J'avais lu "
La pension de la via Saffi" et "
Le fleuve des brumes", de cet auteur, et dans cette "...Maison du commandant",
Valério Varesi revient sur une histoire qui se passe sur le Po.
Le bandeau du livre, "Le Maigret italien" me fait sourire, car si le commissaire Soneri agit parfois -souvent- à l'instinct, de même que Maigret n'avait pas toujours de "suite logique" dans les questions de son interrogatoire, si tous les deux aiment la bonne chère, je pense que physiquement on ne se les représentera pas de la même façon.
J'ai même trouvé que par moments il avait certains côtés du commissaire Joseph Corti, un autre flic, corse, qui aime la vie, les livres, et les
femmes également; et sur ce dernier point, contrairement à Soneri, toujours pas remis de la perte de Ia sa première épouse, (Corti est orphelin de père et de mère depuis ses 18 ans, décédés dans un accident de voiture) et qui n'arrive pas toujours à être entièrement lui-même avec sa nouvelle compagne avocate.
J'ai passé un agréable moment de lecture, même si par moments, j'ai trouvé que certains des dialogues entre des personnages différents se ressemblaient un peu trop, tant sur la forme que sur le fond: on demande aux citoyens d'être honnêtes alors que nos élus et politicards sont loin de montrer l'exemple; faut-il condamner ceux qui franchissent la ligne blanche ou ceux qui les poussent à la franchir ?
Un style fluide, des situations cocasses, une Angela -sa compagne- qui pousse Soneri dans des contrées "oubliées" de sa libido, un Po qui n'en fait qu'à sa tête, que l'on aime ou que l'on craint, des personnages qui ne veulent pas le quitter, et une vieille histoire d'engagement politique, de trésor de guerre, d'idéologie plus ou moins communiste, le tout refaisant surface, au gré des volontés et des caprices du fleuve italien.
Soneri, j'adhère, et j'en lirai d'autres, ne serait-ce que pour l'ambiance particulière que son auteur arrive à faire règner, à l'instar d'un autre maître du genre,
Andréa Camilleri.