Le rêve du Celte

Le roman d'une fascinante figure historique.
Mario Vargas Llosa a cette capacité étonnante de vous emporter en quelques lignes dans son histoire. Il revient sur le destin de Roger Casement, un irlandais d'une cinquantaine d'années, que l'on découvre en prison alors qu'il est accusé de trahison. Il se souvient d'abord de sa jeunesse et de ses rêves d'aventures et d'Afrique. Il va découvrir, au Congo pour commencer, les effets dévastateurs du colonialisme, il rédige un rapport qui va faire scandale en Belgique et dans le monde entier. Par la suite il va découvrir une situation similaire au Pérou, toujours autour de la culture du caoutchouc, il dénonce en détail l'asservissent sanguinaire que subissent les africains et les indiens. Cet homme exemplaire et reconnu, va projeter sa colère sur le destin du peuple irlandais, et c'est en abordant le terrain, miné, de la politique qu'il sombre. Mais on sent que Vargas Llosa a beaucoup d'empathie pour cet homme trop en avance sur son temps, autant dans sa vie intime que dans le courage qu'il met à dénoncer l'ignominie d'hommes qui, au nom de la civilisation, ne pensent qu'au profit, faisant d'eux les nouveaux barbares du monde moderne.

Vargas Llosa reste un de mes écrivains préférés, mais le Rêve du Celte n'est pas mon titre préféré. Trop de sujets à part entière que j'aurais préféré voir abordés dans des volumes différents. J'ai eu l'impression de lire trois livres différents sans parvenir à rentrer dans leur unité.

Une très belle histoire qui a le mérite de remettre à l'honneur avec un grand talent la vie, le courage et surtout les différents rôles de Roger Casement entre la fin du XIX et le début du XXème. Mario Vargas Llosa dans ce livre nous raconte les aventures, les actions et les démarches anti-colonialistes (très en avance sur leur temps) de ce diplomate britanique qui bascula indépendantiste irlandais, trop méconu. La plume toujours autant alerte et fraiche, est très agréable et dénote un réel progressisme de l'auteur qui parfois (ou souvent) s'égara dans des opinions politiques réactionnaires.
Mario Vargas Llosa est bien un homme à lire uniquement ce qui pemet d'oublier ses nombreuses déclarations péremptoires et erronées lorsqu'il s'aventure en politique.

"Personnage controversé, intransigeant,peu commode,auteur d'un célèbre rapport sur l'Afrique colonialiste qui porte son nom, l'aventurier et révolutionnaire irlandais Roger Casement (1864-1916) découvre au fil de ses voyages l'injustice sociale mais également les méfaits du colonialisme qu'il saura voir aussi dans son propre pays."
"Le rêve Celte" aurait tout aussi bien pu s'appeler "les illusions perdues." Mario Vargas Liosa nous raconte la vie d'un idéaliste qui après avoir été acclamé pour ses rapports minutieux sur le colonialisme finira dans la disgrâce. le roman m'a semblé par moment long. Malgré tout ,il était nécessaire d'avoir tous ces détails pour mieux comprendre cet homme et son engagement dans un contexte historique très particulier.

Mario vagas llosa, auteur péruvien trace ici un beau roman historique.
Au travers le personnage de Roger Casement on découvre les massacres humains et environnementaux de la colonisation entre environ 1880 et 1910.
Le royaume de belgique au Congo puis l empire britannique au Pérou pour revenir au sources du protagoniste en Irlande avec sa lutte pour l indépendance.
On s émerveille devant a la force et la pugnacité du personnage de Casement pour sa quête de justice... Mais on s attache plus encore à ses faiblesses, ses moments de doutes, de quasi folie ( même sensation pour le protagoniste de "Tour et détours de la vilaine fille" du même auteur : un homme très juste et aussi très faillible au fil des pages)

Le Roman est historiquement très bien documenté et très réaliste.

Il semble parfois que l'auteur ressasse des faits ou des descriptions, comme s il avait oublié l avoir mentionné plus haut. Ca m a dérouté.
A mettre sur le compte d un style littéraire?

Dans ce roman nous suivons la trajectoire de Roger Casement, diplomate britannique et révolutionnaire irlandais, engagé contre les abus du système colonial au Congo et dans le Putumayo (Colombie) et militant en faveur d'une Irlande indépendante.

Cette histoire aborde des sujets tels que le nationalisme et l'homophobie (Roger Casement était homosexuel) qui sont d'actualité aujourd'hui.

"Le rève du Celte" est le titre d'un poème écrit par Roger Casement.

D'abord un personnage de roman, le ci nommé Roger Casement, citoyen irlandais, que l'on imagine révolté depuis sa plus tendre enfance. L'administration anglaise l'envoie au Congo pour enquêter sur la façon dont l'administration belge du roi Leopold II traite les autochtones. Il en résulte un rapport qui fait scandale et dont la puissance offre au jeune Casement ses lettres de noblesse. Cela lui vaudra de repartir en Amazonie enquêter sur l'exploitation de l'hévéa.Il y découvrira des horreurs comparables à celles observées au Congo. Ses missions achevées, épuisé par ces bien tristes tropiques, il se prend à comparer le statut de l'Irlande à celui de ces pays colonisés. Il décide donc de s'engager dans la révolution contre l'occupant anglais.Malheureusement pour lui il pactise avec l'Allemagne croyant y trouver un appui armé pour la révolution qu'il compte mener contre l'Angleterre.
Ce choix assez naïf le conduira en prison.
Le grand intérêt de ce roman-biographie, outre la découverte de ces pages d'histoire est à mon sens la réhabiliation de Roger Casement, grand oublié de l'histoire de l'Irlande, à qui l'on reprocha sa vie privée et son pacte avec l'Allemagne.
On devine que la traduction n'est sans doute pas à l'aune de l'intention du prix Nobel de littérature. Mais que la narration est habile, entrecoupée de réflexions parfois profondes. le désarroi de Casement est relaté avec justesse.Les horreurs et la violence omniprésents sont évoqués avec retenue.
Au final une bien belle et surtout bien utile biographie. Une leçon de courage et de dévouement à l'humanité souffrante.

Ce livre parcourt la vie de Roger Casement, un homme qui a enquêté sur les conditions d'exploitation du caoutchouc au Congo belge et au Pérou, au début du XXe siècle. Les rapports qu'il a publiés ont révélé les exactions exercées à l'encontre des récolteurs de latex. Ils ont produit un important retentissement médiatique. Des scandales qui ont marqué un tournant en défaveur des exploitants, durant la fièvre du caoutchouc.

Roger Casement est né en Irlande, mais passe une partie de sa jeunesse à Liverpool dont le port est un point de liaison central avec les colonies britanniques. C'est un idéaliste. Il rêve d'aller dans ces contrées exotiques et contribuer à la « mission civilisatrice » envers les peuples indigènes. Employé dans une compagnie de navigation, il a l'occasion de se rendre trois fois en Afrique. À 20 ans, il décide de partir pour de bon. Il s'embarque pour le Congo belge. Sur place, il travaille pour le fameux explorateur britannique Henry Morton Stanley puis pour Henry Shelton Sanford, un homme d'affaires américain qui possède d'importantes concessions au Congo.

L'enthousiasme fera vite place au désenchantement. Roger Casement constate que la « mission civilisatrice » consiste surtout à asservir les Congolais. Cette soumission permet à l'administration coloniale et aux hommes d'affaires occidentaux de préserver leurs intérêts dans l'exploitation des ressources. Roger Casement décide alors de ne plus travailler pour le compte d'entreprises commerciales. Il intègre le Foreign Office et devient consul au Nigéria puis dans les colonies portugaises du Mozambique et d'Angola.

Le roi des Belges, Léopold II, s'est forgé l'image de bienfaiteur du Congo, pays qu'il a colonisé et dont il est l'unique propriétaire. Emund D. Morel, journaliste britannique, a démonté cette fable. S'étant rendu sur place, il a été témoin du travail forcé auquel sont assujettis les habitants du Congo. Il a, en effet, constaté que la récolte du latex est imposée à un grand nombre d'entre eux. Cette contrainte accompagnée de lourdes sanctions entraîne des ravages. Beaucoup de Congolais succombent.

Les articles publiés par Edmund D. Morel sur le sort des Congolais ont suscité un grand scandale. Roger Casement est alors chargé par le Foreign Office de se rendre sur place pour enquêter et faire un rapport. S'il corrobore les affirmations d'Edmund D. Morel, cela donnera les moyens à la diplomatie britannique d'exercer une pression sur le Royaume de Belgique. Nommé consul de Grande-Bretagne à Boma, Roger Casement se déplace dans divers comptoirs du Congo belge. Méticuleux, il recueille un nombre important de témoignages de villageois, colons, militaires et missionnaires. Il n'édulcore aucun fait. Son rapport est très attendu. Il provoquera un impact retentissant sur l'administration coloniale belge.

La publication de son Rapport sur le Congo établit la renommée de Roger Casement. Elle lui colle également l'étiquette de « spécialiste en atrocités ». le secrétaire d'État aux Affaires étrangères britannique, sir Edward Grey, fait donc naturellement appel à lui pour une mission au Putumayo, dans l'Amazonie péruvienne. Les conditions d'exploitation du caoutchouc sont à nouveau la cible de l'enquête, et plus spécialement la Peruvian Amazon Company. Cette société détenue par l'homme d'affaires péruvien Julio C. Arana est mise au pilori par le journaliste péruvien Benjamin Saldaña Roca et l'ingénieur américain Walter Hardenburg. Ils dénoncent le traitement inhumain infligé à sa main-d'oeuvre composée d'Amérindiens qui peuplent le Putumayo. Il est confié à Roger Casement la tâche de vérifier ces déclarations.

En compagnie d'autres personnalités mandatées par Julio C. Arana, Roger Casement se rend au Putumayo pour inspecter les comptoirs de production de caoutchouc de la Peruvian Amazon Company. le déroulement de cette mission s'effectue dans un climat hostile et oppressant. Les comptoirs sont perdus au milieu de la forêt amazonienne. Leurs responsables accueillent l'inspection à contrecoeur. Ils savent qu'on cherche à mettre au jour la cruauté de leur comportement à l'égard des Indiens Huitotos et Ocaimas. L'équipe ne tarde d'ailleurs que peu de temps avant de recueillir des témoignages sur les exactions commises. La Peruvian Amazon Company est une société riche et puissante, soutenue par des investisseurs anglais. Il ne sera pas aisé de la mettre en cause. Elle devra cependant faire face à la détermination de Roger Casement.

Roger Casement vit en plein dilemme. Sur le plan professionnel, il est diplomate pour le compte de l'Empire britannique. Dans son coeur, il désire l'indépendance de sa terre natale, l'Irlande. Un attachement profond qu'il exprime par la composition d'un long poème : « le rêve du Celte ». Il peine de plus en plus à assumer cette contradiction qu'il vit comme un conflit d'intérêts. Il parvient à régler le problème en se libérant de ses fonctions de consul, pour des raisons de santé.

Militant indépendantiste irlandais résolu, Roger Casement se consacre désormais pleinement à son idéal. Lorsque le Royaume-Uni entre en guerre en 1914, il voit l'Allemagne comme un libérateur possible. Il séjourne à Berlin dans le but d'obtenir un soutien armé. Cela ne tourne pas comme il le souhaite. Une insurrection conduite par des indépendantistes éclate à Dublin sans l'aide des Allemands. Les meneurs sont arrêtés. Même s'il n'a pas participé aux troubles, Roger Casement l'est également. Il est considéré par les autorités britanniques comme un traître à sa patrie. Il est jugé et condamné à mort. Son sort est désormais entre les mains du gouvernement. Va-t-il commuer la sentence en peine de prison à perpétuité ? Dans sa cellule, Roger Casement attend la décision.

Mario Vargas Llosa a construit une narration rétrospective. Roger Casement se trouve en prison et il se remémore son existence passée. Il revient sur les trois principaux faits d'armes qui constituent le socle de sa vie publique. Il songe aussi à ses faiblesses, ses vices et ses amitiés qui pour certaines ont été sacrifiées sur l'autel de son idéal indépendantiste. Cette approche intime permet de bien cerner la personnalité complexe et tourmentée de ce personnage historique.

Lien : https://editionsbarometre.co..

J'ai aimé découvrir cet homme que je ne connaissait pas. J'ai vraiment été passionné par les deux premiers chapitres sur son combat au Congo et en Amazonie.
Et la plume de l'écrivain est parfaite.