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EAN : SIE282305_980
10-18 (30/11/-1)
4.5/5   2 notes
Résumé :
La situation de l’art peut être définie par les considérations générales suivantes.
Si le prolétariat russe, après la prise du pouvoir, n’avait pas créé sa propre armée, l’État ouvrier aurait cessé de vivre il y a longtemps, et nous ne penserions pas maintenant aux problèmes économiques, encore moins aux problèmes de la culture et de l’esprit.
Si la dictature du prolétariat se montrait incapable, au cours des prochaines années, d’organiser l’économie e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En tant que document, ce livre est précieux, puisqu'il donne le point de vue d'un des chefs bolcheviks du début des années 20 (parution 1924).
En tant que lecture, il est indéniable que Trotsky sait à la fois tourner ses phrases et construire son raisonnement et ses arguments.
Sur le fond, ses critères d'appréciation et de jugement de valeur de la littérature soviétique sont à la fois très ouvert d'esprit et en même temps très critiques pour l'ensemble de ceux qui passent à la moulinette de son champ d'étude : à part Pilniak et Vsevolod Ivanov qui s'en sortent à peu près bien, la plupart des auteurs du début XXème en prennent pour leur grade, particulièrement pour leur manque de considération pour les soubresauts de la société qui les entourent.
Mention spéciale pour Biely, Chklovski, les décadents, futuristes et formalistes de tout poil qui osent prétendre que l'art peut exister indépendamment de la réalité sociale. Idem pour la littérature de l'émigration, qu'il s'agisse d'un Bounine au style surrané (pas faux) ou d'un Remizov trop porté sur la mythologie de la Russie traditionnelle (pas d'accord). Leonid Andreiev et les partisans de la révolution qui ont ensuite vertement critiqué la dérive dictatoriale sont également traités de noms d'oiseaux.
L'écriture est magnifique mais malheureusement, la critique prend souvent le mode du persiflage qui finit par devenir assez désagréable. de plus, certains passages sortent du sujet et Trostsky ne peut s'empècher de partir dans de longues dérives de propagande révolutionnaire où la littérature n'est plus vraiment concernée.

Mais le plus étonnant est l'article de 1933 portant sur le Voyage de Céline -qui vient tout juste de paraitre - et qu'il qualifie d'oeuvre révolutionnaire - avec bémols. le situant dans la longue lignée du roman français depuis Rabelais, "une magnifique dynastie de maîtres de la prose épique s'est ramifiée durant quatre siècles, depuis le rire énorme jusqu'au désespoir et à la désolation, depuis l'aube éclatante jusqu'au bout de la nuit", tout en relevant que le désespoir mène à la résignation. trotsky juge que "Céline, qu'il le veuille ou non, se fait finalement l'allié de Poincaré et de l'ordre établi". Un jugement qu'on ne peut que qualifier de visionnaire !

Un livre à lire, sans conteste, et qui donne une idée, si besoin était, du niveau intellectuel et de la force de travail d'un révolutionnaire de haute culture - qui aurait pu prendre la succession de Lénine si....
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nulle part on ne parle aussi volontiers de la ”religion du patriotisme” que dans cette république laïque. Tous les attributs dont l’imagination humaine gratifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit, le bourgeois français les transfère à sa propre nation. Et comme la France est du genre féminin, elle revêt du même coup les traits de la Vierge Marie. Le politicien apparaît comme un prêtre laïc d’une divinité sécularisée. La liturgie du patriotisme, mise au point avec la dernière perfection, constitue un chapitre indispensable du rituel politique. Il est des mots et des tournures qui, au Parlement, provoquent automatiquement des applaudissements, tout comme certaines paroles liturgiques, chez le croyant, appellent la génuflexion et les larmes. (Trotsky dans "Céline et Poincaré", 1933, Léon Trotsky a écrit cette étude quelques mois après la publication du "Voyage au bout de la Nuit".)
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La littérature qui se trouve hors de la révolution, depuis les feuilletonistes du journal de Souvorine jusqu’aux plus sublimes lyriques de la Vallée de Larmes de l’aristocratie, est mourante, tout comme les classes qu’elle a servies. Généalogiquement, en ce qui concerne la forme, elle représente l’achèvement de la ligne aînée de notre vieille littérature qui avait commencé comme littérature de la noblesse et fini comme littérature purement bourgeoise.
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Notre Révolution est l’expression du paysan devenu prolétaire qui cependant s’appuie sur le paysan et lui montre la voie à suivre.
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Notre art est l’expression de l’intellectuel qui hésite entre le paysan et le prolétaire.
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Vidéo de Léon Trotsky
Zina, Un film (1985) anglais de Ken McMullen L'histoire d'une Antigone moderne, celle de Zina Bronstein, fille de Léon Trotski. Elle s'est suicidée en 1931, juste avant l'avènement du National Socialisme. Avant sa mort, Zina suivait des séances de psychanalyse et d'hypnose, séances au cours desquelles elle se rappelle des incidents de sa vie et de celle de son père. Extrait
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