« Ne te fie pas aux apparences » « Tombe 100 fois, relève-toi 100 fois. N'abandonne jamais… »
« Nos choix et nos actes définissent ce que nous sommes »
« L'amour pur est la seule chose qui survit à la mort, à l'espace et au temps. Il est éternel… »
« Quoiqu'il arrive, garde toujours ton libre arbitre. »
Nous retrouvons la plume littéraire formidable d'
Anna Triss qui nous embarque corps et âme dans son Univers merveilleux, féérique mais cruel qui est le cadre de son immense saga de Dark Fantasy. Panama, ses quatre compagnons et sa fille forment une bande soudée, courageuse et puissante mais aussi burlesque et indisciplinée (« La bande » comme l'appelle
Anna Triss, elle-même). Ils sont absolument craquants, amusants naturels, attachants, ils font fi de leurs petits défauts et dévoilent, peu à peu, leurs immenses qualités dont le courage, l'amour et la loyauté. Ils poursuivent leur longue quête pour atteindre Hutopia et essayer de convaincre les elfes des Terres Immémoriales de se joindre à eux afin de contrer la puissance inimaginable du terrible Khamar. Ce dernier a reconstitué une Guilde des Ombres infiniment plus forte et nombreuse et, lui-même, a énormément accru ses pouvoirs magiques en volant celle des dragons afin de soumettre tout Terreflamme à sa domination. Les Cités Reines se préparent plus ou moins à la grande Guerre menée par Faucheur : Myriade, Milone, Aranat, Clepsydre, Haute Tour et Alkhantar sont bien différentes de par les atouts qu'elles possèdent, sans oublier l'extraordinaire Hutopia et son magistral Chêne-Père que l'auteure décrit avec un émerveillement à faire pâlir Jame Cameron dans Avatar. Après cette longue quête, une autre attend nos deux seuls personnages principaux (et adorés), composée de quatre épreuves dantesques, avec un suspense à la Indiana Jones, doublée d'un merveilleux parcours onirique et initiatique.
Les enjeux politiques se complexifient encore un peu plus, à l'instar de Khamar dont les projets funestes se dévoilent vraiment et des différentes castes et royaumes impliqués : la Guildes des Ombres, bien sûr, mais aussi la Ligue Mercantile, la Caste de Justice, la Confrérie Ouvrière, le Clan des Erudits, la Fraternité du Panthéon, sans oublier les elfes des Terres Immémoriales.
Rappelons aussi la présence des reliques célestes qui, une fois réunies, formeraient l'arme la plus puissante jamais imaginée conférant à son détenteur une invincibilité absolue. le pouvoir de chacune des reliques, activé par le sang de Pasdespoil, est unique, différent et phénoménal. Khamar possède déjà l'oeil de la Mort et Panama la Lame de la Mort (le terrible poignard Caresse).
Restent à réunir l'Armure de la Vie, la Main de la Mort, le Coeur de la Vie et le Souffle de la Vie. Inutile de préciser que, autant Khamar que Panama, tous deux les convoitent avec une avidité sans borne… Mais où sont ces quatre reliques ?... Que de péripéties incroyables pour les obtenir…
Il y a des scènes, plus particulières que je ne pourrai jamais oublier ! Grâce aux récits magnifiques de Beladyn à Panama, on en apprend davantage sur l'enfance et la jeunesse de Khamar formé par son mentor. On en apprend aussi sur l'enfance du Dragon de Feu, les guerres et les erreurs qui lui ont fait perdre tant d'êtres chers, les regrets… Ce dernier récit se termine par une longue scène d'une tendresse infinie.
Aube est toujours aussi sage et pondérée et seulement deux des dix prophéties qui doivent la révéler ne sont découvertes, pour le moment. Semeur est toujours aussi graveleux mais aussi d'un grand courage et d'une force inouïe. Menos passe pour le vieux grincheux qui se dispute souvent avec Gorgon, le petit frère de Panama, resté un grand « ado » inconstant. Khamar apparaît de plus en plus monstrueux, tandis que Beladyn voit croître, proportionnellement, son honnêteté et la beauté de son âme.
La romance est lente, saine, mesurée, pétrie de respect et de tendresse, exactement le contraire de certains ouvrages (que je ne citerai pas) où le récit basique n'est qu'un prétexte à jeter des amants, dans les bras l'un de l'autre, pour se livrer à des activités sexuelles malsaines voire déviantes !... La longue scène du Jeu de cartes, sur le bateau, est hilarante mais elle sert également la longue scène suivante, dans la cabine de Panama, incroyablement érotique et pourtant sans aucun passage explicite, avec cette tolérance qui montre que l'on doit comprendre un individu dans son ensemble, avec ses différentes facettes. Nul être n'est monolithique. Beladyn est loin de n'être qu'un « dragueur » attiré par le sexe : ce n'est qu'une infime part de sa personnalité merveilleuse. Panama n'est pas uniquement cette « tête à claques » qui énerve même le lecteur et elle ne doit pas se convaincre d'être « sans coeur » » et d'avoir abandonné sa fille à la naissance : elle est aussi (et surtout) courageuse, déterminée, honnête et loyale.
Le lecteur peut, à sa manière, avec ses propres facettes antagonistes, se retrouver dans la psychologie tiraillée de ces personnages.
Voilà, maintenant il ne vous reste plus qu'à plonger dans cette aventure extraordinaire où vous attendent aussi des combats d'une violence inouïe, des cervelles éclatées, des boyaux dégoulinants, des cadavres sanguinolents, des actes de torture qui vous soulèveront le coeur, des courses poursuite effrénées, des nuées de piranhas sur pattes, des murs qui se referment l'un contre l'autre, un golem de glace géant, des plantes carnivores démesurées, un anaconda de 15 mètres, des ravins insondables et même… la Mort en personne !
Comme à la fin de chaque tome, l'auteure vous laissera sur un Cliffhanger insoutenable, après les révélations et rebondissements de dernière minute. Ce qui est terrible, c'est qu'il ne reste plus qu'un dernier tome pour clore cette fabuleuse saga, même si celui-ci se décline en plus de 1200 pages réparties sur deux gros livres. A déguster le plus lentement possible…
Lien :
https://www.youtube.com/@aux..