Ma mère raconte cette histoire au téléphone, en boucle et en pleurant. Elle donne beaucoup de détails techniques. Comme si on en avait quoi que ce soit à foutre. Est-ce que quand l'univers est englouti sous les eaux et que toute trace de vie a disparu de la surface de la terre, connaître le pourquoi du comment t'apporte quoi que ce soit?
P218 : "J'en ai le souffle coupé. Pas Amel. Amel ne peut pas me laisser tomber. Elle était le seul membre restant de mon équipe. Je sens mes ongles s'enfoncer dans mes paumes. C'est fou, d'avoir un coeur qui fonctionne mal, déjà brisé 20 fois, jamais réparé, et de continuer à l'entendre se fracasser comme s'il était tout neuf, chaque fois que la vie ou les autres te font du mal".
Cette impression de se connaître, ces conversations téléphoniques sous la couette tout le mois d'août... Tout n'était qu'une illusion, un mensonge réciproque. On ne se connaît pas. On ne se comprend pas. Et c'est peut-être la raison pour laquelle je ne peux pas lui parler. Parce qu'on n'est pas si proches, parce que je ne sais même pas s'il accepterait cette fille que je suis vraiment, avec mon syndrome de merde, mon cœur trop fragile.
Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles.
Pour atteindre l’excellence, il faut travailler sans relâche, tous les jours, et tout particulièrement ceux où on n’a pas envie. Parce que c’est le travail qui finit par faire la différence, pas le talent.
Ma mère, depuis notre rencontre au centre commercial, est persuadée que je sors avec Anthony. Elle a essayé d'enquêter avec la délicatesse d'un camion-poubelle débarquant dans un salon de thé.
Est-ce que quand l’univers est englouti sous les eaux et que toute trace de vie a disparu de la surface de la terre, connaître le pourquoi du comment t’apporte quoi que ce soit ?
Les spaghettis, c'est fait pour être cuits, pour se mélanger, pour se casser, parfois c'est raté, mais le plus souvent c'est délicieux.
Disons que les spaghettis sont comme nos lignes de vie. Dans la boîte, elles sont parallèles, bien alignées et protégées de la réalité. Dès que tu les sors, c'est la catastrophe et tout fout le camp.
J'ai mis longtemps à comprendre que toutes ces années passées à m'entrainer, à jouer et à espérer, que tous ces efforts n'avaient pas été vains. Aujourd'hui, je sais que j'ai eu la chance inouïe de vivre une enfance extraordinaire, de me lever la plupart des matins en sachant que j'allais faire la chose que je préférais au monde, avec la personne exceptionnelle qu'était mon père. Et même si, comme disait quelqu'un que j'aimais bien, " on n'est pas dans un film américain avec un happy end a la con" et que malheureusement, je n'atteindrai jamais la lune, j'ai compris aujourd'hui que grâce à mon père, et à toutes ces années pendant lesquelles j'ai poursuivi ce rêve fou, moi, Léa Martin, j'ai eu la chance de frôler les étoiles.