conclure, comme tout livre qui déroute, je le conseille ! Mais avec prudence....

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Le roman d'espionnage n'est pas mon genre préféré ; toujours un peu complexe pour moi. Mais, parfois, je me laisse tenter, surtout s'il provient d'un éditeur que j'aime bien.
Shibumi est ce que je dirais une tentation de librairie de par le succès qu'il a parmi les amateurs du genre.
Pas un coup de coeur pour moi, mais une lecture qui m'inspire le respect et l'admiration pour son ampleur, sa qualité littéraire, et son originalité.
Shibumi est difficile à résumer, son appréhension demande un peu de temps de patience et de constance.
Trevanian met en opposition quelques obscures personnages d'une organisation criminelle tout aussi obscure, la Mother compagnie, se targuant de contrôler la CIA, rien que cela, et Nicolas Hel, étrange individu élevé au Japon, initié à l'art du Go, et pratiquant le shibumi, sorte d'harmonie philosophique, spirituelle et physique conférant quelques pouvoirs aux initiés. Inutile de de préciser que ce Nicolas Hel est un personnage complexe dont on appréhende le parcours et la formation tout au long de ce récit dans de longs et profonds flashback.
La confrontation finale aura lieu au Pays Basque, ultime refuge de l'auteur ; il n'y a sans doute aucun hasard…
Ai-je aimé ou pas ce livre ? A vrai dire je n'en sais rien. J'en ai apprécié l'originalité, la profondeur, les portraits ciselés que l'auteur fait de ses personnages, et le bel hommage au Pays Basque. J'ai un peu moins goûté aux longs développements au sujet des grottes et des longues expéditions souterraines de Nicolas Hel.
En outre, l'auteur semble régler ses comptes avec l'Amérique, et plus généralement le monde occidental. Il est évident qu'il voue une certaine admiration à la culture traditionnelle japonaise.
Je ne suis pas une inconditionnelle du genre, et ne placerai pas cet opus dans les incontournables ; néanmoins je suis assez satisfaite de l'avoir enfin découvert.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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