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sur 687 notes
Arrivé à la retraite, Gary décide de s'installer sur une petite île dans une cabane qu'il compte construire lui-même. Mais l'hiver en Alaska est rude et précoce. Comme souvent dans sa vie, Gary n'a pas vraiment anticipé et l'hiver arrive à grand pas. Irène, son épouse, voit d'un mauvais oeil cette idée de cabane isolée mais participe tant bien que mal à sa construction, effrayée de voir son homme partir et ne plus revenir. de plus ses migraines l'assaillent jour et nuit et ne lui laissent plus aucun repos. Rhoda, leur fille, espère quant à elle épouser enfin Jim avec qui elle vit depuis un an. L'homme est dentiste et vit dans une des plus belles maisons de cette petite ville d'Alaska. Mais l'homme n'est pas obnubilé par le fait de fonder une famille. Et il n'est pas indifférent aux autres femmes qui passent à ses côtés, à l'image de Monique, une très belle touriste qui lui fait du gringue. Quant à Jim, leur fils, il vit au jour le jour, gagnant sa vie durant la campagne de pêche et en cultivant de la marijuana. Tout ce petit monde suit de près ou de loin la construction de la cabane, ainsi que l'arrivée des grands froids. Tout comme dans son premier roman « Sukkwan Island », on comprend dès le départ que tout ne peut aller que mal en pis. David Vann déroule le parcours de ses personnages pour nous amener vers le drame final inéluctable. Chacun de ses personnages nous montre ses failles, ses blessures, leur fragilités et souvent le mauvais côté de leur personnalité (pour les hommes surtout, d'ailleurs). Pourtant l'auteur montre une certaine empathie envers ses personnages, même s'il les pousse au bord de la falaise. Et puis, tout comme dans son premier ouvrage, la nature se montre puissante face à l'orgueil des hommes. David Vann confirme ici tout son talent même s'il ne faut pas lire ce livre un jour de déprime (à moins de vouloir soigner le mal par le mal, mais c'est une autre histoire).
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Amateurs de grands espaces, de romans de nature writing et de personnages torturés, ce roman est fait pour vous !
Il confirme à nouveau le grand talent de l'auteur à explorer les tréfonds de l'âme humaine jusqu'au point de non-retour.
Son style est assez particulier, mêlant moments poétiques et passages particulièrement glaçants.
Comme dans Sukkwan Island, l'auteur prend son temps pour instaurer une ambiance oppressante, faisant monter la tension crescendo jusqu'au final, à la fois percutant et bouleversant.
David Vann fait partie de ces auteurs qui écrivent des livres qui restent en mémoire très longtemps, qui dérangent souvent et qui poussent à réfléchir. Il aime s'immiscer dans les familles et y disséquer les relations compliquées, les mensonges et les non-dits.
Il aime surtout pousser ses personnages dans leurs retranchements, jusqu'au drame, bien souvent inévitable !

➡️ Une tragédie cruelle et poignante qui sera difficile à oublier !
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Wow... Je ne m'attendais pas à autant de profondeur dans ce bouquin, et ça faisait longtemps que je n'avais pas eu une aussi belle surprise avec un bouquin.
Depuis un moment, les romans de la collection Gallmeister me faisaient envie tant les nouvelles couvertures sont magnifiques, et j'étais curieux de découvrir les grands noms du nature writing américain. J'ai choisi ce titre de David Vann au hasard. Grand bien m'en a pris !
Je pensais trouver surtout de la description de la nature, et en profiter pour m'évader vers les grands espaces de l'Alaska. Bien sûr, il y a de ça. Sans jamais magnifier les lieux tant les descriptions abordent aussi les lieux urbains, bien moins magiques que l'immense nature qui les entoure.
Mais ce qu'il y a dans ce bouquin, surtout, c'est un puissant réalisme dans la description des personnages. Ces couples dont on se demande ce qui les soude, à l'aube de leur relation ou après trente ans de vie commune. Ces individus dont on se demande ce qui fait le sel de leur vie, ce qui définit leur bonheur, les pousse à avancer chaque jour. Quatre couples, huit personnages principaux et secondaires. Autant de formes de désolations illustrées, qui interrogent le lecteur sur son propre cas.
Livre dévoré en une journée, "malgré" les nombreuses fois où je l'ai reposé pour prendre le temps de réfléchir aux propos véhiculés et savourer la justesse des plus beaux passages.
Un gros coup de coeur !
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Encore un très bon Vann... décidément, cet auteur me plait... Tout ce que j'ai lu de lui jusqu'à présent m'a beaucoup plu. Gary a envie de construire de ces propres mains une cabane sur un îlot perdu au fin fond de l'Alaska. Il la rêve depuis 30 ans. Et ça me plaît pas beaucoup à sa femme, Irène, qui n'y crois pas trop. Mais 30 ans de mariage, ça se balance pas comme ça. Elle décide alors de le suivre et de l'encourager dans son projet. Mais la solitude, ça creuse... ça éloigne... mais ça rapproche, et peut-être pas de la meilleure des façons. Des non-dits, des tensions, des reproches... le couple se ne supporte plus... Et la pression monte... c'est glacial, comme l'environnement. Sur le bord de l'implosion... Vann a l'art de faire monter l'ambiance, et la rendre étouffante, pénible... pour le plus grand bonheur du lecteur... un roman d'atmosphère... et une plume sublime. J'ai beaucoup aimé.
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Si vous rêvez de soleil, de plages de sable chaud, de jolies histoires d'amour... ce livre n'est pas pour vous, pas maintenant !
Si à l'inverse un petit voyage en Alaska sous la pluie, dans le froid, en compagnie de couples se déchirant vous tente, ce roman noir est parfait.
Je ne saurais vous dire si j'ai vraiment aimé ce livre mais j'ai été happée par cette lecture, embarquée dans cette histoire que l'on devine destinée à mal finir.
M. Vann a du talent pour créer des ambiances lourdes et poisseuses. En écrivant Désolations il devait être déterminé à ne rien laisser de léger s'immiscer dans son récit, et c'est réussi.
Traduction Laura Derajinski
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Je continue avec la bibliographie de David Vann. Caribou Island est donc le deuxième roman de l'auteur ; afin de ne pas faire répétition avec le premier Sukkwan Island, la version française est traduite par Désolations. Je m'étais procuré la version originale, tant elle me plaisait (la couverture est blanche et or), mais je n'ai pas eu le courage de la lire en anglais. Un jour peut être ?!

Ce roman porte bien son nom : ici tout est désolant ! le cadre, les personnages, l'histoire.. Gary, tout juste retraité, habité par les regrets sur sa vie et sa femme, souhaite s'installer sur un ilot du lac et y construire une cabane pour y vivre ses derniers jours heureux. Sa femme Irène, elle aussi insatisfaite de sa vie et de son couple, s'aperçoit que son mari l'insupporte au point de tout remettre en question. Elle se renferme et subit de violentes migraines, tout au long du roman.. Leur fille Rhoda essaye tant bien que mal de maintenir des relations saines entre ses parents, son frère marginal et son mari Jim (qui est le Jim de Sukkwan Island). Mais tout ce petit monde traine une mentalité qui va gangréner les tensions permanentes.

Bien que le décor décrit soit magnifique, ou du moins qu'on l'imagine, il n'en reste pas moins hostile, sauvage.. les personnages tous aussi toxiques les uns des autres. C'est pour le moment, le roman que j'ai le moins aimé, et pourtant ce n'est pas dû à un manque de talent. C'est simplement ce rythme lent et nonchalant.. Désolant ! on assiste à la descente de cette famille, la fin de leurs liens, à leur médiocrité, leur toxicité entre eux. Doucement et tout au long du roman, Mister Vann nous enlise dans cette noirceur. On a envie de s'échapper de cette terre humide et froide, ce vent glacial, la mer.., Mais il y a toujours ce je ne sais quoi qui nous pousse à tourner la page pour connaitre le dénouement de l'histoire. On aime à savoir comment et qui va tuer l'autre.. Lequel craquera, jusqu'où iront-ils ? Et c'est souvent celui qu'on imagine le moins qui lâche la bombe.

Je l'ai moins aimé aussi car j'y ai trouvé des longueurs : la construction de la cabane (comme dans Sukkwan Island) où le pauvre Gary, peu aidé, a toujours un clou manquant ou un angle mal affuté. Il n'est pas vraiment soutenu par Irène – certes migraineuse qui avale des doses monstrueuses de médocs et qui râle, qui râle (j'ai voulu qu'elle crève des dizaines de fois..), Rhoda, qui passe son temps à se poser des questions sur sa vie, sa mère, son mari. Et Jim, fidèle à lui-même et à toutes les femmes qui passent, sauf la sienne.

Bref que des personnages imbuvables : certes c'est là-dessus que repose le talent et la marque de fabrique de David Vann. Il ne fait pas dans la dentelle brodée et scalpe avec précisions la psyché humaine inavouable. Il ne nous épargne pas. Il est là à nous pousser vers nos pires démons, les actes de cruauté humaine contre son prochain sont omniprésents. Nous sommes spectateurs d'une longue descente, l'auteur nous traine longtemps, peut être trop longtemps vers cette chute inévitable. Il nous montre encore une fois que la folie humaine est à deux doigts.
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Dans ce roman, le lecteur est amené à suivre la lente descente aux enfers d'une famille.
Il y a le frère, un peu marginal, qui a pris ses distances avec sa famille. Il y a la soeur dont la vie personnelle n'est pas un succès. Il y a aussi le père qui regrette ses choix et aimerait pouvoir vivre comme il le souhaite maintenant la retraite venue et comme il le souhaite c'est isolé de tout dans une cabane rudimentaire construite de ses mains. Et puis il y a la mère, personnage central dont les maux de têtes inexpliquées rendent le quotidien insupportable.
Et puis il y a la nature hostile.
Pour ce qui est du style j'ai eu un peu de mal avec les phrases nominales et l'absence de marque de ponctuation pour les dialogues. Mais David Vann excelle en revanche dans l'art de créer des ambiances pesantes qui laisse le lecteur dans l'attente du moment où tout va basculer (ce qui arrive un peu tard pour ma part dans ce roman).
Désolation c'est un peu le sentiment des personnages sur leur vie,c'est aussi le regard d'Irene sur son environnement et cela n'a pas été le grand frisson pour moi...
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J'avais très envie de découvrir un autre titre de David Vann, espérant y retrouver l'intensité qui m'avait laissée sans voix dans Aquarium.
Ce ne fut hélas pas le cas et je me suis même bien ennuyée en compagnie de tous ces personnages moroses et dépressifs.
Ils évoluent pourtant dans le décors grandiose de l'Alaska et du magnifique Skilak Lake, mais leurs vies semblent comme écrasées par cette belle immensité.

Entre Gary, champion des regrets et des projets avortés qui veut à tout prix construire une cabane sur Caribou Island et sa femme, Irène, migraineuse, rien ne va plus.
Elle ne croit plus en lui et il se sent harcelé par elle.
Leur fille, Rhoda, vétérinaire, essaye tant bien que mal de leur faire entendre raison mais comment le pourrait-elle, étant elle-même empêtrée dans sa relation avec Jim, dentiste, beaucoup plus âgé et qui ne veut pas s'engager ou si mal ?
Et puis, il y a Mark, leur fils, pêcheur en saison, défoncé dans tous les sens du terme une fois à terre, et si peu concerné.

Une incompréhension familiale totale, des liens qui se délitent au fil des pages, une histoire qui ne peut se terminer que par un drame.
Et pour couronner le tout, un temps bien peu clément oscillant entre pluie, vent, neige.

Beaucoup de longueurs qui alourdissent le récit et contribuent à plomber l'ambiance.
Je me suis sentie mal à l'aise jusqu'au bout, avec une furieuse envie de me secouer pour me débarrasser de ces gens poisseux.
L'écriture ne m'a pas particulièrement séduite bien qu'étant correcte.
Bref, une grande désolation....
Deux étoiles quand-même pour l'Alaska et ses merveilles.
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Après 30 ans passés dans la péninsule de Kenai, en Alaska, Irène et Gary, tout juste retraités, se lancent dans la construction d'une cabane en bois, sur l'île isolée de Caribou, dans lac de Skilake où ils ont vécu avec leurs deux enfants, Rhoda et Mark, maintenant adultes.
Mais avec David Vann qui nous a déjà éprouvés avec Sukkwan Island et sous un titre comme Désolations, on comprend vite que ce ne sera pas une simple partie de plaisir et l'expédition oscille entre dépassement de soi et bilan d'une vie, et finit par ressembler à un chemin de croix.
Cette histoire est avant tout une réflexion sur le couple et la vie à deux. On y retrouve des couples qui se construisent dans l'illusion et l'apparence, d'autres qui se délitent par manque d'amour ou par l'usure du temps. de promesses en faux espoirs, de trahisons en ruptures, seule la solitude semble émerger de toutes ces relations, et si le fond de l'histoire est émouvant, il est aussi très dérangeant.
De sa superbe écriture, hypnotique et poétique, David Vann livre un récit qui nous plonge dans l'abîme des relations humaines et nous entraine dans ses profondeurs, déconstruisant tout sur son passage, comme un tsunami émotionnel qui ne nous fera plus jamais voir le couple de la même façon.
Absolument passionnant, un très grand roman.
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Désolations de David Vann est un livre très noir.
Au fin de fond de l'Alaska, on trouve Gary et Irene, la soixantaine, retraités, leurs deux enfants élévés et adultes.
Gary n'a plus qu'une obsession : construire sa cabane sur une Ile en face de chez eux.
Irène est prête à le suivre, mais en lui faisant continuellement des reproches et ses maux de têtes perpétuels ne vont pas arranger les choses.
La météo de l'Alaska, pluie, vent, neige ne vont pas les aider non plus.
On suit également leurs deux enfants qui sont restés à proximité : le fils Mark pêcheur et drogué et Rhoda qui rêve d'un mariage avec un riche dentiste mais qui voit l'enlisement des relations de ses parents et essaie de les aider.
Les personnages sont très intéressants, on voit leur plongée dans un peu plus d'obstination à chaque chapitre. Les paysages d'Alaska sont très bien décrits et on s'y croirait dans ces paysages hostiles.
La fin est prévisible mais ça n'empêche pas d'être très impatient pour la découvrir.
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