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Voici un roman déstabilisant.
Bon autant le dire d'entrée de jeu, je n'ai jamais autant pleuré en lisant un livre. A chaudes larmes, une vraie madeleine. J'ai envie de pleurer rien qu'en l'apercevant dans ma bibliothèque.
Une lecture que je n'oublierai pas ; l'écriture de Elsa Triolet a un charme désuet et inexplicable qui contribue à mettre le lecteur dans une bulle d'où il assiste impuissant à l'ascension et la chute de Martine.


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Martine grandit dans une extrême pauvreté, au sein d'une cabane rudimentaire abritant ses frères et soeurs, sa mère, et un beau-père violent peu présent. Elle parvient à fuir cet environnement qui la dégoûte grâce à la mère de Cécile, qui la prend sous son aile. Ensemble, les trois femmes partent à Paris, où Martine exerce en tant que coiffeuse et se marie à Daniel, l'homme qu'elle souhaite épouser depuis son plus jeune âge. Mais très vite, le mariage tourne au drame en raison de l'obsession matérialiste de Martine. Cette dernière est prête à tout pour avoir un appartement doté du confort moderne, quitte à s'enquérir de dettes.
Ce roman était ma première lecture d'Elsa Triolet. Je l'ai terminé avec un ressenti positif, mais persuadée qu'il ne me resterait pas en tête. Pourtant, ce livre semble être de ceux qui marquent sur le long terme, sans que l'on s'y attende. Martine incarne la beauté parfaite. Elle aspire à la perfection aussi bien quant à son apparence physique qu'à l'intérieur de son appartement. Mais la perfection, aussi admirable soit-elle, n'apporte que désillusions. L'entièreté du personnage de Martine se définit par cette obsession du confort et de la propreté. Aux côtés de Daniel, son mari rosiériste au caractère passionnel, elle apparaît vide, dénuée de sentiments profonds, purement superficielle. Je n'ai ressenti aucune compassion pour cette jeune femme, malgré son enfance douloureuse. Tout n'est que caprices et psychorigidité. Ce roman décrit comment les habitudes de surconsommation conduisent inévitablement à la solitude, à la superficialité des rapports humains, à la tragédie.
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C'est un roman que je voulais lire depuis longtemps.

Je trouve qu'un peu comme un conte, on assiste à une histoire qui débute, se développe et s'achève dans une suite logique et intéressante.

Martine, son enfance cernée par les rats avec une mère chaotique, "pète dans la soie", s'émancipe, en allant vivre avec Cécile, sa meilleure amie et sa mère. Elle qui est née dans la crasse fait un métier aux antipodes : elle lave les gens, les soigne, rend leur aspect esthétique le plus beau possible. À côté de cette passion pour l'esthétique, Martine a cet amour inconditionnel pour Daniel.

On suit donc Martine dans toutes ses aventures.

J'ai trouvé la lecture plaisante sans non plus m'y attacher outre mesure. C'est surtout dans l'évolution du personnage que l'autrice a su insuffler beaucoup d'authenticité et de justesse, une Martine qui touche, parce que, en voulant s'en sortir, elle tombe, tombe et tombe encore.
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C'est la 1ere fois que je lis un roman d'Elsa Triolet.
Deux thématiques sont évoquées en même temps : l'amour impossible de deux jeunes gens d'origine sociale différente et le sur-endettement.

Martine a vécu une enfance miséreuse. Elle est intelligente et courageuse. Sur son chemin, elle a trouvé une main tendue pour sortir de l'ornière. Sa situation s'arrange. D'autre part, elle est éprise de Daniel, issu d'une famille de rosieristes.
Nous sommes dans les années 50-55. Les nouveautés bouleversent les vieilles habitudes : le salon de coiffure, les grands magasins, le luxe, l'électroménager, le début de l'urbanisation, les nouveaux matériaux, le plastic, le formica ...
La société offre la revanche sur toutes les privations endurées pendant la guerre.
Désormais, le progrès est là et les facilités de paiements aussi !
Pour qui n'a pas d'argent, il y a le crédit. le piège va se refermer sur Martine et va anéantir son ascension.

L'autrice ne s'attarde pas sur le mécanisme de crédit et d'endettement. Elle fait porter la faute et la responsabilité sur cette jeune femme au comportement compulsif. le lecteur n'a plus d'empathie devant l'entêtement du "toujours plus".
C'est vraiment dommage.
Le roman est, en ce sens, précurseur car cette spirale infernale et destructrice existe toujours en 2022.

Je ne dirai rien du dénouement qui me semble très exagéré !
Une lecture intéressante, mais en demi-teinte !
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Oublié depuis une quarantaine d'années dans les livres mis au grenier, voilà qu'une amie me le demande et qu'elle en fait l'éloge...
En relisant ces pages, le talent d'Elsa Triolet me revient en mémoire et je l'ai de nouveau bien apprécié !
Dans les années 50/60 Martine est née d'une mère misérable, et elle supporte mal la pauvreté de la cabane dans laquelle elle vit avec ses frères et soeurs.
Amoureuse depuis longtemps de Daniel, dont le père possède une exploitation de roses, elle rêve d'ailleurs, de confort, d'aisance matérielle. Elle est plus que jolie, elle séduit et avance dans la vie avec ses espérances, sa soif de nouveauté et de confort, même si elle doit pour cela s'endetter.
Cet ouvrage est le reflet d'une époque, l'après-guerre.
Mais n'est ce pas l'ébauche de cette croissance qui à présent nous submerge?
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Martine est née d'une mère célibataire, dans la misère noire. Entourée de ses demi-frères et soeurs, elle grandit dans un taudis, jusqu'à ce que sa chance tourne à l'adolescence, quand la coiffeuse du village la recueille et lui enseigne les rudiments du métier. Jeune adulte, elle monte à Paris, déniche un emploi dans un chic institut de beauté et épouse l'homme qu'elle a toujours aimé. Son avenir semble prometteur, mais c'est sans compter les mirages de la société de consommation et du crédit.

Pour ma part, première incursion dans l'oeuvre de Triolet. Au départ, j'avoue que j'ai eu du mal avec le style, entre autres avec la façon qu'a l'autrice de s'immiscer dans la narration. A priori, Martine n'est pas un personnage attachant. Elle aspire au confort et à la conformité, jusqu'à l'obsession-compulsion, et elle est souvent décrite comme une coquille vide, belle et froide. Mais, au fil des pages, j'ai développé une certaine compassion pour cette protagoniste que l'autrice même semble condamner, aux fins d'un conte moral. Je ne sais pas si j'ai adhéré à la proposition littéraire, mais je pense que je me souviendrai longtemps de cette femme perdue et abandonnée.
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Martine cherche à échapper à son enfance misérable, sordide en achetant, souvent à crédit, des objets neufs, propres, lisses, sans âme. Elle se laisse happer par le crédit, la société de consommation mais elle reste incapable de sentiments profonds, ne s'intéresse qu'aux objets. Elle épouse Daniel qu'elle aime ou croit aimer depuis l'enfance mais elle est incapable d'amour, esclave des objets, de la consommation, du confort moderne.
Analyse de la jeunesse d'après guerre et des débuts de la société de consommation.
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Beau roman qui livre une critique cruelle et implacable de la société de consommation d'après-guerre et des facilités de paiement. Martine, née dans la pauvreté et la saleté la plus extrême, a toujours rêvé de vivre dans un monde propre et ordonné. Éprise depuis l'enfance de Daniel, rosiériste de père en fils, elle lui voue une fidélité morale et physique sans faille. Têtue et déterminée, elle concrétise ses rêves d'électroménager, de salon-cosy… à crédit, jusqu'à ne plus pouvoir payer. Ne partageant pas la passion de Daniel pour ses recherches en génétique sur les roses, épuisée par les heures supplémentaires qui lui permettent de payer ses remboursements, ne se comprenant plus, ils s'éloignent l'un de l'autre, jusqu'à ce que Martine se retrouve seule.

L'achat à crédit est d'abord pour elle un moyen de réaliser ses rêves de confort et de paraître, de s'élever dans la société… jusqu'à devenir une obsession, une boulimie insatiable. Endettée, elle se trouve obligée d'emprunter de l'argent à sa famille, puis aux clientes du salon de manucure où elle travaille. Ses achats compulsifs deviennent une façon de combler l'amour qui lui manque…. et qui ne s'achète pas à crédit.

Le rythme du récit suit le rythme de vie de Martine. Au départ, assez lent, les relations se nouent, les routines s'installent, puis de plus en plus rapide, jusqu'à voir Martine dégringoler de son piedestale et retourner chez ceux qu'elle a toujours voulu fuir.
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Elsa Triolet n'était pas une inconnue pour moi, mais je n'avais rien lu d'elle, ni d'Aragon d'ailleurs! J'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai trouvé ce regard sur la société de consommation très juste et même toujours d'actualité, cette soif d'avoir plus, toujours plus! Martine à force de volonté sort de sa condition, cependant prise dans on élan elle trébuche sur les marches de la vie. L'amour qu'elle porte à Daniel lui aussi passe à la trappe. Je ne peux pas dire que cette Martine attire la sympathie, la fin est terrible. J'aime le style d'Elsa Triolet, les mots sont justes, les descriptions très parlantes, bref je vais continuer à lire Elsa Triolet
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Autrice russe et résistante française, première femme à obtenir le Goncourt (pour une autre oeuvre) en 1945, Elsa Triolet signe ici un roman glaçant. C'est l'histoire de Martine, née dans la fange pendant la guerre et qui s'est élevée socialement par un travail acharné, amoureuse de Daniel depuis son enfance, qui succombe aux toutes nouvelles sirènes de l'achat à crédit, au point de gâcher sa vie et les relations avec ses proches.
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