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3,37

sur 83 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Olivier Vatine et Alberto Varanda revisitent le mythe de Frankenstein en adaptant la version futuriste du roman éponyme de Stefan Wul. Colonies humaines dans l'ensemble du système solaire, cyborgs et recherches génétiques articulent l'histoire. le graphisme apporte une ambiance un peu glauque et sombre, le trait s'inspire de la gravure de Gustave Doré, avec des trames linéaires, fantastique et futuriste en même temps, les décors mélange allègrement le côté science fiction et l'univers XIXe du roman de Mary Shelley, c'est de ce point de vue une très belle réussite, et c'est ce qui donne à ce récit toute sa grâce, son élégance rétro et son inquiétante atmosphère, gothique et steampunk à la fois. En tant que variante sur le thème de Frankenstein, c'est aussi bien abouti, même si certains rebondissements semblent arriver un peu vite, ne nous laissant pas le temps de nous immerger totalement. Mais le choix d'avoir proposé cette oeuvre en seulement un tome est tout à fait justifié, les auteurs vont à l'essentiel sans négliger l'atmosphère trouble, les personnages sont suffisamment approfondis pour porter le récit, le rythme est solide, et l'ensemble est tout simplement beau. Voici encore une très belle adaptation d'un roman de Stefan Wul qui, décidément, inspire les auteurs de bande dessinée pour mon plus grand bonheur.
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Dans un futur lointain, l'humanité vit divisée, l'une sur mars, l'autre sur la Terre. Sur mars, tout ce qui vient de la Terre, l'Ancienne Terre comme la nomment les Terriens de Mars, est illégal. En particulier, les livres sont proscrits, surtout les traités scientifiques. Joachim Bostrom en fait la douloureuse expérience. Il a acquis des ouvrages au marché noir. Sa renommée de scientifique en prend un grand coup et il est condamné à cesser sur le champ ses recherches. Interpellé devant chez lui par deux personnages étranges, il va être emmené sur Terre où l'attend une chercheuse dont la fillette de 10 ans vient de décéder. Elle va lui demander de réaliser l'impossible : ramener sa fille à la vie.

La Mort Vivante est une très belle BD sur le deuil vu par le prisme du mythe de Frankenstein. A mi chemin entre Lovecraft et Kafka, le récit met en lumière une humanité aigrie et un futur assez sombre. J'ai beaucoup aimé les métamorphoses que subit la fillette et l'impuissance du scientifique face à sa créature. le thème est bien traité sans condescendance ni moralisme appuyé.

Les illustrations sont magnifiques dont certaines, en pleine page, très détaillées. La découpe du scénario donne un bon rythme, on ne s'ennuie pas.

Un bon one-shot.
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Je suis enfin parvenu à me procurer La mort vivante d'Olivier Vatine, adaptation du roman éponyme de Stefan Wul.
Malgré ses 70 pages, cette bd se lit vite, beaucoup trop vite. Et ce sera là le seul défaut que je lui relèverai.
Elle se lit trop vite pour plusieurs raisons.
La principale étant son fort potentiel addictif dû à son ambiance toute particulière; ambiance réalisée et rendu à la fois par le texte que par les graphismes. C'est simple, je n'ai pu décrocher avant la dernière page. Et même après avoir refermé cette bd, je suis resté la bouche et les yeux remplis de relents de satisfaction et cette espèce de sentiment qui ressemble à un mélange de frustration mêlé d'aboutissement. En effet j'ai eu l'impression que toute l'oeuvre de Stefan Wul tenait dans cette seule Mort Vivante mais j'y reviendrai...
L'autre raison tient à la fois du récit et des graphismes, qui se répondent et se complètent parfaitement. les graphismes sont d'une qualité telle qu'ils racontent à eux seuls l'histoire. Ils sont calqués sur la progression du récit, et ce que ne dit pas le texte, le dessin nous le dit.
Il y a en effet une nette évolution dans les dessins. Si au début, les personnages sont plutôt lumineux avec des traits clairs, tout comme les décors, le tout sombre vite dans le noir à l'image du ton du texte. le point de chute se situe quelque part dans le chapitre 4 ( le récit est divisé en 5 chapitres), juste avant le dernier qui s'intitule L'éveil de monstre.
Les références à Frankenstein sont palpables. Cette histoire commence par la douleur d'une mère qui perd son enfant et qui veut tout faire pour la retrouver. Elle commence d'abord par garder son corps intact avant d'embaucher un savant pour la faire renaître. D'emblée, ne serait ce que par le titre de cette oeuvre, et par le postulat de départ, on sent bien qu'on va assister à une tragédie, et que malgré le bon vouloir de cette femme, tout comme celui du savant qui met tout son savoir à son service pour cette noble tâche, cela ne finira pas bien. le récit entier "respire" la mort, que ce soit dans les décors, l'ambiance, les lieux ( un vieux château isolé perché au sommet d'une montagne inaccessible), les personnages mêmes. La maman fait preuve d'une telle telle froideur et d'une tel détachement face à ce qui est présenté comme un événement heureux, le savant est comme mort après qu'on lui eût retiré sa bourse d'étude et ses crédits, et confisqué son matériel, le cyborg fait de métal, et dont la mémoire défaillante fait seule le lien avec l'histoire de la terre et rappelant le contexte dans lequel se déroule cette histoire ( les fans de Stefan Wul reconnaîtront des formes présentes dans un autre roman)
À l'image du récit qui progresse inexorablement vers la mort, les graphismes nous plongent également dans le noir ( les décors de plus en plus sombres ne sont alors que le miroir de l'âme humaine dans ce qu'elle est de plus obscur), nous emmenant petit à petit vers un climax final qui donne la chair de poule, et qui en révèle long sur la nature humaine. le monstre n'est alors pas forcément celui que l'on croyait....
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Deux éditions de l'album sont sorties en simultané, l'édition normale colorisée (très légèrement) par Vatine avec l'assistance de la grande Isabelle Rabarot et une édition grand format n&b avec un cahier graphique de 16 p. Après lecture je ne saurais dire si le n&b est à préférer, je n'en suis pas certain tant la colorisation écrase sans doute un peu les encrages mais reste très légère et rehausse en revanche certaines cases peu dessinées. le principal argument de l'édition spéciale restera sans doute le cahier graphique et le grand format (mais n'ayant eu sous la main que la première je ne saurais confirmer). L'album a un vernis sélectif sur le titre et des sections de la quatrième de couverture.

La Terre après une contamination ayant poussé l'humanité à fuir vers Mars et les astéroïdes du système solaire. Tout ce qui a trait à l'ancienne Terre est prohibé, laissant la place à un juteux marché d'antiquités, au premier chef desquels les livres. Martha voit sa fille mourir accidentellement lors d'une fouille et fait appel à un grand scientifique pour l'aider dans un projet très personnel et terrifiant...

Si un album a été attendu c'est bien celui ci! Cinq ans après le troisième tome d'Elixirs, la série fantasy qu'il dessine dans le monde d'Arleston, le virtuose Alberto Varanda dont on a pris l'habitude à imaginer le nombre d'heures passées devant chaque case d'une minutie délirante revient avec une nouvelle adaptation d'un roman de Stefan Wul, le dada d'Olivier Vatine depuis quelques années et son assez réussi triptyque Niourk. Pour le coup l'éditeur Comix Buro (en co-édition avec Glénat) a abandonné la ligne graphique de la collection pour offrir un ouvrage qui se veut une pièce de choix dans votre bibliothèque. L'évènement éditorial est donc reconnu (seule chose étonnante, la date de sortie...) et pour cause, les 68 planches sont, sans aucune exception, à tomber. C'est donc la première réussite de l'album, qui n'était pourtant pas évidente du fait de la nouvelle technique utilisée par l'auteur pour cet album. Varanda expérimente beaucoup depuis de nombreuses années, la sculpture, la peinture, et ici une simili gravure qui vise à rappeler Gustave Doré ou à Gary Gianni par moments. Son trait hachuré pourra vous sembler forcé, inadapté. Pourtant c'est bien le regard global de la case et de la planche qu'il faut privilégier. L'oeil incrédule découvre alors des textures, des atmosphères uniques qui ne s'expliquent pas. Pourtant Varanda est un maître des contrastes et personnellement je craignais de perdre ces encrages très forts qui font la qualité de ses dessins. Alors oui, le style connu depuis Bloodlines ou Paradis Perdu a changé, plus doux, plus fort aussi. L'ambiance gothique de château isolé dans la montagne enneigée est absolument magnifique. L'ouvrage est tout simplement une oeuvre d'art.

Vient alors le scénario, élément qui n'est pas forcément le point fort de la biblio d'Alberto Varanda. Vatine avait montré sur Niourk sa qualité de narration (personnellement j'ai été assez réservé sur son Angela). Il propose ici une histoire de docteur Frankenstein, teintée d'une mélancolie qui colle bien à cette ambiance. On apprécie autant l'effort important de contextualisation de cet univers SF qu'on regrettera d'en savoir finalement si peu. Cette histoire aurait en effet pu se dérouler sur au moins deux tomes... en se heurtant à une impossibilité: il aurait fallu attendre cinq ans de plus pour que le maître réalise un autre album et il aurait été totalement invendable de refiler un autre volume à un illustrateur différent. Bref, il est vrai que la chute de l'histoire peut sembler brutale, trop rapide. Pourtant avec une telle pagination, on ne peut attendre à la fois des planches contemplatives, un rythme captivant et une histoire qui s'étire. J'ai trouvé la conclusion, si ce n'est extrêmement originale, très convaincante et cohérente. En outre, je ne connais pas l'ouvrage de Wul et ne sait dans quelle mesure les auteurs s'en sont éloigné. le problème des adaptations...

Je finirais cette chronique en disant que pour moi l'attente a été totalement récompensée, associée à une réelle surprise, aussi grande qu'une inquiétude réelle d'être déçu. Courez dévorer ces dessins sublimes, plongez dans cette ambiance sombre et mélodieuse et surtout, si vous ne connaissiez par Albeto Varanda, dépêchez-vous de rattraper votre retard!
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Pour cause de recherches prohibées, Joachim voit son laboratoire mis sous séquestre par l'institut de Vénus. Des recherches qui intéressent une jeune femme, Martha. Elle « invite » Joachim à la rejoindre sur l'ancienne Terre. Là, elle lui formule une demande surprenante : Faire revenir à la vie sa fille, Lise.

C'est en 1958 que paraît au Fleuve noir La mort vivante de Stefan Wul. Si le roman démontre les limites de la science à ne pas franchir, l'ambiance elle, s'inspire du fantastique : Château immense, valet muet, expériences interdites, le mariage des deux genres est une réussite. 60 ans après, Olivier Vatine et Alfredo Varanda et Isabelle Rabarot s'emparent du roman.

Quand on connait l'oeuvre d'Olivier Vatine, on est surpris de le retrouver sur un scénario de fantastique. Nous avons tort. Tout en respectant le cahier des charges de la collection Anticipation, il remet au goût du jour un récit au tempo lent, pesant. Si un roman peut être lent, son adaptation graphique doit savoir coller texte et images. Un tempo trop lent peut nuire à la lecture. Olivier Vatine va faire de cet écueil son allié. En quelques lignes, il montre le lieu, les personnages, les événements. Son découpage chapitré permet de prendre un temps pour chaque partie, jusqu'au grand final, comme une pièce de théâtre ou une oeuvre symphonique. Ce découpage se retrouve dans la partie du storyboard. A plusieurs reprises, un plan d'ensemble nous renseigne sur le lieu, pendant que des fenêtres incrustées montrent les émotions des personnages ou un action particulière. Une technique qui permet de saisir l'ensemble de l'action tout en faisait avancer les événements. Simple et efficace !
L'approche des personnages est tout aussi intéressante. Là où Stephan Wul rendait Martha, froide inateignable. Olivier Vatine la montre plus humaine.Même si elle dirige un empire financier, elle ressent des émotions. Quand il est question de sa fille, son instinct de « maman » refait surface et les barrières émotionnelles tombent. Joachim était le narrateur et le personnage passif du roman. En le rajeunissant, Joachim devient un personnage actif, curieux et quelquefois naïf de la finalité du projet scientifique. Celui que les lecteurs vont adorer, c'est Ugo. Stephan WUl le décrivait ainsi : » Un être de cauchemar… Un homme très maigre, au crâne entièrement chauve. La commissure des lèvres était couturée de cicatrices. Mais le plus horrible dans ce visage était l'absence de nez et d'oreilles.. ». Pour Olivier Vatine, cet homme devient un cyborg. Comment ne pas penser au roman Frankestein ou la prométhée moderne de Mary Shelley, dont on célèbre en 2018, les 200 ans de parution ? Une ambiance gothique, des personnages qui s'habillent comme au XIXe siècle, alors que nous sommes dans une oeuvre de science-fiction… C'est une très jolie référence.

Le travail d'Alberto Varanda a toujours été surprenant. Sculture, sketchbook, peintures… L'homme est un artiste. Mais avec La mort vivante, Alberto Varanda a-t-il réalisé une bande dessinée ? On peut se le demander vu le rendu des planches. Oui, nous parlons encore de planches de bandes dessinées, mais chaque case pourrait être une toile, et ce, dès la couverture (peinte par ailleurs). L'album a été story-boardé par Olivier Vatine. Un trait vif, rapide, pour souligner les actions. Alberto Varanda va reprendre chaque trait et le façonner à sa façon. On a l'impression de parcourir un ensemble de lithographies. On ressent la lourdeur des vêtements, des rideaux, les formes humaines ou animales sont soulignées. Comme pour le scénario, Alberto Varanda charger le graphisme de cette ambiance XIXe, gothique. le résultat est sensuel. Les lignés croisées, parallèles forment un dessin, une émotion. Chaque case est unique et on comprend pourquoi Alberto Varanda « a pris » son temps. A ce niveau de précision, peut-on encore parler de bande dessinée ? On se le demande…

Si Olivier Vatine fait la couleur, il s'entoure de spécialistes. Coloriste, Isabelle Rabarot à une bibliographie impressionnante ! le dernier loup d'Oz, Aquablue, Carmen Mc Callum ou Star Wars, pour ne citer que ceux là. Pour les deux coloristes, comment passer après le travail d'Alberto Varanda ? Ils vont mettre en avant les traits de l'artiste, coloriser le fond. On pourrait penser que c'est simple, vu le résultat magnifique, mais ce travail va permettre de soutenir les ambiances, de révéler certains détails ou de souligner ce qu'on avait pas vu. Un travail artisanal impressionnant !

Quand on ferme à regret La mort vivante, on s'aperçoit que le trio d'auteurs y est pour quelque chose. La fusion des trois talents fait de ce livre l'un des événements de la rentrée littéraire 2018. Pour un premier livre dans la collection Comix Buro, La mort vivante est une réussite ! Maintenant, les lecteurs vont hésiter entre la version luxe (90 pages) et la version normale. Pourquoi pas les deux ?
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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Une bd aux grands frissons et des moments glacial avec de superbes dessins le scénario nous fait des frissons mais on prend un désir indétectable a lire cette bd qui a vraiment le véritable bonne histoire et on veux i rester jusqu'au bout du bout pour voir la fin
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A l aide !
Je sens que je me prive d'un genre qui pourrait être merveilleux : la science fiction.

En empruntant la morte vivante a la bibliothèque je voulais faire une première entrée en matière avec ce genre littéraire que je boude (en vérité je le boude aussi cinématographiquement parlant).
J'ai beaucoup aimé les premières pages,le graphisme.
J'ai moins été séduite par les personnages et la fin du récit.

Ma demande est la suivante ô chers lecteurs de SF : auriez vous des suggestions à me faire en terme de roman graphique de SF pour me faire la faire adore ?

Merci par avance
Reconnaissance éternelle pour votre aide ❤❤
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ERRE EN ABANDON.
Un univers post-apocalyptique, ou peut-être juste de la science-fiction. le début est complexe, s'apprivoise avec difficulté pour ce monde qui est à peine effleuré. La Terre est abandonnée, sa science jugée dangereuse. Mais quelques fripouilles viennent encore débusquer les bibliothèques oubliées. Une mère archéologue et sa fille imprudente. Une chute. Voici la mort qui enveloppe la petite. le récit démarre réellement après l'événement. de science-fiction, on plonge dans un autre genre, on bascule vers le gothique, tout en conservant ce chuchotement qui invoque Lovecraft.

NARGUER LA MORT.
Un manoir où gambadent quelques aranéides (mes frissons n'ont cessé à aucun moment, moi qui répugne de voir ces bêtes). le corps d'une fillette enveloppée dans un liquide, suspendue dans une cuve. On croit lorgner du côté de Frankenstein. On plonge dans un monde où les frontières entre sciences et magie sont maigres. Manipuler l'un, et duper l'autre. Jouer à ressusciter une fillette au péril de déranger la Mort. le récit se déroule avec superbe, nous entraîne dans un conte gothique duquel on ne voudrait pas s'évader.


RENAISSANCE DE GUSTAVE DORE.
Du graphisme, il étonne mes billes, surprend, me ravit. La version que je lis est colorée, mais j'apprends qu'une version grand format et noir/blanc existe. J'aurais préféré celle-ci, qui m'aurait certainement permis de mieux apprécier tout le travail d'Alberto Varanda. Un dessin qui convoque les gravures de Gustave Doré, tout un onirisme cauchemardesque.

Un roman graphique pour les amoureux des histoires noires. Un mélange risqué mais un pari réussi entre les genres. Une adaptation réussie du roman de Stefan Wul.
Lien : https://hubris-libris.blogsp..
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