Le docteur Thorne

Une belle découverte avec ce docteur Thorne. J'ai aimé la plume et les personnages d'Anthony Trollope mais je déplore certaines longueurs. L'auteur nous amène, trop lentement à mon goût, vers une conclusion prévisible.

Le plaisir de relire Troloppe, de parcourir la campagne anglaise du 19eS, de partager ses critiques de l'aristocratie, d'être constamment apostrophee par le narrateur ! Comme dans toute bonne littérature victorienne, le roman se termine par un beau mariage. Et c'est là l'enjeu du livre dès le début. Mais l'intrigue se noue presque en huis clos, dans et autour du château. Et l'auteur réussit l'exploit de nous entraîner autour de cette intrigue bien mince, sans le moindre suspense dans ce gros roman qui mise sur l'idée que mieux vaut un grand coeur qu'une grosse fortune, surtout quand le destin se charge de doter généreusement le grand coeur.

Troisième opus des Chroniques de Barsetshire, le Docteur Thorne est plus sentimental et parle d'amour quand il est contrarié par les nécessités pécuniaires, les arrangements financiers.
Ce roman est un bonheur de lecture et je suis peinée quand Anthony Trollope est ramené à un écrivain de bluettes sentimentales. Trollope photographiait ses contemporains d'un oeil critique mais bienveillant. Son génie du récit, son écriture.....1 000 pages supplémentaires ne m'auraient pas lassée !

C'est la première fois que je lis un livre d'AnthonyTrollope. Au début, j'ai eu de la peine avec sa plume très particulière mais j'y ai vite pris goût. Mon rythme de lecture assez lent est devenu de plus en plus rapide au fur et à mesure de l'avancement du récit. L'histoire n'est pas très originale, tout l'intérêt réside dans la façon de la raconter, à mon avis.
On retrouve les mariages arrangés de l'Angleterre du XIXe siècle en Angleterre et le rapport à l'argent qui comptait énormément, ainsi que la noblesse du sang coulant dans les veines et le début de la révolte de jeunes gens face à l'establishment.

Roman issu des chroniques de Barsetshire, le docteur Thorne évoque le petit monde qui gravite autour de la famille Gresham, grands propriétaires terriens du comté de Barset. Les problèmes de classe, de fortune ou de naissance qui font l'objet de toutes les attentions de cette société sont ici longuement étudiés et décrits donnant aux lecteurs de quoi se faire une idée des valeurs qui régissent la société victorienne.

Le docteur Thorne est le tuteur de sa nièce Mary, jeune orpheline issue d'une union illégitime, qui fréquente les enfants de la famille Gresham jusqu'au jour où Lady Arabella découvre l'amour naissant entre son fils Frank et Mary. Celle-ci se retrouve alors bannie de Greshamsbury Court et mise à l'écart de la bonne société du village. Frank se doit d'épouser une fortune pour sauver le domaine. Son père croulant sous les dettes ne peut lui offrir en héritage que des problèmes financiers d'autant plus que le mariage de ses soeurs est à venir. Il faut cependant trouver de quoi les doter... Si Frank se révèle être déterminé à épouser Mary, ses proches ne lui laisseront pas réaliser son voeu.

Ce roman dont le contexte sentimental est loin d'arriver à la hauteur des romans de Jane Austen ou d'Elizabeth Gaskell m'a peu convaincu d'autant plus que c'était ma première approche de cet auteur. Je n'ai pas été sensible à son écriture ni à son côté ironique et satirique que je n'ai pas su identifier. La longueur de certains passages notamment les descriptions sociales et physiques des personnages même secondaires m'a très vite lassée. L'intrigue générale est facile à deviner alors que les secondaires le sont moins. L'auteur scrute ses personnages et s'intéresse à la question de l'argent et du statut social obtenu par le mérite personnel ou par la naissance. En effet, on sent qu'on se trouve à un tournant de cette société inégalitaire et hiérarchique. L'anoblissement d'un certain nombre de personnes ayant fait fortune grâce à leur réussite professionnelle bouscule l'ordre établi.

Roman dense et riche en intrigues secondaires et en rebondissements en tous genres, le docteur Thorne est avant tout une étude des moeurs de la société victorienne rurale qu'une histoire d'amour comme peut le laisser penser la quatrième de couverture.

Trollope.
Parfois les libraires mettent en tête de gondole des auteurs "classiques" histoire de nous culturer un peu.
Et donc Anthony Trollope d'après la préface dudit volume faisait baver de jalousie Tolstoï. Que ce dernier se rassure: c'est tout aussi chiant, l'exotisme russe en moins. J'en suis à me dire que dans le genre, Jane Austen, c'est presque pas si pire. Presque.

Pourquoi un livre nous séduit plutôt qu'un autre ? Difficile à dire précisément. En tous cas celui là m'a plu, alors que miss McKenzie du même auteur pas du tout. On ne s'ennuie pas une seconde à dévorer ce gros pavé, petit bijou de littérature anglaise. Les romans contemporains ou romcom peuvent aller se rhabiller à côté… tout est d'une finesse… l'enchevêtrement de l'histoire qui nous traverse et nous mène exactement là où le lecteur doit arriver, sans ennui, attaché à ces personnages dont la psychologie si finement dessinée devient un peu la nôtre.
Sans oublier les prises à parti manifestes du lecteur par l'auteur ou son humour léger qui nous font sourire et crée une vrai connivence entre les deux.
merci Mr Trollope ! Un très très bon moment passé avec votre docteur Thorne !

Mary Thorne est amoureuse du jeune héritier désargenté Frank Gresham. Mais Mary n'est que la nièce du docteur Thorne, sa naissance est obscure et sa dot inexistante. Enfin sauf si... ;)

J'avais depuis longtemps envie de lire ce roman, puis j'ai acheté l'adaptation par le créateur de Downton Abbey et je me suis dit qu'il fallait que je le lise avant de la voir et j'ai bien fait !

Malgré les 760 pages de ce roman et quelques longueurs, notamment liées aux histoires politiques qu'affectionne Trollope, j'ai vraiment été prise dans cette histoire.

La langue, fluide et agréable, y est pour beaucoup et transmet bien les atermoiements amoureux de Mary et Frank. Et même si parfois on a envie de leur dire d'accélérer le mouvement, ça fait partie du charme de ce genre de roman.

Aussi, l'auteur est très drôle lorsqu'il intervient directement pour critiquer ses personnages ou même son texte qu'il sait imparfait (notamment les longueurs ou les inexactitudes juridiques.) Cela m'a rappelé Thackeray dans La Foire aux vanités que j'avais adoré !

Bref, plus qu'une simple histoire d'amour contrariée, Trollope nous offre un aperçu de la société anglaise du XIXe siècle, plus préoccupée par le rang, la naissance et surtout l'argent. Sa galerie de personnages haute en couleur (enfin sauf les 2 persos principaux assez plats) illustre tour à tour des caractères, des situations personnelles... et nous embarque, nous lecteur, dans cette intrigue simple mais révélant beaucoup.

Agréable lecture. Je ne connaissais pas cet auteur que je découvre grâce aux conseils de Belair55 (mille merci)

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, mais l'auteur lui même nous préviens et s'excuse de ses longueurs. C'est assez sympa d'ailleurs.

Mary , nièce du docteur Thorne, médecin de village,( et conçue de façon illégitime.. Ça a son importance dans l'histoire.. ) se prend d'affection pour Franck Gresham, le fils du squire.

Heritier d'un domaine endetté, il se doit d'épouser une femme de bonne naissance mais surtout, une fortune.

Lui même amoureux, il tentera le tout pour le tout de faire accepter ce choix a ses parents. Mais l'affaire est compliqué. Voir impossible.

À moins que...

Un roman qui m'a fait rappeler le conte de Cendrillon d'une certaine manière.
Il est assez prévisible mais tellement bien écrit qu'on tourne les pages sans difficultés.


J'ai essayé de regarder la série après avoir fini ma lecture. Mais non, ce n'est pas du tout fidèle à l'oeuvre d'Anthony Trollope, autant dans le scénario que dans l'émotion.

Bonne lecture