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3,88

sur 18292 notes
J'avais lu L'Ecume des Jours il y a longtemps et je n'avais gardé en tête que la trame de l'histoire, aucun détail particulier. C'était peut-être l'époque où je sautais des pages en lisant...^^
Cette année, avec le centenaire de Boris Vian, j'ai décidé de m'y replonger. J'ai eu la chance de pouvoir assister à la pièce jouée par la troupe "Les Joues Rouges" au théâtre de la Folie une semaine avant le confinement et la fermeture de tous les lieux publics! Cette représentation m'a bouleversée, subjuguée! Et c'est pleine de souvenirs de cette journée que j'ai décidé de relire l'oeuvre. les bras m'en sont tombés. C'est un chef d'oeuvre! Les mots sont poésie, délicatesse...pleine d'humour, d'humour grinçant, de jeux de mots, monde fantaisiste et si réel en même temps, métaphore de notre monde, de notre vie, crie de désespoir d'un écrivain qui se sait malade, j'ai bu l'écume des jours et je suis tombée amoureuse de cette oeuvre.
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Chloé est le plus beau prénom du monde... mais c'est une autre histoire.

Il n'y a rien à ajouter à toutes ces belles critiques.

Simplement, je ne l'avais pas lu à 16 ans et je m'en voulais beaucoup. Récemment, alors que je souffrais de ne pas parvenir à oublier quelqu'un, je me suis plongée pour la première fois dans les souffrances du jeune Werther. Je sais que je ne suis plus en mesure de l'apprécier comme je l'aurais fait lors de mon premier chagrin d'amour. Aujourd'hui le cuir tanné, par cette maîtresse SM qu'est la vie, son exaltation m'a passablement agacée. Ce constat m'a rendue triste. Je m'attendais à faire le même constat pour l'écume des jours. Il n'en est rien. Je suis envoutée. Mon âme d'enfant ne s'est pas fait la malle.
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Peut étre le plus beau roman d'amour de l'histoire des lettres françaises . Ici tout est trés maitrisé , la narration est parfaite , aucun pathos n'est présent , aucune sensiblerie , c'est du trés grand art . Mème si cette oeuvre n'a pas les codes des classiques anciens , elle n'en est pas moins magnifique et représente la quintessence du roman sentimental. Culte .
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J'avais entendu beaucoup de choses différentes et parfois contradictoires concernant « L'écume des jours », mais en aucun cas je ne m'étais préparée à être embarquée à ce point dans cet univers loufoque, déjanté et complètement envoûtant !

Colin est un jeune dandy oisif, plein d'assurance qui désespère de trouver l'amour, à l'instar de Chick, son meilleur ami et grand admirateur de Jean-Sol Partre qui semble avoir trouvé chaussure à son pied en la personne d'Alise. Fort heureusement, l'arrivée de Chloé dans la vie du jeune homme va venir mettre un terme à sa quête éperdue. Profondément épris l'un de l'autre, les deux amants ne tardent pas à se marier afin d'officialiser leur union. Mais le bonheur est de courte durée et très vite, un mal obscur fait son apparition, sous la forme d'un nénuphar qui grandit dans les poumons de Chloé… Commence alors un combat acharné mais inégal contre la maladie…

Difficile de parler d'un tel monument de la littérature, j'ai l'impression que tout a déjà été dit… La seule chose que je peux ajouter, c'est mon propre ressenti à la lecture de cette magnifique, bien que dramatique, histoire d'amour. J'ai été complètement conquise par l'univers loufoque et burlesque de Boris Vian, dans lequel il fait preuve d'une créativité remarquable et prend toutes les libertés !

A partir de quelque chose de réel, de connu, il invente un monde à lui, avec ses propres codes et son propre langage. Les néologismes et les jeux de mots foisonnent et donnent au texte une identité à part entière. L'humour, plein de finesse, est omniprésent et contribue à rendre ce monde extrêmement vivant. On a l'impression qu'il respire et s'anime à chaque page, au rythme des morceaux de jazz. Un univers romantique, où règnent la douceur et la fraîcheur d'un premier amour, mais qui cache une noirceur inquiétante et oppressante. Car derrière l'apparente légèreté et l'insouciance, une menace guette, injuste et implacable, et nul ne peut lutter contre la lente décomposition de ce bonheur…

Je peux comprendre que tout le monde ne soit pas touché par ce type d'atmosphère et de fantaisie, néanmoins, en ce qui me concerne, la magie a opéré. J'ai été complètement envoûtée par la fraîcheur et la poésie de l'histoire. Une découverte marquante et des plus originales ! Une chose est sûre, ma lecture de Vian ne fait que commencer !
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J'ai enfin lu cet incontournable de la littérature française. Il était temps ! Je m'y suis beaucoup amusée. C'est poétique, l'univers est fantastique. L'auteur s'amuse avec les mots. Mais au-delà de ça, il y a une histoire touchante qu'il nous raconte, soutenue de quelques symboles, et qui s'exprime au travers de tout un tas d'émotions et que j'ai trouvée très juvénile.

Un nénuphar pousse dans le poumon de l'épouse de Colin, qui doit se battre pour la sauver, lui qui est oisif d'ordinaire. Il est donc très fatigué. Pourrait-on trouver image plus belle qu'un nénuphar pour représenter la maladie ? Si seulement tout ça était si beau. c'est la force de l'imagination.

L'insouciance de Chick collectionnant tout ce qui touche à « Jean-Sol Partre », et comptant sur la générosité de son ami. Nicolas le cuisinier très facétieux, le surnaturel de cette écriture élégante, fantaisiste et drôle…

Il y a le cours du temps qui, très élastique, ne suit pas un rythme tranquille et s'accélère. Tout cela nous bouscule et nous réjouit. C'est inventif, unique. Au-delà des mots, le sens n'est pas oublié ; la profondeur des pensées non plus. Il reste au lecteur de jongler lui aussi et de s'amuser.
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Par la force du poétique et du merveilleux, Boris Vian crée dans L'écume des jours une histoire d'amour lumineux et tragique entre Colin et Chloé, et son univers fantastique déshabille une société injuste et fausse, son style transforme la boue en beauté et garde l'humour très noir en basse continue. Jongleur habile avec les mots, il en improvise, les modèle, les module et les arrange en free jazz aux dièses soutenus et bémols inattendus, dans des mouvements surprise, qu'il transforme en plaisir exaltant, grisant et déconcertant. Alchimie qui transforme en or les mots valise, les métonymies, les néologismes, les contre pétries, les doubles sens et les non-sens.
Léger, insouciant et ensoleillé au début, quand "les souris de la cuisine aimaient danser au son des chocs des rayons de soleil sur les robinets" et quand Colin pouvait alimenter son briquet avec des gouttelettes de soleil, le roman s'assombrit au fur et à mesure et les notes deviennent graves avec la maladie de Chloé, sans pour autant oublier leurs écharpes fantaisistes et ludiques. le merveilleux fait irruption dans le réel, indifférent à l'espace et au temps, à la logique et ses conséquences.
Roman déroutant pour tous ceux qui additionnent deux et deux sachant déjà qu'ils vont faire quatre, roman enchanteur, partition enchantée pour tous les autres, ceux qui acceptent avec grand plaisir l'invitation du pianocktail aux plaisirs gustatifs, auditifs et sensuels, et celle aussi d'un nuage rose descendant de l'air pour les envelopper et leur faire sentir le sucre à la cannelle.
Roman surrexvagant, je veux dire surréaliste et extravagant, un chorus de jazz, un swing chaleureux fragile et douloureux au tempo cool jusqu'aux accords très puissants, où le piano style jungle de Duke et la trompette-plume de Boris, avec un clin d'oeil à Jean-Sol Partre prennent le risque d'une audace sans pareil pour donner rendez-vous au merveilleux. La forme donne au roman sa chair, le fait vivre, et le style impersonnel crée une distance, aucunement une indifférence, une vision imagée d'une réalité délestée de la pesanteur du concret.
A chaque lecture L'écume des jours vient avec de nouvelles et surprenantes inflexions, incandescentes, fraîches et solaires dont l'extraordinaire souplesse célèbre une vie restée jeune depuis plus de 70 ans.
"Si vous aimez le jazz, dites-vous bien que plus vous en parlerez, plus vous en entendrez parler", nous dit-il dans une des colonnes du journal Combat. Pareil pour L'écume des jours.
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Non, vraiment, je ne sais pas pourquoi je m'acharne à relire si souvent "L'Écume des jours", ni pourquoi j'aime encore Duke Ellington... A croire que j'adore souffrir.
A chaque fois pourtant, je pense que c'est la bonne, que je ne pleurerais pas comme si j'avais encore seize ans et un coeur sirupeux de lycéenne.
Qu'après tout, à trente ans passé, je ne devrais plus avoir peur d'un nénuphar ni éprouver tant de compassion douloureuse pour une si mignonne petite souris.
Que quand même, au bout de tant de livres et de films, je devrais en avoir soupé des histoires d'amour à la Chloé et Colin et des inventions poétiques. Quoi? Ne suis-je pas au courant que le pianocktail ne devrait plus m'émerveiller et qu'on a fait mieux depuis?

A chaque fois, donc, je me trompe et quand je me love dans "L'Écume des jours", c'est à chaque fois comme si c'était la première fois et à chaque fois, je suis prise d'une détestation farouche (mais temporaire, heureusement) à l'encontre de Monet et de ses pourtant si beaux nymphéas.
A chaque fois, le même émerveillement. Et les grandes eaux type Versailles saison 1666.

Cela semble fou aujourd'hui de penser que ce roman qui est aujourd'hui un classique n'a eu aucun succès du vivant de Boris Vian et qu'il a dû attendre les années soixante pour être enfin reconnu... Il faut avouer qu'en 1947, "L'Écume des jours" a dû apparaître au monde d'après guerre comme un objet littéraire bien étrange avec ses néologismes, ses airs de jazz qui l'inondent, ses couples qui expérimentent différentes facettes de l'amour, ses inventions complètement fantaisistes et son monde en forme de conte cruel et poétique.
Les années cinquante n'étaient sans doute pas prêtes... Heureusement, la décennie suivante fit souffler un vent de liberté sur la société et lui apporta le rock, Woodstock, les mini jupes, le psychédélisme et le refus de l'autorité tout en lui enjoignant de faire l'amour plutôt que la guerre. Visionnaire Vian? Oui, et inspirateur aussi. Sans lui, moi je crois que Malzieu (l'auteur, pas le chanteur) n'existerait pas où en tout cas pas comme ça.

Sorti enfin des rayonnages oubliés de librairies, "L'Écume des jours" a enfin pu donner sa pleine mesure et elle a fait pousser des fleurs de poésie dans les bibliothèques en même temps qu'elle semait la graine de la contestation. Parce que le roman c'est aussi ça et on l'oublie souvent: un ouvrage engagé qui dénonce les conditions du travail moderne qui réduit le travailleur au rang de machine, l'avidité de l'Eglise et de ses ministres gras, les abus (déjà!) des forces de police.

Et puis oui: un roman d'amour déchirant au sein duquel gravitent trois couples dont un seul est heureux. Pour les deux autres, il y a la folie, la douleur et la maladie surtout. le nénuphar qui brise le coeur malgré les brassées de fleurs pour lesquelles Colin se ruine et qui étouffe la lumière malgré la souris. Contre la mort, même l'amour ne peut rien et l'amour n'est rien qu'un air de jazz évanescent et fragile à la merci des miasmes d'un marécage.

Peut-être bien que je sais, tout compte fait, pourquoi je m'acharne à lire et relire "L'Écume des Jours". Parce qu'au delà de sa tristesse insondable, il recèle aussi tellement de grâce que ce serait criminel de s'en priver, et tant pis pour les torrents de larmes.
C'est bon parfois d'être triste quand c'est dans les livres.




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Onirisme et absurde, et un talent incroyable, L'Écume des jours m'a inspiré comme premier commentaire: Outch. Éclatant de réflexion n'est-ce pas? Il y a longtemps que je n'avais pas lu une telle montée dans un livre, depuis les débuts légers, qui ne se gênent pas pour contenir leurs propres critiques du monde, mais laissent flotter une impression plus positives à travers ces mêmes critiques, tant le lecteur se laisse influencer par l'amour de Colin et Chloé. le nénuphar grignotant Chloé, la plongée dans le monde aliénant du travail pour Colin, sans parler du destin d'Alise et de son imbécile de compagnon, étouffent peu à peu tout le reste, y compris le moral du lecteur qui en reste néanmoins abasourdi de tant de talent.
Une sacrée claque, brillante, mais tout de même une claque!
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Dans l'écume des jours, nous suivons 4 personnages Colin et Chloé, Chick et Alise. Tour à tour, ils sont confrontés à l'amour, au bonheur, à la maladie, au dépassement de soi pour l'autre, à la mort, au désespoir. Roman d'amour dramatique où le surréalisme guide la lecture faite de métaphores permanentes, d'imaginaires qui ponctuent le récit.
L'écume des jours est un monde surprenant qui trouble et qui nous fait visiter une littérature inouïe. Que l'on aime ou que l'on déteste, on ne sort pas indifférent du récit de Vian qui aborde également une critique du monde capitaliste.
Un mélange détonnant qui pour ma part m'a emporté. C'est agréable de se faire bousculer par le style de Vian.
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Lecture de jeunesse, je me souvenais de ce roman comme d'un grand n'importe quoi totalement loufoque... le relire m'a fait prendre conscience d'une chose : je n'étais pas apte à l'époque à comprendre la beauté et la subtilité de cette merveilleuse histoire d'amour, qui est l'une des plus belles et émouvantes que j'ai pu lire jusqu'ici.

Car j'ai été bien inspirée d'entamer cette relecture de L'écume des jours. Je me suis régalée du début à la fin, aussi bien avec cette histoire si décalée et cet univers si surréaliste, que par la prose même de Boris Vian, mélange de poésie, de rêve et de mélancolie. On est ici dans un monde qui semble naïf, un monde où tout est possible, où les anguilles gourmandes tombent des robinets de la cuisine, où les passants peuvent se lover dans la rue dans un nuage plein de douceur et de tranquillité, où le verre des carreaux cassés repousse tout seul, où les murs respirent, où... Je pourrais continuer comme ça pendant longtemps, sans parvenir à rendre compte de la fantasmagorie de ce monde. L'histoire est pourtant loin d'être naïve, loin de là, puisqu'on retrouve sans peine sous toute cette poésie les inquiétudes intemporelles de notre société. Au départ belle et drôle, l'intrigue suit une surprenante évolution jusqu'à un final des plus émouvants.

Une lecture qui, vous l'aurez compris, m'a envoûtée, et que je recommande sans modération.
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