AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Roarin' Rick's Rare Bit Fiends tome 24 sur 3
EAN : 9798646363993
88 pages
Independendly Published (17/06/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Acclaimed dream artist Rick Veitch distills his own alchemical opus into the third chapter of "The Art Of Mercurius", triangulating imagination, meditation and dreams into a spiritual journey and a comic book like no other. Rare Bit Fiends continues its tradition of being "the first egalitarian world community dream journal" with dozens of dream contributions from a host of artists and dreamers.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Roarin' Rick's Rare Bit Fiends #23 (2018) qu'il faut avoir lu avant. Il est paru d'un seul tenant, initialement en 2020, sans prépublication, dans un système d'impression à la demande. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc qui comprend 3 parties distinctes, réalisées par Rick Veitch (scénario, dessins et encrage).

Première partie : The art of Mercurius, troisième chapitre, 18 pages. L'esprit et l'âme. Dans son rêve, Rick se promène dans un petit village anglais pittoresque. Il entend de la musique, un air quasi hypnotique. Il trouve sa source : elle provient d'un manoir en pierre. Il toque à la porte et découvre une fête à l'intérieur. Il avance parmi les invités et découvre Mercurius en train de jouer d'un curieux instrument en bois. le musicien retourne son instrument et au dos une ouverture permet de découvrir un mécanisme à base d'engrenages en bois. Dans un autre rêve, Rick se trouve avec Mercurius dans un comics : la scène se passe dans une galerie d'art. Rick lui indique qu'il est en train de lire l'essai de Carl Jung sur L'esprit Mercurius. Ce dernier répond que Jung s'est trompé sur plusieurs points, mais sa voix devient éraillée et trop forte. Pour mieux se faire comprendre, il se transforme alors en une abstraction de lui-même avec plusieurs corps. Puis il reprend sa forme humaine, en demandant à Rick s'il a compris ce qu'il voulait dire. de retour au temps éveillé dans son studio, Rick se dit qu'après plusieurs années passées à faire des comics de rêve, il est en train de raconter les apparitions récurrentes d'une figure de rêve qui lui parle directement, l'appelant parfois par son nom. Mercurius semble bien être l'incarnation de l'alchimie du dix-septième siècle, ayant pour objectif de lui expliquer la véritable nature de la réalité. Mercurius utilise différentes formes d'art pour démontrer de manière créative les mystères cachés.

Rick Veitch poursuit sa quête de la compréhension de la nature de la réalité par le biais des rêves. Pour pouvoir apprécier cette troisième partie, il faut avoir suivi le parcours de l'auteur au moins depuis le numéro 22, et de préférence être familier de sa carrière. Pour un nouveau venu, ses propos semblent à la fois abscons du fait de références indéchiffrables, et d'un propos ésotérique pétri d'idiosyncrasies. Pour un lecteur familier de l'oeuvre de l'auteur, c'est le développement suivant dans l'éveil de l'auteur à la compréhension du monde d'un point de vue psychique et mystique. Tout du long des 18 pages de ce troisième chapitre, Rick Veitch présente bien son cheminement comme étant le sien, avec ses convictions, ses expériences, sans jamais sous-entendre que c'est la seule façon d'envisager le monde, ou qu'il détient une vérité qui surpasserait toutes les autres.

Le lecteur se rend vite compte de la densité d'informations sur chaque page. Pourtant elles se présentent de manière ordinaire : des cases sagement rectangulaires, apposées en bande, avec deux exceptions qui sont deux cases en trapèzes, et un dessin en pleine page avec des cases en insert. le lecteur est frappé par le degré de précision descriptive des dessins. Chaque case fait montre d'une maîtrise extraordinaire : la petite touche naïve du village pittoresque pour attester qu'il s'agit d'un rêve, la précision de la description de l'extérieur du manoir, la plausibilité du mécanisme en bois dans le coffre de la guitare, la reproduction de la couverture des livres sur l'alchimie, l'utilisation pertinente de l'infographie pour des formes géométriques, le réalisme du dessin du couple de passereaux américains, la gravure de type Gustave Doré, le travelling avant sur la mèche incandescente d'une bougie, etc. Il est possible de ne pas y prêter attention, et pourtant la diversité des dessins et des cases est d'une richesse incroyable, tout en présentant une unité indéniable. L'artiste amalgame des éléments visuels de nature très diverse, parfois hétéroclites pour former une narration harmonieuse, sans impression d'assemblage disparate, un vrai travail d'alchimiste.

Sous réserve qu'il soit curieux et ouvert d'esprit, le lecteur suit donc le cheminement psychique et mystique de l'auteur, sans se sentir dans l'obligation d'y adhérer, invité à assister à ses découvertes, à voir la façon dont s'ouvre son esprit à des réalités cachées. Il ne ressent pas l'impression de subir les élucubrations d'un doux dingue : Veitch déroule une progression logique et intelligente, reposant sur son expérience personnelle de la vie. Il montre au vu et au su de tout le monde les auteurs qui l'influencent, en particulier avec des ouvrages sur l'alchimie de Jeffrey Raff, Marie Louise von Franz, Dennis William Hauck. le lecteur peut aller consulter ces ouvrages pas lui-même s'il le souhaite. L'auteur continue d'évoquer ses rêves qui peuvent déconcerter un lecteur de passage par leur netteté et leur cohérence. Il en est moins surpris s'il a suivi cette série Rare Bit Fiends depuis le début. Certes, Veitch a indiqué qu'il recomposait parfois pour partie ses rêves pour les rendre plus cohérents et donc plus accessibles. Est-ce que c'est tricher ? En tous cas, c'est indispensable pour se faire comprendre, sachant que le lecteur ne vit pas dans sa tête, et n'a pas vécu les expériences de vie de l'auteur.

À l'aune de son expérience de vie, Rick Veitch explique que ses réflexions l'entraînent vers la méditation en se focalisant sur l'extrémité d'une mèche de bougie, ou sur les réflexions à la surface d'un étang, vers un état d'esprit qu'il qualifie de psychoidal (entre la matière et l'esprit) et sur le constat des phénomènes de synchronicité conceptualisés par Carl Jung. Il rappelle qu'il a fait quelques temps auparavant l'expérience de contempler un pur archétype sous la forme d'un soleil vivant en fusion. Il évoque également sa découverte des théories de l'alchimie du dix-septième siècle et de leur résonance avec sa propre compréhension du monde, avec le concept du soi de Jung, et de l'âme pour les mystiques. Ce troisième chapitre correspond à la prise de conscience que sa première expérience psychoïdale n'est qu'une étape de la découverte d'une pierre, et qu'il lui en reste une autre à découvrir.

Ce troisième chapitre rebutera les esprits cartésiens, tout autant que les deux premiers. Il contentera les lecteurs de Rick Veitch tout autant que les deux premiers, en racontant son éveil à des réalités spirituelles idiosyncrasiques, mais déjà évoquées par d'autres mystiques avant lui, et en totale cohérence avec ses oeuvres précédentes, à commencer par ses récits de superhéros comme Maximortal. Même s'il n'adhère aucunement à ces réflexions qu'il peut voir comme d'étranges croyances, le lecteur se régale à la lecture d'une bande dessinée à la cohésion extraordinaire et au savoir-faire incroyable, proposant une vision du monde personnelle solidement étayée, impossible à réfuter ou à balayer d'un simple revers de main.

Little omens, 21 pages. Cette partie correspond au courrier des lecteurs. L'auteur a invité ses amis mais aussi les lecteurs à lui envoyer le récit de leurs rêves. le lecteur identifie quelques auteurs de comics comme Dave Sim (Cerebus), Thomas Yeates, Stephen R. Bissette, John Totleben. Ces pages se composent de deux tiers de texte, et un tiers d'illustration, parfois de bande dessinée. Elles sont suivies de 12 pages de bandes dessinées, réalisées par différents créateurs relatant également leurs rêves : Denis Kitchen, Jack Weiner, Violet Kitchen, Scott Shaw! L'intérêt du lecteur pour ces rêves dépend de sa curiosité à découvrir comment il est possible de raconter un rêve, de le rendre intelligible pour quelqu'un d'autre, mais aussi de sa connaissance de certains créateurs, et de sa capacité à saisir les références contenues dans leur rêve, à commencer par d'autres créateurs (par exemple Neil Gaiman dans un rêve de Dave Sim).

Lightning in the bottle, 28 pages. Cette partie se subdivise en 1 page d'introduction, 20 pages de bribes de rêve de Rick Veitch dessinés avant le début de la présente série en 1994, et d'un chapitre de 7 pages de Subtleman. La première partie produit un effet similaire aux rêves du courrier des lecteurs, à ceci près que le lecteur est vraisemblablement plus familier avec Rick Veitch, qu'avec les autres créateurs ou lecteurs. le lecteur y retrouve des éléments de la vie de l'auteur comme ses collègues (Dave Sim, Neil Gaiman, Kevin Eastman), sa vie professionnelle (des conventions, les superhéros) et des préoccupations de sa vie privée. Ces pages constituent le prototype de ce qui deviendra la présente série, une forme plus brute, plus immédiate avec des dessins moins finalisés, et souvent plus abscons. le chapitre de Subtleman est dessiné de manière plus peaufinée, comme la première partie, mais dans un registre graphique plus symbolique, plus en prise directe avec l'énergie de la psyché. Ces pages forment une sorte de récit, avec une progression narrative, un personnage central qui progresse dans une suite chronologique. Dans le même temps, le lecteur éprouve l'impression que la narration saute du coq à l'âne en sous-entendant des liens logiques d'une case à l'autre, mais qui auraient besoin d'être explicites pour que le récit soit compréhensible. En réalité, cette suite de cases s'apparente à une forme d'écriture automatique, un élément visuel ou conceptuel assurant le lien d'une case à l'autre, sans pour autant que la suite de cases et la suite de pages forment une histoire rationnelle et logique. de ce point de vue, il s'agit également d'un récit onirique, ou plutôt d'une forme d'expression à la fois libre, à la fois cadrée de l'âme, ou du soi. Une expérience de lecture originale, qui ne peut pas être appréhendée par la raison.
Commenter  J’apprécie          50


Video de Rick Veitch (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rick Veitch
Vidéo de Rick Veitch
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5236 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}