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Une poésie douceâtre et pleine de promesses au bonheur qui dissipe toutes les mauvaises pensées. Tout est beau dans ce recueil, la nature gracieuse et amicale, les candeurs de l'amour, l'innocence de la bien-aimée, l'espoir dans le mariage, le calme paisible et la joie de revivre.

Ces pièces sont l'oeuvre d'un coeur joyeux (Verlaine l'était à cette époque) qui s'accroche de tout son être à un nouvel espoir, reconnaissant les friselis d'un nouvel amour, qui gagne son coeur navré jadis (après la mort de son premier amour Élisa), à la rencontre d'une fille innocente aux charmes insignes (Mathilde Mauté). Or cet espoir est précaire,

"Est-ce un espoir vain que mon coeur caresse,

Un vain espoir, faux et doux compagnon ?
Oh ! non ! n'est-ce pas ? n'est-ce pas que non ?"

Et la sainte ne pourra le sauver lorsqu'il rencontre le démon rimbaldien. Cependant, "La bonne chanson" est le témoignage attendrissant d'une tentative, d'un essai effectué par Verlaine pour renaître :

"J'allais par des chemins perfides,
Douloureusement incertain.
Vos chères mains furent mes guides.

Si pâle à l'horizon lointain
Luisait un faible espoir d'aurore ;
Votre regard fut le matin.

Nul bruit, sinon son pas sonore,
N'encourageait le voyageur.
Votre voix me dit : "Marche encore !"

Mon coeur craintif, mon sombre coeur
Pleurait, seul, sur la triste voie ;
L'amour, délicieux vainqueur,

Nous a réunis dans la joie."
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Publié pour la première fois en 1870, « La bonne chanson » est un recueil de poèmes inspiré par les fiançailles récentes de l'auteur avec Mathilde Mauté de Fleurville qui deviendra sa femme, et avec qui il ne tardera pas à entrer en conflit…
Il est bien difficile de commenter de pareils bijoux… Aussi, je me contenterai d'évoquer la musique de Verlaine. Car oui, la poésie est musique. Et cette musique vous parle ou ne vous parle pas. Pour ma part, elle me parle souvent chez Verlaine ; et j'aime particulièrement créer une image mentale de mon ressenti quand Verlaine écrit, par exemple :
« le soleil du matin doucement chauffe et dore
Les seigles et les blés tout humides encore,
Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.
L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,
Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.
L'air est vif. Par moments un oiseau vole avec
Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec,
Et son reflet dans l'eau survit à son passage »…

Et que dire de « Chanson d'Automne », même si , ici - Verlaine est un tout - on parle du recueil «Poèmes saturniens de 1866 »? Rien, en fait… Ecoutons :
« Les sanglots longs
Des violons
de l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur monotone. »…

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Je ne vais pas et je ne pourrais pas critiquer cet ouvrage. La poésie, on aime ou on n'aime pas. Les gens ont du le faire cent fois, mille fois .....
Moi j'adore.
De plus cette ouvrage est pour moi intemporel.
Amis de la poésie, bonne lecture
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De la pré adolescence à la fin de l'adolescence une décennie se fait séparation.
Amour de tendresse ou de passion? Deux êtres se rencontrent et les lignes naissent pour se faire déclaration.

A découvrir dans ses vers et vérités de coeur et de poésie.
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Ce recueil pourrait être un conte de fée. Car il y a une fée, dès le premier poème, ou plutôt une jeune fille en fleur au "babille charmant", et donc à la "bonne chanson". Plus que son corps qui semble évanescent car à peine décrit - une jeune fille de seize ans, c'est sa voix qui a séduit le poète, une voix dont les accents avouent le secret du coeur, l'avenu que les mots n'osent prononcer.
La chanson, c'est aussi le choeur des oiseaux qui animent la nature de leurs chants, alouette et rossignol, qui accompagnent les déclarations des amants.
Et par contraste face à ces images plutôt classiques mais que les vers, eux-aussi chantant, de Verlaine magnifient, plusieurs images évoquent les bruits métalliques, agressifs, grinçants, de la ville moderne avec ses omnibus, ses cabarets et ses télégraphes, ses saletés aussi. J'ai particulièrement aimé ce contrepoint - pour rester dans le champ lexical de la musique, opposant un amour presque courtois qui s'exprime par la voix plus que par le désir - un poème évoque d'ailleurs le Moyen-Âge, à cette description matérielle et réaliste du monde contemporain. le poème sur le wagon est très joli, les odeurs du train, les paysages entraperçus et surtout sa cacophonie sonore, ne sont pour le poète que des visions fugitives face à ce qui est pour lui la réalité, pourtant chimérique, de l'aimée.
passage du vous au tu

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Ce qui me frappe, c'est la modernité des textes alors qu'ils datent de 1870. Poète tourmenté par ses démons, cherchant à exorciser ses écarts de conduite dans un romantisme puritain, Verlaine connaîtra ensuite Rimbaud.
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N° 1455- Avril 2020.

La bonne chanson - Verlaine.

C'est le troisième recueil de Verlaine (1844-1896) publié à compte d'auteur. Il a rencontré en 1869 Mathilde Mauté de Fleurville, très jeune fille de seize ainsi qu'il épousera quelques mois plus tard et pour qui il écrit ces poèmes. Elle est la cousine d'un de ses camarades et on l'imagine frêle, innocente face à un homme, employé peu assidu comme expéditionnaire à la mairie de Paris, qui est le fils d'une bonne famille catholique et bourgeoise. Il s'est déjà signalé par une fréquentation régulière des cafés littéraires et aussi des estaminets et la publication de deux oeuvres, les « Poèmes saturniens » où malgré une influence assez nette des parnassiens, il laisse déjà deviner le grand poète qu'il deviendra. le second recueil, « Les fêtes galantes » évoque au contraire la frivolité d'une société élégante du XVIII° siècle avec cependant quelques notes de nostalgie. Il était donc bien normal qu'il dédiât ces vingt et un poèmes à celle qui allait devenir sa femme et il y a fort à parier qu'elle en fut flattée et qu'elle les reçut avec plaisir avant leur publication. Ce fut donc « La Bonne chanson » (1870) et tout sans doute se présentait sous les meilleurs auspices. On imagine un Verlaine amoureux, jadis instable et un peu triste, qui aspire aux joies simples et apaisantes d'un foyer, un homme qui voit en cette jeune fille, plus jeune que lui de neuf ans, « un être de lumière » qui l'épaulera dans sa lutte contre lui-même et contre ses démons. Il veut oublier son passé (« Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore ») et il a à l'égard de Mathilde toute la retenue qui convient à l'époque à un jeune homme à marier. On a du mal à s'imaginer que c'est le même auteur que celui des fêtes galantes mais on peut faire crédit à Verlaine de l'authenticité de ses bonnes résolutions et de ses sentiments tout neufs.

L'auteur évoque presque chronologiquement leur rencontre puis leur mariage. Il décrit avec une réelle sensibilité romantique les paysages qui ont servi d'écrin à son amour, évoque ses joies et son enthousiasme, se fait bucolique, varie la métrique, allant de l'alexandrin à l'octosyllabe, voire au décasyllabe. Il use de rimes plates, voire parfois un peu mièvres ce qui ajoute une nuance de facilité à la composition malgré une ambiance générale lumineuse. de sa future femme il vante, peut-être un peu naïvement la beauté simple, la sainteté, la sagesse, en parle au début à la troisième personne, puis au fil des textes passe au vouvoiement puis au tutoiement, ce qui souligne son attachement à Mathilde.

Verlaine était un être tourmenté et l'ambiance de son ménage ne tarda pas à se détériorer à cause des violences imposées à Mathilde et à leur fils, à cause de l'absinthe, de sa liaison tumultueuse avec Rimbaud, de son séjour en prison, de ses errances en France, en Belgique, en Angleterre. Cette idylle ne dura donc que peu de temps et même si Verlaine tenta un retour à résipiscence en se tournant vers Dieu « Sagesse ») il n'en retomba pas moins dans la violence contre sa propre mère, la solitude, l'alcool puis la ruine malgré son élection comme « Prince des poètes » peu de temps avant sa mort.

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com

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De très beaux et envoutants poèmes, même si la plupart de mes préférés font partie du recueil des poèmes saturniens, il y en a ici un qui flotte sans cesse dans ma tête dès que je vois la lune qui se trouve entre ses pages.

La lune blanche
Luit dans les bois
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée

O bien aimée

Mais favoris ou pas, aucun des poèmes de ce recueil ne frappe désagréablement l'oreille. Car oui, il faut se les murmurer tout bas, à mi-voix ou en playback... ou à voix haute et claire sans honte, ou pour les timides se les fredonner dans la tête pour les apprécier pleinement.

On se prend à regretter de ne pas avoir un bon ami poète pour nous écrire de si beaux vers, mais adressés à nous seules. (Désolé pour le public masculin que j'éjecte un peu de ma critique, mais qui apprécierons peut-être aussi ces poèmes... et s'en servirons de source d'inspiration).
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