Le rêve du Celte

D'abord un personnage de roman, le ci nommé Roger Casement, citoyen irlandais, que l'on imagine révolté depuis sa plus tendre enfance. L'administration anglaise l'envoie au Congo pour enquêter sur la façon dont l'administration belge du roi Leopold II traite les autochtones. Il en résulte un rapport qui fait scandale et dont la puissance offre au jeune Casement ses lettres de noblesse. Cela lui vaudra de repartir en Amazonie enquêter sur l'exploitation de l'hévéa.Il y découvrira des horreurs comparables à celles observées au Congo. Ses missions achevées, épuisé par ces bien tristes tropiques, il se prend à comparer le statut de l'Irlande à celui de ces pays colonisés. Il décide donc de s'engager dans la révolution contre l'occupant anglais.Malheureusement pour lui il pactise avec l'Allemagne croyant y trouver un appui armé pour la révolution qu'il compte mener contre l'Angleterre.
Ce choix assez naïf le conduira en prison.
Le grand intérêt de ce roman-biographie, outre la découverte de ces pages d'histoire est à mon sens la réhabiliation de Roger Casement, grand oublié de l'histoire de l'Irlande, à qui l'on reprocha sa vie privée et son pacte avec l'Allemagne.
On devine que la traduction n'est sans doute pas à l'aune de l'intention du prix Nobel de littérature. Mais que la narration est habile, entrecoupée de réflexions parfois profondes. le désarroi de Casement est relaté avec justesse.Les horreurs et la violence omniprésents sont évoqués avec retenue.
Au final une bien belle et surtout bien utile biographie. Une leçon de courage et de dévouement à l'humanité souffrante.

Me voici donc réconciliée avec Mario Vargas Llosa! J'attendais beaucoup de cet auteur nobelisé péruvien et le livre Aux Cinq Rues, Lima m'avait laissée plus que dubitative. Mais avec le rêve du Celte, je commence à comprendre la force de la prose de cet écrivain: simple, facile à lire et pourtant très puissante. On se laisse conter la fascinante épopée de Roger Casement. J'ai découvert ce personnage historique présenté sous un jour très humain, nuancé, complexe ainsi que des évènements dont je n'avais pas connaissance (ayant lu Au coeur des ténèbres de Conrad le passage congolais a éveillé des souvenirs mais je ne connaissais pas du tout ces pans d'Histoire péruviens et irlandais). J'ai beaucoup apprécié ce style dépouillé et accessible qui aborde des questions sérieuses avec une grande intelligence. Je recommande et je vais m'empresser de lire d'autres livres du même auteur!

J'ai éprouvé deux sentiments contradictoires à la lecture de cette biographie romancée.

D'une part, l'impression que c'est un livre à lire, et de la gratitude envers Mario Vargas Llosa d'avoir fait ressortir de l'ombre la figure de Roger Casement. le héros du récit, aujourd'hui plutôt oublié, a en effet été un des premiers à dénoncer les atrocités commises par les colons au Congo belge et au Pérou, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Cet anticolonialiste a même été anobli pour les rapports qu'il a publiés sur les crimes des Européens dans les exploitations de caoutchouc.

Mario Vargas Llosa nous montre bien toute la complexité du personnage et les différentes facettes de sa personnalité, et notamment son amour pour sa terre natale, l'Irlande, qui n'était pas encore indépendante. Un amour presque fanatique, qui l'a conduit à comploter contre les Alliés et avec l'Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, et à être exécuté pour haute trahison en 1916 – la révélation de son homosexualité s'étant ajoutée à ce premier « crime » et ayant empêché les demandes de grâce d'aboutir.

Mais, d'autre part, l'impression d'un livre long… Bien que le style soit fluide et agréable, j'ai trouvé de nombreuses longueurs voire répétitions : certains paragraphes (sur l'amour de Casement pour sa mère, sa passion pour l'Irlande, le parallèle qu'il dresse entre le Congo et l'Amazonie ou entre les colonies et l'Irlande occupée par le Royaume-Uni, la passion du héros pour les corps musclés des jeunes hommes…) se répètent parfois au mot près de chapitres en chapitres… Beaucoup de passages sont en outre trop lyriques à mon goût, en particulier les dialogues.

Les dialogues concourent en effet au manque de crédibilité de certaines scènes, notamment en raison de la construction du récit. On fait sans cesse des allers-retours entre Pentonville Prison, où Casement est emprisonné peu avant son exécution, et le reste de sa vie, qu'il se remémore, mais cela donne parfois lieu à des conversations où les personnages parlent comme un livre, par exemple lorsqu'Alice Stopford Green raconte l'insurrection irlandaise à Roger.

Toutes ces raisons m'ont conduite à un sentiment de lassitude et à une hâte de terminer ce livre, ce qui est vraiment dommage car j'étais (et je suis toujours) fascinée par la figure complexe et pleine de paradoxes de Roger Casement.

Une très belle histoire qui a le mérite de remettre à l'honneur avec un grand talent la vie, le courage et surtout les différents rôles de Roger Casement entre la fin du XIX et le début du XXème. Mario Vargas Llosa dans ce livre nous raconte les aventures, les actions et les démarches anti-colonialistes (très en avance sur leur temps) de ce diplomate britanique qui bascula indépendantiste irlandais, trop méconu. La plume toujours autant alerte et fraiche, est très agréable et dénote un réel progressisme de l'auteur qui parfois (ou souvent) s'égara dans des opinions politiques réactionnaires.
Mario Vargas Llosa est bien un homme à lire uniquement ce qui pemet d'oublier ses nombreuses déclarations péremptoires et erronées lorsqu'il s'aventure en politique.

Ce livre parcourt la vie de Roger Casement, un homme qui a enquêté sur les conditions d'exploitation du caoutchouc au Congo belge et au Pérou, au début du XXe siècle. Les rapports qu'il a publiés ont révélé les exactions exercées à l'encontre des récolteurs de latex. Ils ont produit un important retentissement médiatique. Des scandales qui ont marqué un tournant en défaveur des exploitants, durant la fièvre du caoutchouc.

Roger Casement est né en Irlande, mais passe une partie de sa jeunesse à Liverpool dont le port est un point de liaison central avec les colonies britanniques. C'est un idéaliste. Il rêve d'aller dans ces contrées exotiques et contribuer à la « mission civilisatrice » envers les peuples indigènes. Employé dans une compagnie de navigation, il a l'occasion de se rendre trois fois en Afrique. À 20 ans, il décide de partir pour de bon. Il s'embarque pour le Congo belge. Sur place, il travaille pour le fameux explorateur britannique Henry Morton Stanley puis pour Henry Shelton Sanford, un homme d'affaires américain qui possède d'importantes concessions au Congo.

L'enthousiasme fera vite place au désenchantement. Roger Casement constate que la « mission civilisatrice » consiste surtout à asservir les Congolais. Cette soumission permet à l'administration coloniale et aux hommes d'affaires occidentaux de préserver leurs intérêts dans l'exploitation des ressources. Roger Casement décide alors de ne plus travailler pour le compte d'entreprises commerciales. Il intègre le Foreign Office et devient consul au Nigéria puis dans les colonies portugaises du Mozambique et d'Angola.

Le roi des Belges, Léopold II, s'est forgé l'image de bienfaiteur du Congo, pays qu'il a colonisé et dont il est l'unique propriétaire. Emund D. Morel, journaliste britannique, a démonté cette fable. S'étant rendu sur place, il a été témoin du travail forcé auquel sont assujettis les habitants du Congo. Il a, en effet, constaté que la récolte du latex est imposée à un grand nombre d'entre eux. Cette contrainte accompagnée de lourdes sanctions entraîne des ravages. Beaucoup de Congolais succombent.

Les articles publiés par Edmund D. Morel sur le sort des Congolais ont suscité un grand scandale. Roger Casement est alors chargé par le Foreign Office de se rendre sur place pour enquêter et faire un rapport. S'il corrobore les affirmations d'Edmund D. Morel, cela donnera les moyens à la diplomatie britannique d'exercer une pression sur le Royaume de Belgique. Nommé consul de Grande-Bretagne à Boma, Roger Casement se déplace dans divers comptoirs du Congo belge. Méticuleux, il recueille un nombre important de témoignages de villageois, colons, militaires et missionnaires. Il n'édulcore aucun fait. Son rapport est très attendu. Il provoquera un impact retentissant sur l'administration coloniale belge.

La publication de son Rapport sur le Congo établit la renommée de Roger Casement. Elle lui colle également l'étiquette de « spécialiste en atrocités ». le secrétaire d'État aux Affaires étrangères britannique, sir Edward Grey, fait donc naturellement appel à lui pour une mission au Putumayo, dans l'Amazonie péruvienne. Les conditions d'exploitation du caoutchouc sont à nouveau la cible de l'enquête, et plus spécialement la Peruvian Amazon Company. Cette société détenue par l'homme d'affaires péruvien Julio C. Arana est mise au pilori par le journaliste péruvien Benjamin Saldaña Roca et l'ingénieur américain Walter Hardenburg. Ils dénoncent le traitement inhumain infligé à sa main-d'oeuvre composée d'Amérindiens qui peuplent le Putumayo. Il est confié à Roger Casement la tâche de vérifier ces déclarations.

En compagnie d'autres personnalités mandatées par Julio C. Arana, Roger Casement se rend au Putumayo pour inspecter les comptoirs de production de caoutchouc de la Peruvian Amazon Company. le déroulement de cette mission s'effectue dans un climat hostile et oppressant. Les comptoirs sont perdus au milieu de la forêt amazonienne. Leurs responsables accueillent l'inspection à contrecoeur. Ils savent qu'on cherche à mettre au jour la cruauté de leur comportement à l'égard des Indiens Huitotos et Ocaimas. L'équipe ne tarde d'ailleurs que peu de temps avant de recueillir des témoignages sur les exactions commises. La Peruvian Amazon Company est une société riche et puissante, soutenue par des investisseurs anglais. Il ne sera pas aisé de la mettre en cause. Elle devra cependant faire face à la détermination de Roger Casement.

Roger Casement vit en plein dilemme. Sur le plan professionnel, il est diplomate pour le compte de l'Empire britannique. Dans son coeur, il désire l'indépendance de sa terre natale, l'Irlande. Un attachement profond qu'il exprime par la composition d'un long poème : « le rêve du Celte ». Il peine de plus en plus à assumer cette contradiction qu'il vit comme un conflit d'intérêts. Il parvient à régler le problème en se libérant de ses fonctions de consul, pour des raisons de santé.

Militant indépendantiste irlandais résolu, Roger Casement se consacre désormais pleinement à son idéal. Lorsque le Royaume-Uni entre en guerre en 1914, il voit l'Allemagne comme un libérateur possible. Il séjourne à Berlin dans le but d'obtenir un soutien armé. Cela ne tourne pas comme il le souhaite. Une insurrection conduite par des indépendantistes éclate à Dublin sans l'aide des Allemands. Les meneurs sont arrêtés. Même s'il n'a pas participé aux troubles, Roger Casement l'est également. Il est considéré par les autorités britanniques comme un traître à sa patrie. Il est jugé et condamné à mort. Son sort est désormais entre les mains du gouvernement. Va-t-il commuer la sentence en peine de prison à perpétuité ? Dans sa cellule, Roger Casement attend la décision.

Mario Vargas Llosa a construit une narration rétrospective. Roger Casement se trouve en prison et il se remémore son existence passée. Il revient sur les trois principaux faits d'armes qui constituent le socle de sa vie publique. Il songe aussi à ses faiblesses, ses vices et ses amitiés qui pour certaines ont été sacrifiées sur l'autel de son idéal indépendantiste. Cette approche intime permet de bien cerner la personnalité complexe et tourmentée de ce personnage historique.

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Vargas Llosa reste un de mes écrivains préférés, mais le Rêve du Celte n'est pas mon titre préféré. Trop de sujets à part entière que j'aurais préféré voir abordés dans des volumes différents. J'ai eu l'impression de lire trois livres différents sans parvenir à rentrer dans leur unité.

"Personnage controversé, intransigeant,peu commode,auteur d'un célèbre rapport sur l'Afrique colonialiste qui porte son nom, l'aventurier et révolutionnaire irlandais Roger Casement (1864-1916) découvre au fil de ses voyages l'injustice sociale mais également les méfaits du colonialisme qu'il saura voir aussi dans son propre pays."
"Le rêve Celte" aurait tout aussi bien pu s'appeler "les illusions perdues." Mario Vargas Liosa nous raconte la vie d'un idéaliste qui après avoir été acclamé pour ses rapports minutieux sur le colonialisme finira dans la disgrâce. le roman m'a semblé par moment long. Malgré tout ,il était nécessaire d'avoir tous ces détails pour mieux comprendre cet homme et son engagement dans un contexte historique très particulier.

J'ai découvert le rêve du celte de Mario Vargas Llosa il y a quelques années. L'histoire d'une figure de la rébellion irlandaise comme Roger Casement, ainsi que sa vie mouvementée à travers des expéditions pour dénoncer l'inhumanité du colonialisme ne pouvaient qu'être un livre pour moi !

Mario Vargas Llosa ranime une histoire douloureuse en cette fin de XVIIIe siècle et début du XIXe siècle. Alors que l'Empire britannique est immense, Roger Casement, aventurier, découvre l'Afrique. Notamment le Congo de Léopold II, souvent peu évoqué. Il va prendre en note l'ensemble des horreur qu'il y verra, car les colons n'hésitent pas à y faire régner la terreur. Il est intéressant de voir Casement évoluer de jeune homme idéaliste qui croit réellement à la mission civilisatrice des peuples européens vers une personne plus consciente de la réalité de situation des peuples africains. Ce sera suite à cette expérience qu'il écrira le rapport Casement, qui fera grand bruit.

Le livre, biographie romancée, ranime le passé violent des pays sous domination coloniale. Il y est donc question de racisme, de violence et de domination de manière assez crue. La partie en Amazonie est particulièrement dure à lire : torture, viol… On assiste au pire de la nature humaine à travers le regard de Casement et ses compagnons. Heureusement, l'humanisme teinté d'intransigeance de l'Irlandais permet de rendre la lecture plus supportable. Il est par ailleurs intéressant de voir comment la violence est traitée par les hautes instances des autorités britannique.

Casement est par ailleurs une personnalité bien plus complexe qu'il n'y paraît. Mario Vargas LLosa a une écriture simple et directe, mais fluide. Les changements dans le caractère et les croyances de Roger Casement sont subtils et bien décrits, ce qui permet par créer une connivence au fil du temps avec cet homme secret mais entier. Il semble toujours être à part de ses semblables, grand voyageur, incapable d'avoir des attaches hormis quelques femmes de son entourage, comme l'historienne indépendantiste irlandaise Alice Stopford Green. Sa fascination pour l'Irlande, tardive, marquera un point tournant dans son existence et une ancre à laquelle se rattacher.

Mais le plus grand secret de Casement demeure son homosexualité. A une époque où c'était très mal vu, Oscar Wilde a été condamné pour ses moeurs jugées contre-natures à la fin du XIXe siècle et bien plus tard Alan Turing a subi une castration chimique, il a tenu un journal sulfureux qui lui a valu une réputation déplorable. Difficile de dire jusqu'à quel point cette découverte a participé à sa condamnation à mort , mais cette fin laisse un mélange d'amertume et de tristesse. Pourquoi un homme qui a tant oeuvré pour la dignité humaine a-t-il été condamné de cette manière ?

Le rêve du Celte est vraiment une lecture éclairante ! J'ai beaucoup aimé le parcours de Roger Casement, qui couvre de nombreux questionnements : racisme, homophobie, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes... L'homme dérange profondément les sociétés avides de richesses et de cruauté, car il s'acharne à enquêter et décrire toutes les horreurs qu'il croisera dans ses rapports. C'est également l'histoire d'un drame marqué par le disgrâce et l'infamie, et l'histoire d'un homme qui n'aura jamais vraiment trouvé sa place dans le monde.
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Biographie romancée de Roger Casement par Mario Vargas Llosa. Enrichissant et interpellant que le parcours de ce jeune diplomate anglais d'origine irlandaise. Envoyé successivement au Congo de Leopold II et au Pérou pour dénoncer les traitements barbares infligés aux indigènes par les producteurs de caoutchouc, il démissionne de son poste pour libérer l'Irlande du colonisateur anglais. Mais ses choix stratégiques de s'allier à l'Allemagne en pleine première guerre mondiale pour libérer son pays divisent les nationalistes et signeront sa perte. L'histoire est extrêmement intéressante mais j'ai trouvé le style parfois trop descriptif (surtout sur la partie congolaise). J'aurai aimé être plongée dans le coeur des émotions de Roger Casement lorsqu'il découvre ces atrocités plutôt que dans ses émois sexuels. Ceci dit, cela reste un livre très enrichissant d'un point de vue historique.

Cette fois-ci Super Mario nous raconte la vie romancée de Roger Casement, Roger qui ? Casement, tu sais ce diplomate aventurier d'origine irlandaise qui au Congo Belge et au Pérou a combattu l'exploitation des populations locales réduites en esclavage. Non je ne connaissais pas ce Casement et c'est bien dommage car le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a eu un destin peu ordinaire.
Tout a commencé très jeune pour Roger, son père lui raconte ses aventures en Afghanistan où il a servi pour l'Empire. En grandissant Roger se passionne pour les aventures de Livingstone, sa disparition jusqu'à sa découverte, au fin fond de la jungle par Stanley. C'est décidé ! Il sera aventurier et en 1884, à 20 ans il fit partie d'une expédition dirigée par Stanley lui-même. C'est là que se forgea son destin. Révolté par ce qu'il découvre sur les mauvais traitements subis par les autochtones au Congo de Léopold II. Il rédigea un rapport qui fît sensation à son époque et donna sans doute des poussées d'eczéma au bon roi Léopold II qui l'avait reçu dans son palais quelques mois auparavant.
Devenu diplomate au Foreign Office, il fût mandaté par la Perfide Albion pour enquêter sur les crimes commis au Putumayo sur les plantations d'hévéas d'une compagnie anglaise, la Peruvian Amazon Company. Son rapport publié en 1912 entrainera une pluie de condamnations et la faillite de la célèbre compagnie.
Toutes ces expériences amèneront Roger à s'interroger sur le colonialisme et sur sa propre identité, l'Irlande au fond n'est-elle pas une version soft des colonies précitées et n'a-t-elle pas droit elle aussi à sa souveraineté ? le diplomate anobli par la reine devra faire un choix entre un pays qui lui a donné beaucoup et sa Vraie patrie, l'Irlande. Roger se plonge alors dans l'histoire irlandaise jusqu'à devenir un activiste indépendantiste convaincu prêt à pactiser avec le diable pour l'indépendance de l'Irlande. « Les ennemis de nos ennemis sont nos amis ». Il en paiera le prix fort.
Le Pérou, l'identité, le droit à la différence et le refus de l'indifférence sont des thèmes récurrents de l'oeuvre de Vargas Llosa et ce n'est pas une surprise qu'il se soit intéressé à la vie de cet humaniste qui, malgré une santé déplorable, s'est battu jusqu'au bout pour défendre ses idéaux. Un roman sur les dérives de la colonisation et sa propension à exploiter les peuples, qu'elle était censée aider, poussée en cela par la cupidité. Un roman sur l'histoire dans cette période de 1880 à 1916 où l'équilibre du monde vacillait une fois de plus. Un roman qui nous montre que la mondialisation était déjà en marche à l'époque et que l'or s'appelait alors caoutchouc. Un roman sur un homme au destin terriblement romanesque dont la plume fluide et talentueuse de Vargas Llosa nous restitue un portrait sans manichéisme. Un roman haletant et passionnant !