C'est la 1ere fois que je lis un roman d'
Elsa Triolet.
Deux thématiques sont évoquées en même temps : l'amour impossible de deux jeunes gens d'origine sociale différente et le sur-endettement.
Martine a vécu une enfance miséreuse. Elle est intelligente et courageuse. Sur son chemin, elle a trouvé une main tendue pour sortir de l'ornière. Sa situation s'arrange. D'autre part, elle est éprise de Daniel, issu d'une famille de rosieristes.
Nous sommes dans les années 50-55. Les nouveautés bouleversent les vieilles habitudes : le salon de coiffure, les grands magasins, le luxe, l'électroménager, le début de l'urbanisation, les nouveaux matériaux, le plastic, le formica ...
La société offre la revanche sur toutes les privations endurées pendant la guerre.
Désormais, le progrès est là et les facilités de paiements aussi !
Pour qui n'a pas d'argent, il y a le crédit. le piège va se refermer sur Martine et va anéantir son ascension.
L'autrice ne s'attarde pas sur le mécanisme de crédit et d'endettement. Elle fait porter la faute et la responsabilité sur cette jeune femme au comportement compulsif. le lecteur n'a plus d'empathie devant l'entêtement du "toujours plus".
C'est vraiment dommage.
Le roman est, en ce sens, précurseur car cette spirale infernale et destructrice existe toujours en 2022.
Je ne dirai rien du dénouement qui me semble très exagéré !
Une lecture intéressante, mais en demi-teinte !