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sur 3931 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Maud Ventura signe là un premier roman autant déroutant que jouissif sur le quotidien d'un couple à l'apparence des plus banale mais au fonctionnement des plus loufoque ! le narratrice prend le parti de nous raconter une semaine de sa vie conjugale, n'omettant rien de ses tracas, ô combien perturbants : elle aime son mari, passionnément, à la folie… et pour elle, il est évident que c'est un problème !

« Dans ma vie, le mauvais goût est toujours resté un péril constant, car j'ai vite compris que l'argent de mon mari ne m'achèterait ni l'élégance ni les bonnes manières. » le choix de l'auteure d'utiliser une narration omnisciente permet au lecteur de ressentir très vite une certaine empathie envers cette quadragénaire qui doute d'être aimée par son mari autant qu'elle- même en est éprise. La différence sociale est- elle cependant un prétexte au comportement de la narratrice ? Certaines de ses pensées font en tout cas, bien sourire…

« J'espère que mon mari n'arrivera pas à se rendormir et que son insomnie lui laissera tout le temps nécessaire pour réfléchir à sa trahison. C'est important qu'il s'interroge : comment a-t-il pu réduire sa propre femme au rang de vulgaire clémentine ? Et pourquoi pas une banane ? » Alors qu'elle a une vie parfaite, un mari qui semble idéal et deux enfants bien élevés, cette professeure d'anglais et traductrice de romans à succès est persuadée d'être la femme la plus malheureuse du monde. Chaque moment passé avec son mari est analysé, décortiqué, et raconté dans un carnet.

« Quand j'aime, je deviens sévère, triste, intolérante. J'installe une ombre de gravité autour de mes amours. J'aime et je veux être aimée avec tellement de sérieux que cet amour devient vite épuisant (pour moi, pour l'autre). Bref, j'ai l'amour malheureux. » Et quel gâchis, peut- on penser ! Mais en même temps, cet amour fou à en être loufoque, ces rituels ridicules, ces raisonnements pitoyables que l'on découvre, éberlué, au fil des pages qui se tournent toutes seules, ne sont-ils là que pour pointer du doigt un phénomène sociétal poussé ici à son paroxysme? Cette obsession qui tourne à la folie de ne pouvoir tout contrôler s'exprime dans une phrase du premier chapitre : « Mon mari n'a plus de prénom, il est "mon mari", il m'appartient. »

Au final, un très bon moment de lecture ! Maud Ventura possède un style bien particulier qui permet au lecteur d'avancer de surprise en surprise. J'ai bien cru que la narratrice se ferait tôt ou tard avoir à son propre jeu, et je n'ai absolument pas vu cet épilogue arriver !!! D'ailleurs, je ne sais toujours pas qu'en penser : époustouflant ou monstrueux ? Vous, qui l'avez lu ; vous en pensez quoi ?!!
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ORIGINAL ET DERANGEANT ! 💑

Après 15 ans de vie commune, elle est toujours aussi amoureuse de son mari. de l'extérieur, ils incarnent l'image du bonheur conjugal par excellence, mais elle nourrit une passion exclusive et extrême à son égard, un amour maladif... Il lui faut sans cesse être la plus belle, la plus soignée, la plus désirable. Toute sa vie, son quotidien, son organisation, sa façon d'être est guidée par son mari et par l'image qu'elle va lui renvoyer. Rien n'importe plus que son mari. Même ses enfants ne lui arrivent à la cheville. Elle va se mettre à épier chacun de ses faits et gestes afin de se prouver qu'il ne l'aime plus. Elle note ses fautes, tend des pièges, va jusqu'à le tromper pour le tester...

C'est un premier roman complètement fou que nous offre Maud Ventura en cette rentrée littéraire! 🔥❤
Beaucoup d'humour, des réflexions intéressantes, percutantes mais aussi inquiétantes sur la vie conjugale. Cette femme m'a tantôt agacée, tantôt fait rire tant la folie et la perversité sont au rendez-vous !

Mon mari, c'est une histoire qui se déroule sur une semaine, qui se lit rapidement tant le tout est addictif. C'est une dissection fine et étonnante de la vie conjugale. C'est une histoire d'amour névrosée et obsessionnelle, de passion destructrice.

Quand à la fin, je ne m'attendais pas à ça, mais finalement elle est déroutante, à l'image de ce roman et donc parfaite !

En tant que lecteur, on se régale de cette folie sans bornes qui monte crescendo, on se régale de ses agissements, ses frustrations. Grosse mention spéciale pour la clémentine... mais il vous faut le lire pour comprendre ! 🤪🍊

La plume de Maud Ventura, est fluide et piquante, une autrice de talent et un roman qui j'en suis sûre va faire grand bruit en cette rentrée littéraire !

J'espère vous avoir donné envie de le découvrir? 😇
Pour ceux qui l'ont déjà lu, vous partagez mon ressenti sur cette lecture complètement folle?

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Elle en est folle. Il est parfait. Charismatique, intelligent, beau. Il lui a permis de s'élever socialement. Son mari, elle l'aime. Elle l'aime toujours, quinze ans plus tard. Mais sous le vernis de l'épouse épanouie, se cache une femme tourmentée, souffrant d'un fort complexe d'infériorité et à la limite de la folie. Elle note tout dans son petit carnet, y compris les punitions qu'elle lui inflige s'il lui lâche la main, ou encore s'il la compare à une clémentine lors d'un repas avec des amis. Les punitions, vous les découvrirez en lisant ce roman 😉.

L'histoire se déroule sur une semaine, sept jours dans la vie de ce couple, dans la tête de la narratrice, entre ses joies, et ses angoisses, dans son esprit tortueux. Jusqu'au twist final, jubilatoire. Allez jusqu'au bout !

Certaines phrases sont drôles, mais le roman est plutôt cynique. J'ai de la peine pour la narratrice, cette Bree van de Kamp névrosée.

Il s'agit du premier roman de Maud Ventura, c'est brillant. Encore une fois les éditions Iconoclastes dévoilent un nouveau talent à suivre !
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Décidément cette maison d'édition que j'ai découverte en lisant Adeline Dieudonné propose des textes qui ne laissent pas indifférent. C'est le cas ici encore avec ce premier roman de Maud Ventura. « Mon Mari » : deux mots qui résonnent comme une litanie tout le long du roman. Deux mots qui résument à eux seuls la vie de la narratrice puisque rien n'a d'importance si cela ne concerne pas ce mari. Vêtements, coiffure, parfum, on pourrait le comprendre par souci de séduction. Mais même ses cours d'anglais qu'elle dispense aux lycées doivent être centrés autour de ce mari : traduction de leurs disputes, interprétation du texte de leur chanson d'amour ou quand il faut bien quand même travailler des textes du programme, notre professeure malicieuse y subtilise le prénom du héros pour mettre celui de ce mari ! Un amour obsessionnel pourrions-nous conclure facilement. Mais ce n'est pas si simple. Au fur et à mesure des chapitres, on y découvre le comportement ambigu et le tempérament glacial de notre héroïne : tout est noté sur ses carnets : les goûts musicaux de ce mari qui témoignent de son humeur ou ses « fautes » qui seront « punies » par la jeune femme. Parfois on est un petit peu mal à l'aise tant toutes ses lubies accumulées peuvent tendre vers du sadomasochisme ou de la violence conjugale. Puis, la page tournée, on ne peut s'empêcher de sourire du comportement de cette épouse qui se veut modèle et qui pourtant est tellement loin de se comporter comme telle ! Maud Ventura nous conduit au bord de l'écoeurement pour tout ce « miel » marital : tant par les occurrences multiples de « mon mari » que par le comportement de ce mari égoïste et à la naïveté bêtifiante. Tout comme elle joue à créer l'ambiguïté de nos sentiments envers son héroïne : on rit d'elle et de ses manies, on la juge parfois durement, on la condamne sans appel et au détour d'un paragraphe, on se surprend à douter. Cette femme qui se débat dans la mélasse de son amour pour ce mari nous touche et même nous fait carrément pitié parfois. Un récit mené par une jeune autrice sans temps mort alors qu'au final, il ne s'y passe pas grand-chose, resserré autour de cette semaine passée dans l'intimité avec la narratrice et son mari et mené avec une rare maestria. Je termine bluffée ma lecture. J'ai été amusée, surprise, dérangée juste ce qu'il faut, tenue en haleine et surprise par les méandres de ce premier roman. Sans nul doute, une autrice qu'il faudra suivre avec intérêt !
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Premier roman détonnant et surprenant !

« Mon mari » est l'histoire d'une personne qui aime passionnément son époux. Rien d'étonnant, me direz-vous ? Un peu quand même, elle l'aime comme au premier jour, elle l'aime tellement qu'elle analyse tout pour être sûre que lui l'aime tout autant. Et ce n'est pas le cas, voyez-vous. Il a beau multiplier les marques d'attention, certains signes ne trompent pas. Hier encore, il a enlevé la main de la sienne au bout de deux minutes, elle est obligée de le consigner (et un peu de le faire payer).

Impossible de parler plus de ce roman sans en dévoiler trop, il serait dommage de se priver de ses nombreuses surprises. J'ai adoré être plongée dans cet univers complètement dingue où une semaine en apparence banale est le prétexte d'analyses de plus en plus farfelues.

Quand vous l'aurez lu (et aimé, je n'en doute pas), venez me dire quel fruit vous êtes pour votre conjoint : il y a moyen de rire un peu (ici je suis une fraise. Cela fait deux jours que je décortique cette réponse…) !

Coup de coeur donc !
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L'envie de lire ce roman m'est venue après avoir lu plusieurs avis de lecteurs. Je souhaitais une lecture pour me changer les idées, c'était le bon moment pour l'emprunter.

Le récit s'étend sur une semaine : du lundi au dimanche. La narratrice est une très jolie femme. Professeure d'anglais et traductrice, elle mène une existence confortable dans une maison bourgeoise avec son mari et ses deux enfants. Pourtant, on se rend rapidement compte que quelque chose ne va pas.

Le lecteur a accès à toutes les pensées de cette femme. Dès les premières pages, la manière dont elle parle de son mari interpelle. Elle ne vit qu'à travers le regard de son époux. Ce qu'il pense d'elle semble être le plus important, même après treize ans de mariage. La narratrice interprète absolument tout : la moindre phrase, un geste à priori anodin, les couleurs des objets... Tout est analysé et prend des proportions démesurées. Ce côté obsessionnel devient de plus en plus inquiétant au fil des pages : une dépendance affective qui frôle la folie.

Même si le personnage peut apparaître agaçant dans ses réactions, j'avais très envie de tourner chaque page. L'écriture est fluide, ce qui m'a permis de passer un bon moment.

Dans les avis, de nombreux lecteurs disaient avoir particulièrement apprécié la fin du roman. Tout au long de ma lecture je me suis donc questionnée sur la manière dont pouvait se terminer cette histoire. J'avais imaginé plusieurs scénarios, mais pas celui choisi par l'auteure. Cet épilogue surprend, mais (mon petit bémol) pour être totalement convaincue j'aurais aimé qu'il soit un peu plus long et détaillé.
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Mais quelle est cette créature ?
Une entité à la conscience qui frôle un état borderline ne s'abreuvant que de son mari. Entre eternels débats et combats avec elle-même, elle lessive son couple au détergent , repasse et ressasse en boucle chaque parole, chaque geste de son mari.
Elle est amoureuse, vit l'amour qui rend triste par peur de le perdre.
D'une passion qui ne faiblit pas, elle note, apostille, enregistre, liste et souligne chaque détail qui rythmera sa journée, chaque heure, chaque minute.
De fulgurance en fulgurance elle torpille son mariage, neutralise son instinct, enterre son authenticité pour devenir la femme parfaite.

" je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire: je suis toujours amoureuse de mon mari.
J'aime mon mari comme au premier jour, d'un amour adolescent et anachronique.
Je l'aime comme si j'avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n'avions aucune attache, ni maison ni enfants.
Je l'aime comme si je n'avais jamais été quittée, comme si je n'avais rien appris, comme s'il avait été le premier, comme si j'allais mourir dimanche.
Je vis dans la peur de le perdre. Je crains à chaque instant que les circonstances tournent mal. Je me protège de menaces qui n'existent pas.
Mon amour pour lui n'a pas suivi le cours naturel des choses: la passion des débuts ne s'est jamais transformée en un doux attachement. Je pense à mon mari tout le temps, je voudrais lui envoyer un message à chaque étape de même journée, je m'imagine lui dire que je l'aime tous les matins, je rêve que nous fassions l'amour tous les soirs. Je me retiens de le faire, puisque je dois être une épouse et une mère. Jouer à l'amoureuse n'est pas de mon âge. La passion est inappropriée avec deux enfants à la maison, hors de propos après tant d'années de vie commune. Je sais que je dois me contrôler pour aimer. "

Maud Ventura écrit un premier roman sur un thème récurrent, l'amour et la passion enrobés d'une couverture vintage aux tons pastels ; tout etait réuni pour me faire croire à un énième livre feelgood à l'eau de rose.
Et pourtant à l'inverse des pochettes surprises, l'emballage n'a rien de représentatif.
"Mon mari" est un feu d'artifice libérant chaque couleur de la semaine associée à l'humeur du jour, de la poudre combinant doigté et dissimulation, une déflagration d'humour et de truculences.
Phèdre à trouvé sa contemporaine, celle du millenaire est devenue une femme aimée qui pourtant rêve de vivre son amour à sens unique afin de ne pas souffrir.
Une femme qui ne recule devant rien pour entretenir son couple, pied de nez incroyable dans une société dans laquelle le patriarcat devient une cible de choix, la ménagère une insulte suprême.
Désormais, ce livre bouillonnant et explosif met en lumière une psychologie aux antipodes de la pensée féministe actuelle caracolant à tout vent.
De ce fait, "Mon mari" est cet esprit grinçant et dissonant et Maud Ventura ne donne pas dans la sobriété, au contraire, elle assiége toute pensée, décrypte la passion, se rapproche au plus près de la souffrance et de l'aliénation du coeur, le tout servi par une écriture désopilante et déroutante.
Machiavélique et malin jusqu'à un final renversant , ce roman est jouissif tant par sa maîtrise que sa singularité.

Un pur régal, un thriller psychologique incroyablement mené qui devient un véritable coup de coeur.

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Quel humour, quelle découverte, quel bonheur ! Surtout, ne pas en dire trop. Celles et ceux qui l'ont déjà lu savent. Vous, les autres : lisez le !

Une femme folle de son mari !

Lien : https://www.noid.ch/mon-mari/
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C'est l'histoire d'une femme amoureuse. Follement amoureuse de son mari.
Et le terme "amour fou" n'a jamais aussi bien porté son nom que dans ce roman.

J'ai vraiment adoré le personnage principal de cette histoire : une femme qui tente d'être parfaite, tirée à 4 épingles, rien ne dépasse, tout est contrôlé au millimètre : une vraie "control-freak".
Et pourtant dans son esprit se déroule sans cesse une tempête, un tsunami, un déferlement d'émotions et de suppositions toutes plus loufoques les unes que les autres.
Dans son esprit, rien n'est lisse, tout est sujet à la réflexion, à l'intellectualisation de chacun des faits et gestes de son mari.

La plume de l'autrice est incisive, originale. Elle pousse le détail comme jamais et son imagination est débordante. Ce personnage de femme amoureuse est drôle, effrayant, complexe, torturé. L'anecdote de la clémentine m'a particulièrement fait sourire.

Je rejoins certains avis sur le manque de rythme et le côté répétitif que l'on peut ressentir à partir du milieu du roman, mais le livre est rapide et l'écriture est tellement plaisante que cela ne m'a pas dérangé.

J'ai trouvé la fin particulièrement réussie et inattendue.
J'avais peur d'être déçu au regard de la note Babelio et c'est tout le contraire. Comme quoi, il vaut mieux ouvrir un livre avec peu d'attentes et en être finalement agréablement surpris.
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Je viens de dévorer Mon mari d'une traite, de la couverture à la couverture, impossible de lâcher ce récit acide, barré, qui me fait espérer que Maud Ventura va continuer à écrire!
De quoi parle Mon mari? Et bien, du mari de la narratrice justement, cet homme qu'elle adore au point d'avoir un comportement....comment dire, quelque peu décalé du monde réel.
L'amour rend dingue, c'est officiel, en tout cas le sien. Son mari est l'adore, comme au premier jour, elle veut le garder, être sûre qu'il est elle, au point qu'elle en veut à leurs enfants du temps qu'ils prennent sur leur vie de couple, qu'elle en veut à leurs amis, que chaque mot, chaque acte du mari est disséqué à l'infini dans une dépendance absolue, moins à cet homme qu'à l'Amour qu'il lui porte et qu'elle voudrait aussi absolu que celui qu'elle lui porte.
Généralement, les histoires de couples, c'est pas ma tasse de thé, mais ici, déroutant, dérangeant, génial!
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