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sur 18298 notes
L'écume des jours est un des rares livres lus au lycée car figurant au programme et qui ne m'ait pas rebutée par son côté obligatoire. Au contraire, j'en gardais un souvenir ébloui. Tout m'avait plu, du pianocktail à Jean-Sol Partre, et je me suis demandé si c'était bien malin de le relire adulte.
Je dois dire que je suis de nouveau tombée sous le charme de Boris Vian, de son style, son imagination, et de ses idées cachées sous l'histoire de Colin et de son histoire d'amour avec Chloé.
Pas grand-chose à ajouter (surtout après de si nombreuses critiques enthousiastes), sinon que je ne regrette pas cette relecture, bien au contraire!

Challenge Solidaire 2021
Challenge des 50 objets 2021-2022
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Comment expliquer l'étrange fascination qu'exerce ce roman sur moi ? Je pense que lorsque je l'ai lu pour la première fois (peut-être au lycée ?) c'était la première fois que je lisais une histoire si étrange d'un bout à l'autre. L'appartement à géométrie variable, le pianocktail, cette étrange patinoire, Jean-Sol Partre etc...Et bien sûr l'histoire d'amour de Colin et Chloé.

C'est la troisième fois que je lis L'écume des jours, mais je n'avais jusqu'alors jamais publié d'avis sur ce roman.
Cette relecture je l'ai faite dans le cadre du Challenge Solidaire, puisque Vian fait partie des 30 auteurs sélectionnés. C'était l'occasion toute trouvée de le (re)lire.

Il est toujours étonnant de voir comment la mémoire va garder en nous des aspects très vivaces du récit et en occulter totalement d'autres. Je me suis donc aperçue que j'avais oublié de nombreuses parties de cette histoire, dont quelques uns dérangeants ou glauques.

Finalement, je suis contente de l'avoir relu, parce que ce récit reste fascinant au delà du sentiment de malaise avec lequel j'ai refermé ce livre.

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L'écume des jours - Boris Vian – Éditions Pauvert

C'est sûrement le roman le plus connu de Boris Vian (1920-1959), dédié à sa première épouse Michelle Léglise, rédigé en secret et en trois mois de l'année 1946 au dos des imprimes de l‘AFNOR où il travaillait. Il avait alors vingt six ans, avait déjà publié «Troubles dans les Andins » et« Veroquin et le plancton », et affirmait ainsi sa volonté de révolutionner le roman, d'imprimer sa marque dans la littérature, mais le Prix de la Pléiade qu'il convoitait et qui aurait assuré son rang dans le paysage des Belles-lettres de cette époque, lui fut refusé. Sa déception fut grande et ce roman n'eut aucun succès jusqu'à sa publication à titre posthume en 1960.
Il s'agit d'une fiction mais l'auteur prend la précaution d'avertir son lecteur « Cette histoire est entièrement vraie puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre ». Ainsi, quand on ouvre un roman de Boris Vian, on pénètre malgré soi dans un autre univers où les souris grises sont des animaux de compagnie et participent à la vie domestique quotidienne, où les carreaux cassés repoussent, où l'on fête l'anniversaire d'un chien, où un cuisinier très stylé qui concocte des plats improbables est aussi un maître à danser sur des rythmes de Duke Ellington ou du boogie-woogie, où les vêtements ont des couleurs invraisemblables et où ce qu'on souhaite très fort arrive comme par miracle... le tout enveloppé dans de l'authentique poésie, des jeux de mots dont lui seul à le secret, des néologismes à faire pâlir un normalien, des détails techniques inattendus, un dépaysement surréaliste qui me fait toujours lire Vian avec délectation et un humour parfois caustique où il règle volontiers quelques comptes, avec la religion catholique et son clergé qu'il ridiculise sans doute parce qu'ils ont un peu trop hanté sa jeunesse et son éducation bourgeoise. Boris est un écrivain et en tant que tel sa vie nourrit son oeuvre et on retrouve parmi les aventures des deux personnages principaux, Colin et Chick, des épisodes de sa propre biographie, mais aussi son admiration pour la beauté des femmes, ses obsessions intimes et ses fantasmes.. C'est bien normal puisque c'est une histoire vraie ! C'est surtout un roman d'amour entre Alise et Chick mais ce dernier, bien qu'ingénieur pauvre, dilapide tout son argent pour acquérir les oeuvres de Jean-Sol Parte, un écrivain à la mode dont il s'est entiché, et ce qui aurait pu être une belle aventure entre elle et lui se terminera tragiquement comme parfois dans la vraie vie. C'est aussi une vraie histoire d'amour, sans doute une des plus belles de la littérature française, entre Colin très riche et généreux et la belle Chloé. Comme souvent elle est à la fois merveilleuse et tragique et le burlesque le dispute au désespoir. Bien sûr ils se marieront mais ce qui aurait pu être un classique roman à l'eau de rose tourne au drame parce que la maladie s'attaque à la jeune femme et malgré toute l'attention, l'amour et l'argent de Colin qui se ruine pour la soigner, la mort vient conclure ce qui aurait pu être un conte de fée , cette mort qui sera présente dans les autres romans de Vian. Il n'a peut-être pas encore prédit sa disparition avant quarante ans, il est sûrement gourmand de vivre malgré sa santé fragile et il est amoureux de Michelle, mais dans ce microcosme où les choses ne se passent pas exactement comme dans le monde réel, où le temps a un rythme différent et les choses une autre valeur, où les instruments délivrent de la musique mais aussi des cocktails et où on ne s'amuse pas, où on ne vit pas selon nos critères habituels, la condition humaine de simple mortel, celle d'être malade et de mourir, rattrape ces personnages et s'impose à eux comme elle l'a déjà frappé et le rejoindra dans quelques années.
Boris se cachait derrière un humour particulier, souvent incisif. On a beaucoup glosé sur cette façon d'appréhender la vie et ses vicissitudes, on a dit qu'il est la politesse du désespoir où une manière de rire des choses plutôt que d'avoir à en pleurer, simplement parce que la vie n'est pas aussi belle qu'on voudrait nous le faire croire. Il y a en effet du désespoir chez Vian, certes caché derrière un décor idyllique et souvent exagérément décalé, mais il est bien présent et cela se sent dans ce roman comme dans les suivants. C'est un peu, toutes choses égales par ailleurs, ce que conseillait Rabelais à son lecteur quand il lui disait de briser l'os pour en extraire « la substantifique moelle ».
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Un roman d'amour absolu. L'amour est le moteur des protagonistes, de leurs actions comme de leurs paroles. Ce n'est pourtant pas un amour étouffant, mais un amour heureux. Évidemment, il ne peut pas se terminer bien...
Ma première rencontre avec un texte de VIan. Sans doute celui que je considère (de ce fait ^^) comme un de ses meilleurs. Un roman plein d'inventivité, d'émotions, de jeux de mots et d'une vision de la société libre, bien plus qu'elle ne l'était à l'époque de la rédaction, comme l'était Vian.

Challenge 20è siècle
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Il est des livres difficiles à décrire, à commenter, à raconter. Des livres qui entrent dans votre coeur de lecteur de façon sublime et vous provoquent une émotion littéraire intense et personnelle. Après La Nuit des Temps de Barjavel, c'est la 2e fois que j'éprouve ce sentiment.
L'Ecume des Jours de Boris Vian.. un "classique" comme on dit. Je connaissais Vian le jazzman, le chanteur mais pas encore l'écrivain. Je connaissais l'esprit frondeur, révolté, insoumis et insolent de ce Monsieur, cet esprit m'attirait depuis un long moment déjà. J'ai donc sauté le pas…
Quelle découverte! Je n'utiliserai que des adjectifs pour en faire la "critique" : surréaliste, drôle, poétique, insolent, cruel, noir, romantique, avant-gardiste, moderne, irrésistible, irrévérencieux, tendre, réaliste, cynique…
Monsieur Vian, merci...simplement merci!
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Comment décrire ce livre ? Je ne pense pas une telle chose possible tant mes descriptions seraient fades après l'imagination débordante de Boris Vian. le style est plus que particulier, tout est complètement loufoque, décalé, abracadabrantesque. L'histoire est poignante, touchante, triste et pourtant très belle. Boris Vian on aime ou on n'aime pas, mais on ne peut pas être indifférent. Je recommande ce livre pour tous ceux qui veulent s'évader dans un monde où tout semble possible, un monde où l'on ne sait vraiment pas ce qui va vous arriver. J'ai lu ce livre en deux ou trois jours, car il se lit assez rapidement, et je ne trouve pas que ce soit le livre du siècle, je n'adhère pas vraiment au style, mais je suis forcé de reconnaitre que ce style est sans doute inimitable. On pourrait se dire qu'il serait facile d'écrire une telle chose, car rien n'a de sens et pourtant cela représente une telle somme de travail, d'imagination et d'inspiration, que seul Boris Vian pouvait l'écrire. Bref, un classique à lire qui ne vous laissera pas indifférent et dont vous ne pourrez que reconnaitre le génie de l'auteur.
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Je ne vais pas faire une critique de L'écume des jours, les membres de Babelio en ont écrite de très belles et je ne saurai faire mieux ni ajouter quoique ce soit de plus intelligent.

Les cinq étoiles que j'attribue au roman témoignent de mon amour pour l'oeuvre de Boris Vian.
J'ai découvert ce livre à l'adolescence, je n'avais jamais rien lu de Vian auparavant et ce ne sont pas les avis assassins de ma soeur et de mon père qui allaient m'y encourager. Si je me suis procurée ce livre c'est parce qu'une amie de ma soeur l'adorait et qu'elle m'en a parlé avec une telle passion que j'ai eu envie de me faire ma propre opinion.

La découverte fut fracassante ! Jamais je n'avais pu imaginer qu'il était possible d'écrire de cette façon ! Au-delà de l'histoire, c'est bien le style de Vian qui m'a renversé et bouleversé. J'en suis restée abasourdie. Après la lecture de ce livre, j'ai eu envie de découvrir le reste de l'oeuvre de l'écrivain et j'ai été d'expériences prodigieuses en expériences prodigieuses.

C'est un livre vers lequel je retourne souvent, chose rare me concernant.
Je ne pourrai jamais assez remercié l'amie de ma soeur pour cette découverte fabuleuse...
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L'histoire d'amour la plus fantasque de la littérature française!

Colin est un grand naïf riche et beau; il passe ses journées à écouter Duke Ellington et à bavarder avec Chick de Jean-Sol Partre tout en dégustant une mixture produite par son fabuleux "pianocktail". Lorsque Chick s'éprend d'Alise, il faut absolument que Colin se trouve lui aussi une petite amie.
Il confie à la souris qui loge dans ses murs son portrait de l'amoureuse idéale: elle serait "vêtue d'un sweat-shirt blanc, d'une jupe jaune". Peu importe qui porte ces vêtements, tant qu'il y a de l'Amour!!!

Aussi, quand il se rend à l'anniversaire d'un chien où sont réunis tous ses amis, tombe-t-il immédiatement sous le charme de Chloé (le nom homonyme de son titre préféré de Duke Ellington!).

Dès lors, le couple va vivre sur un petit nuage (rose). Et très vite, sonne l'heure de la cérémonie des noces. Mais, hélas, à la suite de ce moment merveilleusement fantaisiste les choses vont se dégrader de façon inéluctable...

Un roman que j'ai déjà lu plusieurs fois, toujours avec plaisir et sous le charme de l'écriture stylisée de Boris Vian dont les loufoqueries ne cessent de me faire sourire.
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« L'écume des jours » m'a été chaudement recommandé par ma chère et tendre. Ecrit par Boris Vian en dans les années 40 et étant une histoire d'amour, j'ai tout de suite été étonné de cette recommandation tant mes gouts littéraires sont aux antipodes de ce genre. Mais il s'est révélé que j'étais juste ignorant. Je ne connaissais pas l'univers de Vian et j'ai apprécié la lecture !

Si je prends du recul sur le livre, il est vrai que l'histoire n'a rien d'extraordinaire et en soit, ne m'a pas captivée. Les rencontres amoureuses de différents personnages, on a vu ça des milliers de fois mais ici, Vian fait preuve d'un surréalisme incroyable. Il n'est plus étonnant de voir un meurtre à la patinoire, il n'est pas non plus étonnant de voir un pharmacien exécuter une ordonnance à l'aide d'une guillotine… Bref on ne s'étonne plus de rien et on se laisse transporté dans cette poésie romanesque.

Mais le grand, immense génie de Vian ici, c'est de nous rappeler par petits à-coups que la réalité est tout aussi surréaliste. La religion qui profite de notre malheur ou de notre bonheur, les grands patrons qui gagnent plus en travaillant moins, le monde du travail qui nous robotise, le changement d'atmosphère suite à un événement quelconque, etc…

Bref, ce livre fut un voyage très plaisant à travers un monde irréel en perte de couleurs, le tout sur un air de Jazz de la Nouvelle Orléans. Je vais prochainement m'essayer au film de Gondry, en espérant qu'il ait réussi à garder la folie du roman.
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La sortie du film a sans nul doute redonné un peu de fraicheur à Boris Vian : moi qui ne le connaissais que pour sa musique ! Pressée de ratrapper mon retard, j'ai préféré lire le livre avant d'aller voir l'adaptation cinématographique, par souci d'authenticité.
L'Ecume des Jours est un livre court (300 pages environ), scindé en plusieurs chapitres qui défilent les uns après les autres. La lecture est très facile, le style utilisé simple également, mais parsemé de touches poétiques et de mots inventés par Vian. Les références à l'époque des 30 glorieuses, notamment au jazz, sont nombreuses et précises.
Le monde de Boris Vian ressemble bien peu au notre : féérique, fantaisiste ; tous les meubles bougent, les accessoires, les meubles, les personnages présentent tous un caractère original et décalé ; leur philosophie est simple et pleine d'amour, d'insouciance ; et si certains passages du livre sont violents, l'environnement onirique fait que l'on ne s'en rend pas compte.
Un étrange cocktail, à l'image du piano-cocktail du personnage principal, qui créé à chaque mélodie un alcool différent, plus ou moins relevé selon la qualité du jeu du pianiste.
Une lecture désarçonnante !

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