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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément à l'aise sur tous les registres, Séverine Vidal est encore parvenue à me surprendre avec ce roman historique aux accents très actuels. Nous voici donc dans le Bordelais une vingtaine d'années avant la Révolution française, en pleine épidémie de variole. Ange, 17 ans, accompagne son père médecin qui l'initie au métier et tente de canaliser un peu ses rêves révolutionnaires : pas toujours évident face à tant de fougue – plus encore depuis sa rencontre avec la jeune Esmée dont la famille a été décimée par la maladie…

Quelle bonne idée de proposer une perspective décalée (car vue du 18ème siècle) sur les thématiques les plus brûlantes de notre époque ! Ce roman m'a fait réaliser l'ampleur effarante de l'épidémie de variole et les parallèles frappants (toutes proportions gardées) avec ce que nous vivons aujourd'hui. Vous objecterez peut-être : n'avons-nous pas suffisamment entendu parler depuis deux ans de masques, de désinfection, de décompte des victimes, de peurs plus ou moins rationnelles et d'immunisation ? J'ai trouvé, justement, que le roman permettait de mettre les choses en perspective. La découverte de l'ampleur et de la durée des épidémies passées, mais aussi des débats qui ont entouré l'importation des techniques d'inoculation de Constantinople, m'ont aidée à relativiser ce que nous traversons. Sur une note optimiste, le récit pointe la façon dont en deux siècles et demi, la médecine moderne a transformé la société, le quotidien et le rapport à la mort.

Ce roman est aussi et surtout une histoire d'amour portée par des personnages lumineux. La tendresse entre Ange et son géant de père, la passion naissante qui l'unit à Esmée sont poignantes. Elles donnent à ressentir les pulsions de vie et de liberté qui s'affirment face à l'horreur et les pouvoirs de l'Amour pour surmonter les épreuves les plus terribles. Elles font résonner d'autres enjeux actuels sans lien aucun avec la pandémie (et que je tairai pour mieux vous laisser les découvrir !). Des enjeux qui, après une révélation inattendue, placent la deuxième partie sous tension et nous font tourner les pages plus vite encore.

Un roman intense et féministe qui se lit… fiévreusement.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Après L'été des Perséides, le dernier roman apocalyptique de Séverine Vidal, lu en février dernier, je suis très heureuse de retrouver l'auteure dans un nouveau roman au style totalement différent : un roman historique et engagé, aux thématiques néanmoins actuelles.

Nous sommes au XVIIIème siècle, en 1764 plus exactement, dans la région de Bordeaux. Une jeune fille nommée Ange, souhaiterait devenir médecin comme son père, pour aider les gens et les soigner. Néanmoins, les moeurs de l'époque interdisent aux femmes d'exercer une activité de médecine. Ainsi, avec l'accord et le concours de son père, Ange se déguise en homme et suit celui qu'elle surnomme son « ogre », dans ses activités quotidiennes. En pleine épidémie de variole, ils se rendent auprès de nombreuses personnes pour tenter de les guérir du mal qui les ronge. C'est lors d'une de ses visites que Ange et son père se rendent au château des Montagu, où vivent la comtesse Isabeau et sa seule fille encore vivante, Esmée. La comtesse souhaite que le docteur fasse inoculer sa fille, c'est-à-dire qu'il lui injecte le virus dans le corps afin d'éviter qu'elle ne le contracte et n'en meurt. Une décision lourde à prendre, d'autant que les effets et conséquences de cet acte sont encore incertains.

Vous l'aurez certainement compris, Séverine Vidal s'est largement inspirée des événements actuels pour écrire son roman. le parallèle entre la variole du XVIIIème siècle et notre Coronavirus est évident, tout comme le désir d'inoculation de la comtesse, référence explicite à la vaccination contre le Covid19, pour lutter contre la propagation du virus. Force nous est de constater que les épidémies sont un mal lointain, qui a toujours existé. Mettre en perspective la crise sanitaire que nous traversons avec ce qui a déjà eu lieu dans le passé permet de relativiser sur notre situation et de garder l'espoir d'en sortir, comme quelques siècles plus tôt.

Enfin, au delà du contexte historique et sanitaire, Sous ta peau, le feu est un roman engagé, notamment pour l'évolution des moeurs et de la condition de la femme. Dans un temps pas si lointain, certains métiers étaient interdits aux femmes – comme la médecine, brillamment illustré dans cette histoire. Aujourd'hui, l'évolution est quand même nette, bien que certains métiers restent encore inaccessibles ou peu fréquentées par les femmes. de même, Ange et son père s'en vont accoucher la femme d'un fermier, Bertram, dans leur domicile. Celle-ci reprendra le travail quelques jours seulement après avoir mis au monde leur petite fille Angèle. Aujourd'hui, le congé maternité est une révolution pour les femmes, qui peuvent se remettre de cette épreuve, souffler et profiter de leur progéniture nouvellement née. Les conditions changent et évoluent, bien qu'il reste encore du chemin à parcourir.

Je pense notamment aux moeurs de la société, qui n'évolue que faiblement. Pour exemple, la femme de Bertram semble être battue et soumise à son mari – les bleus sur son corps en sont la preuve concrète. Néanmoins, aucune plainte n'est faite, elle continue à vivre et à aimer son époux comme au premier jour. Une situation encore bien trop présente dans notre société actuelle. Enfin, l'homosexualité est un sujet longuement abordé dans ce récit, avec l'attirance foudroyante entre nos deux héroïnes, Ange et Esmée. Elles vivent leur amour honteusement cachées, ayant particulièrement peur de la réaction de leurs parents, du regard des autres et de toutes les répercussions négatives qui pourraient en découler. Car, dans le siècle dernier en France, et encore aujourd'hui dans certains pays du monde, l'homosexualité était gravement puni par la loi – peines d'emprisonnement ou pendaison.

J'ai été particulièrement touchée par la naissance de leur amour, qui devient instantanément fusionnel, intense, lumineux, dans un contexte noir, où la mort et la souffrance est quasiment omniprésente. J'ai également appréciée leur force de caractère, qui les pousse à braver les interdits pour se retrouver, à garder espoir en l'avenir, malgré toutes les zones d'ombres qui parsèment leur route. Ce sont deux femmes fortes, que j'admire énormément. Enfin, le docteur Rouvray, le père d'Ange, est lui aussi un homme fort, qui force le respect. Il voit au-delà des obligations imposées par la société, il aime et soutient sa fille dans tout ce qu'elle entreprend, même si ses actions ne sont pas conventionnelles aux yeux de la société – se déguiser en homme pour devenir médecin, aimer une personne du même sexe. le docteur Rouvray a un grand coeur, c'est un homme ouvert d'esprit et bienveillant, comme on en rencontre que trop rarement.

Un roman historique et engagé, qui raconte la naissance d'un amour interdit entre deux femmes, sur fond noir, où la mort et la souffrance sont omniprésentes, dans un contexte de pandémie de variole nationale. C'est beau, poétique, touchant et lumineux. Je ne m'attendais pas à autant aimer !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Tout d'abord, je tiens à remercier une nouvelle fois Séverine Vidal de m'avoir proposé de découvrir son roman en avant première.
Elle y croise le destin de deux jeunes filles : Ange, fille de médecin et Esmée issue d'une famille noble décimée par la variole. Car l'auteure nous entraîne en pleine pandémie de cette maladie au coeur du 18ème siècle.
Lire un roman sur une pandémie alors que nous en traversons une est intéressant car cela permet de "relativiser", de prendre conscience de l'évolution de la médecine, mais aussi des protections qui perdurent (masques, désinfection, quarantaine).
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le personnage personnage du médecin, si bienveillant et ouvert d'esprit.
Ce roman très documenté apporte de nombreuses informations historiques sur l'inoculation, le statut des orphelins et des prisonniers ; ainsi que sur les réactions face à l'homosexualité, sans que cela n'alourdisse le récit.
Un bon moment de lecture !
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Le feu c'est celui de la variole, dont l'épidémie a décimé une partie de la famille d'Esmée. C'est celui que combattent le Dr Rouvray et Ange, son fils et apprenti. Quand Ange et Esmée vont se rencontrer, c'est aussi celui qui va les brûler de l'intérieur, celui d'un amour interdit.
Un roman féministe, sur la place des femmes au 18e siècle. Et aussi un magnifique roman d'amour au-delà des clichés. Un excellent moment de lecture. Coup de coeur.
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Bien qu'ayant eu un peu de mal à entrer dans ce roman, j'ai finalement beaucoup aimé. le voile se lève peu à peu, de façon subtile sur Ange, le personnage le plus fort et le plus marquant de ce roman. En effet, au début ce garçon (apprenti médecin comme son père) est très sensible, soucieux du bien être de son père et des malades qu'ils visitent. Et puis finalement, grâce à la rencontre avec Esmée, on découvre qu'Ange est en fait une fille. Quelle audace ! Elle voudrait s'affranchir des règles masculines de cette société ; et ce désir de vivre à tout prix, malgré la maladie, malgré les interdits devient encore plus fort, plus brulant quand elle partage son amour avec Esmée.
La figure du père, ce "géant" au grand coeur est très forte également puisqu'il accepte sa fille telle qu'elle est et qu'il est prêt à tout pour qu'elle soit heureuse !
Un très beau roman finalement !
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Ce qui a attiré mon regard au premier abord, c'est la magnifique illustration de la couverture de Cécile Becq.

Ce livre se décline en alternance de chapitre, tantôt Ange tantôt Esmée qui nous content cette aventure.
C'est un historique qui se déroule au XVIIIe lors de la grande épidémie de Variole.
Le récit nous confronte à plusieurs thématiques difficiles, comme la condition des femmes au foyer sous le joug de leur mari, les femmes et leur droit à suivre des études, à devenir médecin…..

Ange est un personnage empathique, bon et généreux. Sa volonté d'aider les autres et tout à son honneur malgré ses prises de risques qui pourraient lui coûter cher.
Esmée est une jeune fille enthousiaste, solaire et emprisonnée dans les convenances de l'époque, qui cherche un renouveau suite à la tragédie familiale.


La plume de l'auteur est douce, poignante et envoûtante tant ce livre m'absorbe.
Ce roman pour Ado est très bien orchestré, la tension qui y règne est très bien dosée. L'époque n'est pas des plus joyeuses or l'autrice a su y intégrer une pincée de romance particulière qui pour l'époque est des plus osée, et abordée avec justesse et brio.
Je suis happée par ce récit, je veux découvrir son aboutissement, en espérant un dénouement joyeux…
Séverine Vidal au travers de ses personnages me transporte à chaque mot, attise ma curiosité, j'apprécie également les références médicales tout au long des chapitres.

Cette fin est grandiose et surprenante, j'ai été déstabilisée car je ne m'y attendais vraiment pas !
J'ai beaucoup aimé découvrir cette écrivaine et cette très belle histoire.
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J'ai entendu parler de Sous ta peau, le feu lors de la présentation de la rentrée ado de Nathan. Lorsque j'ai finalement mis la main dessus, je l'ai dévoré presque d'une seule traite.
Le roman se passe à la fin du XVIII° siècle, une épidémie de variole frappe la France est parmi les malades et les survivants, on rencontre Esmée qui a perdu sa fratrie et son père, ne laissant que sa mère et elle dans leur immense demeure. Détruite par le deuil, la mère d'Esmée souhaite que sa fille soit guérie contre la variole, d'une manière encore contesté, il ne reste plus qu'à trouver un médecin acceptant de réaliser cette procédure. Contre toutes attente, le médecin Rouvray refuse mais cette rencontre marque la première rencontre entre Esmée et Ange, le fils du docteur Rouvray (sous son rôle d'apprenti). Cette rencontre change tout. Obnubilé l'un par l'autre, Ange et Esmée sont les nouveaux Roméo et Juliette, près à tout pour être près l'un de l'autre.
Et puis, il y a le gros retournement de situation, cette phrase qui change tout le roman, qui lui donne une toute nouvelle histoire. Celui qui m'a définitivement fait tomber amoureuse du roman.

Malgré le thème du roman un peu trop proche de la réalité , j'ai tout de suite été à fond. Et je remercie Séverine Vidal pour cette magnifique histoire.
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Thèmes : Médecine, maladie, place de la femme dans la société, homosexualité, amour

Séverine Vidal est connue pour la qualité de ses écrits, et une fois encore, elle nous propose un roman de grande qualité.
La couverture du livre tout comme le titre, illustrent très bien l'histoire.

Le récit nous plonge en 1764, en France, dans les environs de Bordeaux et en plein coeur de l'épidémie de variole. Cette maladie est connue pour avoir provoqué de grandes souffrances chez les personnes atteintes et pour avoir fait de nombreux morts.
A cette époque, la médecine est en pleins balbutiements et malheureusement, la société fait que les femmes ne sont pas autorisées à exercer le métier de médecin.
Pourtant, Ange Rouvray, fille du docteur du même nom, arrive à convaincre son père de l'accompagner pour apprendre le métier. Il accepte, mais celle-ci doit se déguiser en homme et faire preuve d'une grande discrétion.

Tout se passe bien jusqu'au jour où les médecins sont sollicités par Mme de Montagu. Après avoir perdu, à cause de la variole, son mari et trois de ses enfants, la comtesse souhaite faire inoculer sa fille Esmée.
Elle ne se doutera pas de la flamme qui va naître entre Esmée et « le jeune apprenti médecin ».

Au cours de l'histoire, l'auteure revient sur plusieurs sujets qui sont toujours d'actualité comme l'image que peut avoir l'homosexualité ou la place de la femme dans la société (l'une des patientes est battue par son mari et dit s'être bêtement cogné, une autre aide à nouveau aux champs seulement quinze jours après avoir accouché, l'interdiction d'avoir accès à la connaissance est un écho à ce qui se passe actuellement en Afghanistan…).

L'écriture est fluide et les chapitres sont assez courts, ce qui facilite la lecture et amène une certaine dynamique.
J'ai apprécié les passages dédiés aux informations scientifiques concernant la variole. Cela nous permet d'en apprendre plus sur cette terrible maladie qui a fait de gros dégâts au XVIIIème siècle.

Une belle découverte que je recommande.
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