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3,53

sur 3851 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A contre-courant de la tendance féministe et des revendications anti sexistes, la narratrice se déclare d'emblée attachée à son mari, amoureuse après des années de mariage, animée par une passion aussi torride comme au premier jour, une dépendance absolue aux sentiments qui les unissent encore, malgré les pièges de la vie à deux au quotidien, voire à quatre puisque deux enfants sont nés de leur union.
Un tableau idyllique, avec une héroïne que l'on imaginerait vêtue d'une jupe serrée et d'un twin set pastel, vantant les mérites d'un mixeur plongeur des années 50, comme le suggère l'image de couverture.

Pourtant la jeune femme n'est pas une épouse entretenue, elle est enseignante et traductrice.
Mais on perçoit rapidement que quelque chose cloche.

Peu à peu les couleurs du tableau se dégradent et des détails perturbent l'harmonie de ce bonheur en conserve. Les confidences révèlent une toute autre réalité. Une volonté de contrôle absolue, à la Bree van de Kamp, pour les aficionados des Desperates, une paranoïa avancée, un machiavélisme impressionnant, pour un récit réjouissant.

Notons l'humour du titre, qui donnera lieu sans aucun doute à quelques quiproquos lors des conversations entre lecteurs…

J'ai beaucoup aimé ce premier roman drôle et décalé. Et cette leçon finale : ne jamais se fier au apparence. Et surtout ne pas rater l'épilogue.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Lors de ma nouvelle crise existentielle, vous savez, celle qui me prend quasi quotidiennement à la fin de chaque lecture, quand le choix d'un autre livre est impératif, parce que bon, rester plus d'une dizaine de secondes sans livre en cours n'est pas tolérable, je me suis dit qu'entamer Mon mari ne serait pas une mauvaise idée.
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J'avais repoussé ce moment, je l'avoue, persuadée de m'ennuyer tout du long, parce que franchement, une femme qui parle de son mari pendant 350 pages, ça peut lasser un chouia.
Et puis total pas du tout, j'ai beaucoup aimé.
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Tout le monde ou presque connaît l'histoire, la madame elle aime son mari d'un amour fou, comme au premier jour, après 15 années de mariage, et n'a de cesse de traquer le moindre signe de non-réciprocité.
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Traductrice et professeur d'anglais à mi-temps, son obsession guide tous ses actes.
Entre les jours de la semaine qui portent tous une couleur, par exemple vert pour le lundi, jaune pour le mercredi, blanc pour le dimanche, lesquelles couleurs indiquant la façon dont va se dérouler la journée jusqu'aux moindres détails, ses petits carnets où tout est noté scrupuleusement (couleurs bien définies aussi pour les divers carnets), elle a de quoi s'occuper.
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Et donc, persuadée que Son Mari ne l'aime pas autant qu'elle, la moindre parole, le moindre regard, le moindre geste, prennent une dimension complètement disproportionnée et sont analysés sous toutes les coutures.
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Rien ni personne d'autre ne compte. Ses enfants, au nombre de deux, sont quasiment transparents. Elle les aime, bien sûr, mais de loin, au point d'ignorer complètement les liens qu'ils peuvent avoir avec leur père, entre autres.
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Mais bon, je ne vais pas trop vous en dire, et vous conseiller de lire ce bouquin.
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Pour un premier roman, je tire mon chapeau à l'autrice, parce qu'avec rien, elle a réussi à me tenir en haleine du bout de sa très belle plume.
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Un roman addictif, j'ai souvent souri, très souvent été stupéfaite par son comportement, mais à aucun moment je ne me suis ennuyée, guettant l'arrivée de chaque nouvel "ouragan" et ils sont légion.
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De plus, le livre est découpé en grands chapitres,un pour chaque jour de la semaine, mais les très courts sous-chapitres donnent de l'élan à la lecture et je n'ai pas vu les pages passer.
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"Mon mari", dans le livre l'expression revient sans arrêt
dans la vie du personnage principal : l'épouse.
Certes, elle a rencontré son mari et en est tombée amoureuse.
Lui venant d'un milieu bourgeois, elle venant d'un milieu simple, elle a dû en apprendre les codes.
Elle est instruite : elle est professeure d'anglais et traductrice.
En se mariant, elle commence à jouer le rôle de la femme parfaite en usant des termes "Mon mari" de manière obsessionnelle dans toute conversation.
Elle veut garder la même passion qu'au début dans son couple. Elle va arriver à des extrémités désagréables comme une susceptibilité exacerbée, faire n'importe quoi pour attirer l'attention de son mari, sa jalousie aussi.
Dans ce rôle qu'elle tient, elle n'est pas elle-même, elle ne vit pas, en attrape des démangeaisons.
Elle a des enfants mais c'est tellement secondaire dans sa vie.
Je ne peux pas écrire jusqu'où elle va mais on le sait assez vite dans le livre.
Elle ne laisse pas évoluer son histoire avec son mari, elle étouffe sa relation à cause de ses complexes et de ses obsessions.
Le récit commence le lundi et se termine le dimanche.
Chaque jour a une ambiance, une couleur différente.
Elle tient un carnet où elle note ce que son mari lui a infligé de désagréable et des punitions insidieuses s'ensuivent pour le mari.
Ce mari est-il réellement celui qu'elle décrit, impassible et froid comme elle le dit ? On l'apprend à la fin et ce n'est pas piqué des vers.
Une lecture que j'ai bien appréciée tout à fait en dehors des sentiers battus.
J'ai beaucoup aimé les extraits où elle fait référence à l'anglais et ses expressions étant donné que notre dame est professeure d'anglais.
Une vraie folie mais nous sommes dans un roman, un premier roman qui plus est. Tout est permis.
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Je vous emmène sur un territoire que vous connaissez peut-être bien ou que vous pensiez peut-être bien connaître jusqu'ici, - le couple, je veux parler ici du couple légitime.
D'ordinaire, la littérature romanesque préfère poser son oeil et son scalpel sur les couples illégitimes et cela nous a souvent valu de beaux chefs d'oeuvre en littérature classique. Emma Bovary, Anna Karénine m'ont envoûté par leurs passionnés et douloureux chemins de traverse... L'Amant de Lady Chatterley, le Diable au corps, Thérèse Raquin, La Lettre écarlate, Belle du Seigneur, sans compter Les Liaisons dangereuses, ... ont enflammé notre imaginaire et peut-être aussi notre libido...
Ici le propos narratif se situe dans le couple légitime, serait-ce donc devenu un territoire romanesque ?

Le récit débute par cette très belle citation du livre de Marguerite Duras, L'Amant :
"Je n'ai jamais écrit, croyant le faire,
je n'ai jamais aimé, croyant aimer,
je n'ai jamais rien fait qu'attendre
devant la porte fermée."

Mon Mari, c'est l'histoire d'une femme qui a quarante ans, mariée depuis quinze ans, deux enfants, avec une vie, en apparence ordinaire, sereine, parfaite. Pourtant, elle a un problème : elle est follement amoureuse de son mari. Vous me demanderez : « où est le problème ? » C'est dans le mot "follement" peut-être, c'est-à-dire que toute sa vie tourne autour de son mari... Toute la journée, le soir, la nuit, au travail, dans la rue, au supermarché, au tennis, sous la douche... elle se pose des questions existentielles : est-ce qu'il m'aime assez ? est-ce qu'il m'aimera encore demain ? est-ce qu'il va me quitter ? est-ce qu'il va me tromper ?
C'est l'histoire d'un amour fou au sens littéral du terme.
C'est écrit à la première personne. On ne saura jamais son prénom, ni celui de son mari.
Elle reconnaît qu'elle a tout pour être heureuse. Elle se décrit comme ayant un beau corps, sculpté par le yoga, le tennis et les crèmes, deux beaux enfants, une belle maison en périphérie d'une grande ville, une belle garde-robe, un beau métier d'enseignante d'anglais et traductrice par ailleurs pour une prestigieuse maison d'éditions, elle a même peaufiné de belles manières grâce aux fameux manuels de Nadine de Rothschild, car elle vient d'un milieu modeste. Mais surtout, surtout avant toute chose, elle a un beau mari, qui a une belle situation, - il travaille dans la finance, et qui plus est, elle continue de l'aimer passionnément, obsessionnellement, après quinze ans de mariage.
Dit comme cela, ce livre avait tout pour ne pas m'attirer. Et pourtant...
C'est un livre qui parle des relations amoureuses. Nous sommes ici au coeur de la dépendance de l'amour, de la passion et du fait de vivre exclusivement pour quelqu'un d'autre.
C'est donc une femme qui ne vit que pour son mari, au service de son mari, se métamorphose presque sous nos yeux, devient peu à peu un monstre. Tout tourne autour de son mari, alors que la réciproque n'est pas vraie.
Elle ne veut pas le décevoir, et surtout elle veut que son mari soit toujours amoureux d'elle, donc elle fait tout pour cela mais on se rend vite compte qu'il y a des failles, c'est très dérangeant, il y a une folie qui grandit, et en même temps elle agit parfois à l'inverse de ce qu'elle dit.
Elle nous prend à témoin, nous entraîne dans les dédales de sa passion amoureuse et obsessionnelle.
Je me suis demandé où elle m'emmenait, c'était jubilatoire au début, pour ne pas dire cocasse, cela prêtait à sourire, j'ai même ri à la scène de la clémentine, - mémorable ! ; puis cela devient étrange au milieu du roman, il y a un malaise, une forme d'inquiétude qui s'installe au fur et à mesure que se déroulent les pages...
Maud Ventura s'attaque à la citadelle du couple hétérosexuel. Son roman en est une satire. En cela c'est un roman très féministe. Elle en dénonce tous les stéréotypes. C'est un livre sur la déconstruction du couple.
Et c'est très bien écrit.
Le propos narratif repose sur un mécanisme presque infernal. C'est un texte hypnotique, addictif, subtilement construit. J'ai été happé par ces pages qui font traverser les sept jours d'une semaine. C'est un chapitre par jour, sept chapitres. Chaque jour est d'une couleur différente. C'est aussi l'originalité du texte : elle a donné une couleur à chaque jour de la semaine, un peu comme Rimbaud attribuait des couleurs aux voyelles...
Dimanche blanc, lundi bleu, - son jour préféré, mardi vert, jeudi jaune... Elle attribue un rôle à chaque jour qui passe, c'est presque comme une mise en scène où elle voudrait à la fois devenir actrice de sa propre vie tout en la mettant en scène...
Et puis, il y a ce livre de Marguerite Duras, L'Amant, qu'on observe se promener de pièce en pièce...
Cette femme passe son temps à observer obsessionnellement son mari, à commenter ses gestes, ses vêtements, à analyser ce qu'il dit, à surtout chercher à deviner ce qu'il ne dit pas, à imaginer ses rêves. Elle décortique tout... Je me suis dit qu'elle était sans repos, sans répit, qu'elle ne pouvait pas être ainsi heureuse.
Et puis, elle note tout sur un carnet intime, qui tient lieu de carnet de punition. Tout tient en trois colonnes tracées à la règle : délit, peine, date, et en face elle attribue des punitions...
Certains n'y verront qu'un processus répétitif et passeront totalement à côté du récit. Mais il faut se laisser happer par les respirations subtiles du texte, ses atermoiements, traverser le rideau du premier degré et aller au coeur de ce que nous dit réellement l'histoire. C'est peut-être dans les battements de coeur d'une femme en souffrance que se joue imperceptiblement les changements et cette inquiétude qui grandit.
C'est sans doute un livre qui touchera plus particulièrement les femmes. Mais un homme peut aussi être touché par le propos du roman, de différentes manières d'ailleurs. La preuve...
Choisir d'aimer ou d'être aimé. Que choisiriez-vous ? Qu'auriez-vous choisi à sa place ? Les deux, me direz-vous peut-être. Elle dit que l'égalité parfaite est impossible en couple. Alors elle a choisi d'aimer. Elle dit "Si j'avais choisi d'être aimée plutôt que d'aimer, j'aurais sans doute été une meilleure mère, j'aurais aussi eu la disponibilité d'esprit nécessaire pour former de belles amitiés et avoir de vraies ambitions de carrière."
Il y a avant tout un second degré subtil et magnifique qui traverse et irrigue le texte.
En filigrane j'ai découvert un message qui s'adressait plus particulièrement à nous les hommes, à condition de lire le roman...
La fin du roman m'a scotché. Je ne m'y attendais pas...
Mon mari est le premier roman de Maud Ventura.
Je pense qu'on entendra parler de cette auteure.
Promis, je ne regarderai plus jamais une clémentine de la même manière...

Je vous livre la bande-son du livre, comme une plainte suppliante, directe, vous la reconnaîtrez peut-être...

♬ Don't leave me now
Leave me out in the pouring rain
With my back against the wall ♬

♬ Don't leave me now
Leave me holding an empty heart ♬

LU DANS LE CADRE DE LA SÉLECTION DU PRIX DU ROMAN CEZAM 2022.
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Ce premier roman de l'autrice Maud Ventura m'a beaucoup plu de part son originalité. Une femme, quadra, est très amoureuse de son mari, je dirais même plus, follement amoureuse, comme au premier jour. Au début, j'ai eu l'impression de glisser dans l'absurde. Puis, peu à peu, cette folie amoureuse, se noircit, et tombe dans une sorte de thriller tout en gardant un humour à toute épreuve. le mari semble ne se douter de rien et vit sa vie comme bon lui semble. le récit se passe sur une semaine, du lundi au dimanche. Elle associe des couleurs aux jours : le lundi, son jour préféré, est bleu, quand au mardi, il est noir, le mercredi, orange, le jeudi, jaune, le vendredi, vert, le samedi, rouge et le dimanche, blanc. C'est ainsi qu'elle vit les jours de la semaine. On pourrait croire que cette femme s'ennuie, mais elle a une vie professionnelle qui paraît intéressante et son seul sujet de conversation c'est son mari, bien plus que ses deux enfants qui ne l'intéresse guère.
Une héroïne, vraiment originale, avec un épilogue surprenant. le seul bémol est la répétition de cette obsession qu'est de plaire à son mari mais cela peut se comprendre, vu que c'est une obsession.
Un roman qui sort des sentiers battus et que je vous conseille.
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Ce livre peut faire sourire puisque l'on suit une femme qui, follement amoureuse de son mari, épie les moindres gestes, analyse les mots, les regards de son mari, de peur de ne pas ou ne plus être aimée.
Certaines anecdotes sont drôles, l'histoire avec la clémentine est succulente. Mais voilà, cette dépendance affective est telle, qu'on ressent le mal être de cette femme qui ne passe pas une minute sans s'interroger. Aucun répit, cette obsession maladive fait mal et questionne sur l'amour.
Comment ne pas tomber dans cet amour toxique, cet amour qui vous obsède, qui ne vous laisse pas tranquille, qui ne vous permet pas de profiter sereinement de l'autre puisque tout est décortiqué, analysé. La spirale des questionnements est sans fin.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture et j'ai souri mais je me suis aussi beaucoup interrogée sur le mécanisme de l'attachement et de la dépendance affective.
Comment faire pour aimer sans souffrir ? Pour aimer sans se perdre ?
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"Le monde entier est un théâtre, Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles" écrivait William Shakespeare en 1599 dans son oeuvre "Comme il vous plaira".

Si je devais résumer ce livre en un mot se serait "comédie". Tout les ingrédients sont rassemblés ici pour concocter une bonne pièce de théâtre classique. Nous avons une femme "follement" amoureuse de son époux au détriment de sa vie de femme et de famille, un mari maladroit qui ne se rend pas compte de ses maladresses, des habitudes s'apparentants à des TOC qui sont parfois à pleurer de rire et une touche bien dosée de machiavélisme.

Même s'il dépeint de manière exagéré les traits d'une femme aux multiples casquettes, il m'a fait prendre conscience de mes propres petites manies. Je tiens à remercier Maud Ventura pour cet ouvrage pétillant et pleins de malice qui a été une très agréable découverte au milieu de cette rentrée littéraire...
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« Il faut déterminer quelle vie amoureuse on souhaite mener : serons-nous celui qui reçoit ou celui qui donne ? »
Celui qui cogite trop, attend & espère toujours plus, ou bien celui qui semble indifférent & cool, seul dans sa bulle...
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Une femme peut-elle se rendre à ce point esclave de son mec ? et du paraître ? Au secours pour la rate au court-bouillon non stop, et le budget coiffure-maquillage-fringues - si on n'est pas Brigitte M., abonnée au tout gratos pour dix ans.
Quand mes enfants étaient petits, au début des années 2000, je n'avais plus assez de temps & d'énergie pour lire des livres, alors je me distrayais avec 'Voici'. J'y avais appris, effarée, que la danseuse Dita von Teese, alors épouse du chanteur trash Marilyn Manson, se levait systématiquement avant lui pour apparaître toujours sexy, tirée à quatre épingles, coiffée, maquillée. Les journées en futal mou, sans soutif et les cheveux gras, pas pour elle !
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La femme du roman a beau s'avérer de plus en plus immature, dingue & pathétique, ses délires m'ont captivée. J'ai lu ce livre comme un thriller, je me demandais ce qui clochait, s'il y avait "un truc", si on était dans un univers parallèle, un fantasme...
Et même si ses obsessions et manies me semblaient complètement démesurées, j'avoue m'être parfois sentie proche de ses questionnements.
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Déjà vu et téléphoné mais quand même...
« J'aime pas l'amour ♪♫ » comme dirait Olivia Ruiz.
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Lu dans le cadre du prix Cézam 2022.
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Une petite pépite ! Premier coup de coeur de cette année !
Maud Ventura fait le pari ambitieux de nous entraîner dans l'intimité d'un couple...marié ! et oui, bien souvent, dans les romans il est question de couples adultères, d'amours impossibles..mais là non. Nous suivons tout au long du roman, et tout au long de la semaine, les pensées d'une femme follement amoureuse de son époux...nous sommes les témoins privilégiés de ses doutes, ses peurs les plus profondes. Elle décortique chaque geste, chaque parole de son mari et chaque petit détail entraîne mille questions ...
Un régal, et une originalité à découvrir absolument !
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L'amour dure trois ans ?

C'est l'histoire d'une femme encore amoureuse après 15 ans de mariage. Elle fait beaucoup d'efforts pour rester séduisante, elle est d'ailleurs très belle. Outre son physique, elle contrôle secrètement son mari : ses marques d'attention, son heure d'arrivée, ses regards, la musique qu'il écoute... Obsédée, elle consigne tout dans ses petits carnets de différentes couleurs, distribuant bons points et sanctions.

On est dans la tête de cette femme qui nous livre à la première personne sa semaine, du lundi jusqu'au dimanche. Cette femme est folle, malade et malheureuse. Davantage amoureuse de l'amour que de son mari, elle est immature et incapable de grandir. Elle a des enfants, mais je n'y pense que maintenant, tant ils ne font pas partie de ses pensées.

Prof de lycée et traductrice, elle tente d'interpréter son mari comme on traduit un texte, comme on devine le sens caché des mots. Et au détour, Maud Ventura nous propose quelques réflexions intéressantes sur le langage.

Je termine tout juste ce premier roman, qui a déjà fait beaucoup parler de lui. C'est un texte très surprenant et au style vif. On peut avoir l'impression de tourner en rond, mais ça colle à la psychologie de l'héroïne et la fin apporte un nouveau point de vue.

Quelques belles surprises, de la fantaisie et de l'humour, j'aime par exemple la façon qu'a l'héroïne d'attribuer au jour des couleurs et l'absurdité de certains «raisonnements» fait sourire.

L'orange de la couverture est bien choisi, pep's et acidulé, voire acide.

Une héroïne tête-à-claques qui exaspère, à contre-courant de la femme indépendante d'aujourd'hui, mais qu'on adore détester...

Le livre nous met dans une position légèrement voyeuriste et c'est jouissif !

Sélection prix du roman Cezam 2022.




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