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4

sur 1004 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman coup de poing qui dresse un portrait des travers de l'époque à partir des destins croisés d'hommes engagés. Chacun à leur manière, ils tentent de survivre à la dureté du monde, de la guerre, du business, de la politique. Au fil de leurs rencontres, un éclairage sur la notion d'identité qui raisonne fortement avec l'actualité. Et l'amour toujours comme unique bouée.
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Superbe fresque tellement contemporaine qu'on a l'impression de mieux comprendre le monde dans lequel on vit après avoir tourné la dernière page. Et ce n'est pas un monde de bisounours ! J'ai adoré
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Trois personnages centraux, qui vivaient d'insouciance, croyant encore en leur idéal, servir son pays militairement, agrandir l'entreprise familiale, réussir politiquement au delà de ses origines.
Tous en ressortent atteint psychologiquement, à travers les épreuves qu'ils vivront.

J'ai lu des reproches de personnages caricaturaux. Je ne partage pas cette opinion. Karine Tuil a ce talent de ne pas faire des personnages manichéens et c'est ce qui fait su'on ressort dérangé de cette lecture.
Alors qu'on s'offusque pour un personnage du traitement qu'on lui fait, on lui reproche après son égocentrisme.
Alors qu'on soutient cette femme qui fait tout pour son mari, on ne peut que déplorer ses agissements dans l'espoir de le garder.

C'est une lecture très forte dont on ne ressort pas indemne. Elle égratigne tous les lieux de pouvoir d'influence, du pouvoir financier, du pouvoir financier, du pouvoir médiatique mais au delà de ça le pouvoir de se construire personnellement, individuellement.

Mais peut-on se construire et se reconstruire quand tout vous rappelle à vos origines, que ce soit la condition sociale, votre sexe ou vos origines ?

Je pourrai juger ce livre de pessimiste mais il me semble bien trop réaliste si je regarde honnêtement tous ces point abordés.
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" Tu ne montreras pas tes failles
Tu seras irréprochable
Tu revendiqueras un désir de normalité
Tout en étant exceptionnel ...."

Tout a été dit déjà et pourtant .....
L'auteur dresse un tableau éclairant et riche, puissant de la violence du 21éme siècle à travers quatre portraits fouillés qui embrassent avec habileté , véracité et authenticité les mille et une facettes du pouvoir politique, économique et social du monde contemporain ...
Une sorte de politique fiction bien orchestrée, parfaitement documentée de vies mouvementées :
Romain Roller tout d'abord, lieutenant revenu , ravagé, dévasté d'Afganistan oú il a perdu plusieurs hommes, Marion Decker , journaliste dont il tombe amoureux lors du séjour de décompression à Chypre, mariée à François Vely , entrepreneur puissant , Franco - Américain,un homme influent , et Osmane Diboula fils d'immigrés ivoiriens ancien animateur social, devenu une personnalité politique montante ....
Les personnages attachants, forts seront entraînés dans une spirale brutale qui les obligera à sortir d'eux - mêmes ...
Le coeur de cette fiction est le drame des origines et la question d'identité, le mépris social,et le déterminisme .
Est - on assigné à ses origines quoi que l'on fasse ? Peut - on échapper aux codes sociaux ?

L'auteur mène de main de maître ce récit addictif où les questions identitaires , les castes, les clans , les identités mortiféres se croisent.
Elle disséque au scalpel la psychologie des personnages, donne vie avec force à leurs failles , leurs fissures, les non dits, les états d'âme, les pulsions, les ascensions irrésistibles et les chutes, le mépris de classe, la honte des origines ....la force de l'amour et de la haine ....

Les chemins se croiseront sur fond de guerre, de racisme exacerbé, de terrorisme , de masque social .....d'esquive et de détachement , de fantasmes et de promesses non tenues ....

La plume est superbe, ingénieuse, vive, percutante , tissée de références jutes , un tableau lucide où la puissance des médias côtoie le sentiment d'appartenance ou non.... l'hypocrisie de la société , la religion et le pouvoir, les parcours de vies tumultueux ---- les élites.... les puissants ? et les autres---le monde des invisibles.---- l'interrogation et la radiographie tout au long de l'ouvrage de ce fameux "Vivre Ensemble .".....mais à quel prix?
On vibre, on se révolte, on ne lâche pas cet ouvrage complexe, explosif, actuel qui nous happe jusqu'à la dernière ligne .
J'avais beaucoup aimé " L'invention de nos vies " .


Mais ce n'est que mon avis bien sûr....
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Dans ce roman Karine Tuil nous plonge dans les méandres de notre société contemporaine.
Elle précise qu'il s'agit d'une fiction mais de nombreuses ressemblances avec des personnages, des évènements ou des polémiques récentes sont bien décrits et bien écrits. C'en est dérangeant et perturbant.

C'est la vie d'hommes et de femmes de milieu social bien différent qui vont se croiser et parfois s'affronter.
C'est une plongée dans le monde politique et religieux avec ses affaires engendrant violence, racisme et déchéance.
J'ai fini le roman mal à l'aise en me demandant comment certains peuvent-ils en arriver là pour assoir leur prestige. Comment peuvent-ils oublier leur moral en espérant ne pas être le prochain.

Un très bon roman, nous ouvrant les yeux sur les travers du fonctionnement de notre société.
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"L'invention de nos vies" m'avait transportée et fait passer quelques nuits blanches. Après un tel coup de foudre, le roman suivant parait souvent fade.
Hé bien, "L'insouciance" m'a emportée de la même façon.
Intrigue puissante, écriture vive, notre société d'inégalités est magnifiquement décrite. On suit les trajectoires des différents personnages et leurs connections jusqu'à la dernière page. Je suis restée sous le choc de l'épilogue.
Karine Tuil décrit à merveille la psychologie de ses personnages, y compris les zones d'ombre. Un coup de foudre total pour la deuxième fois !
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Un livre puissant. Belle écriture et profondeur. Respect
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De retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l'armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivaine Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu'elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d'un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse.

Mais François est accusé de racisme après avoir posé pour un magazine, assis sur une oeuvre d'art représentant une femme noire. A la veille d'une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Un ami d'enfance de Romain, Osman Diboula, fils d'immigrés ivoiriens devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité politique montante, prend alors publiquement la défense de l'homme d'affaires, entraînant malgré lui tous les protagonistes dans une épopée puissante qui révèle la violence du monde.



Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas réussi à faire le résumé du livre tant la quatrième de couverture était parfaitement rédigée. L'Insouciance de Karine Tuil est, selon moi, une oeuvre majeure dans la littérature contemporaine. J'ai rarement lu de livre qui osait aborder avec une telle objectivité autant de thèmes brûlants, sans parti pris, sans jugement et avec la plus parfaite distance.

Avec le personnage du lieutenant Roller, c'est le syndrome post-traumatique qui est abordé. Comment continuer à vivre alors que la culpabilité de n'avoir pas réussi à protéger ses hommes, d'être en vie et pire encore, en vie et en un seul morceau, vous assaille? Reprendre le cours de son existence semble alors impossible. Une bouilloire siffle, on se couche au sol en hurlant. Une voiture nous double et c'est la peur de l'embuscade ou du kamikaze qui vous envahi. On ne se reconnaît plus, on a peur de nos réactions, on devient étranger à soi-même. Alors, on se rend compte que le retour à la vie civile nous a également été arrachée. La guerre n'est pas uniquement hors de nos frontières. de retour du front, on la porte aussi en nous. Mais l'amour peut tout de même guérir certaines blessures, aussi profondes soient-elles.

Quant à Osman Diboula, c'est le racisme quotidien qu'il nous laisse entrevoir. Celui qui n'est pas revendiqué, celui qu'on ne remarque même plus, celui que la loi ne peut pas punir tant les faits sont monnaie courante. Lorsqu'un jeune homme né en banlieue parvient à un poste important, ce n'est pas grâce à son travail mais bien plutôt parce que l'Afrique est à la mode et qu'il faut bien appliquer la discrimination positive... Lorsqu'un jeune homme de couleur entre dans un palace parisien, la réceptionniste se lève pour lui tendre un paquet, le confondant ainsi avec le coursier... Il nous fera également découvrir les montagnes russes du pouvoir. du jour au lendemain, Osman, qui a grimpé les échelons si vite, n'est plus rien, rendu à sa condition de jeune de banlieue. Une crise identitaire flirtant avec le communautarisme semble alors irrémédiable.

François Vély représente à lui seul le microcosme privilégié des hommes d'affaires influents, adulés ou méprisés. En acceptant de poser, assis, sur une oeuvre d'art représentant une femme noire, il va s'attirer les foudres d'une grande partie de la population : féministes, associations antiracistes... Sa vie, ses faits, ses gestes, ses dires, tout, absolument tout, devient sujet à controverse. Rien ne lui sera épargné, encore moins le déchaînement de violence et de haine sur les réseaux sociaux. Son ascendance juive est dévoilée et le voilà soumis à la vindicte populaire, à l'antisémitisme radical et odieux.

Vous l'aurez compris, ce livre m'a bouleversée. Karine Tuil a cette faculté de rester factuelle tout en développant et analysant la psychologie de chacun de ses personnages. Aucune violence gratuite, aucune phrase inutile, aucune caricature ni aucun faux pas ne sont à déplorer. Son style, aux phrases longues et au vocabulaire recherché, est fluide, limpide, percutant.

Ce livre est addictif et remarquable. Je ne peux que vous le recommander...
Lien : https://mespetitescritiquesl..
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Par chapitre, plus ou moins longs , nous suivrons plusieurs protagonistes selon la progression de leur vie professionnelle ou personnelle...Je reste vague pour ne pas vous "spoiler" la trame de l'intrigue savamment orchestrée, et que ,n'ayant pas lu d'avis avant , j'ai découvert ce roman vierge de sentiments positifs ou négatifs.
Je souhaite qu'il en soit de même pour vous, car la lecture est puissante et mérite toute votre attention .
Le style de Karine Tuil m'avait emporté dans un tourbillon social avec "l'invention de nos vies": "l'insouciance" passe un grade au dessus.
Karine, vous êtes d'un talent rare pour raconter les dessous de notre société, ce qu'on ne voit pas à la télé ou dans les journaux: top secret ou codes protocolaires...
Ceci est un roman mais la société y est passée au peigne fin avec ses classes sociales, son éducation, la politique, les religions, le climat d'insécurité régnant, le pouvoir, le racisme, l'adultère...Tant de thèmes qui collent à la vie.
Par contre , tout le long, je me suis demandée : pourquoi ce titre? haaaaa...Preuve du talent de Karine Tuil...
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Une lecture coup de poing. Prenant et bouleversant, un roman fort sur notre époque.
Le lecteur est entraîné dans un tourbillon qui se poursuit sur les 500 pages de ce roman.
Très réussi ce roman, bravo Karine.
Les héros se battent pour s'en sortir : on y croise un jeune militaire revenu d'Afghanistan complètement détruit psychologiquement, une journaliste mariée à un puissant industriel et des jeunes, enfants d'immigrés qui se retrouvent proche du sommet du pouvoir.
Le parcours de chacun est semé d'embûches. Pour le jeune militaire, comment se réadapter à une vie normale après avoir risqué sa vie et perdu des proches ,
Pour Osman, ancien éducateur de banlieue, parviendra t'il à faire oublier qu'il n'a pas fait de grande école dans le cercle très fermé des proches du président de la République ?
Francois, le riche entrepreneur, attaqué et miné par des rumeurs infâmes, sauvera t'il sa cellule familiale ?
Une histoire dense et complexe autour de sujets comme le racisme, l'antisémitisme, les dessous du pouvoir et le communautarisme.
Dans ce monde de brutes, se glisse une histoire d'amour qui apporte un peu de douceur dans ce contexte si dur et violent.
La plume fluide et l'alternance des personnages sur des chapitres courts cadencent ce récit que l'on pose à regret.
Une lecture addictive : un vrai « page turner ».
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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