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Alain Dorémieux (Traducteur)
EAN : 9782080679604
360 pages
Flammarion (08/02/2001)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Agnès, une petite fille un peu seule, aimerait avoir une mère un peu plus présente, un peu moins dépressive. Pour lui tenir compagnie, sa tante Marjorie, une femme étrange qui croit à la force matérielle des rêves, lui offre un "compagnon de nuit", créature qui lui parle, remède à son terrifiant sentiment de solitude. On l'a compris :Compagnon de nuitn'est pas destiné aux amateurs de fantastique horrifique ni aux passionnés de romans d'action. Lisa Tuttle raconte un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
The Pillow Friend
Traduction : Alain Dorémieux

Sous les voiles du fantastique et plus encore de l'insolite insidieux, "Compagnon de Nuit" traite de la relation mère-fille et tout particulièrement du cheminement qu'elles partagent lorsque la seconde grandit et s'éveille peu à peu à la sensualité et à la sexualité.

On peut aussi voir, en la figurine remise par sa "tante" à la jeune Agnes au tout début du roman et que lui subtilise sa "mère" à la fin de la première partie, le témoin d'une sorte de course magique ou d'un parcours initiatique réservé aux impétrantes dans les anciens rites exclusivement féminins que les religions monothéistes devaient par la suite recouvrir du sombre manteau de la sorcellerie.

A un moment donné, soit par peur de ce tout ce que symbolise ce témoin à double tranchant (toute connaissance suppose sa part d'ombre et de souffrance), soit par jalousie et refus de voir la fillette, puis l'adolescente accéder à un savoir similaire à celui qu'elle détient (et qui passe par la sexualité), la tante-mère pose des obstacles et suscite des retards sur la voie empruntée par la fille. Mais elle ne saurait s'opposer éternellement à l'acquisition de la Connaissance, tout d'abord parce qu'elle même vieillit et que, au-delà de ses propres intérêts, domine en elle la nécessité de passer le relais pour assurer la pérennité de cette Connaissance - et la survie de l'Univers.

Lisa Tuttle dissimule cette histoire de femmes, où les hommes, fût-ce le premier d'entre eux, l'Initiateur, n'ont droit qu'à des rôles secondaires, dans une intrigue très moderne, avec la petite ville américaine traditionnelle, les parents qui s'entre-déchirent, la mère ayant sacrifié son avenir de comédienne à la naissance de ses enfants, et une tante mystérieuse qui évoque de son côté les femmes libérées des années soixante-dix.

L'ensemble est trouble, nimbé de brumes qui s'élèvent ici et là pour mieux dissimuler quelque chose que le lecteur impatient tente en vain d'apercevoir avec clarté - et dont il ne prendra vraiment conscience qu'après avoir refermé le livre et pris un peu de recul par rapport à ce qu'il paraît raconter. C'est un art subtil, parfaitement maîtrisé, qui tient plus de la vieille magie - celle-là même qui protégeait le nourrisson Harry Potter de l'énergie meurtrière de Voldemort - que de l'histoire d'horreur ou du fantastique classique. C'est aussi et c'est surtout une histoire de femmes et peut-être parlera-t-elle beaucoup moins, voire pas du tout, à des lecteurs masculins. Mais qu'ils prennent tout de même le risque d'autant que Lisa Tuttle a tout prévu : si ça les arrange, ils peuvent aussi s'imaginer que Agnes souffre simplement du même mal que sa mère ...

... Cependant, ils n'en seront jamais sûrs ... ;o)
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L'idée du compagnon de nuit est originale et le personnage de la tante Marjorie bien décrit.
Quand Agnès grandit, ce compagnon de nuit devient plus qu'une créature qui lui parle dans ses rêves et devient un vrai ( ?) compagnon, correspondant au garçon sur lequel elle fantasme et qui va remplir ses fantasmes les plus intimes.
Néanmoins, au fur et à mesure que le romain progresse, l'aspect sexuel du compagnon de nuit devient de plus en plus fort et la limite entre rêve et réalité de plus en plus flou. Surement volontaire de la part de l'auteur, mais je me suis perdu en route… Dommage.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Ce n'est ni l'imitation d'un bébé, ni une fille en minitature comme ses autres poupées, mais un petit homme d'allure démodée dont le costume noir est peint. Il mesure une douzaine de centimètres, ce qui le rend plus grand que les figurines de la maison de poupées mais plus réduit que Barbie. Le matériau dont il est fabriqué est à la fois dur et apparemment fragile : c'est sans doute de la porcelaine, comme certains objets des étagères à bibelots de ses grands-parents qu'elle doit manipuler avec précaution. Pourtant, ce n'est pas un bibelot, car les bras et les jambes sont articulés. De même que les vêtements, le visage et les cheveux sont peints.

- "Je n'en reviens pas que [ta tante] ait pu te faire ce cadeau."

Alarmée par le ton de sa mère, [Agnes] courbe les épaules et referme sur la poupée une main protectrice.

- " Ce n'est pas un jouet, c'est une antiquité, une pièce de collection. Elle a beaucoup trop de valeur pour toi. Confie-la moi et je ...

- Non.

- J'ai dû mal entendre.

- C'est à moi, c'est son cadeau ...

- Mais oui, c'est à toi, je le sais. Je veux juste le mettre de côté en attendant que tu aies l'âge de l'apprécier. ... [...]
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[...] ... elle remarque autre chose à côté, un objet oblong, enveloppé de soie blanche. Elle l'empoigne, et elle comprend aussitôt de quoi il s'agit.

Il lui faut du temps pour le libérer car, sous l'écharpe de soie blanche, il a été emmailloté, avec un soin maniaque, dans un entrelacs de rubans de soie noire très serrés. Quand enfin elle vient à bout de ses liens, Myles est là sous ses yeux. Plus petit que dans son souvenir, ses couleurs délavées, plus vieillot, dépossédé de cette aura qui le rendait spécial. Difficile pour elle d'admettre que cette figurine terne et insignifiante ait pu, au cours de l'été passé, revêtir à ses yeux tant d'importance.

Et pourtant, Myles ne peut pas être une banale poupée. Sinon pourquoi sa mère l'aurait-elle dérobé pour l'ensevelir au fond d'une boîte ? ... [...]
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