FACE AU DRAPEAU
Le personnage dont il s’agit était un Français, nommé Thomas Roch, âgé de quarante-cinq ans. Qu’il fût sous l’influence d’une maladie mentale, aucun doute à cet égard. Toutefois, jusqu’alors, les médecins aliénistes n’avaient pas constaté chez lui une perte définitive de ses facultés intellectuelles. Que la juste notion des choses lui fit défaut dans les actes les plus simples de l’existence, cela n’était que trop certain. Cependant sa raison restait entière, puissante, inattaquable, lorsque l’on faisait appel à son génie, et qui ne sait que génie et folie confinent trop souvent l’un à l’autre ! Il est vrai, ses facultés affectives ou sensoriales étaient profondément atteintes. Lorsqu’il y avait lieu de les exercer, elles ne se manifestaient que par le délire et l’incohérence.
Il est juste de le mentionner, ces deux géographes n’étaient pas seuls à professer pareille opinion. Malgré les assertions de hardis explorateurs qui remontèrent l’Orénoque presque jusqu’à sa source, Diaz de la Fuente en 1760, Bobadilla en 1764, Robert Schomburgk en 1840, malgré la reconnaissance opérée par le Français Chaffanjon, cet audacieux voyageur qui déploya le pavillon de la France sur les pentes de la Parima, toute suintante des premières gouttes d’eau de l’Orénoque, – oui! malgré tant de constatations qui paraissaient être décisives, la question n’était pas résolue pour certains esprits tenaces, disciples de saint Thomas, aussi exigeants, en fait de preuves, que cet antique patron de l’incrédulité.
LE SUPERBE ORÉNOQUE
Depuis déjà trois bonnes heures, ces deux entêtés savants disputaient, sans se rien céder, sur la question de l’Orénoque. Ce célèbre fleuve de l’Amérique méridionale, principale artère du Venezuela, se dirigeait-il, dans la première partie de son cours, de l’est à l’ouest, ainsi que l’établissaient les plus récentes cartes, ou ne venait-il pas du sud-ouest? En ce cas, le Guaviare ou l’Atabapo n’étaient-ils pas considérés à tort comme des affluents?
FACE AU DRAPEAU
Il convient d’exposer maintenant dans quelles conditions ce Français a quitté la France, quels motifs l’ont attiré aux États- Unis, pourquoi le gouvernement fédéral avait jugé prudent et nécessaire de l’interner dans cette maison de santé, où l’on noterait avec un soin minutieux tout ce qui lui échapperait d’inconscient au cours de ses crises.
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe.
Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition :
www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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