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C'est l'histoire de Malika, une gamine de 10 ans, et de Wilfried, son grand frère. Tous deux vivent à Paris, dans un grand appartement bourgeois, sans parent. le frère et la soeur se sont construits un certain équilibre qui leur octroie une grande part de liberté. Un jour, Wilfried rencontre la fille de ses rêves, Hélène, et cette relation naissante fait vaciller la vie tranquille de nos héros. Malika s'aperçoit qu'elle est jalouse de la belle Hélène et fait tout pour que son frère s'intéresse à nouveau à elle ; et qu'elle devienne ainsi la seule personne à compter à ses yeux. Et puis finalement, et naturellement, Wilfried et Malika se mettent à vivre et à construire leur propre histoire d'amour.
Un chapitre sur deux, le lecteur découvre le point de vue de Malika, puis celui de Wilfried. Un roman différent, troublant, entier.
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Malika ou un jour comme un autre n'est pas une histoire comme les autres. Quand Malika parle c'est une enfant de 10 ans rêveuse et amoureuse. Quand Wilfried rêve ce sont les fantasmes d'un futur jeune homme. Valérie a une écriture simple authentique et surtout elle s'attaque à un tabou et l'emmène vers une fin qu'on ne s'attend pas.
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c'est un livre que j'ai lu il y a très longtemps, j'étais ado... je l'avais adoré !! très fort, très poignant...
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Ce livre dépeint un amour fraternel qui se transforme rapidement en une relation incestueuse. C'est donc une lecture très dérangeante, pas franchement le genre de choses que l'on a envie d'imaginer.


Bien que l'on ne comprenne ni n'accepte cela, on peut quand même ressentir pas mal d'empathie pour les personnages principaux.

Malika (10 ans) et Wielfried (15 ans) ont perdu leur mère, et leur père ne vient les voir que très rarement, pour prétendre vérifier les notes obtenues et leur donner de l'argent. Une gouvernante vient juste « cuisiner » et faire le ménage.
On comprend donc dès le début qu'ils sont « livrés à eux-mêmes », ils sont d'ailleurs tellement isolés du monde extérieur qu'une véritable incompréhension se crée entre eux.

Tantôt durs envers eux-mêmes, tantôt fiers, Malika et Wielfried sont surtout des êtres sensibles et attachants. le lecteur ne peut s'empêcher d'espérer une vie meilleure pour eux..et se demander, ainsi, comment le livre va se terminer.

Même s'il y a beaucoup de répétitions (ce qui rejoint, en même temps, le côté « enfantin » du style), ce livre montre le talent incontestable de Valérie Valère… et à quel point il est regrettable que l'auteure soit partie si vite. J'ai beaucoup aimé la construction de ce livre (une sorte de journal intime où ils racontent, à tour de rôle, les événements), et la place donnée au lecteur. Il est toujours dans la confidence, il sait tout alors les deux protagonistes ne se disent pas tout, justement.

Il m'est impossible de ne pas imaginer un lien entre ce livre et la vie de l'auteure. On sait que ses parents ne se souciaient pas vraiment de Valérie ni de ce qu'elle pouvait ressentir.. et que la seule personne qu'elle a voulue a ses funérailles, était son frère Éric, un peu plus âgé qu'elle. Loin de moi l'idée d'émettre un amour incestueux entre les deux, je pense plutôt que le parallèle s'effectue dans le sens où Éric a probablement été l'une des seules personnes à lui donner de l'attention, comme Wielfried envers Malika. L'amour qu'ils se portent est le seul renfort qu'ils possèdent face à un monde hostile.
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Magnifique, mais…
La mise en scène de cet ouvrage se retrouve dans l'excellent ouvrage « Forbidden » de Tabitha Suzuma, mais en moins crédible.
Le père passe tous les six mois pour laisser une grosse liasse de billets et s'en va ; un lycée et un collège qui ne demandent pas de contact direct avec les parents ; une fillette de 10 ans qui pense les mêmes mots qu'un grand adolescent en révolte : « j'aimerais bien que Wilfried soit en train de rire avec moi devant le gros pif de cette vieille dame bossue. Si l'institutrice croit que je vais apprendre sa récitation de débiles pour ses beaux yeux… Quelle veine tout de même que cette vieille bique soit malade (ni Malika ni Wilfried n'ont que des mots trop durs pour les vieux)! ».
L'auteur a fait de Malika une enfant surdouée capable d'analyser son entourage avec une finesse extraordinaire pour son âge ; difficile d'imaginer aussi qu'une gamine puisse inviter un inconnu dans un bar, ou qu'elle puisse avec son frère de 15 ans aller négocier tous les meubles précieux de l'appartement avec un antiquaire ; difficile d'expliquer dans un appartement depuis longtemps vidé de la présence d'adultes, la présence de cachets à ce point toxiques que deux seulement suffiraient à faire mourir en quelques minutes le corps adolescent du grand frère s'il voulait en faire usage.
Enfin, Wilfried peut prendre le corps tout fluet de sa jeune soeur en pleurs, la poser dans son lit pour qu'elle s'y console et s'endorme. Que cette gosse, petite donc, encore impubère, au corps immature, puisse désirer des rapports sexuels aboutis laisse un peu perplexe.10 ans pour Malika, c'est peut-être la période où l'auteur a affectivement souffert au paroxysme, mais lui en donner quatre de plus aurait été mieux.

Cependant, on pardonnera volontiers ces invraisemblances tellement l'auteur a magnifiquement rendu les révoltes adolescentes, leurs peurs et leur incompréhension du monde alentour. Elle célèbre les amours d'enfants, leurs tendresses ferventes et authentiques qui sont aussi belles que les nôtres, peut-être même plus car ils ne maîtrisent en rien l'avenir pour assurer leur survivance.

L'élan amoureux de Malika est tel qu'il érode petit à petit les résistances de son grand frère, et l'emmène bientôt par des chemins de haute crête vers le don absolu et mutuel de soi-même. Aux coeurs et aux âmes qui fusionnent, les corps d'eux-mêmes s'invitent à en faire l'écho. « Malika s'est relevée et m'a embrassé sur la tempe, puis dans le cou. Les larmes continuaient à couler de ses yeux, sans bruit, comme des petites perles. Tout se brouilla... qui m'embrassait et enlevait mes vêtements peu à peu avec une naïveté et une innocence que je ne lui avais jamais connu ». Dès lors, la complicité et l'empathie totale font que « il n'y avait rien à dire. Les paroles, elles n'étaient pas à leur place entre nous. Il n'y avait que des sourires. Voilà. Oui, on se parlait en sourires, c'était vraiment mieux que des mots ». Désormais, Wilfried ne craint plus d'emmener lui-même sa jeune soeur dans ces lieux de ferveurs incandescentes, puisque elle l'y avait invité précédemment . Valérie Valère évoque l'union physique avec une poésie et une immense pudeur. « Je me lève et je l'embrasse sur les lèvres, elle a des lèvres si douces, je passe ma main sous ses cheveux, la glisse dans son cou… Un frisson sur sa peau, une tendresse dans son regard, une autre façon de demander, une autre façon de remercier… Une autre façon d'aimer. Et puis, tout s'en va et tout revient, la ronde folle commence et n'arrête plus de tourner, les visages se brouillent, les corps se mêlent, je ne sais plus qui je suis mais ça n'a pas d'importance, il y a un merveilleux paysage imaginaire illuminé de soleil et un visage irréel auréolé de lumière ».
Hélas, leur île d'amour flotte sur le dégoût viscéral et réciproque du monde qui l'entoure. Difficile d'imaginer une fin heureuse pour ces tendresses illicites qui, puisque authentiques, ne retirent rien à personne, mais que refuse un monde trop normatif.
Superbe.
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