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Voilà un livre magnifique du grand Vargas Llosa! L'itinéraire d'un homme employé dans une société coloniale, d'abord au Congo puis au Brésil, et qui va oeuvrer, on est au début du siècle, à la décolonisation, l'abolition de l'esclavage et de la torture qui l'accompagne. Grand homme, ce Celte, qui aurait mérité un destin différent. Mais son combat pour l'Indépendance de l'Irlande se terminera par une condamnation pour Haute Trahison envers une Angleterre, plus intéressée par la possession de l'Eire que par la dignité humaine des Africains et Sud-Américains. Une oeuvre grandiose!
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Une découverte : celle d'un homme entier, anticolonialiste, défenseur de l'Irlande indépendante, passionné, profondément humain.
Une belle figure d'homme.
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Regardez cet homme à l'élégance désuète, au visage émacié, inquiet. Très belle photo sépia. C'est Roger Casement (1864-1916), tombé dans les oubliettes de l'Histoire. Plus désormais, et ce grâce à la plume déliée de M. Vargas Llosa dont il fait le sujet principal de son nouveau roman "Le rêve du Celte".
Roger Casement a aimé plus que tout la liberté. Né près de Dublin, devenu diplomate, son existence entière ne sera que souffrances, morale et physique. Homosexuel en un temps où vous pouviez finir en prison pour ce genre de préférence, ses amours seront toujours cachées, brèves et honteuses. Ses fonctions de consul vont le mener dans des pays où il va user sa santé, plus d'un serait depuis bien longtemps rentré sous des latitudes plus clémentes, pas Roger Casement, son combat pour la liberté des hommes passait avant tout.
Tout d'abord nommé au Congo, il est de suite horrifié par les pratiques de la colonisation belge, la cruauté des contremaîtres, l'asservissement des autochtones, tout ça pour récolter le caoutchouc, matière première alors considérée précieuse. Il va passer des mois et des mois à parcourir chaque exploitation, à tenter de faire témoigner les esclaves, à noircir des pages et des pages qu'il garde et cache soigneusement, mais aussi à lutter contre les fièvres, la malaria et autres maladies tropicales. Son rapport est publié en 1904.
On l'envoie ensuite au Pérou dans la région du Pitimayo, enquêter sur les sombres agissement de la Peruvian Amazon Company, entreprise cotée à Londres. Roger Casement est témoin des mêmes atrocités qu'au Congo, et c'est avec un acharnement toujours aussi intact qu'il va les dénoncer, malgré une santé déclinante, et le climat de la forêt amazonienne ne va rien arranger.
Revenu dans sa patrie d'origine, c'est un autre combat qu'il va mener. L'Irlande est en pleine lutte pour son indépendance, d'anticolonialiste il va devenir nationaliste et rechercher l'alliance des Allemands. On est en pleine Grande Guerre, cela ne va pas plaire à tout le monde. Roger Casement est emprisonné, accusé de haute trahison et pendu le 3 août 1916.
C'est en lisant Conrad que M. Vargas Llosa a eu connaissance de ce personnage historique. Roger Casement et Conrad se sont rencontrés au Congo, leur rencontre impressionna autant l'un que l'autre. Il est écrit en couverture que c'est un roman, mais "Le rêve du Celte" est la très émouvante biographie d'un grand homme, avec ses passions, ses tourments et ses démons. Ah si L Histoire pouvait toujours être ainsi contée...
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Roger Casement est surtout connu en Irlande pour son rôle dans la guerre d'indépendance mais on découvrira dans ce roman biographique son action humanitaire. Ses rapports sur les mauvais traitements infligés aux populations locales au Congo et en Amazonie ont permis d'alerter l'opinion publique.

C'est la partie irlandaise du roman qui m'a le moins plu. Moins rythmée, plus bavarde et détaillée dans l'action politique....J'y ai été moins sensible.
Par contre, j'ai trouvé passionnantes ses aventures congolaises et amazoniennes, admiré la détermination de ce petit bonhomme, qui malgré ses problèmes de santé va tout faire pour que le pot de terre l'emporte sur le pot de fer.
Pas le meilleur roman que j'ai lu de Vargas Llosa... mais assurément une biographie passionnante qui donne à réfléchir sur le progrès et la civilisation.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Me voici donc réconciliée avec Mario Vargas Llosa! J'attendais beaucoup de cet auteur nobelisé péruvien et le livre Aux Cinq Rues, Lima m'avait laissée plus que dubitative. Mais avec le rêve du Celte, je commence à comprendre la force de la prose de cet écrivain: simple, facile à lire et pourtant très puissante. On se laisse conter la fascinante épopée de Roger Casement. J'ai découvert ce personnage historique présenté sous un jour très humain, nuancé, complexe ainsi que des évènements dont je n'avais pas connaissance (ayant lu Au coeur des ténèbres de Conrad le passage congolais a éveillé des souvenirs mais je ne connaissais pas du tout ces pans d'Histoire péruviens et irlandais). J'ai beaucoup apprécié ce style dépouillé et accessible qui aborde des questions sérieuses avec une grande intelligence. Je recommande et je vais m'empresser de lire d'autres livres du même auteur!
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Cette fois-ci Super Mario nous raconte la vie romancée de Roger Casement, Roger qui ? Casement, tu sais ce diplomate aventurier d'origine irlandaise qui au Congo Belge et au Pérou a combattu l'exploitation des populations locales réduites en esclavage. Non je ne connaissais pas ce Casement et c'est bien dommage car le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a eu un destin peu ordinaire.
Tout a commencé très jeune pour Roger, son père lui raconte ses aventures en Afghanistan où il a servi pour l'Empire. En grandissant Roger se passionne pour les aventures de Livingstone, sa disparition jusqu'à sa découverte, au fin fond de la jungle par Stanley. C'est décidé ! Il sera aventurier et en 1884, à 20 ans il fit partie d'une expédition dirigée par Stanley lui-même. C'est là que se forgea son destin. Révolté par ce qu'il découvre sur les mauvais traitements subis par les autochtones au Congo de Léopold II. Il rédigea un rapport qui fît sensation à son époque et donna sans doute des poussées d'eczéma au bon roi Léopold II qui l'avait reçu dans son palais quelques mois auparavant.
Devenu diplomate au Foreign Office, il fût mandaté par la Perfide Albion pour enquêter sur les crimes commis au Putumayo sur les plantations d'hévéas d'une compagnie anglaise, la Peruvian Amazon Company. Son rapport publié en 1912 entrainera une pluie de condamnations et la faillite de la célèbre compagnie.
Toutes ces expériences amèneront Roger à s'interroger sur le colonialisme et sur sa propre identité, l'Irlande au fond n'est-elle pas une version soft des colonies précitées et n'a-t-elle pas droit elle aussi à sa souveraineté ? le diplomate anobli par la reine devra faire un choix entre un pays qui lui a donné beaucoup et sa Vraie patrie, l'Irlande. Roger se plonge alors dans l'histoire irlandaise jusqu'à devenir un activiste indépendantiste convaincu prêt à pactiser avec le diable pour l'indépendance de l'Irlande. « Les ennemis de nos ennemis sont nos amis ». Il en paiera le prix fort.
Le Pérou, l'identité, le droit à la différence et le refus de l'indifférence sont des thèmes récurrents de l'oeuvre de Vargas Llosa et ce n'est pas une surprise qu'il se soit intéressé à la vie de cet humaniste qui, malgré une santé déplorable, s'est battu jusqu'au bout pour défendre ses idéaux. Un roman sur les dérives de la colonisation et sa propension à exploiter les peuples, qu'elle était censée aider, poussée en cela par la cupidité. Un roman sur l'histoire dans cette période de 1880 à 1916 où l'équilibre du monde vacillait une fois de plus. Un roman qui nous montre que la mondialisation était déjà en marche à l'époque et que l'or s'appelait alors caoutchouc. Un roman sur un homme au destin terriblement romanesque dont la plume fluide et talentueuse de Vargas Llosa nous restitue un portrait sans manichéisme. Un roman haletant et passionnant !
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Maria Vargas Llosa ressuscite une figure du passé méconnue : Roger Casement né en Irlande alors anglaise en 1864 et qui va mourir exécuté en prison en 1916 à Londres.

Roger Casement, autrement dit « le Celte ». Et Maria Vargas Llosa choisit de le faire revivre en alternant les chapitres consacrés aux derniers mois de sa vie en prison – il a été pris dans un imbroglio entre l’Allemagne et l’Angleterre pendant la première guerre mondiale pour libérer sa chère Irlande – et ses explorations de jeunesse au Congo puis en Amazonie.

Trois périodes dans sa vie - trois parties dans le livre.

La première au Congo : fasciné très jeune par les exploits des explorateurs comme Docteur Livingstone, il rêve d’aventure en Afrique. Orphelin dès l’âge de dix ans, il est élevé par un grand-oncle en Uster, mais dès sa majorité il va s’embarquer pour son rêve : le continent africain.

Nous sommes en 1883. A cette époque le Roi des Belges, Léopold II, est en train d’annexer un très vaste territoire qui va devenir le futur Congo : sous prétexte de civiliser et d’évangéliser les peuples africains, les colons se livrent sur place à un véritable massacre des populations locales pour exploiter l’hévéa et produire le fameux caoutchouc.
Peu à peu la conscience de Roger s’éveille : en tant que consul britannique il peut parcourir les contrées sauvages. Ce qu’il va découvrir a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête : quelques tortionnaires y exercent tellement d’atrocités - « raids » pour capturer des « sauvages », viols, torture comme l’horrible « cep » qui suspend les sauvages dans des cages en hauteur ou blessures graves à l’aide d’une « chicotte », suppression des mains ou du sexe en cas de récolte insuffisante … - que son Rapport sur le Congo fera date et contribuera à soulever l'opinion européenne contre l'administration directe de la colonie par Léopold ; une commission d'enquête va être formée. Suite aux conclusions de cette commission, le gouvernement de la colonie sera transféré à l'État belge.

« Tout le reste de sa vie, Roger Casement – il se disait une fois de plus maintenant, en 1902, au milieu de sa fièvre – avait regretté d’avoir consacré ses huit premières années en Afrique à travailler, comme un pion dans un jeu d’échecs, à la construction de l’Etat indépendant du Congo, y investissant son temps, sa santé, ses efforts, son idéalisme et croyant que, de la sorte, il œuvrait pour un but philanthropique. »

Deuxième période : le Pérou.

De retour en Angleterre sa mission humanitaire va se poursuivre : un temps consul au Brésil, il est envoyé à nouveau en mission par le Foreign Office pour enquêter en Amazonie, dans des contrées sauvages, entre Iquitos et Putumayo, entre le Pérou et la Colombie. Ici les scènes barbares qu’il découvre ressemblent étrangement aux monstruosités découvertes au Congo : au nom de la « Péruvian Amazon Company » et au nom encore d’une mission civilisatrice, quelques colons sanguinaires massacrent les populations locales en exploitant l’hévéa. Les tortures sont atroces, les « sauvages » marqués au fer de la Compagnie et décimés par les tâches inhumaines.
De la même manière son premier puis second rapport, Le rapport bleu crée un véritable scandale et va contribuer à ruiner définitivement ses principaux dirigeants, responsables des atrocités contre les sauvages.

Mais peu à peu, outre les souffrances physiques qu’il éprouve dans la jungle, c’est le découragement moral auquel Roger Casement est confronté : il n’en peut bientôt plus de ces horreurs africaines ou amazoniennes, il n’aspire qu’à rentrer chez lui. De retour en Angleterre il est acclamé pour son action, et même anobli par le Roi.

Et c’est une troisième période qui s’ouvre : la période irlandaise.

En effet Roger ne peut s‘empêcher d’assimiler la situation d’opprimés des peuples africains ou amazoniens qu’il a longuement côtoyés face à la puissance colonisatrice de l’Angleterre à celle du peuple de son enfance : les Irlandais. Une conscience d’opprimé naît en lui, et il se met à rêver d’un destin hors du commun comme libérateur de sa chère patrie. Mais rien ne va être simple à partir de ce moment-là.

Sa rencontre avec l’historienne irlandaise Alice Stopford Green va lui ouvrir les yeux : en lui faisant lire des contes et légendes celtiques, elle l’éduque petit à petit à la culture irlandaise et à l’oppression anglaise qui cherche à éliminer toute velléité d’indépendance. Tout d’abord soutien des mouvements pacifistes – le Home Rule – il se radicalise peu et à peu et épouse la thèse selon laquelle la seule solution d’indépendance passera par les armes. Mais il va commettre une erreur en imaginant qu’il faut s’allier à une autre puissance militaire pour renverser le régime anglais : il prend des contacts avec l’Allemagne dans l’idée de s’appuyer sur les Allemands pour combattre les Anglais pendant la première guerre mondiale, mais un imbroglio diplomatique fera que les armes ne parviendront jamais aux Irlandais et que l’insurrection « de Pâques sanglantes » sera sauvagement maîtrisée par les Anglais, et Roger emprisonné pour haute trahison.

Mais en matière de trahison, Roger en connut une personnelle bien amère.
Très tôt attiré par l’esthétique des corps, il découvre peu à peu son attirance pour les jeunes garçons. Plein de culpabilité – Roger réfléchit beaucoup aux questions de religion et finira par « retrouver » sa foi catholique héritée de sa mère – il s’échappe pourtant de temps en temps pour vivre des escapades coupables avec de jeunes africains ou amazoniens. Mais la plupart du temps c’est la solitude auquel il est le plus confronté : malgré des amitiés solides, Roger ne partagea jamais son quotidien avec un autre homme. Sauf à la fin. Lorsqu’il débarque aux Etats-Unis pour aller lever des fonds pour les « Ulster Volunteers », la force armée irlandaise, un jeune homme se présente à lui dès le premier jour, comme par enchantement. Il se dit norvégien. Et il est très beau. Pour Roger ce sera le « coup de foudre » et Eivind Adler Christensen va l’accompagner partout, jusqu’en Allemagne. Pas de chance pour Roger : cet Eivind est un agent secret à la solde du gouvernement britannique qui n’accorde aucun intérêt à Roger et ne s’intéresse qu’à l’argent.

Alors, un héros, Roger Casement ?

Ses coupables amours homosexuelles auront raison de son image finale : dans ses journaux intimes il décrit des scènes érotiques – vécues ou rêvées – : pain béni pour l’administration anglaise qui va s’en emparer et les faire publier pour contrecarrer le soutien et le crédit dont il bénéficie en Angleterre et en Europe comme humaniste qui a beaucoup fait pour les populations locales et ternir son image dans les journaux. Et la conséquence ne va pas tarder à tomber, malgré l’espoir cultivé pendant trois mois – le temps de ce récit de cinq cents pages - du recours en grâce : nous sommes en 1916 et Roger sera exécuté reconnu coupable de haute trahison contre sa patrie anglaise.


Après avoir évoqué l'assassinat de Leonidas Trujillo, dictateur de la République dominicaine, dans « La fête au Bouc » puis les derniers jours de la féministe Flora Tristan dans « Le paradis - un peu plus loin », le Prix Nobel de littérature 2010 ressuscite à nouveau une figure historique d'envergure, un personnage dont il sait mettre en valeur la grandeur humaniste, et les affres de travers aujourd’hui jugés banals – l’attirance homosexuelle. Or Roger souffre encore plus d’imaginer que la dernière image que les gens garderont de lui sera celle d’un homme « dépravé », quitte à oublier tout le reste de son action. Avec « le rêve du Celte » Vargas Llosa réhabilite l’humaniste.

« Avec la révolution des mœurs, principalement sur le plan sexuel, en Irlande, peu à peu, et presque toujours avec réticence et du bout des lèvres, le nom de Casement s’est frayé un chemin jusqu’à être accepté pour ce qu’il fut : l’un des grands combattants anticolonialistes et défenseurs des droits de l’homme et des cultures indigènes de son temps, et un artisan dévoué de l’émancipation de l’Irlande. »

Comme souvent dans ses romans, Mario Vargas Llosa aura donc posé des questions éternelles et universelles. Même si les conditions ont changé, la thématique du progrès, de la civilisation apportée par les blancs européens est toujours centrale dans de nombreuses régions du monde, à commencer par cette Amérique latine si chère à l’auteur, où la terre est à nouveau source de profits tentants et rapides, quitte à épuiser les sols…

« Si tu veux comprendre le mal, il y a un seul moyen, cesser de raisonner et s’en remettre à la religion : c’est ça le péché originel » , lançait-il à un ami au Congo.

Maîtrisé, efficace, passionnant, ce « Rêve du Celte » à travers Vargas Llosa rend ici un magnifique hommage à un personnage tombé injustement dans l’oubli.

Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Un livre foisonnant de détails aussi passionnants qu'inquiétants sur la période coloniale au Congo, ainsi qu'au Pérou (Putumayo) ; sur l'exploitation des indigènes pour les seuls profits occidentaux ; se terminant sur le soulèvement irlandais de Pâques.

Basé sur une histoire absolument réelle, cet ouvrage se révèle particulièrement détaillé, grâce à la documentation et aux rapports réels de Roger Casement, alors diplomate pour le Foreign Office britannique.

Une alliance particulièrement réussie entre faits réels, ressentis des personnages, le tout au travers d'une plume particulièrement agréable à lire. Les quelques 500 pages ont été avalée en une petite dizaine de jours, tant la fluidité de l'écriture et l'intérêt historique incitait à ne plus lâcher ce Vargas Llosa...

Le volet relatif à l'homosexualité de ce diplomate est également intéressant et développé de manière relativement discrète, mais bien présente, dans un contexte et une époque où ce type d'orientation ne jouissait pas de la même "acceptation" qu'un siècle plus tard.

Très vivement et sincèrement recommandé... Une très belle découverte, bien que particulièrement macabre dans les faits détaillés et malheureusement bien réels.
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« le Rêve du Celte » biographie de Roger Casement (1864-1916) héros controversé à la vie tumultueuse.
Une vie incroyable, un parcours humanitaire et politique engagé.
Du jeune idéaliste qui croyait aux vertus du colonialisme (ahh...le miroir aux alouettes de l'apport des bienfaits de la civilisation aux « sauvages » que de crimes commis en ce nom) au traître, condamné à mort, abandonné de presque tous.
Ses combats l'amèneront à dénoncer l'insoutenable traitement infligé aux «esclaves» d'une société où le profit est devenu la valeur de référence (du Congo du Roi Léopold de Belgique puis du Pérou des caoutchoutiers, commerce alors comparable à la fièvre de l'or).
Mais, comme en chacun, il est aussi d'autres hommes en Casement, l'homme à l'homosexualité souvent brutale et dégradante pour les deux partenaires, l'homme entouré d'intellectuels, habité par la foi, qui, enfermé dans ses convictions ira jusqu'à faire des choix politiques extrèmes (appel à l'insurrection et à la lutte armée contre l'occupant Britannique, soutien et alliance avec l'Allemagne lors de la boucherie mondiale de 1914 - 1918).
Pour le lecteur que je suis, passionné d'Irlande et de son histoire, l'insurrection de Pâques 1916 y est méticuleusement replacée dans son contexte et ses objectifs réels explicités (valeur symbolique de cette insurrection de poètes et d'idéalistes qui se voulaient martyrs).
Un livre écrit par un très grand écrivain qui n'hésite pas à aborder toutes les facettes d'un individu, d'une époque, d'une société, d'une écriture parfois très crue, licencieuse, toujours foisonnante et magistrale.

Casement est aujourd'hui considéré, à juste titre, comme un héros, Mario Vargas Llosa veille, me semble-t-il, à ce qu'il ne devienne pas une icône.
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Mario Vargas Llosa nous offre une superbe biographie romancée, dense et fouillée : Roger Casement (1864 – 1916). Une dénonciation magistrale du colonialisme du Congo à l'Amazonie – sous couvert de l'émancipation des peuples par l'accès à la civilisation grâce à son diptyque : christianisme et libre échange.
Le portrait d'un homme dont les convictions humanistes tracent toutes les décisions d'une vie et qui assume - n'en déplaise à la société puritaine britannique – son homosexualité.
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