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C'est un peu par hasard que je me suis lancé dans la lecture de ce recueil, le format en nouvelles me plaisant particulièrement car je le trouve adapté lorsqu'on souhaite découvrir un(e) auteur(e). Et c'est le cas pour Lisa Tuttle que je ne connaissais pas jusqu'à aujourd'hui et qui fait désormais parti de mes auteurs à lire plus particulièrement.
J'ai adoré ce bouquin, la facilité et la finesse dont fait preuve Lisa Tuttle pour s'emparer d'un quotidien des plus banal et le tranformer en tragédie teintée d'une note fantastique plus ou moins prononcée. Au delà de l'aspect fantastique, qui parfois est à peine suggéré, c'est bien la description d'une société mal en point que Lisa tente de nous faire appréhender, car les histoires qu'elles racontent pourraient se dérouler au coin de votre rue, ou chez votre voisin... et se sont sans doute déjà déroulé. C'est bien également qu'elle tente de nous sensibiliser à la souffrance de l'humanité, ce thème étant très clairement le point centrale de quelques nouvelles.
La manière qu'elle a de nous emmener d'un fait divers quelconque vers une histoire horrifique, est simplement géniale. Il y aurait un peu de Stephen King ou même de Lovecraft dans son écriture, mais avec une subtilité hors du commun qui lui est propre.
C'est réellement une très chouette découverte en ce qui me concerne et je ne peux que conseiller ce livre, non seulement pour son accessibilité synonyme de découverte, mais également pour le propos qu'il contient: une critique tout en nuance ( l'aspect fantastique y est distillé avec une justesse remarquable) de notre société, oserai je dire, décadente...
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Ce qui frappe dans ce recueil de nouvelles, et comme beaucoup d'autres lecteurs ont déjà pu le faire remarquer, c'est le cadre de la vie quotidienne que prend chacune, à l'exception peut-être de la première, qui reste assez à part, je trouve. On suit une femme dans sa volonté de se dégager du temps pour écrire son roman, ou bien un couple qui s'inquiète pour son enfant handicapé, ou encore une jeune femme tombée enceinte de son amant. Toutes ces histoires se situent dans un décor de foyer dans lequel le fantastique va survenir par un détail. La question pour le lecteur est de trouver ce détail qui représente la clé de lecture. Parfois, il n'est donné qu'à la toute fin du texte, ce qui fait que le lecteur doit se remémorer et le comprendre dans une perspective totalement différente. D'autres fois, il est bien donné dès le début mais le lecteur n'est pas à même de juger de son importance et de ses conséquences.

Ce côté familier, on le retrouve également sur deux autres points. D'abord sur la notion de corps (quoi de plus familier), chaque histoire se rapportant au corps de la femme, à sa sexualité ou à une grossesse. Et aussi dans l'histoire elle-même qui est racontée : rien de très novateur pour toute personne ayant déjà lu du fantastique ou faisant des cauchemars. du coup, certains verront bien vite venir la conclusion quand d'autres seront plus étonnés, en fonction du vécu de chacun, mais tous auront un sentiment perturbant d'univers familier dans lequel quelque chose cloche.

Personnellement, j'ai eu plus du mal à apprécier ma lecture lorsque le fantastique était trop facilement accepté par le personnage principal. Typiquement, j'ai beaucoup aimé la découverte d'une pièce à soi dans L'heure en plus mais eu beaucoup plus de mal à me sentir concernée par les déboires de Bess dans Ma pathologie tellement elle ne se pose pas de question sur la santé mentale de son amant qui recherche la pierre philosophale. Et je me dis que, là encore, le format nouvelle me dérange : j'imagine que le point de bascule entre la rationalité de Bess et ce qui confine à la folie ou à l'endoctrinement serait amené de façon plus subtile dans un récit plus long. Souvent, lorsque le fantastique prend la place après être apparu de façon plus progressive, les personnages semblent plus enclins à l'accepter. Mais la temporalité du progressif du personnage n'est pas la mienne et cela créé un décalage dans ce phénomène d'acceptation. En tant que lectrice, et en plus assez sceptique, je ne suis pas embarquée.

Pour le reste, les ambiances sont très variées d'une nouvelle à l'autre : le lecteur passe du soulagement à l'horreur, de l'étonnement à la compréhension, parfois au malaise voire à l'horreur. Dans l'ensemble, je reconnais la qualité des idées à la base de chaque nouvelle mais j'adhère moins à l'exploitation qui en est faite. Peut-être encore une fois à cause du format qui décidément ne me convient pas.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Parmi les différentes parutions des éditions Folio, j'ai été interpellé par Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle. J'ai d'abord été interpellé par le titre, puis par la quatrième couverture. Ainsi naissent les fantômes est un recueil de sept nouvelles fantastiques publiées par Lisa Tuttle tout au long de sa vie. Durant mon adolescence, j'aimais beaucoup lire des nouvelles fantastiques. Celles d'Edgard Poe bien sur, mais aussi celles De Maupassant, Lovecraft et Thomas Owen. Comme çela faisait longtemps que je n'en avais pas lu, j'ai sauté sur l'occasion.

Comme je l'ai dit plus haut, sept nouvelles composent ce recueil. Certaines sont assez courtes comme la première Rêves captifs d'autres sont plus longues et comportent des chapitres comme La Fiancée du dragon. Ce recueil se lit assez rapidement car la plume de Lisa Tuttle est assez addictive. Il est très difficile de s'arrêter en plein milieu d'une nouvelle tant l'envie de connaitre la chute est grande!

Si toutes les nouvelles sont surprenantes, je les ai trouvé assez inégales. J'ai adoré Rêves captifs qui est pour moi la meilleure nouvelle du recueil. L'ambiance y est sombre, pesante, et la chute est vraiment inattendue. J'ai beaucoup aimé aussi L'heure en plus et le Remède. Par contre j'ai nettement moins accroché avec La Fiancée du dragon, nouvelle que j'ai trouvé trop longue et un peu fade, tout comme le vieux Mr Boudreaux.

En conclusion Ainsi naissent les fantômes est un recueil de nouvelles, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. L'univers sombre et oppressant de Lisa Tuttle m'a beaucoup plus, tout comme le fait qu'une majorité des nouvelles soit écrit à la première personne. Et même si toutes les nouvelles ne se valent pas, je pense que ce recueil devrait plaire aux amateurs du genre.
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Space zone

Mélanie Fazi, traductrice et auteure française, rassemble sous ce titre Ainsi naissent les fantômes, 7 textes parmi les plus forts de l'écrivaine étasunienne Lisa Tuttle. Une auteure majeure du fantastique, souvent récompensée pour ses écrits, par laquelle Mélanie Fazi nous dit avoir été profondément influencée et qu'elle nous propose de découvrir au travers de quelques-unes de ses nouvelles :

-Rêves captifs : sombre histoire d'enlèvement.
-L'heure en plus : la parenthèse temporelle.
-Le Remède : quand la parole n'est plus.
-Ma pathologie : irrésistible alchimie?
-Mezzo-tinto : quand un tableau plombe l'ambiance.
-La fiancée du dragon : non-dits et obsession.
-Le vieux M. Boudreaux : une promesse qui engage.

Je crois que ma dernière lecture de nouvelles fantastiques remonte à Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe. Autant dire un bail! Aussi, quand j'ai remporté le recueil grâce au concours de J.a.e_Lou, j'avoue avoir été un tantinet inquiète quant à mon aptitude à rendre compte d'une lecture de nouvelles. J'ai mis mon cerveau en mode "commode à 7 tiroirs", histoire de pouvoir garder en mémoire le souvenir de chacun de ces récits. Quinze jours (mini) après ma lecture, qu'en reste-t-il?

Je me dois de saluer la traductrice, Mélanie Fazi, qui a su merveilleusement bien rendre grâce à notre langue l'ambiance toute particulière de ces nouvelles. Nul doute que son affection pour cette auteure a dû contribuer à lui rendre l'exercice plaisant et permettre d'aboutir à cette qualité d'écriture.

Je pourrais extraire dans chaque récit ce qui m'a plu ou non, vous parler des à-priori que j'avais rien qu'en me basant sur les titres et vous dire si cela s'est confirmé ou pas à la lecture. Mais non, je préfère vous livrer une émotion, une appréciation d'ensemble. Parce que je préfère aussi que votre surprise soit aussi totale que la mienne si un jour vous êtes amenés à lire ce recueil.

Quoi de mieux alors que de reprendre mes mots laissés en commentaire suite à l'avis de Sia, ils résument exactement ce que je pense d'Ainsi naissent les fantômes :
"Je ne suis pas une habituée de lectures fantastiques, c'est pourquoi je pense, je me suis bien laissée prendre à ces histoires. Ce que je trouve excellent c'est que ces récits commencent tous comme des récits "normaux" et puis BAM, petit à petit, ou juste à la fin, un ou des éléments surnaturels arrivent et là on bascule dans une "autre dimension". C'est surprenant, parfois déstabilisant, parfois même anxiogène mais c'est vraiment bon" (auto-citation close).

Il y a effectivement dans ces histoires un savant mélange entre la réalité, le quotidien tel qu'on le connaît et l'émergence de faits, évènements étranges, supranaturels, surnaturels, fantastiques. Un quelque chose dans ces histoires qui m'a rappelé cette série que je regardais enfant et qui me mettait parfois mal à l'aise : La 4ème dimension (The twilight zone). Exactement comme dans ces épisodes, il y a dans les nouvelles de Tuttle une ambiance lourde, une vraie tension, un espèce de jeu entre les personnages ou émanant directement d'un personnage qui mettent mal à l'aise.
Les chutes sont toujours bien amenées et parfois libèrent le lecteur... Parfois.
Chaque récit donne à réfléchir et nous entraîne un peu plus loin.
Et parce que s'intéresser à un auteur c'est aussi s'intéresser à ce qu'il est, j'ai découvert en écrivant ce billet que Lisa Tuttle est une féministe engagée. Je ne suis pas surprise car les nouvelles ici rassemblées mettent toutes en lumière des femmes et des thèmes qui peuvent les toucher (maternité, difficultés d'enfanter, couple, maladie), et qui même sont d'actualité (homoparentalité).

Voilà, la lectrice novice du genre que je suis a été transportée par cet espèce d'ailleurs étrange et pénétrant.

Le lecteur pourra en plus poursuivre la réflexion grâce à l'échange entre Mélanie Fazi et Lisa Tuttle dont ce recueil nous gratifie.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Un recueil fantastique de haute volée ! C'est extrêmement bien écrit, et l'auteur développe ses thèmes avec intelligence. C'est absolument excellent ! Pour tous les lecteurs aimant le fantastique de qualité subtil et intelligent, qui ne se contente pas de surfer sur une vague mode surnaturelle.
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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La première nouvelle de ce recueil, intitulé "Rêves captifs" (Closet Dreams), donne le ton au recueil. Elle vous prend par le colbac, vous secoue, vous fait vivre un moment intense, et vous relâche sans ménagement. Vous vous retrouvez alors sur votre postérieur, éberlué, hagard, un peu perdu mais finalement ravi d'avoir vécu ce bref instant de vie.
Il est un peu difficile je trouve de parler de ces 6 nouvelles sans déflorer leur principale atout : la surprise !
On ne peut pas parler vraiment de genre littéraire, elles sont tour à tour teintées de fantastiques, de petites touches de science-fiction, d'un soupçon d'horreur. Une chose est certaine pour moi, elles semblent toutes comme un rêve, un rêve qui apporte de la gêne et dont on s'extirpe avec difficulté, ne sachant pas bien où il s'arrête, gardant un goût amer dans la bouche, mais finalement heureux au bout du compte que ce ne soit pas réel. Un de ses rêves qui nous étonnent sur nos capacités d'imagination mais qui a la particularité d'être si réaliste que le fantastique devient concevable.
Quant à l'écriture, je dirai que j'ai dévoré ces nouvelles, ne pensant pas même aux mots, totalement immergées, rêvant… Elles ne sont ni trop courtes, ni trop longues, elles sont parfaites.
Je suis bien contente d'avoir lu ce livre et surtout de l'avoir dans ma bibliothèque. Il est un incontournable. Ces 6 nouvelles vous chamboulent. Elles vous font réfléchir sur des thèmes aussi essentiels que le langage, l'écriture, l'enfantement, l'humanité. À lire absolument !
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Un recueil de nouvelles tout à fait originales qui ont pour point commun l'apparition du fantastique au coeur du quotidien mais qui tourne rapidement à une forme d'emprise horrifique.
Parfois l'horreur est immediate, mais pour tourner à une horreur plus grande. Parfois c'est juste une porte qui s'ouvre vers quelque chose de magique, voire d'enchanteur. Mais dans tous les cas, l'emprise exercée par ce detournement de realité devient obsessionelle, au point que l'ancrage dans le réel devienne plus ténu, et le narrateur passe de l'autre côté du miroir.
Toutes les nouvelles sont bonnes et toutes noys interrogent finalement sur ce à quoi nous tenonsvraiment.
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J'avais découvert Lisa Tuttle dans sa collaboration avec George R.R. Martin et leur très beau Elle qui chevauche les tempête. Découvert, si l'on peut dire, car comment savoir dans ces cas-là qui a écrit quoi, pensé quoi, rayé quoi… ? Il fallait donc que j'en ai le coeur net : était-elle ou non une auteur pour moi ?

Lorsque j'ai aperçue Ainsi naissent les fantômes sur une étagère, j'ai sauté dessus. Un, pour l'auteur ; deux, pour le titre que je trouve bien pensé, intéressant et qui, chose rare dans les recueils de nouvelles, ne reprend pas le titre de l'un des récits.

Rêve captif, la première nouvelle, met en scène une fillette qui a été séquestrée et s'est échappée, mais personne ne veut croire au récit de son évasion – elle est donc contrainte de tout revivre en souvenir pour retrouver la vérité…

L'heure en plus est l'histoire que j'ai le moins aimée. Une femme a besoin d'une heure de plus dans sa journée, et elle finit par trouver une pièce où écrire qui n'existe pas… La tension n'a pas réussi à monter, ou du moins n'ai-je pas réussi à m'y projeter.

Le Remède est un très beau conte à la fois social et linguistique, un cauchemar pour tout lecteur et pire encore pour tout écrivain et une très belle histoire d'amour qui évite avec brio tous les écueils du genre pour n'en garder que la quintessence.

Ma Pathologie porte bien son nom… Où l'on suit une jeune femme qui elle-même suit un homme… qui la conduira jusqu'aux plus sombres recoins de sa conscience. Cette nouvelle fonctionne merveilleusement bien, le fantastique n'est finalement que dans nos têtes, et tout y est tendu, angoissé et affreusement dérangeant.

Mezzo tinto est dans la même veine de climat d'étrangeté, de folie qui doucement s'installe et s'immisce… je ne peux pas en dire plus, mais la nouvelle est une réussite !

Concernant La Fiancée du dragon, je suis beaucoup plus mitigée. J'aime le début, mais ensuite, j'ai trouvé ça vraiment peu crédible et je n'ai pas été emportée.

Le Vieux monsieur Boudreaux conclue bien, avec une touche de douceur et une immense tendresse.

Globalement j'ai bien aimé ce recueil, avec une préférence pour les nouvelles où l'aspect fantastique est plutôt dans la tête des personnages. Ce ne sont pas des histoires de fantômes à proprement parler, mais plutôt celles des fantômes que l'on est, que l'on sème, et des multiples naissances de soi-même qui jalonnent notre vie.
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J'avais très très envie de découvrir Lisa Tuttle. C'est chose faite, et je ne le regrette pas. C'est un auteur de très grand talent et ses nouvelles fantastiques, pour la plupart, des bijoux. du moins, celles que j'ai eu le plaisir de découvrir dans ce choix de sept nouvelles inédites. Je tiens à souligner la traduction de Melanie Fazi. Parfaite, selon moi.

Lisa Tuttle excelle en plusieurs domaines, son style (elle écrit très bien), sa capacité à se démarquer par l'originalité des thèmes de ses nouvelles, l'introspection qu'elle impose à ses personnages, et la qualité de ses descriptions.

Des sept nouvelles de ce recueil, seules deux m'auront légèrement déçue. Quant aux autres, elles m'ont enthousiasmée.

Mes préférées :

Ma Pathologie : J'ai adoré cette nouvelle très dérangeante voire effrayante. Sur un sujet casse-gueule, Lisa Tuttle mène sa nouvelle de main de maitre, et évite avec brio le piège du ridicule ou de l'invraisemblance. le suspense et l'horreur vont crescendo jusqu'à la toute fin. Chapeau !

Le Remède : Une magnifique nouvelle sur le langage, emplie d'une poésie grave et mélancolique, avec en prime, une très belle histoire d'amour.

Mezzo-Tinto : Je l'ai dévoré d'une traite. Sa construction en mise en abyme est brillante. J'ai adoré une fois encore comment L. Tuttle fait basculer un quotidien somme toute banal dans un fantastique effrayant qui se dévoile de manière progressive. La fin est grandiose car totalement inattendue.

Rêves captifs, la nouvelle qui ouvre le recueil est bonne mais ce n'est pas la meilleure du choix opéré par M. Fazi. Cependant, c'est une bonne entrée en matière, je pense, pour pénétrer dans l'univers si particulier de Lisa Tuttle. le hic, c'est que Rêves captifs est écrite de telle manière que la fin en devient, hélas, assez prévisible.

Une heure en plus est également une très bonne nouvelle à la chute surprenante, où le fantastique colonise peu à peu, la réalité par petites touches subtiles jusqu'à un dénouement renversant. J'ai beaucoup aimé.

Le vieux monsieur Boudreaux marque davantage pour son atmosphère mélancolique et onirique très réussie plus que pour son intrigue assez statique et simpliste. Là encore, la fin en total décalage surprend.

La nouvelle la plus faible est pour moi La fiancée du dragon, dont j'avais entendu dire pourtant, le plus grand bien. Trop lente, trop longue, trop plate. de l'aveu même de l'auteur dans son entretien final avec Mélanie Fazi, cette nouvelle lui semble moins bonne qu'à l'époque où elle l'a écrit. Peut-être, est-elle un peu datée ? C'est vrai qu'elle date de 1985. Mais en fait, c'est surtout Isobel, l'héroïne, qui m'a déplu, je n'ai jamais compris ses réactions. de plus, j'ai trouvé les passages érotiques, inutiles.

Un très bon recueil de nouvelles fantastiques que je recommande vivement

Lien : http://ladelyrante.wordpress..
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Ce recueil est une merveille (et un coup de coeur de plus aux éditions Dystopia !) et les fantômes de Lisa Tuttle résonneront pour longtemps dans mes pensées.

Ces six nouvelles prennent leur source dans le quotidien, et puis bifurquent dans le fantastique, souvent car on méconnait ses proches ou son environnement familier ; alors des monstres font irruption dans le récit, monstres intérieurs, physiques ou psychologiques, dans des intrigues construites avec maestria.

Pour en parler brièvement en tentant de ne rien dévoiler leur substance fantastique, «Rêves captifs» (Closet dreams pour le titre original) est l'histoire d'une monstrueuse séquestration et d'une extraordinaire échappée sans issue.
« L'heure en plus » s'appuie sur ce sentiment familier de la mère de famille active dont les journées sont trop pleines, et qui aimerait avoir une heure de plus par jour, ici pour sa passion, l'écriture. Elle va trouver un équilibre en ouvrant la porte d'un monde parallèle.
Avec Lisa Tuttle, chaque nouvelle l'est vraiment, nouvelle, mais ces deux-là ont pour points communs leurs échappées oniriques et une sorte de narration circulaire qui forme une intrigue virtuose.

« le remède » envisage le langage à la fois comme le propre de l'homme et comme un virus. « Ma pathologie » est une histoire métaphorique sur l'obsession, l'enfantement et la maladie, l'histoire d'une femme victime de son amour pour un alchimiste. « Mezzo-tinto », qui rend hommage à M.R. James, nous replonge dans la peur primitive ressentie à la lecture de contes tels que Barbe-Bleue, une nouvelle dans laquelle on découvre que les maisons de famille ne sont pas toujours des havres de paix accueillants. Et enfin, dans « La fiancée du dragon », nous accompagnons Isobel, jeune femme hantée par le souvenir obscur d'un séjour chez sa tante lorsqu'elle avait douze ans, et par une question sur l'existence des dragons, dans son voyage de retour en Angleterre chez cette même tante.

L'union du familier et du fantastique, et le ressort des peurs primitives donnent à ce recueil une portée universelle. Enfin, on trouve aussi dans ce livre une courte préface et une interview de l'auteur, toutes deux réalisées par Mélanie Fazi, qui nous ouvrent un peu plus les portes du monde fantastique de Lisa Tuttle.

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