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4,27

sur 4149 notes
Décision : NOM FÉMININ SINGULIER
- Fait de décider, de trancher.
- Acte, en particulier judiciaire, par lequel une autorité fait un choix.

Alma Revel, est juge d'instruction antiterroriste, elle doit décider si un jeune revenu de Syrie est un danger pour la société française.
Dans un style assez sec, tranché avec des phrases courtes, l'auteur nous décrit la vie quotidienne de cette femme, ses amours (son mari, son amant, sa fille) et son métier très prenant, les attentats dont elle est la cible.

Très addictif, ce livre est prenant, glaçant.
Par l''insertion des comptes-rendus de l'interrogatoire, le lecteur se met aussitôt à la place de cette juge.

Dommage, que l'histoire d'amour qu'Alma vit avec l'avocat de la défense soit décrite dans les mêmes termes que le métier d'Alma, avec détachement. Je n'y ai guère souscrit…


ATTENTION SPOILER






La fin n'est pas crédible : Alma démissionne de son poste d'avocat pour rejoindre une ONG dans l'aide humanitaire, ce qui ne lui convient pas, aussi…
Elle termine, avec son amoureux dans l'Etat d'Israël idéalisé : de belles images, un beau soleil … Il n'y a pas la guerre et le terrorisme dans ce pays ?
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J'ai beaucoup aimé ce roman. Karine Tuil décrit avec une précision chirurgicale la vie professionnelle d'une juge d'instruction antiterroriste et nous permet d'entrer dans ce monde où il faut savoir reconnaitre un menteur avant qu'il ne commette des crimes. Ce qui est presque une mission impossible. Sans compter les menaces de mort, les insultes, la peur pour les siens d'être toujours à la merci des intégristes.
J'ai aimé également la description de la lassitude du couple qui n'a plus grand-chose à partager. Les réflexions sur les enfants, la perte du désir et le travail sont très intéressantes.
La fin du roman ne m'a guère plu, elle est un peu trop convenue. Dommage, mais cela reste un très bon livre.
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Karine Tuil s'empare à nouveau d'un fait de société brûlant, le terrorisme en France, pour nous livrer un roman puissant, qui donne à réfléchir, à comprendre, à s'interroger.
Nous sommes en mai 2016 à Paris; Alma Revel est juge d'instruction anti-terroriste depuis sept ans; elle est passionnée par son métier dont les exigences phagocytent totalement sa vie de femme. Elle a 49 ans, est en instance de divorce après 25 ans de mariage avec un mari, écrivain raté, juif qui après s'être éloigné de la religion s'y est totalement replongé. Elle a 3 enfants dont sa fille aînée, 23 ans, qui est amoureuse d'un jeune musulman.
Elle va devoir prendre une décision qui aura des conséquences terribles : relâcher ou pas un musulman de 23 ans, parti en Syrie, fin décembre 2014, avec sa jeune femme enceinte, rentré en France en mars 2015, après s'être rendu compte, dit-il, qu'il s'était trompé.
Le personnage d'Alma est très humain; elle essaye de comprendre ceux qu'elle a en face d'elle sans haine, elle tente d'apaiser la douleur des victimes. Elle est à un moment de sa vie qui la fragilise : son couple se délite, elle ressent un amour passionné pour un avocat d'un des prévenus qu'elle interroge, au mépris de toute déontologie, elle a peur pour elle et pour ses enfants auxquels elle a peu de temps à consacrer. Elle a une une très haute idée de ses responsabilités qu'elle tente d'assumer malgré les doutes, les incertitudes.
La décision, qui donne son titre au roman, n'est pas seulement d'ordre professionnel, elle est aussi d'ordre privé. Va-t-elle divorcer avec toutes les conséquences pour ses enfants?
L'auteure alterne d'ailleurs les chapitres entre vie professionnelle et vie privée de la juge pour mettre en lumière à quel point les deux sphères ne sont pas étanches et comment elles peuvent influer l'une sur l'autre, créant des interférences porteuses de profonds déséquilibres.
Karine Tuil nous fait découvrir, grâce à ce roman fort bien documenté, la vie d'un juge anti-terroriste avec les menaces, la protection et surtout l'immense poids et la terrible responsabilité qui pèsent sur ces femmes et hommes qui ne sont pas des machines et qui doivent décider de destins individuels mais sont aussi un rouage essentiel de la sécurité de la nation. Avec l'histoire d'Alma, l'auteure rend hommage à cette profession peu connue et souvent décriée.
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J'ai lu ce roman après qu'il ait fait le tour de ma famille et n'ayant entendu que des bons avis à son égard.
Vous l'aurez vu à ma note : je ne regrette pas un seul instant de l'avoir lu. Ce livre, ce fut un coup de coeur.

Je n'ai pourtant pas pris beaucoup de notes en le lisant, alors que d'habitude, quand j'adore un bouquin, j'écris des pavés. Alors je m'excuse d'avance parce que mon avis ne sera pas beaucoup développé. Mais j'espère quand même vous donner envie envie de le lire !

La Décision, c'est l'histoire d'Alma Revel, une juge antiterroriste devant se prononcer sur le sort d'un jeune homme accusé d'avoir rejoint l'Etat islamique en Syrie. C'est aussi le récit de son quotidien, au coeur de ce métier si complexe, l'impact sur sa vie familiale, etc.
Autant le dire de suite : j'ai trouvé ce roman passionnant. Dur, terrible - on se rend compte de la difficulté immense et inimaginable du métier (fonction que je ne connaissais même pas d'ailleurs…) -, mais tellement intéressant… ! (Encore plus par le fait que je vais commencer une prépa D1 à la rentrée !)
Il m'était en soi impossible de me mettre à la place d'Alma, je ne pouvais qu'essayer d'imaginer… Mais ce qui est certain, c'est que j'ai dévoré ce livre ; probablement un des plus bouleversants et marquants que j'ai pu lire ces derniers temps.
Il fut un de ces ouvrages que je n'ai pas pu lâcher. J'ai notamment lu le dernier tiers d'un seul souffle, sans pouvoir m'arrêter, happée par le récit et ce qu'il se passait…

Enfin bref. Une excellente découverte qui m'a permise de découvrir cette autrice ! Cela m'a donné envie de lire d'autres de ses oeuvres…
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Il s'agit du premier livre que je lis de Karine Tuil. Je le referme avec l'impression qu'il m'a touchée, profondément touchée. Je ne parlerai pas de l'histoire largement diffusée mais de l'écriture qui m'a rendue addict à ce roman et au fond qui me bouleverse. Comment prendre une décision qui remet en cause ses liens familiaux, amoureux et qui peut faire basculer le pays par un acte terroriste. Comment peut-on en qualité de juge, d'avocat, d'éducateur ou d'expert psychiatre ou psychologue décider de libérer un terroriste en puissance. Comment en fait on peut rester humaine ou humain malgré les doutes et comment on reconnaît au final l'amour qu'on vit malgré les ambiguïtés. Humain plus humain qui se trompe. Je suis bouleversée même si j'ai vu des critiques défavorables concernant la fin du roman.
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Depuis longtemps sur mon étagère, je le lis, je ne le lis pas ? Je vais le déposer dans la boîte à livre ? ... Ce qui m'a décidé c'est le challenge multidéfis 2023, le point coup de coeur d'un autre lecteur.

Lecture terminée mais impossible de parvenir à un avis net.

Un roman construit. Sujet le terrorisme avec un point de vue du "système judiciaire" sur le sujet.

J'en retiendrai surtout une seule question essentiellement qui est nécessaire et mérite la réflexion, l'autrice la pose tout au long du récit cette question c'est où se pose le choix mais surtout la limite entre la sur-sécurité inhumaine ou de l'insécurité inhumaine. Question insolvable pour moi.
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Qu'est-ce qui fait frémir dans les décisions que nous prenons toutes et tous au cours d'une vie ?
C'est que nous ignorons peut-être quelles seront les conséquences de tels actes, aussi anodins qu'ils soient.
*

« Une décision » est un acte très puissant en soi. Elle crée parfois des situations dramatiques et irréversibles qui bouleverseront notre propre vie et qui changeront le destin de nos proches et des personnes que nous aimons le plus au monde.

Alma, juge d'instruction antiterroriste, va l'apprendre à ses dépens.
Elle va aussi se rendre compte combien les évènements qui précèdent, même des plus minimes, peuvent moduler son état d'esprit et peuvent avoir une influence terrible et pernicieuse sur « sa décision ».
*

Je ne suis malheureusement pas entré dans le roman, je suis resté à la surface n'ayant pas pu m'attacher à Alma, le personnage central de l'histoire.
Je n'ai pas aimé le style trop journalistique d'une grande partie du livre. Il m'a paru assez froid, assez clinique et sans émotion. Les personnages qui travaillent dans le milieu de la justice, n'ont pas eu pour moi assez de profondeur.
Il y aurait fallu un peu plus de suspens, plus de tension pour rendre le roman plus captivant.

Même les déboires conjugaux de Madame la juge ne m'ont qu'effleuré.
*

Mais il est indéniable que Karine Tuil a fait un excellent travail de recherches et a raconté, avec grand réalisme, ce qu'est la vie de ces juges d'instruction. Des juges qui chaque jour se remettent en question, qui chaque jour sont confrontés, à des insultes, à des pressions, à des menaces. Des hommes et des femmes qui chaque jour traitent des dossiers brûlants sur terrorisme. Un terrorisme qui côtoie très souvent l'immonde et qui draine toute cette violence, la mort, le chagrin et les larmes de la famille des victimes.
*

Et ce n'est qu'à la page 223 qu'Alma la juge, se montera des plus fragiles et des plus humaines et que j'ai commencé à avoir de l'empathie pour elle. Mais pour moi il était déjà trop tard !
Dommage que ce roman ne m'ait pas remué comme je l'aurais souhaité. Dommage aussi pour cette fin qui m'a paru presque improbable.
*

Merci à Karine Tuil pour sa très gentille dédicace pour ce roman.
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Au ‘'je'', Karine Tuil se met dans la peau, dans la tête d'Alma, une juge d'instruction dans le pôle antiterroriste de Paris. Elle aura à prendre une décision déterminante, crucial : maintenir ou libérer un jeune homme. Il est de retour de Syrie, et de lourds soupçons pèsent sur lui. Mais peut-on garder en captivité un homme sous prétexte de peur ? Ou bien libérer quelqu'un qui pourrait être un terroriste en puissance ? LA décision sera prise. Et elle aura forcément des conséquences. Un récit captivant. Qui soulève bien des questions. Qui parle de l'effet papillon. L'écriture est juste. Un roman qu'on lit, plein de malaise, de mal être. Parce qu'il est dur. Parce qu'il fait mal. Mais il est nécessaire. Une excellente lecture.
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Roman d'une actualité dure, et qui dure : le terrorisme islamiste.
Une juge antiterroriste (personnage principal) se voit confronter dans la même période à l'étiolement définitif de son couple, à une enquête et au procès d'un islamiste de retour de la Syrie de Daesh, et à sa relation amoureuse avec un avocat de la défense.
La décision du titre est celle de l'intime conviction, de la responsabilité, de la complexité à rendre la justice, de ce qu'il y a de subjectif dans tout cela ... La 2ème partie du récit tourne au drame, à la tragédie, au sens grec du terme. Dans l'épilogue du roman, la vie reprend ses droits, et une fin plus sereine se dessine (pour le personnage principal).
Texte bien construit, saisissant et très documenté, qui fait réfléchir aux thèmes évoqués, à leurs complexités. J'ai récemment, mis un like à une citation de Jacques Lacarrière : « Il en est toujours ainsi avec la tolérance : elle ne peut par nature lutter contre le fanatisme » (merci Unhomosapiens), qui certes ne résume pas ce texte, mais qui l'éclaire d'une autre façon.
Spécialement pour nous tous, lecteurs invétérés ; citation page 130 : « Lire, c'était se confronter à l'altérité, c'était refuser les représentations falsifiées du monde ».
Allez, salut.
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Je découvre Karin Tuil avec ce livre chaudement recommandé par une amie. le ton, le contenu , l'émotion qui traversent ces lignes m'ont enchantée et fait entrer dans un monde inconnu : celui de la magistrature, notamment par le quotidien d'une juge d'instruction antiterroriste.

Elle s'appelle Alma, n'en finit pas de tenter d'en finir avec une union qui ne fonctionne plus et se croit lancée dans une vie nouvelle par grâce à un amour naissant. Celui qui la pousse irrésistiblement dans les bras d'un avocat.

Le souci, c'est qu'elle n'a aucun droit à cet amour. A moins de se retirer du cas Abdeljahil Kacem, emprisonné depuis son retour de Syrie où il s'était installé avec sa femme, désireux de vivre sa foi en terre musulmane.

Faut-il garder Kacem en prison, au mépris de la présomption d'innocence ? le procès d'intention serait-il admis dans notre pays ?
Faut-il le mettre hors d'état de nuire, au cas où il se serait radicalisé et serait prêt à commettre un ou plusieurs attentats ? Et l'envoyer en prison où, c'est à peu près certain, il rencontrera des détenus qui le radicaliseront ?

Bien sûr que l'avocat du détenu veut obtenir sa libération. Et cet avocat n'est autre que l'amant d'Alma. Alors ? La loi n'admet pas de tels conflits d'intérêt, la juge devrait se désister, ou bien l'avocat devrait abandonner son client.

Que faire ? Que choisir ? Entre devoir et passion, le choix est inhumain. Chez Corneille, ce serait vite réglé, fût-ce au prix du désespoir et probablement de la mort.

Mais nous sommes au 21ème siècle, et Alma, comme le jeune avocat, ne résistent pas à leur amour. Et estiment qu'ils y ont droit.

Cela semble romantique, tragique, et ça l'est, mais il ne s'agit pas d'une bluette. le thème du terrorisme, de la violence, l'histoire de ces jeunes musulmans qui se font endoctriner ou simplement tromper par des fanatiques, c'est cela l'intérêt du livre. Et Karin Tuil s'en empare avec conviction, avec force.

C'est une femme, et une seule femme, qui va décider du sort de celui qui, peut-être, deviendra un fou assassin.

Comment une société dite avancée peut-elle laisser le poids d'une telle responsabilité sur les épaules d'une seule personne ? Ce livre interroge aussi sur le fonctionnement de la justice dans ce pays.

Les pistes de réflexion sont multiples et dépassent largement le cas de conscience qui se pose au juge d'instruction.

Une lecture enrichissante.
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