Les crues du fleuve Jaune et les brigands sont des plaies de la Chine occidentale sous les T'ang.
Alors, quand le juge Ti se retrouve isolé de sa troupe à cause d'un pont effondré puis cerné par deux cents cruels tigres volants, dans un fortin défendu par une cinquantaine de civils terrorisés et désarmés; il ne donne pas cher de sa peau.
Et pourtant, dans cette situation, il trouve le moyen de résoudre une affaire de meurtre dont le mobile est une fortune en or et de se dépêtrer d'une issue normalement fatale au commun des mortels.
Le format de 100 pages s'avère idéal pour décrire le contexte, les personnages et les deux intrigues. Un roman court et dense qui ne souffre pas de temps mort.
Une concision qui ne ne résume pas seulement à couper des mains, des pieds ou des têtes. L'auteur a bien d'autre cordes à son luth.
Ce genre de pépite a été rééditée dernièrement dans "Les dernières enquêtes du juge Ti".
Pour moi une référence du roman policier qui allie la rigueur de l'enquête, le contexte historique et l'environnement culturel du pays.
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Un polar chez les Tang ? Pourquoi pas ?
Le personnage principal de cette oeuvre est le juge Ti, qui a réellement existé (630/700) .On est au début de la dynastie Tang,période où la Chine va dominer le monde économiquement et culturellement. La capitale de l'époque , actuelle Xi'an (au commencement est de la route de la soie et accessoirement lieu où le couple le plus photographié de Paris Match a visité le site de l'armée morte) , est la plus grande ville du monde.
On retrouve cette atmosphère d'érudition dans ce recueil de deux longues nouvelles. le parallèle avec l'Europe de l'époque ne met que plus en valeur l'avance qu'avait la Chine des Tang.
Bon , mais niveau polar , cela vaut quoi ?
Ben, ce n'est pas mal du tout. L'auteur ne s' embarrasse pas de fioritures et va à l'essentiel. Les deux énigmes sont bien montées, le juge Ti est un chef de première pour les dénouer, au milieu du confucianisme, des maisons de Thé , des repas de riz, des luths, de l'astrologie ,des concubines , des lettrés si importants dans l'histoire de la Chine...
Ce livre fait partie d'une longue série d'enquêtes auxquelles je goutterai à nouveau et je remercie le "Pékinois " qui m'a dirigé vers cette lecture.
Exotisme, culture , énigme, rythme soutenu, on sort des lieux communs du genre .
A noter enfin que quelques illustrations viennent orienter le lecteur vers les tenues de l'époque.
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Nous sommes dans la chine de la fin du premier millénaire (époque TANG)et nous suivons le juge TI dans sa recherche de justice. Excellente surprise que ce petit livre avec 2 enquêtes du juge TI: c'est agréable à lire, bien construit et intéressant.
Je recommande et je vais rapidement en lire d'autres de cet auteur.
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"Le Matin du singe" propose les personnages pittoresques et parfois touchants qui peuplent la plupart des romans de R. van Gulick: l'intrigue est plaisante et face au juge Ti, les hypothèses échafaudées par son assistant Tao Gan sont de haute volée (rien à voir avec celles de Hastings face à Poirot ou de Watson face à Holmes par exemple). Il reste que le format du roman me plaît davantage que celui de la nouvelle chez van Gulick, peut-être parce qu'il lui permet de déployer une triple enquête, structure apparemment traditionnelle du récit d'enquête chinois.
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Deux enquêtes du Juge Ti. « le matin du singe » où le juge est mis par un singe sur la piste d'un crime et parallèlement enquête sur un réseau de contrebande (Hommage de van Gulik à un singe qui fut son familier) « La nuit du tigre » le juge (qui est né sous le signe du Tigre) accède au poste le plus haut de la magistrature impériale . En se rendant à la capitale , il doit affronter une bande de brigands :les Tigres volants .
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Encore un auteur occidental qui fait du polar chinois, me direz-vous ? Oui sans doute, sauf que c'est un des premiers et que le juge Ti est savoureux. A lire sans discontinuer.
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