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Un roman policier dans le bush australien, un héros aborigène, Bony (Napoléon Bonaparte) et un nouveau souffle, ethnologique, qui renouvelle le genre (même si les polars de Upfield ne sont pas récents).
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Arthur Upfield, anglais d'origine, a sillonné le bush australien de 1910 à 1931 (avec une interruption pendant la première guerre mondiale où il s'est engagé dans les forces armées australiennes). Il y a exercé beaucoup de métier et s'est familiarisé avec la culture aborigène, qui servira de terreau à ses romans policier. Ceux-ci ont en effet pour héros Bony, un inspecteur de police métis et ses romans sont considérés comme les premiers romans policier ethnologiques.

La loi de la tribu n'est pas forcément son meilleur roman, du point de vue de l'intrigue, qui est ici secondaire. Mais on retrouve son intérêt pour le monde aborigène. En effet, Bony en étant à la frontière des deux mondes (blanc et noir) sait naviguer de l'un à l'autre et décoder pour nous les deux. C'est grâce à son double héritage qu'il arrive toujours à résoudre les crimes (connaissance du bush et intuition, héritées de sa mère et logique héritéé de son éducation blanche).
Les descriptions des coutumes, des rites d'initiation et des légendes aborigènes font bien l'intérêt du livre. On y découvre aussi l'organisation de la société dans le bush avec les blancs, propriétaires ou ouvriers agricoles (au statut supérieur quelque soit leur richesse), les aborigènes assimilés (qui vivent près des plantations et y travaillent mais ne se mêlent pas aux blancs) et les aborigènes "sauvages" qui refusent le contact avec les blancs.

Le deuxième intérêt de ces livres est la description de la société australienne de l'époque (1960), de son organisation et surtout de son racisme. le mépris des blancs pour les aborigènes (qui n'empêche pas une forme d'attachement) m'a vraiment choqué et je pense qu'il reflète bien ce qui se pensait à l'époque (d'autant plus quand on sait que le livre a été écrit en 1962 et est donc tardif). Dans les propos même De Bony, le héros métis, on retrouve ce racisme car il considère que c'est grâce à l'influence de son père blanc qu'il a pu s'élever.
On retrouve aussi dans ce livre l'intérêt de Arthur Upfield pour la géologie (il a découvert la région décrite lors d'une expédition scientifique dont il avait la tête en 1948 et qui explore le cratère de Wolfe Creek), qui permet de bien comprendre le paysage du centre de l'Australie.

En conclusion, c'est toujours un réel plaisir de lire un roman d'Arthur Upfield, tant ils sont dépaysants et intéressants, même si celui-ci ne brille pas par son intrigue.
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Dans le nord de l'état d'Australie occidentale …
Dans le nord du désert du nord …
Près du lieu où se trouve maintenant le « Ord River Regeneration Reserve » (1) ?
Halls Creek (2) ? …
Un drôle de nom (3) …
De drôles anecdotes (4) …
Un meurtre dans un endroit en dehors du commun, choisissez en le nom : « le lit de Lucifer » ou « le cratère météorique de Rivière-au-loup » (5) …
Voilà pour le décor.
Pour les personnages, il y a comme toujours des méchants et des gentils avec au milieu notre Bony montré comme un homme misogyne pour nous assène des phrases comme celle ci « une femme est toujours en train de comploter au sujet de tel ou tel homme ».
Pour le scénario,
D'un côté, les « blancs » où on va côtoyer de drôles de mentalités, concernant la façon de considérer les aborigènes, certains pensent à ce « qu'on peut arriver à obtenir quand on les prend jeunes et qu'on ne les laisse pas sous la coupe de leurs anciens » et d'autres que ce qu'ils deviennent dépend de ce que « l'amour peut arriver à faire »,
D'un autre, les « noirs » plusieurs tribus plus ou moins assimilées et en lisière de propriétés tenues bien sûr par des blancs, des « noirs » plus ou moins compromis avec la société colonisatrice et aussi par une communauté aborigène dite « sauvage » non polluée par la civilisation,
Et enfin par « les bruns » nouveaux venus dans ce coin du monde.
Le livre a été publié en 1962, et met à jour des engrenages que les colonisateurs tentent toujours de mettre en place de nos jours dans d'autres continents.
Une lecture différente de ce à quoi nous a habitué Arthur Upfield, l'enquête n'est vraiment pas importante, ici le thème est la lente auscultation de la société australienne avec son décorticage des rapports blanc-noir-brun. C'est passionnant !

(1)
Le « Ord River Regeneration Reserve » est un cairn qui commémore quelque 80 employés du ministère de l'Agriculture WA (aujourd'hui DAFWA) qui, entre 1960 et 1998, ont travaillé sur le projet de régénération du bassin versant de l'Ord River. le cairn en forme de cône a été construit à partir de dalles de calcaire locales.
Il est situé sur Duncan Road, près de l'endroit où se trouvaient les cinq maisons et ateliers du siège du projet de 1962 jusqu'à leur démolition complète en 1998.
Le projet, le plus important des parcours australiens, visait à revégétaliser des parties nues, gravement dégradées et érodées du bassin versant de la rivière Ord afin de minimiser l'envasement du lac Argyle, qui alimente en eau la zone d'irrigation de Kununurra. Des décennies de pâturage incontrôlé excessif par le bétail entre la fin des années 1880 et les années 1950 ont été responsables de la dégradation.
La zone du projet, qui s'appelle maintenant la réserve de régénération de la rivière Ord, est gérée par le ministère des Parcs et de la Faune.
Il couvrait initialement environ 10 000 kilomètres carrés de la superficie totale du bassin versant du lac Argyle de 46 000 kilomètres carrés. Il s'étendait sur environ 215 kilomètres du nord au sud.

(2)
Hall's Creek (1 289 habitants) est une ville située dans la région de Kimberley dans le nord de l'Australie Occidentale sur la Great Northern Highway la route qui relie Perth au nord de l'État et plus loin à Darwin.
La ville est le centre administratif du comté de Hall's Creek qui comprend de nombreuses communautés aborigènes. Elle sert de centre d'approvisionnement pour les fermes de la région. C'est le seul centre urbain pour les touristes à 300 km à la ronde.
La ville a une température maximale moyenne de 33,6 °C, une température minimale moyenne de 20,0 °C et une moyenne de précipitations annuelles de 558 mm.
60 % de la population est aborigène

(3)
La ville tient son nom de Charles Hall, un chercheur d'or, qui mit au jour avec son camarade Jack Slattery, une pépite de 29 onces (environ 800 grammes) le 14 juillet 1885. Cette découverte marqua le début d'une véritable ruée vers l'or, qui bien que de courte durée, attira plusieurs milliers de prospecteurs dans cette partie des Kimberleys. de nos jours, Hall's Creek garde encore le souvenir de cette fièvre de l'or. le symbole de la ville est tiré d'une de ces nombreuses anecdotes qui fabriquent les légendes. La statue de Russian Jack poussant sa brouette dans laquelle est assis un homme se dresse à l'entrée du bâtiment de la mairie. Cette statue rappelle comment Ivan Fredericks a transporté sur plus de 250 kilomètres un chercheur d'or souffrant de la fièvre typhoïde pour qu'il puisse être soigné à Hall's Creek.

(4)
En 1917, Darcy, un stockman qui travaille à Ruby Plains Station, une ferme située à 75 kilomètres au sud de la ville, se blesse gravement en tombant de cheval. Ramené à Hall's Creek par ses compagnons après 12 heures de voyage, le postier contacte Derby et Wyndham par télégraphe pour qu'un docteur soit dépêché sur place. Aucun d'eux n'étant disponible, le postier réussit néanmoins à joindre le docteur J. Holland à Perth. le blessé devant être immédiatement opéré, le docteur transmet ses instructions en morse afin que le postier se charge lui-même de l'intervention. L'opération va durer sept heures sans aucun anesthésique. le lendemain, le cas du patient semble se détériorer et s'engage alors une course contre la montre. Holland décide de se rendre au chevet du patient: il saute dans un bateau, débarque à Derby et fait les kilomètres restant en Ford T, à cheval et à pied mais, le voyage ayant duré plusieurs jours, il ne réussit pas à arriver à temps pour sauver le stockman. Darcy, décède la veille de son arrivée à Old Town. Ce drame fut relaté par tous les quotidiens et émut profondément le pays dans son entier. Flynn s'inspira de cette histoire pour créer ce qui deviendra plus tard le Royal Flying Doctor Service, ces médecins volants qui sont l'un des symboles de l'Australie.

(5)
Le cratère de Wolfe Creek ou cratère de la rivière Wolfe est un cratère météoritique se situant au coeur du parc national du cratère de Wolfe Creek dans l'état de l'Australie occidentale. le cratère mesure 875 m de diamètre et encore 60 m de profondeur. L'impact serait dû à une météorite d'environ 50 000 tonnes qui serait tombée il y a moins de 300 000 ans.
Le cratère a été découvert au cours d'un survol aérien topographique en 1947 ; il fut exploré deux mois plus tard et sa découverte fut publiée en 19494. Il doit son nom à une rivière qui passe à proximité, rivière qui doit elle-même son nom au prospecteur et commerçant Robert Wolfe qui est le fondateur de la ville de Halls Creek au moment de la ruée vers l'or.
Le cratère a été décrit dans le film d'horreur Wolf Creek, citant notamment l'activité électromagnétique peu commune dans ses abords. Des panneaux à proximité du cratère mettent en garde les visiteurs sur les risques liés à la nature instable et glissante du terrain.
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En 1927, Arthur Upfield, en sillonnant le bush australien, fait la connaissance d'un certain Leon Tracker, un métis aborigène devenu l'un des meilleurs traqueurs de la police d'État du Queensland. de cette rencontre va naître le détective Napoléon Bonaparte dont il publie la première enquête en 1928.
Napoléon Bonaparte est Inspecteur de la police de Brisbane, métis d'une mère aborigène et d'un père anglais, il associe dans ses enquêtes les deux approches de sa double culture, aborigène et occidentale, et nous fait découvrir les paysages du bush, démesurés, magnifiques et impitoyables, les mythes, les légendes, les coutumes d'une culture qui disparaît.
de grands espaces, des personnages secondaires exceptionnels, femmes et hommes du bush, des intrigues qui mêlent tradition et évolution d'un peuple dans une société en pleine mutation.
Les enquêtes qui se déroulent de 1914 à 1960, sont pourtant très contemporaines.
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N°642– Avril 2013.

LA LOI DE LA TRIBU - Arthur Upfield 10/18

Traduit de l'anglais par Michèle Valencia.

Nous sommes dans le nord de l'Australie, à la frontière du désert. Dans "le lit de Lucifer" , c'est à dire dans un cratère creusé dans la bush par un météorite voilà de nombreuses années, on vient de retrouver le cadavre d'un homme blanc, un étranger. Bien entendu, l'inspecteur Napoléon Bonaparte, autrement dit Bony, est désigné par le gouvernement fédéral pour faire toute la lumière sur cette affaire criminelle. Pourtant aucun étranger n'a été signalé dans les exploitations les plus proches et le mystère s'épaissit avec le silence qui entoure cette affaire. La seule hypothèse avancée est qu'il serait tombé d'un avion, mais elle ne tient pas et le policier devra déterminer ce qu'il faisait avant sa mort et surtout la raison pour laquelle cet homme a pu pénétrer le territoire de la tribu sans que personne ne s'en rende compte. Bony est un sang-mêlé et à ce titre connaît bien les aborigènes et les noirs sauvages du désert et il sait donc que cet homme n'a pu traverser la région sans que les autochtones le sachent. Tout son talent va donc être de leur faire dire ce qu'ils savent, interpréter leur silence, lire les traces laissées sur le sable du désert... et il est sûrement le seul à pouvoir le faire.

Dans ce roman, les relations parfois difficiles entre les communautés, blancs et aborigènes, sont juste esquissées. Ici, la ferme où se passe l'intrigue est tenue par un couple de blancs et les aborigènes semblent avoir du mal à les accepter. de plus, au cours du récit, le lecteur a un peu l'impression que la recherche de la vérité à propos de ce cadavre est parfois un peu oubliée .

Dans ce récit, notre inspecteur donne toute sa mesure de la connaissance du pays profond, des tribus, de leurs lois, de leurs légendes, de leurs coutumes et de leurs habitudes autant qu'il se révèle un fin connaisseur de la psychologie des blancs et un audacieux joueur de poker puisque sa démarche d'enquêteur inclue aussi le pari. Bony démêle donc ce mystérieux meurtre et détermine sans difficulté les auteurs de ce crime lié à la politique expansionniste des pays voisins. Sans oublier bien sûr "l'amour qui fait marcher les étoiles et le soleil".

Arthur Upfield quant à lui, établit une nouvelle fois, qu'il est le talentueux auteur de romans policiers ethnologiques. Il distille jusqu'à la fin le suspens avec des descriptions poétiques toujours appréciées.

D'ordinaire, j'aime bien les romans d'Arthur Upfield mais ici, je dois avouer que le dénouement m'a un peu déçu. Cependant je reste attentif à l'atmosphère si particulière des romans d'Upfield.

© Hervé GAUTIER - Avril 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Je n'avais jamais lu ce genre de policier …. Découverte intéressante sur le bush, les moeurs des aborigènes,
Et des colons qui veulent leur « inculquer » leur savoir … Napoléon Bonaparte peut déjouer bien des choses car
Il a lui aussi du sang aborigène … Sa mixité l'aide à mieux saisir la complexité de chaque protagoniste
Policier différent, intrigue particulière …de l'humour avec Monsieur Agneau, etc …
Un bon moment de détente sans violence

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Enquête de l'inspecteur Bonaparte "Bony" qui le mène dans le désert partagé par des fermiers blancs et des aborigènes. Etant lui-même mi-blanc, mi-abo, il se permet de comprendre les 2 côtés. Intéressant à lire mais ne restera pas graver dans ma mémoire.
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Ce livre m'a donné un double plaisir : la retrouvaille du mon cher ami l'inspecteur Napoléon Bonaparte dans une belle édition Grands Détectives de 1992 ! Bony, métis d'une mère aborigène et d'un père anglais, utilise les acquis de ses deux cultures pour résoudre ses enquêtes dans le fin-fond d'une Australie en train de changer rapidement. Upfield, un des auteurs pionniers de romans policiers ethnologiques, mélange très bien le récit policier et la description de la culture aborigène.
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» Un homme inconnu couché dans le cratère météoritique de Wolfe Creek « le lit de Lucifer » voilà qui est étrange. Et cet homme est mort, donc sollicite l'intervention de l'impérial Bony , inspecteur émérite et métis .Ce dernier point est important car il va falloir briser l'omerta qui règne dans les tribus locales à propos de ce meurtre . Au fil du récit on apprend beaucoup sur l'Australie profonde et ses habitants premiers et c'est très agréable.
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Upfield (1890-1964) est un auteur anglo-australien qui a, au travers de romans policiers, traité des rapports entre Australiens blancs et aborigènes. Il s'est particulièrement intéressé aux mythes et légendes de ces derniers.

L'affaire est un peu compliquée. Son intérêt est de se situer dans le bush et de décrire la difficulté pour les aborigènes de cohabiter avec la civilisation d'origine européenne. le personnage principal, l'inspecteur Bony est lui-même un métis.

Au début du roman, comme il convient dans le genre policier, un mystérieux cadavre est découvert au milieu de nulle part. Qui est-il ? Les autorités australiennes ne le disent pas à l'inspecteur Bony auquel elles demandent seulement de découvrir comment la victime a pu arriver sans laisser aucune trace dans un cratère créé par la chute d'un météore.

Les méandres de l'action sont si longs qu'on semble oublier la question posée au départ et le dénouement si tordu qu'il rend peu vraisemblable la connivence découverte entre des acteurs que tout sépare.

J'espère que ce roman n'est pas le meilleur de ceux de cet auteur et ne suis pas tenté d'en découvrir d'autres du même acabit.
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