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4,13

sur 409 notes
Tomi Ungerer revendique haut et fort son côté subversif comme on peut le constater dans les nombreux articles parus à l'occasion de sa mort en février 2019, comme dans les entrevues rediffusées à cette époque. L'Ogre de Zeralda vient confirmer cette volonté avec beaucoup d'humour. Il était une fois un ogre qui, comme tous les ogres des contes traditionnels, mange les enfants. Les gens du village ont tellement peur qu'ils cachent leurs enfants partout où ils le peuvent. Et l'ogre est obligé de se contenter d'une nourriture insipide. Mais loin de ce village vivent dans une certaine aisance un cultivateur et sa fille qui n'ont jamais entendu parler de lui…
***
Ungerer s'amuse avec son lecteur dès le titre puisqu'on est porté à croire pendant les 5 ou 6 premières pages que Zeralda est le nom du village. La couverture de l'album le Géant de Zeralda représente un géant assis à une table. Il tient une chope dans une main et un couteau dans l'autre. Pas de doute, c'est un ogre : ses grandes dents et son sourire féroce en attestent. Pourtant, la petite fille assise sur ses genoux le regarde sans aucune peur et la petite souris installée dans une assiette ne semble pas vouloir fuir… le lecteur adulte se régalera 😀 avec les détails de certaines images : le blason qui arbore couteau et fourchette, le maitre d'école sans travail, la souris inquiète quand l'ogre ne trouve que des légumes à manger, le cadre avec un crêpe dans la chambre du père, etc. Les illustrations plaisent aussi aux enfants, mais ils ne s'arrêtent pas aux même détails, forcément.
***
« C'est essentiel d'instiller la peur aux enfants, pour qu'ils apprennent à s'en débarrasser. Qu'est-ce qui donne le piment à la vie ? C'est le défi de pouvoir se battre pour quelque chose ou contre quelque chose, souvent même contre soi-même. Donc c'est formidable d'apprendre à surmonter sa peur » dit Tomi Ungerer dans une entrevue à France info en 2012. Dans cet album, la gentillesse de Zeralda et son talent pour la cuisine auront raison des mauvaises intentions de l'ogre. Zeralda et l'ogre finissent par se marier et vont avoir « un grand nombre d'enfants ». Mais seront-ils heureux ? On peut le penser dit le texte instantanément contredit par l'image : un des enfants cache derrière son dos un couteau et une fourchette...
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Je poursuis mes critiques des albums de jeunesse constituant (aussi) ma bibliothèque, car avant de penser à nous, il faut songer à prendre soin des "apprentis lecteurs", dès leur entrée à l'école, et même avant.
Et puis, ne jamais oublier l'enfant que nous avons été.
Question de survie pour l'humanité...

Tomi Ungerer écrivit "Si j'ai conçu des livres pour enfants, c'était d'une part pour amuser l'enfant que je suis, et d'autre part pour choquer, pour faire sauter à la dynamite (sic) les tabous, mettre les normes à l'envers : brigands et ogres convertis, animaux de réputation contestable réhabilités... Ce sont des livres subversifs, néanmoins positifs".

Tout est dit là par l'auteur du cultissime Le géant de Zéralda, et c'est pourquoi aucun enfant ne résistera à cette lecture, car la première page est terriblement angoissante. Illustrations grand format et textes s'y répondent magnifiquement pour afficher une région "terrorisée" par l'existence d'un géant mangeur d'enfants ...

"J'ai tellement faim ce matin
Que je ferais bien un festin
en mangeant cinq ou six gamins.
Craque et croque, si maintenant
Je rencontre quelques enfants
Je les dévore à belles dents ! "

Mais les enfants cachés par leurs parents dans des caves ne remplissent plus depuis belle lurette le bidon de cette brute amorale. Il faudra l'arrivée de la douce mais tenace et courageuse Zéralda pour vaincre l'ignorance et le goût sanguinaire du géant.

Ce livre est donc avant tout un album sur la nourriture et la cuisine, des thèmes chers à Ungerer l'alsacien, comme en témoignent les livres sur la gastronomie qu'il a illustrés. Pour rendre le sujet encore plus truculent (pour les grands lecteurs), il n'a pas hésité à se servir du répertoire des peintres hollandais du 17ème siècle (banquet gargantuesque qui évoque le célèbre tableau le repas des paysans de Pieter Bruegel l'Ancien). Et hop ! Un peu de culture ça fait de mal à personne.

Le trait rond et les teintes chaudes des sublimes illustrations contribuent à donner à l'ensemble de cet album une ambiance rabelaisienne.
Zéralda, figure à la fois féminine et féministe fait preuve d'une grande détermination et d'un courage peu communs qui ne pourront qu'inspirer les jeunes écouteurs de cette histoire, ou jeunes lecteurs.
La fin est troublante à souhait et lancera un nouveau débat.
A partir de 4 ans.


Lien : http://justelire.fr/le-geant..
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Un album avec d'appétissantes tablées! Ungerer ne lésine pas sur la quantité, normal, le but est de rassasier un ogre pour que les enfants du village puissent enfin quitter leur cachette et recommencer à vivre!
La petite Zéralda, qui vit heureuse avec son papa loin de ce village, n'avait jamais entendu parler de cet ogre qui crie famine depuis que les parents ont enfermé tous les enfants dans leurs caves. Affaibli, le voilà qui tombe en voulant se jeter sur la petite fille qui part seule au marché pour la première fois, ses paniers remplis de délicieuses volailles, de colliers de saucisson et des légumes de leur potager. Elle s'occuper alors de lui et lui prépare illico un festin qu'il va dévorer avec appétit, découvrant qu'il y a d'autres plats délicieux que les enfants rôtis! L'histoire ne s'arrête pas là mais je vous laisse découvrir la suite.
Encore une fois, comme dans les Trois Vilains Brigands, c'est une petite fille débrouillarde et au grand coeur qui va non seulement réussir à échapper à un sort funeste, mais aussi à remettre le méchant sur le droit chemin pour qu'il fasse le bien.
Ecoutons nos enfants, ils ont bien souvent un plus grand coeur que nous!
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Un autre classique pour enfants de Tomi Ungerer qui, cette fois, raconte l'histoire d'un ogre dévoreur d'enfants. Jusqu'à sa rencontre avec la petite Zéralda qui lui cuisinera chaque jour des repas. Inutile d'en rajouter plus, 5 étoiles suffisent!
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On ne présente plus Ungerer mort récemment, et cet opus est un grand classique. Redécouvert par les abonnements kilimax, de l'école des loisirs, lu, relu et re-relu quand mes enfants étaient petits, ressorti avec les petits enfants... ce livre est indémodable, entre dessin et histoire. Un ogre séduit par une petite fille aussi habile qu'inventive, un hommage au courage et à la créativité, au dialogue et à la différence.
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Quelle belle leçon pour les enfants : une petite fille sauvée du méchant ogre grâce à ses dons pour la cuisine, dons qui lui permettront d'épouser ce même vieillard cannibale à la fin ! BERK. Comment allier pédophilie et stéréotypes de genre dans un même conte pour enfants. A jeter à la poubelle, et vite.
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J'aime beaucoup le Géant de Zéralda, à la fois pour ses illustrations et pour son texte.

On ne peut ouvrir cet album sans reconnaître le style particulier qui a fait la gloire de Tomi Ungerer. J'aime ces illustrations qui me rappellent les peintures flamandes du XVIIème siècle. J'aime ces dessins hachurés qui me font penser aux gravures sur les livres pour enfants du XIXème siècle. J'aime ces couleurs crues qui rendent l'ensemble on ne peut plus expressif. J'aime ces ambiances rabelaisiennes (car la nourriture tient une place de 1er ordre dans cet album). Et surtout, j'apprécie par dessus tout que les illustrations, en plus de remplir leur rôle premier, participent au récit en complétant le texte.

Et quelle histoire ! Un terrible ogre sème la terreur au village : il kidnappe les enfants pour les manger. Mais Zéralda, qui vit à l'écart à l'orée d'une forêt, n'est pas au courant de l'existence du monstre...jusqu'à ce que celui-ci lui tombe littéralement dessus.
C'est là que la cuisine entre en jeu. Zéralda va réussir l'exploit d'amadouer l'ogre grâce à ses talents de cuisinière. La cuisine tient donc une place éminemment centrale dans cet album. Certaines illustrations ne sont d'ailleurs consacrées qu'aux fameux plats concoctés par Zéralda.

Un album qui a grandement mérité sa place dans l'histoire de la littérature jeunesse, grâce à ses illustrations si particulières, grâce à son héroïne courageuse et libre, grâce à son récit qui détourne les contes d'ogres cruels.
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Moi j'adore les histoires qui nous montrent que quand il y a de l'amour et des soins, même les plus grands méchants peuvent devenir gentils! Alors avec "Le géant de Zeralda", j'ai été servie! En effet, quand cette magnifique petite princesse décide de mettre la main à la pâte pour nourrir notre ogre affamé, elle signe là un acte de paix qui rassurera tous les enfants du monde!
Un texte adorable, drôle et intelligent; des illustrations tout en couleurs et en contrastes! de quoi réjouir tous les petits et les grands qui leur feront la lecture!
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Ce livre est un des best-sellers de mon enfance, et c'est avec un plaisir non dissimulé que je l'ai ressorti pour le faire découvrir à mes enfants ! L'histoire est simple: un méchant ogre affamé terrorise la région en enlevant (et avalant) tous les enfants sur son passage; Zeralda est une gentille petite fille qui adore cuisiner; un jour, leurs chemins vont se croiser, et les talents de l'une vont révéler la gentillesse de l'autre... J'aime tout en fait: le texte, qui lu, relu et re-relu, sonne à mes oreilles comme une poésie; les dessins, au graphisme certes simple, mais que j'ai décrypté pendant des heures étant enfant.

Bref, à mes yeux un must-have, mais il faut avouer qu'il y a monsieur Tomi Ungerer là-dessous !
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Les critiques positives de ce livre me laissent pantoise. Je suis maman de deux petites filles et j'ai cru mourir quand je leur ai lu ce livre...
Comment une petite fille va assouvir les désirs d'un vieil ogre, qui finira d'ailleurs par lui faire des enfants.
C'est carrément malsain (pédophilie à peine voilée) misogyne, anti féministe au possible.
Ce n'est pas pcq l'auteur a par ailleurs écrit de chouettes livres qu'ils sont tous valables. Celui là est honteux et n'a pas sa place à l'école des loisirs ou dans les bibliothèques pour enfants.
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