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Pauvre de moi!

Pour des raisons bien diverses, me voici écrasé sous un roc de critiques non-effectuées! Certaines lectures datent de trois mois, dont ce "Ainsi naissent les fantômes", vous excuserez donc pour une fois le manque de précision concernant les différents points d'intrigue. Je tâcherai plutôt de vous apporter un ressenti global.
Mais me revoilà, de retour pour vous jouer un mauvais tour et bien décidé à rattraper cet angoissant retard (ne soyez pas surpris, j'ai toujours été un anxieux maladif).

Lisa Tuttle semble avoir acquis une certaine réputation dans le milieu du fantastique moderne, ce qui ne m'a pas empêché de découvrir par pur hasard son nom au détour d'une préface des éditions Scylla. Jamais entendu parler donc, mais ça n'est bien sûr gage de rien.
On se trouve ici en présence d'un recueil de sept nouvelles, s'étalant sur plusieurs décennies d'écriture. Elles appartiennent quasiment toute à un fantastique de bonne facture.

Je suis navré ici de déplorer mon absence d'exaltation à lire Lisa Tuttle. Evidemment, les récits sont plutôt bons, mais bien loin d'emporter mon adhésion.

On commence pourtant sur du très bon, avec "Rêves Captifs", où une adolescente nous narre son impossible évasion d'un placard où elle était séquestrée par un pervers... C'est extrêmement bien rythmé et respecte la règle (volatile) que j'ai tendance à préférer dans les nouvelles: une jolie chute.
On notera également la nouvelle "Ma pathologie", mêlant alchimie, maternité et cancer. C'est weird au possible mais fonctionne délicatement: c'est captivant et désagréable à la fois. Un truc qu'aurait pu écrire un Barker en bonne forme. Très bon, encore une fois, bien qu'un peu confus.

Et voilà... La suite se complique nécessairement. Il s'agit d'une association de récits moyens ou de souvenirs très périssables.
"L'heure en plus" aborde une thématique très kingienne, celle de l'écriture devenant problématique. Les vagues souvenirs remontant à la surface me semblent bien mornes. Assez ennuyant sur un postulat désormais revisité des dizaines de fois.
"Le Remède" est un récit métaphorique sur l'importance du mot et du langage (lisant actuellement le Sorcier de Terremer de Ursula K. Le Guin, ça tombe à pic). C'est typiquement un récit que je trouve, personnellement, bancal: je déteste la métaphore pour la métaphore. C'est intéressant et va chercher le thème de façon original mais n'aboutit pas à grand-chose. J'aime bien réfléchir, mais au moins au cours d'un texte donnant un peu de voilure.
"La fiancée du Dragon" était pour le coup plus réussie. Récit sur les origines embrumées de la narratrice, on y retrouve un côté weird et hypnotique assez agréable.
Je n'ai aucun souvenir des autres récits.

Malgré ces remarques, certes un peu cassantes, je prendrai plaisir à relire Lisa Tuttle tant les auteurs de fantastiques sérieux et diversifiés (entendons par là hors bit-litt ou horreur strictement divertissante) sont rares.
Néanmoins, ça ne sera pas avec "Ainsi naissent les fantômes" que je crierai au chef-d'oeuvre. Il y a pourtant des points intéressants: des récits donnant enfin la part belle à des femmes fortes ou originales, des thématiques peu abordées en littérature fantastique et un côté weird que j'apprécie.
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Toutes plus ou moins reliées par des thèmes récurrents (la maternité, le langage, l'écriture...) ces nouvelles fantastiques, judicieusement choisies par une autre talentueuse nouvelliste : Mélanie Fazi, forment un recueil homogène et très "agréable" à lire bien que dérangeant voire effrayant.

Malgré toutes ces qualités littéraires, une écriture travaillée, qui vise juste dans sa description des sentiments, j'ai difficilement adhéré à près de la moitié des nouvelles de ce recueil que j'ai trouvé bonnes mais sans être particulièrement accrochée, oppressée, par ce qui s'y déroulait. de bons ingrédients mais une recette qui ne fait pas mouche à tous les coups.

J'ai tout de même beaucoup aimé le Remède & Ma Pathologie, mais mon véritable coup de coeur est pour Rêves Captifs, la première nouvelle. Prenant de bout en bout, haletant, hypnotisant, jouant sur le thème du réel ou ce qu'on croit être réel. Une fin simplement bouleversante qui laissait espérer une suite de la lecture au même niveau. C'est le seul bémol que j'opposerai à ce livre, le fait d'avoir choisi cette nouvelle en ouverture du recueil alors qu'elle n'est pas représentative de ce qui suit. Les autres nouvelles ayant une ambiance plus "ordinaire dérangeant" que véritable thriller...

Une petite déception mais qui n'enlève rien au plaisir de la lecture, et ses qualités, qui reste hautement recommandable pour les amateurs de fantastique.
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Un fantastique subtil et inquiétant, magnifiquement mis en valeur ici...

Seconde réalisation des jeunes éditions Dystopia après le déjà mythique « Bara Yogoï » (Léo Henry & Jacques Mucchielli), ce recueil de nouvelles de Lisa Tuttle, choisies, traduites et présentées par Mélanie Fazi, est tout à l'honneur de ces passionné(e)s de l'écrit de talent. Lisa Tuttle est sans aucun doute l'une des plus attachantes auteurs d'un trop rare fantastique, subtil et inquiétant, dont l'art est magnifiquement décrit par Mélanie Fazi dans sa préface : « J'aime particulièrement cette façon qu'à Lisa de semer l'étrangeté par petites touches, d'insuffler un malaise diffus à travers les détails du quotidien, mais aussi de rendre simple et belle une idée de départ insolite (...) ».

Ces six nouvelles, publiées à l'origine entre 1984 et 2007, parcourent avec goût l'oeuvre composite de l'écrivain américano-britannique.
« le remède » (1984) est un exercice brillant de traitement fantastique et intimiste d'une spéculation sur la nature du langage, que ne renieraient ni le Samuel Delany de « Babel 17 » ni le Ian Watson de « L'enchâssement ».
« La Fiancée du Dragon » (1986) est depuis « toujours » l'une de mes nouvelles préférées de l'auteur, dans laquelle la faille transatlantique agit comme l'indice permanent d'une faille plus radicale, dans laquelle s'engouffrent, insidieusement, le mythe et l'archaïque. « Fitz gémit intérieurement. Les dragons, licornes et chevaliers en armure – il détestait ces histoires pleines de clichés. Cela dit, elle cherchait dans « le Rameau d'or », pas au rayon science-fiction ».
« L'heure en plus » (1997), comme le précise l'excellent entretien entre l'auteur et l'anthologiste proposé en postface, nous place habilement au coeur du conflit entre création et vie quotidienne, d'une manière subtile, sans doute féminine mais pas uniquement. « Une heure, c'est tout ce que je demande. Une heure de plus à consacrer à l'écriture dans chaque journée. Alors je pourrais finir mon livre, et ensuite... Eh bien ce serait un début ».
« Ma pathologie » (1998) est l'une des plus authentiquement bizarres nouvelles fantastiques que je connaisse. Mêlant avec audace une quête alchimique peut-être insensée et les angoisses naturelles face à la maternité, son décor de banlieue britannique ordinaire en fait un concentré d'effroi et d'investigation psychologique à la fois. « Ce n'est peut-être pas une vérité universelle, mais ce qu'on n'obtient pas facilement a bien plus de valeur à nos yeux. (...) L'amour est une besoin fondamental chez l'être humain. Est-il logique d'en parler comme d'une maladie ? ».
« Mezzo-Tinto » (2003), à nouveau toute en subtilité, est pourtant plus « classique », et renvoie explicitement à une tradition de nouvelles « gothiques » et de contes édifiants, en utilisant toutefois toutes les ressources d'un traitement tout à fait contemporain.
« Rêves captifs » (2007) enfin, qui introduit le recueil, est vertigineuse. le sentiment d'horreur qui étreint le lecteur dans les dernières lignes, sans que rien de « terrible » n'ait été écrit, représente un tour de force à lui seul. « Il m'est arrivé quelque chose d'affreux quand j'étais petite ».

Espérons que cette superbe réussite d'anthologiste et d'éditeur donnera des envies à de nombreux lecteurs, et qu'ainsi Lisa Tuttle retrouvera le chemin de l'édition française, qui ne l'avait plus traduite, de manière guère explicable, depuis une bonne dizaine d'années, alors qu'elle figure indéniablement – et ce volume en est la preuve – parmi les artistes fantastiques contemporaines les plus talentueuses.
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Ainsi naissent les fantômes, lorsque les frontières se brouillent entre le réel et le fantasme, et que l'autre en soi peu à peu se révèle.

Choisies, traduites et présentées par Mélanie Fazi, six nouvelles nous entraînent vers ces territoires étranges, où les fantômes les plus terrifiants sont souvent ceux que l'on porte en soi. On y croise une enfant séquestrée, une mère-écrivain à la recherche de l'heure en plus pour écrire, deux amantes réunies par les mots et séparées par un parfait remède, une pierre philosophale de chair et de sang, une gravure mystérieuse dans l'antre d'un moderne Barbe-Bleue, et la fiancée sorcière d'un dragon. le langage, la maternité, la maladie, l'amour destructeur, l'oubli et la recherche de soi en sont les ingrédients principaux, tissés avec art entre fantastique, horreur, science-fiction et légendes.

Et, pour ne rien gâcher, une très belle édition, complétée d'une interview de l'auteur par Mélanie Fazi, sous une superbe couverture de Stéphane Perger.

Un régal !
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TW : séquestration, pédophilie (sous entendue), homophobie (mentionnée), viol (graphique)

Recueil acheté sur les recommandation de ma librairie, j'avais un peu peur de ne pas aimer mais j'ai bien accroché au style et aux thèmes de Lisa Tuttle !
Je résumerais ce recueil en disant que ce sont des nouvelles fantastiques, horrifiques et féministes et je les ai globalement toutes aimées. Il est un peu difficile de trouver des nouvelles fantastiques qui me surprennent vraiment (d'où ma note) mais ce fond féministe est très appréciable, surtout quand on sait que ces nouvelles commencent à dater un peu.

Rapidement sur chaque nouvelle :
- Rêves captifs (Closet Dreams) : une bonne nouvelle fantastique mais un peu prévisible
- L'Heure en plus (The Extra Hour) : profondément féministe, une réflexion sur la maternité
- le Remède (The Cure) : excellente réflexion sur le langage
- Ma pathologie (My Pathology) : clairement la nouvelle la plus flippante, notamment sur le thème du corps des femmes
- Mezzo-Tinto ("The Mezzotint") : comme la première, une bonne nouvelle fantastique mais prévisible
- La Fiancée du dragon (The Dragon's Bride) : je catégoriserais celle-ci en horrifique, l'idée est intéressante mais je pense que ça aurait pu être mieux exploité (l'autrice le dit elle-même!)

Cette édition comporte par ailleurs un entretien entre la traductrice et l'autrice, ce qui était très sympa :)

En résumé, contente de cette découverte d'une autrice dans le genre de l'horreur/du fantastique avec une bonne dose de féminisme.
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"Ainsi naissent les fantômes" nous propose six nouvelles et autant de portraits de femmes, six textes à la tonalité surnaturelle voire résolument fantastique, avec une constante, celle de matérialiser obsessions, peurs primitives ou fantasmes. le résultat : des histoires propres à susciter une palette d'émotions oscillant de l'angoisse à l'horreur pure.
Lisa Tuttle s'empare, pour nourrir ses intrigues, de thèmes "classiques" du registre de l'épouvante ou de l'imaginaire. On notera notamment l'importance donnée aux maisons, qu'elles soient hantées par d'étranges créatures…

"Le vieux M. Boudreaux"
La narratrice revient aux Etats-Unis à l'occasion de l'agonie de sa mère de 96 ans. Sur son lit de mort, celle-ci lui demande de prendre soin d'un certain M. Boudreaux, propos que sa fille estime nourris par le délire de la moribonde, cet ami de sa mère étant décédé depuis bien longtemps. Or, en retournant dans la demeure maternelle, elle se trouve face à un singulier personnage… Une nouvelle où le surnaturel est synonyme de merveilleux.

… qu'elles abritent en leur poussiéreuse vétusté de sinistres objets que l'on dirait vivants…

"Mezzo-tinto"
Une jeune femme s'angoisse de la présence, sur les murs du salon de la demeure familiale dont vient d'hériter son compagnon, d'une gravure au contenu mouvant.

... que leurs murs ouvrent soudain sur des mondes parallèles…

"L'heure en plus"
Une écrivaine déplore, entre son travail de professeure et sa vie de famille, de manquer de temps pour écrire et terminer enfin son roman en cours. C'est alors qu'une porte apparaît sur l'un des murs de sa maison, ouvrant sur le bureau de ses rêves, où le temps s'arrête, et où son inspiration prend un nouvel et invraisemblable élan.

… ou qu'elles se métamorphosent au gré des étranges événements qui s'y déroulent, comme dans ...

"Ma pathologie", où la façade d'une maison abritant d'occultes pratiques se couvre, aux yeux de l'héroïne, d'un renflement aussi inexplicable que disproportionné.

Autres thèmes empruntés à la nomenclature fantasmagorique ou au domaine de l'occulte : ceux de l'alchimie…

Dans "Ma pathologie" toujours, une femme revendique celle de s'éprendre d'hommes généralement en couple. Et si son dernier compagnon en date déroge à cette règle, il continue néanmoins d'entretenir avec son ex des rapports réguliers bien que compliqués. C'est par ailleurs un individu secret, dont l'obsession pour la quête de la pierre philosophale devient pour l'héroïne de plus en plus préoccupante.

… ou de la possible existence de créatures légendaires…

"La fiancée du dragon"
A la mort de sa tante, une jeune femme retourne, accompagnée de son petit ami, chez la défunte, où elle n'avait pas remis les pieds depuis un séjour remontant à son enfance, qui s'était soldé par une curieuse amnésie et un profond sentiment de malaise. Une nouvelle à la tonalité horrifique et perverse (qui est sans doute celle que j'ai le moins apprécié, j'ai trouvé le basculement de l'intrigue dans l'épouvante quelque peu caricatural).

L'interpénétration entre fantasmes, rêves, cauchemars et réalité, est récurrente, faisant parfois perdre pied aux personnages. Certains semblent littéralement s'engluer dans les obsessions que nourrissent leurs traumatismes, la nouvelle la plus significative en étant celle qui ouvre le recueil.

"Rêves captifs" une jeune femme a été séquestrée durant quatre mois, lorsqu'elle était enfant, par un inconnu. Alors enfermée dans un placard, qui depuis, alimente des cauchemars qui n'ont jamais pris fin, elle s'en est évadée dans des circonstances qu'elle-même sait impossibles.

On notera l'importance des rêves au sens strict ou figuré du terme également dans "Ma pathologie" (dont l'héroïne fait d'incessants cauchemars en lien avec sa grossesse) ou dans "Une heure en plus", où désirs éveillés et fantasmes du sommeil se matérialisent dans une réalité parallèle, à la fois prégnante et impalpable.

Tout l'art de Lisa Tuttle réside dans sa capacité à rendre ses histoires convaincantes en dépit de leur dimension surnaturelle, ses intrigues s'inspirant par ailleurs de thématiques réalistes et universelles, et accordant souvent une place primordiale à la psychologie de ses personnages. Il y est ainsi question d'emprise au sein du couple, de l'angoisse que peuvent susciter la grossesse et l'accouchement, du sentiment de culpabilité des femmes qui peinent à trouver l'équilibre entre épanouissement personnel et vie de famille, ou de l'incommunicabilité comme vecteur de destruction des relations amoureuses …

"Le Remède" donne la parole à une femme qui s'exprime envers un "tu" que l'on devine être sa compagne, devenue volontairement muette pour rejoindre leur fils dans son mutisme. Ce dernier fait partie des "enfants du Remède", auxquels a été inoculé in utero une sorte de vaccin universel qui permet au corps de lutter contre toutes les maladies. Malheureusement, cette fantastique avancée médicale est ternie par un tragique effet secondaire, puisqu'elle provoque une mutation génétique empêchant l'acquisition du langage.

La survenance d'événements surnaturels n'est ainsi bien souvent qu'un prétexte pour révéler les pulsions dérangeantes et les monstres intérieurs qu'abritent les protagonistes.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Tout en reconnaissant le talent de certains auteurs pour ce format, j'évite (quitte à passer à côté de pépites) les recueils de nouvelles : la concision me déstabilise et me frustre la plupart du temps. Je n'ai donc pas choisi de lire le recueil de Lisa Tuttle. En fait, pour être honnête, je voulais prendre le livre juste à côté...Ce n'est qu'une fois en caisse que je me suis aperçue de ma méprise. Mais qu'auriez-vous fait à ma place si un livre intitulé « Ainsi naissent les fantômes » vous avait littéralement sauté dans la main ?
Intriguée par cette rencontre mystérieuse, l'ouvrage n'a donc pas traîné dans ma bibliothèque. Et là, quelle découverte !
En 7 nouvelles, Lisa Tuttle revisite les grands thèmes du fantastique, à la mode angoissante. Elle y décrypte les rapports humains dans toutes leur force et leur faiblesse, en pointant ces liens qui peuvent dégénérer en dépendance, en harcèlement, en torture, en prison... L'enfermement sous toutes ses formes, choisi ou imposé, dans un lieu ou dans une relation, mais qui apparaît toujours de façon anodine, sans en avoir l'air... le lecteur éprouve alors un réel malaise, découvrant avec les personnages à quel point son espace de liberté s'est réduit.
7 nouvelles de très bonne facture mais qui atteignent leur but plus ou moins bien. « Rêves captifs » et « Mezzo-tinto » restent sur une thématique déjà bien déboisée et ne surprennent pas vraiment. « Le vieux M. Boudreaux » et « La fiancée du dragon » m'ont laissée sur ma faim, comme si l'auteure s'était laissée piéger par le format court et n'avait pas eu la place de développer toutes ses idées.
Mais les plus belles pages sont sans doute les trois derniers textes, « Une heure en plus », « Ma pathologie » et surtout « Le remède » qui valent à eux seuls la lecture de ce recueil. Lisa Tuttle y vrille avec brio et intelligence la réalité et offre au genre fantastique (et je pèse mes mots) ses plus beaux textes.
Une rencontre et une lecture qui m'ont donc ravie et enthousiasmée et je ne regrette pas que ces « fantômes » m'aient sauté dans les mains !
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La science-fiction et les femmes peuvent paraitre comme deux choses complètement opposées. Toutefois, la lecture du recueil Ainsi naissent les fantômes de Lisa Tuttle traduit par Mélanie Fazi, va vous convaincre que le talent ne réside pas dans l'identité sexuelle mais la capacité d'imagination et d'écriture. Prêt pour aller à la découverte d'un livre qui ne pourra vous laisser indifférent?

Mélanie Fazi est une traductrice un peu particulière car elle ne se contente pas juste d'adapter une histoire dans une autre langue. Elle déniche des talents, des pépites afin de les faire découvrir à tous. Ainsi, elle a choisi sept nouvelles de Lisa Tuttle, qui a travaillé avec George R. R. Martin. Sept histoires qui comment de façon assez banale puis petit à petit, l'auteure nous emmène entre quelques mots dans des univers riches et étranges où rien n'est interdit. Une seule certitude, on ne peut pas rester insensible à la beauté comme à l'horreur.

Ainsi dans Rêves captifs, on suit l'échappé d'une jeune fille enlevée et séquestrée. Mais sa fuite est-elle réelle ou imaginaire? Dans La Fiancée du Dragon, on peut réfléchir sur la valeur d'un héritage et les pulsions sexuelles qui peuvent habiter notre corps. le Remède pousse à se demander qu'elles sont les sacrifices que l'on peut faire pour avoir la santé. Qu'elle peut être la valeur du langage et de l'échange verbal si en contrepartie vous avez la certitude de plus jamais être malade? Comment construire et avancer avec les gens qui entourent sans mots et écriture? L'heure en plus interroge notre rapport au temps et à l'espace et aux sacrifices que l'on peut faire par amour. Mezzo-Tinto nous emmène dans un tableau intriguant et surprenant de lumière et de noirceur. Ma Pathologie, raconte à la fois une histoire d'amour, de maternité et pierre philosophale. A quel renoncement peut-on faire juste pour de la tendresse et de l'attention? Et pour finir, le vieux M. Boudreaux à la fois étrange et très attachant qui réveille en nous une envie de confort et de bien-être.

Ainsi naissent les fantômes des histoires dans nos esprits qui restent et s'impriment tout en nous poussant à réfléchir, à s'interroger et à rêver. Il a bien été difficile de fermer ce recueil car les nouvelles sont bouleversantes. Alors un grand merci à Mélanie Fazi de les avoir traduit et à Folio de les publier en format poche.
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(...)Aucune des nouvelles ne m'a laisser indifférente. J'ai eu beaucoup de frisson, de peur, de stress, de gêne, d'inquiétude... mais c'était bon et très bien écrit! Heureusement qu'il s'agissait toute fois de nouvelles, je ne pense pas être capable de tenir un livre entier. (...)
Lien : http://booksandme.canalblog...
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J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce recueil qui m'a donné des frissons, mais aussi le goût du format nouvelle :) Lisa Tuttle a un réel talent pour instaurer des éléments fantastiques dans le quotidien de ses personnages et pour les rendre à la fois consistants et familiers pour le lecteur, en quelques phrases seulement ! Chaque nouvelle sonne juste, l'angoisse monte crescendo jusqu'à la chute qui nous laisse souvent pantois et mal à l'aise. En bref, un recueil très réussi qui parle avant tout de nos démons intérieurs. La préface de Mélanie Fazi ainsi que son interview de l'auteure apportent un vrai bonus à l'ensemble et donne très envie de découvrir un peu plus Lisa Tuttle et son univers.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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