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sur 625 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par où commencer ?
La précocité, c'est ce qui me vient en premier. A l'âge d'être en troisième, Valérie Valère a déjà si bien compris le monde, ses mensonges et ses masques, qu'elle en est devenue "folle". Elle se l'est pris en pleine face, mais comme elle est une enfant, elle n'a pas encore développé de barrières psychiques, de protection. Elle est sans filet devant l'abîme, comme Rimbaud, sans compromis ni concession, et elle se brûle les ailes. Elle ne peut pas supporter ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent, et elle devient un immense cri de rage et de désespoir.
L'anorexie. Valérie veut mourir. En tout cas, elle ne veut pas vivre, pas dans ce monde. Je n'ai jamais lu un tel dégoût authentique, un corps que se noue entièrement, jusqu'à le ressentir physiquement en moi-même. Et ça c'est fort. le rejet de l'existence, de soi, des autres, du mensonge et de l'hypocrisie, qui se traduit dans le corps par une incapacité quasi mécanique d'avaler. Incroyable. La nourriture devient l'abject contrat que l'on passe avec la vie, son refus l'ultime forme de résistance. Malaise ? Valérie dirait que c'est que nous sommes aveugles. C'est dur pour la lectrice d'être confrontée à quelqu'une qui refuse de vivre.
Parole de jeune fille. Encore cette jeune fille dure, farouche, courageuse comme une Romaine, inébranlable, endurante à une douleur insoutenable, ultra-intelligente, ultra-sensible, qui ne s'est pas exprimée pendant des millénaires, et dont on est heureuse d'entendre enfin la voix solide et fière, fût-elle d'outre-tombe.
Horribles conditions dans les hôpitaux psychiatriques en cette fin de XXème siècle. On va jusqu'à la forcer à manger en lui ouvrant la bouche à la main. Valérie Valère est sortie détruite de cet internement.
Réflexion sur la folie. On traite Valérie de "folle". Elle se sent plus lucide que tous les autres, elle ne délire pas. Elle finit par plier devant la violence des soignants, qui la déclare "guérie" quand elle a pris quelques kilos. Qui est fou ?
Un texte qui n'est que colère, douleur, désespoir complet et réel, absolument authentique, effrayant de franchise, matière brute de l'esprit. Les enfants "fous" (Rimbaud, Valérie...) font de puissants écrivains, et ils le paient très cher, car eux ne jouent pas, ne rient pas, n'ont aucune ironie, aucune garde ni défense, aucun masque. Leur coeur mis à nu l'est réellement, et fragile comme du cristal.
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Un livre que j'ais beaucoup aimé lire a plusieurs titres

-une autobiographie donc une histoire vrai

-la vision de notre monde vu dans les yeux de la folie (mais par la justesse de la souffrance de l'auteur peut etre un monde fou vu par ses yeux)

Un style particulier vivant, comme seul les jeunes auteurs précoces et féconds savent en faire.

une reflexion ouverte sur notre societée moderne et ses conventions

faudrait le relire, pour etre sur souvent ce qu'on pense d'un livre change avec le temps
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Un récit très déprimant, et cela est tout à fait normal. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'on sait que l'auteur est une jeune fille de quinze ans, qui deux ans plus tôt, a été internée en psychiatrie dans un hôpital parisien pour anorexie. Comment cette histoire ne serait pas déprimante, lorsqu'on sait aussi que ladite jeune fille est sortie de l'hôpital, car déclarée guérie car elle avait repris une bonne partie de ses kilos perdus, mais qu'elle traînait plus que jamais peut-être son mal de vivre. Déprimant aussi, parce que ce mal être venait peut-être d'un manque d'amour parental, d'une non reconnaissance, d'une forme d'indifférence. Déprimant encore plus, enfin, quand on apprend que la jeune fille est morte à 21 ans, d'une overdose médicamenteuse, après plusieurs tentatives de suicide... Une tragédie...
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"Je suis seule, seule avec mon corps qui ne demande rien, sauf de mourir".
Ce corps, objet de honte, "machine à emmagasiner de la bouffe",elle l'a maltraité, vidé, vomi, jusqu'à être internée "chambre 27" en psychiatrie.
Grace à ce premier livre autobiographique, le pavillon des enfants fous, livre exutoire, témoignage poignant sur l'anorexie et l'hospitalisation, Valérie Valère, adolescente brillante, triste et solitaire, boulimique d'écriture, a bouleversé ses lecteurs et a connu un franc succés.
L'écriture est pour elle "un moyen de vivre un peu comme les autres".
Alors elle écrit le pourquoi des trente et un kilos ("affreuse et folle, grosse et livide, j'étais devenue horrible et repoussante"), détaille les quatre mois de soins, confie son mal être ("une mort lente... qui vous fait supporter votre incessante souffrance"), évoque ses insomnies,se moque des soignants qu'elle trompe en cachette, parle de ses problèmes notamment par rapport aux transformations du corps et à une éventuelle sexualité supposée "dégoûtante".
Le pavillon des enfants fous est le document déchirant d'une anorexique dont l'obsession principale (les autres étant vécu comme persécuteurs) est: Vous ne m'aurez pas, c'est moi qui maîtrise et gère ma vie.
Deux autres livres ont suivi: Malika ou un jour comme les autres et Obsession blanche mais ils n'ont pas suffi à évacuer son désir d'en finir.
Elle est morte à 21 ans le 18 décembre 1982 à Paris.
Emouvant!
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Depuis bien des années dans la bibliothèque de mes parents, le titre ne m'a jamais inspiré.
C'est ma soeur, grande lectrice qui m'a poussé à le lire.

Au moment d'écrire ses lignes, j'ai un noeud à l'estomac. La révolte m'a habitée tout au long de ma lecture.

Une jeune fille de 13 ans, anorexique se voit enfermée dans un asile et torturée sans ménagement avec le consentement de sa maman.

Maman, pas trop vu qu'elle n'est pas une enfant désirée et ne reçoit pas d'affection.

J'ai eu envie de tuer la mère tout le long du livre, et, par la suite, les docteurs, infirmières, ....

Comment peut-on, fin des années 70 maltraiter des enfants en mal de vivre sous prétexte de les guérir?

Cette fille n'a jamais guéri, elle n'a pas eu le temps, elle est morte d'une overdose à 21 ans.
Elle n'a jamais guéri mais à 15 ans elle nous livre son témoignage poignant, colérique, haineux et tellement cru. Une étoile talentueuse qui n'a pas eu le temps de briller faute de soutien.

A lire!
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Ce livre est court mais pas évident à lire pour autant. C'est un récit d'un mal être et d'une souffrance qui ne peut pas laisser indifférent. C'est un roman sur le vécu de l'auteur lors de son internement pour anorexie et la rage qu'elle avait au fond d'elle. Ça prend vraiment aux tripes.
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Engluée de ces pensées folles et maladives, l'anorexie la prend dans ses bras et lui détraque son cerveau. Folie censée, elle le sait, les raisons pour lesquelles elle s'est empêtrée dans ce marathon suicidaire mais elle en est devenue aveugle de rage. Maladie contre soi, consciente et hors de portée, qui parait folle pour l'entourage mais lui permet de survivre dans ce monde où elle y cherche la mort.

C'est un combat long et douloureux qui la laisse face à ses démons. Combat qui n'est pas contre la nourriture mais bien contre soi, celui qui lui ouvre les portes sur des rancunes oubliées par la faim.
Anorexie mal comprise et soignée par la nourriture, l'hôpital psychiatrique est l'enfer quand on veut mourir en paix. Incomprise, ils sont maladroits, méchants et violents. Comment peut-elle guérir quand l'on voit le traitement qui leur est réservé, à elles, les anorexiques.

Certes, elle en sortira mais dans quel état ? Quand l'on voit et entend sa véritable souffrance, ses cris de rage qui se manifeste par le bruit du silence. Ce livre n'est que le prémice d'une longue et douloureuse souffrance de l'âme. Elle nous prend en témoin et nous donne envie de la prendre dans les bras. Si jeune et si meurtris, c'est avec espoir que l'on attend le meilleur pour cette jeune fille, dont on connait malheureusement déjà la fin.

Témoignage de la face cachée de l'anorexie et de la nourriture qui n'est pas le médicament de l'âme. Témoignage de ce mon monde cruelle qu'est la psychiatrie de l'époque et manifeste d'un suicide différent de ceux que l'on connait.
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Un témoignage marquant et touchant d'une jeune fille anorexique dans le monde de l'hopital psychiatrique.

Le pavillon des enfants fous”, marqueur stigmatisant de la pathologie mentale.

J'ai trouvé cette lecture très parlante et touchante en raison du style d'écriture de l'auteur : le récit brut d'une jeune de quinze ans afin de tenter de se libérer de son expérience en services de psychiatrie deux ans auparavant. le récit en ressort imparfait mais communiquant son désespoir et ses émotions. Une expérience brut.
J'ai eu beaucoup d'empathie pour cette jeune qui a grandit trop vite et qui se retrouve désarmé face au monde contemporain.
En bref, Un brutal rappel des malheurs de la détresse adolescente.
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"La folie est le prix à payer pour le temps passé à être trop lucide." Elliot Perlman
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La descente aux enfers d'une jeune anorexique livrée à un hopital psychiatrique. Elle tente de cerner cette "folie" , la sienne mais surtout celle des autres. Elle n'en sortira pas guérie.
Un document poignant.
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