1539,
Hernando de Soto, le conquistador espagnol, s'empare des terres de la Florida et s'en proclame gouverneur. Sa soif d'or autant que son ambition est infinie, et personne ne peut se dresser en travers de son chemin, de sa vocation, il est l'envoyé de Dieu et son aveuglement est total.
De l'or et du maïs, ses hommes n'ont pas besoin de plus comme raison, raison pour rester sur ces terres déjà occupées, raison pour affronter les bêtes qu'ils ne connaissent pas, raison pour tuer ceux qui opposent la moindre résistance, raison de croire à un royaume plus riche que celui des Incas ou des Aztèques.
Pourtant, les terres prometteuses sont hostiles, et les conquistadors commencent à peine à découvrir la force et l'acharnement des Cherokees qui ne comptent pas céder et plier sans combattre. La nature elle-même est prête à mener ses combats contre l'envahisseur. Les insurrections et les mutineries commencent, elles aussi, à poindre sous les esprits échauffés par les désillusions... les ennemis et les combats s'annoncent donc plus nombreux que prévu.
À part la sombre et intrigante histoire de l'Enfant Sauvage, emprunte de mythes et de magie, l'auteur nous livre une retranscription proche du récit d'aventures, bien que sa grande noirceur réside dans le fait de suivre pas à pas la conquête dévastatrice de ces hommes au discernement biaisé par la force supérieure dont ils se sentent revêtit. C'est difficile de suivre un protagoniste que l'on déteste plus encore au fur et à mesure de ses crimes. Ce "marquis" d'un enfer n'offrant qu'un large éventail de tourments.
Réduire en esclavage, rouer, écarteler et démembrer, pendre, brûler vif, jeter en pâture aux chiens, noyer, affamer, mutiler, infliger le supplice de la grande cale, réduire un homme en lambeaux, quel genre d'esprit dément permet à tout ceci de devenir réalité ?
Une quête de gloire éternelle, au coeur de la pinède dont on ne ressort pas indemne, où l'auteur s'inspire du passé de ses ancêtres cherokees, pour nous livrer une fresque puissante et dévastatrice.