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sur 182 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Partout dans le monde, on s'interroge : comment est-il possible de voir la même lueur et d'entendre la même musique dans le ciel en deux endroits différents, mais à intervalle si rapproché ? « Nul doute que la lueur eût été observée en divers postes – successivement – dans le laps de quelques heures. Donc, ou elle était produite par plusieurs foyers, courant à travers l'atmosphère terrestre, ou, si elle n'était due qu'à un foyer unique, c'est que ce foyer pouvait se mouvoir avec une vitesse qui devait atteindre bien près de deux cents kilomètres à l'heure. » (p. 6) Et voilà, alors que le Weldon-Institute, club de Philadelphie, oeuvre sur le plus gros aérostat jamais créé, qu'un dénommé Robur, ingénieur de son état, mais aux origines inconnues, vient provoquer les membres de cette honorable institution en affirmant que l'aérostat n'a pas d'avenir et que le progrès réside dans les aéronefs. Après ce terrible esclandre, Uncle Prudent et Phil Evans, respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute, sont enlevés par Robur qui est bien déterminé à leur montrer la supériorité de sa théorie et de sa machine, L'Albatros. « le progrès n'est point aux aérostats, citoyens ballonistes, il est aux appareils volants. L'oiseau vole, et ce n'est point un ballon, c'est une mécanique. » (p. 33) Appliquant la théorie du « plus lourd que l'air », Robur a créé un aéronef propulsé par des hélices et alimenté par l'énergie électrique. Emportés vers l'Ouest de l'Amérique, au-dessus du Pacifique, à travers l'Asie et l'Europe, puis au-dessus de l'Afrique et l'Antarctique, Uncle Prudent et Phil Evans admirent les prouesses de la machine de Robur, mais sont bien décidés à échapper à leur geôlier. Mais l'ingénieur visionnaire n'est pas disposé à relâcher ses prisonniers.

Chose étrange dans un roman de Jules Verne, Robur est un personnage antipathique. Certes, l'Allemand des Cinq cent millions de la Bégum est un personnage détestable, mais il avait son double positif dans le Français qui bâtissait une ville de paix. Les deux hommes, au nom du progrès, s'opposaient admirablement. Ici, Robur est le chantre du progrès face à des hommes bons, mais dépassés puisqu'incapables de délaisser la montgolfière pour un appareil plus sophistiqué. L'ingénieur est un homme vindicatif et brusque, avec quelques sursauts de bonté, mais sont davantage dictés par la volonté de faire la preuve de la qualité de sa machine. « Ainsi Uncle Prudent et Phil Evans durent reconnaître de quelle puissance disposait un tel appareil, et quels services il pouvait rendre à l'humanité. » (p. 160) Comme Nemo (dans Vingt-mille lieues sous les mers, pas L'île mystérieuse), Robur est mystérieux et on ne sait rien de son passé. Or, le capitaine du Nautilus était un être froid, mais juste. Robur est plutôt un savant fou aux visions géniales, enragé que le monde ne progresse pas aussi vite qu'il le souhaiterait. Seule la fin sauve un peu le bonhomme et annule la vilaine impression selon laquelle Jules Verne avait mis le progrès entre de mauvaises mains.

L'aventure et le voyage restent extraordinaires et la description de la machine est passionnante. On voudrait être mécanicien pour encore mieux comprendre l'ampleur de cet appareil qui préfigure l'avion.
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Un de mes opus préférés où l'on fait la connaissance de Robur et de son vaisseau, l'Albatros, sorte d'hélicoptère censé prouver à deux savants enlevés à son bord la supériorité des plus lourds que l'air sur les aérostats, très en vogue à l'époque. On retrouvera le même Robur dans Maître du Monde, à bord de l'Épouvante, un autre engin fantastique, entre navire, sous-marin et hélicoptère.
Si on compare souvent ce roman à Vingt-mille lieues sous les mers, on n'en est pas moins absorbé par ce récit délicieusement désuet qui nous ouvre les portes d'un voyage extraordinaire.
Son adaptation en bande dessinée aurait pu être une réussite car si les dessins sont très beaux, les textes sont truffés de faute d'orthographe. Une telle négligence montre que l'éditeur fait bien peu de cas du lecteur qui se heurte à des fautes grossières à chaque page. C'est très dommage et cela ne donne pas envie de lire les autres adaptations des romans de Jules Verne réalisées par ces auteurs.

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« Robur le Conquérant » fut mon deuxième « Livre de poche Jules Verne » juste après « le Château des Carpathes » et avant… tous les autres ! C'est un roman plutôt insolite, assez proche de « Vingt mille lieues sous les mers » : nous avons une sorte de surhomme, à la fois inventeur et meneur d'hommes, qui invente une machine nouvelle, et qui enlève de braves gens pour les emmener en voyage à bord de cet engin, nouveau modèle. La comparaison s'arrête là. Robur n'est pas Némo : loin d'exercer le pouvoir de fascination du capitaine du Nautilus, il apparaît au contraire comme un être mystérieux, certes, mais surtout orgueilleux et mégalomane (il se surnomme lui-même le Conquérant).
Nous sommes en 1886. le débat entre « plus lourd que l'air » et « plus léger que l'air » fait rage. Pour l'heure ce sont surtout les aérostiers qui tiennent la route… des airs. Aux Etats-Unis, Uncle Prudent et Phil Evans s'affrontent sur ce sujet, lorsqu' un inconnu vient les mettre d'accord en les enlevant, ainsi que leur domestique Frycollin, sur son vaisseau révolutionnaire, l'Albatros. Cet engin, construit en papier d'une dureté minérale, ressemble à un navire, propulsé par une forêt d'hélices horizontales, et mu à l'électricité. Ils font ainsi un tour du monde dans les airs, avant de s'en évader (non sans l'avoir miné). Ils mettent au point leur ballon révolutionnaire, mais celui-ci explose en plein vol lors de l'inauguration. Nos deux savants sont recueillis par … l'Albatros (un nouvel engin qui remplace celui qui a explosé). Robur essaye de les convaincre une nouvelle fois mais, devant leur refus, disparaît dans les airs.
Le nom « Albatros » pourrait venir du poème de Baudelaire qui porte ce nom, vous savez celui dont on dit : « Ses ailes de géant l'empêchent de marcher », Jules Verne connaissait certainement ce poème. Il est possible également qu'il fasse allusion à un engin spatial du même nom, construit vers 1867 par un nommé Jean-Marie le Bris, une sorte de barque ailée, faisant des vols planés (l'engin, pas Jean-Marie).
Contrairement à « Vingt mille lieues sous les mers » où la science avait le beau rôle, elle est ici un peu malmenée. le débat entre les « plus lourds que l'air » et les « plus légers que l'air » fait chou blanc. le « plus lourd » qu'est l'Albatros ne réussit pas à convaincre les savants. Par ailleurs les performances techniques de l'Albatros ne le préservent pas des dangers extérieurs ou intérieurs (au contraire du Nautilus).
Somme toute, « Robur le Conquérant » est un roman où domine la caricature : Robur, orgueilleux savant fou et mégalomane ; Uncle Prudent et Phil Evans, plus Américains qu'Abraham Lincoln, et savants ridicules dans leurs positions irréconciliables, et même Frycollin, domestique noir, forcément grimacier et affligé de tous les défauts, gourmand, paresseux et poltron (limite raciste l'ami Jules sur ce point-là).
Pas le meilleur des Jules Verne, mais à lire toutefois pour la détente et le dépaysement. On reverra Robur dans « Maître du monde » (1904) (celui-là, si vous n'êtes pas un vernophile acharné, vous pouvez vous en passer)
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