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Fruit d'un travail conjoint entre Fred Vargas et Baudoin, "Les quatre fleuves" est un roman graphique dont je sors un peu mitigée.

On se retrouve face à une enquête qui peut sembler un peu succincte, avec quelques dialogues légèrement croustillants sans plus, une équipe de police fort réduite et rien des dialogues substantiels entre Danglard et Adamsberg.

L'histoire n'est tout de même pas dépourvue d'intérêt : le livre s'ouvre sur Grégoire, un adolescent qui va et viens près de la fontaine St Michel à Paris. Il ramasse des capsules et des canettes de bière pour son père, un artiste qui érige avec ce matériau, dans son jardin, une reproduction de la fontaine des quatre fleuves dont l'original se trouve à Rome. Ce père est un personnage fort sympathique.

Grégoire gagne de l'argent grâce à sa complicité avec Vincent Ogier. Ensemble ils braquent un vieil homme et lui volent sa sacoche qui contient divers objets et « ingrédients » pouvant être utiles en cas de magie noire. Quelques temps après ce braquage, Grégoire trouve Vincent assassiné dans son appartement. Il récupère la sacoche et prévient la police qu'un corps a été découvert.

Adamsberg ne met pas longtemps à voir naître une de ses intuitions et décrète que l'assassin est un tueur que personne n'a encore réussi à interpeller. Intuition seulement, qui repose sur… pas grand-chose, on connaît l'oiseau ! Son objectif sera alors de mettre la main sur le tueur et protéger Grégoire, désormais en danger et que tout accuse du meurtre.

S'ensuit une enquête, poursuite, interrogatoires, interpellation de suspects, réveil de Danglard à une heure indécente, rien que du bien habituel chez nos héros si ce n'est une famille, celle de Grégoire, où les quatre garçons dont un seul est vraiment le fils de son artiste de père font corps, se montrent solidaires en toutes circonstances voire font obstruction au travail de la police. Adamsberg jouera un, peu le papa porte-conseil pour ce Grégoire perdu, sans repère, sans expérience.

Rien de bien original, mais ce qui m'a le plus gênée bien que je reconnaisse le talent du dessinateur qui a travaillé au pinceau et à l'encre de chine, c'est justement le dessin : parfois fin certes, mais souvent grossier et confus de telle sorte que j'ai parfois eu des difficultés pour réaliser ce qui se passait et donc à comprendre certains passages.

Si, comme le précise la quatrième de couverture, il a exploré formes, rythme et mouvement, quid de la physionomie des personnes ? le visage d'Adamsberg a bien peu d'expression et ne bouge pas d'un iota de la première à la dernière vignette, impossible d'y détecter la surprise, la colère, la joie ou tout autre sentiment. Heureusement, ses traits sont harmonieux et il n'est pas désagréable à regarder. On ne peut pas en dire autant de Danglard qui apparaît vraiment laid et repoussant.
Certains des enfants de la fratrie se ressemblent à tel point qu'il m'est arrivé de les confondre, ce qui fut gênant pour la lecture.

L'intérêt du récit ne réside aucunement dans le dénouement des plus banals.

Je préfère sans aucun doute un "Fred Vargas" classique et je serai heureuse de retrouver l'équipe d'Adamsberg dans un prochain roman non graphique.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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On ne peut pas dire que je sois fan des romans graphiques, faute probablement d'une culture suffisante du genre pour les apprécier et les différencier. Mais une fois n'est pas coutume, j'ai plutôt aimé Les Quatre fleuves, avec les textes de Fred Vargas et les illustrations d'Edmond Baudoin.

L'histoire est une novella polardesque. Forcément. Une histoire de jeune un peu paumé et marginal, embarqué par un pote dans un braquage qui tourne mal et dont les conséquences vont conduire au crime. Et à la fuite.

Un jeune issu d'une fratrie de quatre garçons vivant avec leur père. Enfin leur père… Chacun sait qu'il n'est le père que de l'un d'entre eux. Mais personne ne sait lequel. Et ça ne les empêche pas de vivre et de contribuer au grand oeuvre de leur père : l'érection dans le jardin d'une reproduction de la fontaine romaine des quatre fleuves, en capsules et canettes métalliques colorées.

C'est simple et crédible, et une fois habitué à la singularité du trait délibérément sombre de Baudoin, on commence çà goûter à ses apports au texte et à la façon dont il illustre parfaitement les tourments des différents personnages.

Et si la restitution visuelle de Danglard colle parfaitement à l'idée projetée par les romans, il en est tout autre pour Adamsberg que j'ai trouvé nettement moins réussi. Reste quelques aphorismes délicieux, raisons suffisantes pour me faire revenir encore et toujours vers Vargas.

« On ne peut plus lire ?
Non
On ne peut pas dormir ?
Non
J'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.
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Un Vargas méconnu qui mérite pourtant grandement d'être découvert pour son format original, le roman graphique - en soi une forme de littérature multi-sensorielle très enrichissante, qui plus est dans un dessin qui épouse au trait près l'univers de l'auteur : Adamsberg, ses pelletées de nuages, ses relations borgnes et ses divagations au bord de l'eau, c'est exactement comme cela que je me les représente mentalement.
le sujet de l'enquête? bof, on s'en fiche.
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Ce roman manquait dans mes Fred Vargas, ce Baudoin manquait dans mes B.D.
Ce récit graphique de Vargas est peint par Baudoin. Je peux comprendre que l'imagerie puisse ne pas séduire à cause de ses aplats noirs, rien que du noir! Mais il faut avoir vu ce dessinateur à l'oeuvre avec son pinceau et son encre de chine!

Au final, plutôt beau l'Adamsberg! plutôt moche le Danglard en marcel!
Le thème de la sorcellerie, du vaudou, de l'occultisme, de la magie noire n'est pas en reste, avec quelques fulgurances vargassiennes - voir la statue des quatre fleuves en capsules et cannettes de bière -.

Un vrai Vargas, un vrai Baudoin permettant une approche de l'univers de la romancière à certains et du dessinateur à d'autres.
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Il y a peu,on vous invitait à voir le formidable documentaire : « J'avancerais vers toi avec les yeux d'un sourd » de Laetitia Carton. Cette jeune réalisatrice avait déjà réalisé « Edmond un portrait de Baudoin » que j'ai chroniqué l'an dernier.

Par association je me suis souvenu que Baudoin avait illustré un scénario original de Fred Vargas il y a quinze ans déjà, une pépite indispensable à toutes bédéthèques. : « Les quatre fleuves ». Je me suis replongé dedans et me suis aperçu avec bonheur que cette que cette enquête du célèbre Jean-Baptiste Adamsberg n'a pas pris une ride.

Grégoire, jeune homme à roller, est aussi, accessoirement, voleur à la tire pour Vincent. Trente mille balles dans le sac d'un vieux ça ne se refuse pas. Malheur, si il y avait une personne à ne pas voler dans Paris ces jours-ci c'était bien ce vieux. Deux jours plus tard Vincent est retrouvé poignardé. Grégoire est en danger. Heureusement, Adamsberg et le fidèle et hypermnésique Danglard mènent l'enquête.
Et une enquête de Jean-Baptiste Adamsberg vous emmène toujours beaucoup plus loin que le commissariat du coin de la rue.

Vargas-Baudoin quelle belle association, Adamsberg, le commissaire poète, le pelleteux de nuages, ne pouvait que rencontrer le pinceau soyeux de Baudoin. Tout est beau et vivant dans ce roman graphique. le peintre redessine un Paris familier, réaliste et poétique à la fois. le surréalisme cher à Fred Vargas surgit au détour d'un jardin de banlieue.

Le père de Grégoire, un doux dingue, construit la fontaine des quatre fleuves (Rome Piazza Navona), grandeur nature en capsules de bière tandis que Calamity Jane la poule naine picore tout près. Superbe introduction à l'oeuvre de ce peintre essentiel, si vous êtes passez à coté de cette bédé il y a quinze ans séance de rattrapage incontournable ce weekend.

Petite confidence : je crois bien qu'Adamsberg est l'auto portrait de Baudoin… A vérifier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans ce roman graphique, l'enquête menée par le commissaire Adamsberg est toute aussi complexe et prenante que dans les romans. Il y règne une véritable ambiance de suspens pendant toute la traque du meurtrier. Comme à son habitude Fred Vargas met en scène des personnages atypiques et attachants. Seulement cette fois, le lecteur voit véritablement les scènes se dérouler sous ses yeux à travers des dessins où se mêlent différents styles en fonction des situations mises en scène. Traits fins et détaillés côtoient les contour bruts et épais. Certains dessins très clairs font montre de détails quand d'autres plus sombres réduisent la scène a minima. Mon seul petit regret est la représentation que l'illustrateur se fait de deux protagonistes récurrents - Adamsberg et Danglard - et qui ne ressemble pas à celle que je me faisais des personnages de par les descriptions qui sont données d'eux dans les romans. Je ne trouve pas dans ce Danglard la sympathie que j'éprouve habituellement à son égard. La façon de détailler à outrance les traits du visage de ce personnage me met mal à l'aise, tant j'ai l'impression d'y voir un personnage grotesque en décalage avec le personnage qui dans les romans inspirent généralement la confiance des autres personnages par son allure ! Un très bon ouvrage néanmoins. A découvrir !
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Comme je suis une grande fan des livres de Fred Vargas, en me penchant sur sa bibliographie j'ai découvert ce titre que je n'avais encore jamais lu et dont le texte est mis en images par Baudoin comme "Le marchand d'éponges".
On retrouve donc le commissaire Adamsberg et le lieutenant Danglard qu'un meurtre de petit dealer va mettre sur la piste du tueur en série "le Bélier" en passant par le personnage central de Grégoire, complice délinquant du dealer assassiné parce qu'ils avaient volé son sac à un vieux pas si anodin que ça....
J'ai adoré en parallèle de l'enquête d'Adamsberg toujours réjouissante par ses méandres, bifurcations instinctives et hypothèses brumeuses, le tableau de la famille Braban autour du père et de sa fontaine en canettes de bière recyclées, facteur Cheval contemporain ô combien sympathique ! Sans oublier un clin d'oeil à la poulette fugueuse rousse Calamity !!!
A ne pas manquer !

Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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C'est bien simple, j'ai tout lu de Fred Vargas, et le petit dernier est bien au chaud dans ma bibliothèque en attendant mon prochain festin.
Lorsque je prétends avoir tout lu, c'était ce que je croyais jusqu'à parcourir la bibliographie de l'auteur dans Babelio et que je découvris cet ouvrage que je ne connaissais pas. Sans doute parce qu'il ne s'agit pas d'un roman classique mais d'un roman graphique que l'auteure a réalisé avec le dessinateur Baudoin.
La première impression est un peu mitigée car le trait du dessinateur est vraiment spécial, juste ébauché, peu précis, suggestif… Une fois le choc passé, on se rend compte que ce type de dessin met parfaitement en avant la qualité de l'écriture de Fred Vargas. Et là, aucune déception, dès les premières lignes, nous retrouvons le style, la profondeur, les détails, l'approche psychologique des personnages… Sans oublier ce cher commissaire Adamsberg !
Il s'agit finalement plus d'un roman que d'une bande dessinée classique, ce qui ne me dérange aucunement.
Voilà, je l'ai terminé… Encore une fois, c'est parfait. J'imagine qu'on a tous des auteurs qui nous parlent parfaitement. Fred Vargas est l'un de ses auteurs pour moi. Quoi qu'elle écrive, je bois chacune de ses oeuvres et j'en ressors bouleversé. Même en changeant de support, le plaisir est intact, intégral…. Alors que j'évite les personnages récurrents pour les autres auteurs, je me surprends à attendre avec impatience la nouvelle enquête du commissaire Adamsberg. Aucune lassitude ou redite… du plaisir pur en livre.
Le plus délicat finalement sera d'avoir le visage d'Adamsberg dessiné, devant les yeux. On se fait tous une image des personnages de nos livres et c'est parfois inconfortable quand quelqu'un d'autre vous impose sa vision…
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J'ai lu un magnifique roman policier bien orchestré. La narration est tout à fait originale et place cette BD sur un piédestal concernant son scénario.

Je dois bien avouer que j'ai rarement été aussi déçu par le dessin. Quand un scénario me plaît mais que le dessin est limite, je n'en tiens pas trop compte. Néanmoins en l'espèce, ce dessin noir au trait très gras m'a un peu gâché mon plaisir de lecture. C'est à peine si on peut distinguer les silhouettes des différents personnages. Il me faut quand même un minimum en matière graphique.

Pour autant, j'ai décidé de ne pas baisser la note à deux étoiles car cela reléguerait cette oeuvre dans le commun des mortels. Or, c'est quand même une lecture à découvrir qui ne laissera pas indifférent.
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Excellentissime Vargas, nouvelle illustration de cet univers étrangement humain qu'elle décrit si bien, et qui donne toute leur place aux petits. Ici, c'est le père, ancien ouvrier, qui construit une oeuvre colossale et splendide à partir de canettes de bière.

L'intrigue est belle aussi, finement nouée car il faut attendre les dernières pages pour comprendre le fin mot, comme le grand et le beau Vargas effectue sa chute finale, dans une touche féline.

L'association de la plume et du pinceau enfin est tout aussi belle, l'illustration est à la mesure du scénario, juste et touchante, même s'il est perturbant de se voir imposer un visage étranger pour des personnages si familiers. Mon Danglard a bien meilleure allure ...
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